L’UE adopte la loi sur l’IA, accusée de légaliser la surveillance biométrique massive en Europe

En particulier en ce qui concerne les voyages.

Le Parlement européen (PE) a adopté la loi sur l’IA, un texte législatif qui avait commencé à être rédigé en 2021 afin d’empêcher la surveillance de masse basée sur la biométrie, mais qui vient en fait de promouvoir cette pratique dans la loi.

Cette loi entrera en vigueur en mai prochain, après avoir reçu la « bénédiction » du Conseil de l’UE, et sera mise en œuvre à partir de 2025.

Pour sa part, l’UE a annoncé que l’adoption de la loi sur l’IA constituait un événement « historique » et l’a présentée comme offrant des garanties concernant la « finalité générale » de l’IA, ainsi que « la limitation de l’utilisation des systèmes d’identification par les forces de l’ordre ».

L’UE affirme également que la loi promeut non seulement la sécurité et la conformité, mais aussi l’innovation.

« Elle vise à protéger les droits fondamentaux, la démocratie, l’Etat de droit et la durabilité environnementale de l’IA à haut risque, tout en stimulant l’innovation et en faisant de l’Europe (UE) un leader dans ce domaine », peut-on lire dans un communiqué de presse.

Cependant, les membres du Parlement européen (MEP) des partis pirates ne pouvaient pas être plus en désaccord et ont voté contre.

Ils affirment que l’élaboration de la loi sur l’IA s’est accompagnée de négociations en trilogue (entre le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l’UE) qui n’étaient pas suffisamment transparentes et qui ont abouti à des modifications de l’idée originale qui, aujourd’hui, « permet effectivement aux forces de l’ordre d’introduire des logiciels de surveillance faciale et de caméras de reconnaissance faciale sujets aux erreurs dans les espaces publics », comme l’a déclaré l’eurodéputé Patrick Breyer sur son blog.

Breyer qualifie ces outils, ainsi que d’autres outils désormais à la disposition du gouvernement de l’UE – tels que la surveillance en temps réel des lieux publics, « la classification raciale et l’IA non scientifique » – d’instruments autoritaires qui menacent de transformer les démocraties en « États de surveillance de haute technologie ».

Le Parti pirate tchèque n’est pas plus impressionné, l’eurodéputé Marcel Kolaja déclarant que la nouvelle loi contient des éléments insérés par les « gouvernements nationaux » qui, selon lui, établissent « de facto » la base juridique pour l’espionnage de masse des citoyens à l’aide de dispositifs biométriques, tels que des caméras.

« Ces caméras, dotées d’une intelligence artificielle, sont capables de reconnaître les visages des personnes et donc de garder une trace de qui a été où, quand et avec qui. La loi sur l’IA aurait dû interdire un tel outil orwellien, mais au lieu de cela, elle le légalise explicitement », a déclaré Kolaja.

 

yogaesoteric
3 avril 2024

 

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More