L’Être humain en perte de Sacré – Qu’est devenue la science énergétique de la Vie ?
Qu’est-ce que « l’Homme », comment le définir ?
A présent encore, définir clairement la spécificité humaine relève de l’exploit. Comment énoncer le génie humain lorsque l’on sait que l’un des plus grands esprits de ce monde, le brillant scientifique Einstein, fut à la fois l’instigateur d’une nouvelle représentation de l’existence terrestre grâce à ses théories révolutionnaires, mais aussi l’un des pères fondateurs de la bombe atomique ? Rappelons que ses théories et son concours ont été sollicités par le gouvernement américain pour élaborer la première arme nucléaire.
Doit-on pour autant réduire l’être humain à ses inventions ? (ordinateur, avion, téléphone portable, internet…) ? L’évaluer à ses exploits, à ses rêves ? (paix dans le monde, cryogénisation, clonage…) ? À ses occupations quotidiennes ? Doit-on encore mesurer sa qualité à la qualité de vie sur Terre ? (niveau de pollution, surpopulation, réchauffement climatique, délicat équilibre de l’écosystème…)
Dans un monde où le catalogue IKEA est le livre le plus consulté au monde, doit-on en conclure que le confort est devenu la nouvelle religion universelle ? Enfin, si vous étiez un extraterrestre et que vous appreniez que Las Vegas est l’endroit le plus visité sur Terre, que seriez-vous tenté d’en déduire ? Ces faits stupéfiants semblent annoncer le déclin de l’esprit en faveur du matérialisme.
Nous le voyons bien, l’Homme est un être complexe, paradoxale, multiforme. Le définir se révèle être un exercice particulièrement difficile. Peut-on néanmoins trouver un dénominateur commun ? Imaginez que vous soyez en charge d’une mission interstellaire : quels documents, quelles représentations seriez-vous tentés de choisir pour présenter notre espèce aux civilisations d’outre espace ? Tout un programme, n’est-ce pas ?
Elles ne sont pas rares les revues spécialisées qui exploitent l’idée communément admise dans l’inconscient collectif que l’Homme actuel a atteint son plus haut degré d’intelligence. Notre évolution serait à son apogée. Certains articles soutiennent toujours que nous descendons du singe, soit ! D’autres plus audacieux, que nos lointains ancêtres seraient venus des profondeurs de l’espace. Mais finalement, au vu de ce qui mobilise ici notre attention, cela a bien peu d’importance.
Si nous nous penchons à présent sur notre sujet, nous pouvons aisément faire un constat simple : l’intelligence humaine nous a permis de prétendre à un certain niveau de vie et nous nous sommes battus pour cela, défiant les âges, les éléments et notre vulnérabilité. Voyez comme le monde technologique a aujourd’hui envahi nos habitudes et occupations quotidiennes. Tout va plus vite, plus loin et plus facilement. Forts de ce constat, nous pourrions nous arrêter là et faire comme bon nombre de contemporains ; refermer nos livres ou plutôt quitter l’internet, l’air satisfait, en bon anthropocentriste : nous sommes bels et bien des êtres épatants !
Mais soyons plus perspicaces, plus lucides : l’Homme peut en effet s’enorgueillir d’avoir remporté de nombreuses victoires au cours de son Histoire. Mais qu’est donc devenue la science énergétique naturelle? Existe-t-il encore un accès à l’énergie sacrée ? Pourrions-nous invoquer l’alignement des chakras, l’aide puissante des dieux celtes, ou encore nous unir d’amour aux pierres et aux plantes. Mais nous serions là aux antipodes du bon sens et de la grande sagesse antique. Il est fort à parier qu’au fil de l’histoire nous avons perdu la plus noble part de nous-même.
À présent, l’Humanité est en déclin énergétique. Happé par son environnement extérieur et ses occupations quotidiennes (projections d’un mental toujours plus complexe et boulimique), au fil du temps l’Homme s’est détourné de son véritable Soi, de sa vraie nature en somme. Nous croyons à tort que l’Homme a toujours été ainsi, fasciné par ce qui lui est extérieur, mais ce n’est pas du tout le cas. Revenons jusqu’à l’aube de l’Humanité, bien avant la création du christianisme castrateur, bien avant les titres, les idéaux, les croyances, bien avant les artifices auxquels nous sommes tant habitués et auxquels nous prêtons aujourd’hui tant de pouvoir. En ces temps reculés, une espèce est alors en voie d’extinction.
Nous voici 40.000 ans avant notre ère sur cette même Terre qui nous porte aujourd’hui avec tant de générosité. Longtemps considéré comme un être simiesque fruste et peu intelligent, l’homme de Neandertal vit alors en Europe et en Asie occidentale depuis environ 250.000 ans et y a développé une culture riche et surprenante. À cette époque, ces tribus d’hominidés optent généralement pour le nomadisme, s’établissant dans différentes régions au gré des saisons et de leurs besoins. Tout comme les peuples premiers d’Amérique, lorsqu’ ils s’implantent en un lieu précis, ce n’est que pour un temps, suivant la migration de certains mammifères dont ils ont besoin pour survivre. Ils en repartent si tôt que la saison les y contraint.
En quoi ces lointains êtres dits « primitifs » nous étaient-ils finalement nettement supérieurs ?
Il peut paraître choquant… En effet, les Néandertaliens nous étaient bel et bien supérieurs. Non parce qu’ils vivaient plus longtemps ou qu’ils avaient une culture plus raffinée que la nôtre. Ils n’avaient nullement besoin d’une haute technologie pour vivre sur cette Terre, toute cette panoplie Hi Tech qui nous est aujourd’hui indispensable ne leur était d’aucune utilité. Leur langage était sans aucun doute plus limité, moins sophistiqué, mais qu’importe. Après tout, ce ne sont là que des cannes pour boiteux. Ils avaient un petit plus qui faisait toute la différence : ils avaient accès à la force sacrée de la vie.
Tout comme les animaux, ils pouvaient se rendre disponibles aux messages que délivrent à tout instant l’Existence. Autrement dit, ils vivaient en osmose énergétique permanente. Beaucoup d’entre eux ne se parlaient pas puisqu’ils pouvaient se comprendre sans pour autant utiliser le verbiage.
Aujourd’hui on parlerait de télépathie. Non, c’est plus grand que cela, il s’agit d’un véritable mode de vie. D’autre part, par le truchement d’un réseau énergétique pleinement actif, leur corps leur transmettait en permanence toute sorte d’indications précieuses sur leur état de santé. Ils pouvaient d’ailleurs « communiquer » avec lui et ainsi ralentir ou accélérer certains mécanismes physiologiques, les maîtriser au besoin grâce à l’intervention de leur seule volonté. En jeûnant, n’importe lequel d’entre eux pouvait éveiller son Caducée (encore appelée Kundalini), s’en remettre à son diagnostic et à son intervention bienfaisante et curative.
N’est-ce pas là une sublime et merveilleuse expérience que de se sentir pleinement vivant, c’est-à-dire énergétiquement dynamique et spirituellement actif à tout instant ? Ces traits extraordinaires qui caractérisent la vie ordinaire des peuplades néandertaliennes ont de quoi nous surprendre car vivre en parfaite symbiose avec la vie transmet à tout être vivant une sagesse à la fois intemporelle et suprêmement pragmatique. Il s’agit d’un état si intimement lié à la vie que la religion n’a pas lieu d’être, autrement dit les croyances, les rites, les livres, les coutumes, les édifices, la recherche, tout ceci devient parfaitement inutile.
Ainsi, la science sacrée de la vie, celle qui nous fait tant défaut, la Connaissance en somme, leur était transmise via leur dimension intérieure, mais aussi via le monde invisible extérieur. En effet, n’étant pas corrompus et dégradés énergétiquement comme nous le sommes aujourd’hui, ces êtres des « âges farouches », méprisés par nos scientifiques, bénéficiaient de l’appui d’entités supérieures bienveillantes et infiniment sages. Les lois et principes universels leurs étaient transmis directement dans leur chair. Leur sang avait par conséquent le privilège de véhiculer la sève même de la vie supérieure.
C’est bien séduisant mais où sont les preuves ? Chacun est en effet en droit de s’assurer que ce ne sont pas pures élucubrations utopistes et nostalgiques d’un passé idéalisé. Dans le monde du médium et de l’extralucide, les preuves n’ont pas lieu d’être, tout est question d’accès à un autre niveau de conscience, à un autre point de vue.
Chacun est libre de croire ou non les propos avancés et, faute de preuves, reste l’invitation à lire le roman Les Fils de l’Aurore. Il contient une série de récits qui ont été transmis par voie médiumnique sur le vécu initiatique d’un jeune scientifique qui vécut sur Terre il y a 40.000 ans, et qui rencontra une tribu Néandertalienne, ce qui modifia radicalement sa perception des choses et le cours de sa vie. Aujourd’hui cet être est une entité désincarnée qui a poursuivi son évolution depuis cette incarnation lointaine. Il évolue maintenant dans une dimension hautement intelligente à laquelle je me réfère le plus souvent.
Croyez-le ou non mais plus une être est fasciné par les objets, les activités, les occupations, les responsabilités, son avenir, les projets, plus il est privé de soi-même, de sa richesse intérieure. Car malgré les 40.000 ans qui nous séparent de ces individus et de leur sagesse, peut-être pouvons-nous nous permettre d’imaginer qu’un autre mode de vie est possible.
Dans un village de Madagascar, du sud du pays, il y a la secrète région du peuple Antandroy vivant à la pointe sud de la grande Île dans la région d’Ambovombé. Il s’agit d’une ethnie semi nomade de pêcheurs et de chasseurs réputés pour être de grands guerriers. Le plus souvent, ils vivent dans le dénuement le plus total, dans des conditions inacceptables pour les délicats occidentaux que : nus et sans eau potable ni électricité. Comment font-ils pour vivre sans eau ? Bien entendu, ils ont leurs astuces : les sources d’eau ne sont pas rares, même dans cette région relativement aride. Il est possible de vivre nu et sans électricité, oui c’est tout à fait envisageable et imaginable, quoi que…
Un écrivain raconte son expérience lors de sa visite là-bas : « En leur rendant visite, j’ai été accueilli par des sourires généreux. Bien sûr j’étais intimidé et même choqué. Mais j’ai surtout été profondément dérouté. J’avoue avoir été absent psychologiquement, tellement déstabilisé par ce que je découvrais, que je n’ai pu savourer pleinement la richesse et la beauté de cette rencontre. Leur nudité mais aussi leur langage me laissait pantois. J’étais là certes, mais sans être réellement présent. J’observais. J’ai rencontré ce jour-là des individus qui ne possédaient pour toute technologie que leurs lances et filets de pêche. Je me souviens également de leur charisme et de leur robustesse. Je pouvais sentir leur force, leur énergie. L’intensité de leur regard vous emplissait d’une confiance, d’une foi en la vie. Le silence laissait place à une autre forme d’existence que je devinais à peine : l’Être. Non pas le paraître, non pas l’avoir ou le devenir, mais tout simplement l’Être. Dans cet état de vie, nulle place pour la peur psychologique, nulle place pour les artifices : le Sacré est en toute chose et toute chose est le Sacré. Et quand je parle de Sacré, je ne parle pas une fois de plus de rites ou de croyances mais du quotidien, de l’instant. Notre venue parmi eux relevait donc du sacré, et cela était palpable. Quel bonheur et quelle richesse d’avoir pu poser un pied dans ce monde et entrapercevoir cette réalité que tout un peuple partageait quotidiennement. Ma mémoire en est encore toute emplie et profondément exaltée.
Malgré les apparences, je ne suis pas un romantique ou un idéaliste, seulement un individu qui s’est libéré (à la force d’un travail de longue haleine) du joug dégradant et infantilisant de deux mille ans de culpabilité chrétienne qui ont castré et limité notre accès au champ énergétique de notre corps. Je parle ici en tant qu’Homme convaincu que certaines valeurs que je qualifierais d’éternelles ne sont pas que pure fiction au service de romanciers ou cinéastes en mal d’inspiration. Le cinéma et la littérature, au même titre que notre infatigable imaginaire ne seront jamais de taille face au Sacré. »
A présent nous sommes à l’aube de l’investiture de l’intelligence artificielle. Elle prendra le contrôle de la géopolitique internationale dans moins de cinquante ans. Devrons-nous alors perdre ce qui nous reste d’âme ? Puisque l’espèce humaine a œuvré consciencieusement pour que cette folie voie enfin le jour, travaillant d’arrache-pied pour que les objets, les biens de consommation, les machines et les technologies se développent sans cesse, comment devrons-nous dès lors nous définir ? Non, la machine n’a jamais été à notre service, il a toujours été question du contraire : la machine est une fin en soi. Notre qualité de vie, notre spécificité et notre intégrité humaines devront-elle être sacrifiées ? Quel avenir proposons-nous aux enfants ? Comment se définiront-ils dans un monde qui n’a pas été conçu pour eux, dans un monde où la machine régnera en maître absolu ? Devront-ils sacrifier leurs spécificités intellectuelles, artistiques et spirituelles au profit d’un monde parfait ?
Lorsque nous parvenons à résister aux impératifs quotidiens, lorsque nous tenons tête à notre mental impérieux et culpabilisant, à nos complexes réducteurs et à notre dévouement envers les machines, alors nous rencontrons une nouvelle forme d’existence. Une fois libérés de nos « obligations », nous devons encore affronter et dépasser la honte de n’être rien, la peur de tout perdre. Il nous faudra assumer de n’être rien aux yeux des autres, face au modèle réducteur de la pensée moderne qui nous veut productifs, complexés, dociles et combatifs à la fois, mais surtout, qui nous veut absents à la Vie. En dépassant la peur viscérale, le rien, nous découvrons finalement le Tout. Réfléchissons à la grandeur de l’Être, peut-être alors elle tournera son regard vers nous.
yogaesoteric
24 septembre 2017