L’Islande depuis la crise financière de 2008
En 2008, la crise financière mondiale plongeait dans le marasme la petite Islande, île subarctique de glace et de feu aux terres infertiles, qui avait mis tous ses œufs dans le panier bancaire.
Au prix de l’austérité et de l’endettement des ménages, l’Islande, premier pays occidental placé sous perfusion du Fonds monétaire international (FMI), a renoué avec la croissance en 2011.
Les fraudeurs de la finance ont été jetés en prison, les banques nationalisées, les investisseurs étrangers – alléchés avant la crise par des rendements élevés – contraints d’assumer une partie des pertes.
L’Islande (335.000 habitants) a connu une croissance de 7,2 % en 2016, la plus forte des pays de l’OCDE, alimentée par la consommation privée, le retour des investissements, l’explosion du tourisme et une politique budgétaire expansionniste.
Voici les grandes dates du pays depuis la crise financière de 2008 :
2008
Septembre : la crise financière internationale s’abat sur l’Islande dont le secteur bancaire représente alors les deux tiers de la valeur de la bourse locale.
Octobre : les trois grandes banques passent sous tutelle de l’Etat qui les laisse faire faillite. L’Islande gère les avoirs étrangers, empêchant les créanciers britanniques et néerlandais de récupérer leur mise. Dans le pays, des milliers de manifestants munis d’ustensiles de cuisine réclament le départ du gouvernement de centre-droit.
2009
Janvier : cette « révolution des casseroles » pousse le gouvernement de droite à démissionner.
Février : Johanna Sigurdardottir (sociale-démocrate) est nommée Premier ministre.
Avril : le gouvernement de centre-gauche engage des réformes. Un projet de nouvelle Constitution rédigé par un collège issu de la société civile est soumis au Parlement en juillet 2011.
2011
L’Islande renoue avec la croissance après des années de purge qui ont fait fuir des milliers de ses ressortissants à l’étranger, dont de nombreux jeunes, la plus grande vague d’émigration du pays depuis la fin du 19e siècle.
2013
Avril : symbole du rejet de la politique traditionnelle, le parti Pirate, émanation du mouvement libertaire éponyme né en Suède et en Allemagne, fait son entrée à l’Althingi (le Parlement monocaméral), avec trois mandats. La droite évincée par la rue en 2009 revient aux affaires.
2015
Octobre : le FMI annonce que l’Islande a intégralement remboursé les prêts consentis par l’institution de Washington.
2016
Janvier : l’Islande annonce avoir remboursé la Grande-Bretagne dans l’affaire Icesave, du nom de cette banque en ligne dont les clients avaient vu leurs comptes subitement gelés.
Avril : d’après les Panama Papers, le Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson et son épouse ont détenu des millions de dollars aux îles Vierges britanniques. Le chef du gouvernement se met en retrait de ses fonctions, remplacé par Sigurdur Johansson, qui promet des législatives anticipées avant la fin de l’année.
Juin : Gudni Johannesson est élu président, une fonction essentiellement protocolaire. Il succède à Olafur Ragnar Grimsson, contraint de renoncer, le nom de son épouse apparaissant dans les Panama Papers.
Octobre : les Islandais sont appelés aux urnes. Le parti Pirate fait une percée mais c’est le Parti de l’Indépendance (conservateur) qui parvient, au prix de longues tractations, à former un cabinet.
2017
Janvier : le ministre des Finances sortant, le conservateur Bjarni Benediktsson devient Premier ministre, bien que son nom eut été cité dans les Panama Papers.
Septembre : M. Benediktsson est accusé d’avoir couvert son père dans un imbroglio judiciaire. Il démissionne et convoque des législatives anticipées au 28 octobre.
yogaesoteric
16 juillet 2019
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