L’oxygénothérapie hyperbare, nouvelle arme contre les maladies neurologiques et environnementales (1)

 

L’oxygène à basse pression favorise la guérison en stimulant la formation de vaisseaux sanguins. En Russie, il est administré dans plus de mille cliniques, notamment avant et après les opérations et les accouchements. Malgré une étude historique cosignée par des médecins québécois, il est méconnu et boudé par les autorités.

À quatre ans, le fils ainé de Nathalie Champoux avait fait d’énormes progrès, mais il peinait encore à dessiner un soleil. Son diagnostic d’autisme venait juste d’être retiré au terme d’un long processus thérapeutique, raconté dans le livre Être et ne plus être autiste ou comment notre famille a vaincu l’autisme naturellement (éditions Fides, 2015), écrit par Mme Champoux. Une diète sans gluten, produits laitiers, soya, sucres raffinés ni additif alimentaires, la régénération du microbiote intestinal, l’élimination de la pollution chimique et électromagnétique dans son environnement, une chélation pour éliminer des métaux lourds dans son corps et la prise de suppléments minéraux et vitaminiques avaient fait des miracles. Peu avant ses trois ans et demi, Nicolas, qui selon les spécialistes ne devait jamais parler de façon intelligible, a prononcé sa première phrase complète. Autrefois très anxieux et renfermé, à quatre ans il n’avait plus aucun trouble de langage ni besoin de physiothérapie, d’ergothérapie et d’orthophonie. Mais le meilleur restait à venir.

C’est alors que Nathalie Champoux rencontra une autre mère qui lui proposa que leurs fils fassent des séances d’oxygénothérapie hyperbare ensemble, dans un caisson étanche faiblement pressurisé à 1,3 atmosphère (ATA) ou bar, du mot grec báros qui signifie « pesanteur ». Pendant 23 jours consécutifs, ils ont suivi des séances de 90 minutes dans une chambre hyperbare souple et portative. Dès la troisième séance, Nicolas est devenu plus volubile et plus détendu que jamais. Puis, durant la quinzième, il a dessiné deux rennes fort jolis, relate sa mère dans son livre, Santé! Le guide pour toute la famille (Fides, 2017) qui est disponible dans toutes les librairies au Canada, comme en France : « Dans les jours et semaines qui ont suivi, il a fait des dizaines et des dizaines de dessins, tous très concrets et de plus en plus beaux. C’était comme si les doses importantes d’oxygène avaient rallumé certaines cellules atrophiées de son cerveau. »

Pour Nathalie Champoux, ce traitement, « lorsqu’il est mis en place au moment opportun, c’est-à-dire lorsqu’un protocole rigoureux pour normaliser le microbiote et se débarrasser des métaux lourds en excès, des infections parasitaires et autres infections sous-jacentes, apportera des bienfaits extraordinaires. Non seulement on sera sûr de ne pas exacerber les symptômes, mais en plus, on maximisera notre investissement, puisque les bienfaits de l’oxygénothérapie se prolongeront à long terme. » C’est pourquoi elle déplore que le gouvernement du Québec et les assureurs refusent de rembourser ces traitements dispendieux : 75 $ la séance de 90 minutes chez Hyper Santé, qui loue également un caisson horizontal ou un vertical, unique au monde, au coût de 2.600 $ pour 40 jours; l’entreprise les vend aussi à partir de 20.000 $. La séance débute après 10 minutes de pressurisation et se termine après une décompression d’environ cinq minutes. « Les traitements sont excessivement dispendieux et ma propre famille n’était pas en mesure de se les permettre. Je trouve déplorable que notre gouvernement investisse autant d’argent à masquer les symptômes des maladies et conditions de notre siècle, alors qu’il pourrait contribuer à payer des traitements qui agissent à la source, dont les effets bénéfiques ont été prouvés et qui sont largement répandus dans d’autres pays », confie Nathalie Champoux.

L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) est pourtant employée en milieu hospitalier depuis près d’un siècle. Plus répandue depuis les années 1950, elle n’est utilisée au Québec que depuis 1982, pour traiter des urgences comme les accidents de décompression chez les plongeurs, l’intoxication au monoxyde de carbone, les traumatismes cérébraux et les plaies graves qui peinent à guérir. Cette thérapie consiste à administrer 100 % d’oxygène ou de l’air enrichi en oxygène à une personne placée dans un caisson hyperbare rigide typiquement pressurisé entre 2 et 2,5 ATA, soit jusqu’à deux fois et demi la pression atmosphérique normale au niveau de la mer. En oxygénant ainsi toutes les parties du corps, on nourrit les tissus et on augmente radicalement la production de globules rouges. « L’inhalation d’oxygène à 100 % dans un environnement hyperbare augmente de plus de vingt fois la pression partielle en oxygène du sang et des tissus, explique le site web du Centre intégré de services de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches. Le surplus d’oxygène ainsi délivré favorisera la guérison de plaies chez les diabétiques ou encore lorsqu’il y a infection et qu’elles ne parviennent pas à guérir malgré des soins de plaies adéquats ou des traitements aux antibiotiques. »

Or, quelques recherches scientifiques ont aussi démontré l’efficacité de l’OHB à des pressions plus faibles dans le traitement de conditions neurologiques chroniques ou aiguës comme la paralysie cérébrale, l’autisme et les traumatismes crâniens, rapporte le physiatre montréalais Pierre Marois, qui a participé à quatre études historiques sur le sujet. L’OHB stimule « la revascularisation cellulaire ainsi que la revitalisation et la cicatrisation des tissus, greffes et organes », confirme dans le deuxième livre de Mme Champoux ce professeur de médecine physique et de réadaptation au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, de l’Université de Montréal.

En 2014, le Dr Marois fut coauteur d’une étude historique sur l’OHB administrée à diverses pressions qui portait sur 150 enfants indiens atteints de paralysie cérébrale. Cette étude confirma ce qu’il observe chez ses patients depuis 20 ans (voir ces reportages de Télé-Québec et des Nouvelles TVA). Après avoir fait 40 sessions d’OHB d’une durée de 60 minutes, 120 enfants ont connu trois fois plus de progrès de leurs fonctions motrices et cérébrales que ceux du groupe contrôle ayant reçu d’autres traitements physiques. Fait important à noter, les améliorations étaient les mêmes peu importe la pression (1,3, 1,5 ou 1,75 ATA) et la concentration d’oxygène (21 ou 100 %) administrées. (Lire Plaidoyer pour la reconnaissance du traitement hyperbare.)

Caissons souples portatifs

Le Dr Marois et un collègue du CHU Sainte-Justine, le neurologue Michel Vanasse, furent initiés à l’OHB basse pression en 1998 par Hugues Pascis, fondateur de la compagnie Hyper Santé, de Saint-Jérôme. En 1999, celui-ci est devenu le premier Canadien à importer, louer et vendre les caissons souples portatifs. Les bienfaits de ces caissons, dont la pression ne peut excéder 1,3 ATA, n’ont jamais été attestés dans une revue scientifique. Toutefois, ce technicien en OHB basse pression a contribué à améliorer la condition de milliers de personnes atteintes notamment de fibromyalgie, de sclérose en plaques, de commotions cérébrales, d’accidents cérébraux-vasculaires et d’autisme. « Cela prouve hors de tout doute la nécessité d’oxygéner notre cerveau, dit-il. C’est lui le régulateur de toutes nos conditions physiques et psychologiques. » Le nombre de « plongées » requises pour obtenir des effets permanents varie d’un individu à l’autre, mais M. Pascis dit qu’il en faut au moins 40 pour soigner des cas graves.

Le patient reçoit de l’oxygène par le nez via une canule alimentée par un concentrateur d’oxygène. « Dans la tente, on monte jusqu’à 30 % la concentration d’oxygène dans l’air, qui est normalement de 21 %, et on applique une pression de 1,3 ATA ou 4,3 livres au pied carré [ou PSI pour pounds per square inch]. Cela équivaut à faire une plongée sous-marine à environ 4 mètres de profondeur, contre jusqu’à 50 mètres (50,8 psi ou 3,5 ATA) pour un traitement hyperbare à l’hôpital. On fait l’homéopathie de la médecine hyperbare », explique Hugues Pascis.

L’oxygène est la molécule à la base de la vie, rappelle-t-il. « Sous pression, elle pénètre dans les liquides du corps puis détoxique et régénère toutes les cellules de tous les tissus et organes. C’est la loi de Henry formulée en 1803 : “ À température constante et à l’équilibre, la quantité de gaz dissous dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz sur le liquide. ” C’est ce qui a permis de mettre du CO2 dans du vin pour en faire du champagne : tout gaz pressurisé pénètre complètement les liquides qu’il entoure. »

C’est pour cette raison qu’en altitude, où la pression est plus faible, le corps — qui contient 78 % d’eau à la naissance et en moyenne 65 % chez l’adulte — est moins oxygéné. « L’alpiniste qui fait un œdème cérébral à 18.000 pieds d’altitude n’a que deux choix : redescendre physiquement avec son équipe de sherpas pour “ repressuriser ” ou “ redescendre ” virtuellement de 4 à 5.000 pieds dans un sac Gamow, une minichambre hyperbare flexible portative inventée par le Dr Igor Gamow pour sauver la vie des alpinistes. Voilà pourquoi les caissons hyperbares fonctionnent tellement bien avec ou sans ajout d’oxygène, et ce, que ce soit à 1,1 ATA, 1,2 ATA, 1,3 ATA 1,4 ATA, 1,5 ATA… Cela pour permettre d’amener un surplus d’oxygène dans les cellules. » M. Pascis raconte qu’à l’âge de 38 ans, il a ressenti un grand bien-être en marchant au fond du Grand Canyon, en Arizona. « Un guide Sioux m’a dit : “ L’âme des Indiens est ici, ça nous donne de l’énergie, on n’a aucune fatigue. ” En fait, c’est parce que le Canyon a 4.500 pieds (1.370 mètres) de profondeur. La pression atmosphérique y est plus élevée qu’en haut, sur le plateau. » Il ajoute que l’oxygène pressurisé permet de neutraliser les radicaux libres qui causent un vieillissement prématuré, comme la rouille oxyde le métal. « Il n’y a qu’une centaine de médecins qui s’y connaissent en matière d’oxygène pressurisé au Canada. Beaucoup d’entre eux ont un enfant autiste qui en a profité. »

Utilisée dans des milliers d’hôpitaux dans le monde mais méconnue au Canada, l’OHB à basse pression combat aussi l’inflammation et favorise l’élimination des métaux lourds neurotoxiques, entre autres bienfaits. Hugues Pascis dit qu’il obtient d’ailleurs du succès en traitant des personnes atteintes d’électrohypersensibilité. Cette condition est notamment associée à une intoxication au mercure dentaire, selon des experts tel le médecin allemand Peter Jennrich.


Lisez la deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
18 mai 2019

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