Les pangolins, mystérieux mammifères chassés jusqu’à l’extinction

Il est l’unique mammifère au monde recouvert d’écailles mais cette cuirasse ne le protège pas contre les braconniers. Le pangolin, étrange petit fourmilier vivant en Afrique et en Asie du Sud-est, constitue le mammifère le plus victime au monde de braconnage et de commerce illégal, avec plus d’un million d’individus sauvages capturés et chassés au cours des quinze dernières années, selon les chiffres de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

En juillet 2014, l’UICN a placé l’ensemble des huit espèces de pangolins sur la liste rouge des espèces menacées d’extinction. Deux se trouvent dans la catégorie « en danger critique » (le pangolin javanais et le pangolin de Chine), deux autres dans celle « en danger » (le pangolin des Philippines et d’Inde) et quatre sont considérées comme « vulnérables » (les quatre espèces qui évoluent en Afrique sub-saharienne).

 


Toutefois, l’animal, qui pèse entre 2 et 35 kilos et mesure entre 30 et 80 cm selon l’espèce, reste encore méconnu des chercheurs, incapables de donner une estimation de sa population mondiale.

Les experts préviennent malgré tout que leur disparition modifierait l’écosystème des forêts tropicales, en augmentant les populations de fourmis et de termites dont se nourrissent les pangolins.

 


Le commerce du pangolin asiatique est interdit depuis 2000 par le droit international. Malgré tout, la viande et les supposées vertus médicinales de cet insectivore nocturne en font l’une des espèces les plus recherchées par les trafiquants en Asie. Considéré comme un produit de luxe lors de repas de fête, essentiellement en Chine et au Vietnam, il se voit également attribuer des pouvoirs pour guérir des maladies (comme l’asthme, le psoriasis ou même certains cancers) et pour augmenter la virilité masculine. L’animal est si recherché qu’un spécimen peut être vendu jusqu’à 1.000 dollars au marché noir.

Tous les mois, les douanes de pays asiatiques, mais aussi françaises ou américaines saisissent des centaines de peaux de pangolins, des tonnes de viande ou des kilos d’écailles – comme le 9 juillet 2014 à Roissy avec 250 kg d’écailles.

« Le braconnage augmente en Asie mais aussi en Afrique, tiré par la demande asiatique. Depuis 2000, un minimum de plusieurs dizaines de milliers d’animaux ont été vendus chaque année, dans des pays allant du Pakistan à l’Indonésie en Asie et du Zimbabwe à la Guinée en Afrique », dénonce Dan Challender, co-président du groupe de 70 chercheurs spécialisés sur l’animal au sein de l’UICN.

 


Ce groupe a alors proposé, le 29 juillet 2014, un plan de sauvegarde de l’espèce de 5 millions d’euros. « Réduire la demande en Asie est le point clé », explique Dan Challender. Ces fonds seront destinés à limiter la demande, donc, mais aussi sensibiliser les populations locales sur le sort de cette espèce, former des équipes pour lutter contre le braconnage et renforcer la législation souvent déficiente. Il s’agira également de mieux connaître les modes de vie de ces espèces, d’inventorier les populations ainsi que de mettre sur pied des plans d’élevage et de réintroduction.

Le pangolin ne vient pas d’être découvert. Il a même fait l’objet d’une chronique de Pierre Desproges sur France Inter en… 1986. L’humoriste, comme on pouvait s’en douter taille un peu la pauvre bête (comment ça un artichaut ?), mais gentiment.
 
 
 
 

yogaesoteric

6 décembre 2018


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