Mauna – une source de silence et d’énergie

 
                                                                                                                  Professeur de YOGA Gregorian Bivolaru
 
Est-ce que les grands penseurs ont été des bavards? L’homme évolué du point de vue spirituel peut-il être reconnu d’après le flot de paroles avec lesquelles il noie tous ceux qui s’approchent de lui? Les mots échangés nous aident vraiment à ce que nous développions notre intelligence ou ils représentent l’un des plus dangereux „vampires” de l’énergie mentale? Savons-nous comment utiliser au mieux notre énergie mentale?
 
Il y a longtemps, un disciple nommé Bhaskali s’est approché de son Guru qui s’appelait Bhava et lui a demandé: „Où est l’Éternel et qu’est-ce que  le Suprême Absolu, qui est Brahman (DIEU le PÈRE) dont les Upanishades parlent?” Mais le maître n’a rien répondu, il est resté immergé dans le silence. Le disciple a insisté en lui posant les questions encore et encore, pourtant le maître ne répondait pas, il continuait à rester silencieux et immobile. Bien plus tard il a répondu: „Je t’ai déjà répondu, toujours et toujours, mais tu n’es pas capable de me comprendre. Qu’est-ce que je peux faire pour toi? Brahman (DIEU le PÈRE), l’Absolu ou l’Éternel, ne peut pas être expliqué par des mots! Seulement par un silence profond, plein d’aspiration et d’amour, quelqu’un peut Le connaître. Il n’existe pas un autre endroit où Il puisse être trouvé que le silence profond du Soi Suprême (ATMAN)! Cet Atman est avant tout l’éternel Silence (Axam Atma Santah).”
 
La paix d’au-delà du son c’est Dieu
 
DIEU le PÈRE ou Brahman est avant tout le Suprême Silence. L’âme, dans ses profondeurs, est Silence. La paix du mental est Silence. Atman (le Soi Suprême) est Silence. Le Silence est le langage essentiel de Dieu le mystérieux. Le Silence est le langage profond du cœur et, en même temps, il est le langage véritable du sage, parce que, premièrement, le silence représente un pouvoir immense, étant la preuve vivante de la vraie éloquence de DIEU.
 
Le silence profondément conscientisé est Dieu. Par conséquent, il est le substrat ultime ou l’essence de ce corps, du prana et du mental. Le silence est le fond sur lequel se projette l’univers entier des sens. Il est une réalité mystérieuse. La paix profonde, béatifique, qui transcende toute compréhension rationnelle, est le vrai Silence. L’essence de la vie, mais aussi le but de notre existence sont Silence. Au-delà de tous les bruits et tous le sons se trouve le Silence. Il est caractéristique à la conscience qui perçoit la réalité directement, par une expérience intuitive, extatique. C’est, en réalité, ton être profond. Être immergé dans le silence signifie en fait, s’ouvrir complètement pour être UN avec Dieu. Pour cette raison, le but ultime de la vie peut être considéré (sans nous tromper) comme la réintégration parfaitement consciente dans le silence mystérieux et intensément béatifique de Dieu. Dans ce sens nous trouvons suffisamment d’exemples : le message du désert du Sahara est Silence; le message des montagnes Himalaya est Silence; le message du sage Avadhota, qui vit nu sur le sommet glacé Gangotri ou Kailas, est Silence. Lorsque ton cœur est rempli de l’amour de DIEU et lorsqu’on est emporté par l’extase alors on se trouve dans le Silence. Qui peut décrire par des mots la gloire comblante du Silence?
 
Il n’existe pas de baume plus guérisseur que le Silence pour les gens qui ont le cœur plein de douleur à cause des chutes, des déceptions ou des pertes. Il n’existe pas de meilleur remède que le Silence pour ceux qui ont les nerfs tendus au maximum à cause de leur vie tumultueuse, du stress ou des disputes de toute sorte. À chaque fois que nous arrivons dans l’état de sommeil profond sans rêves, nous expérimentons le mystérieux et l’ineffable état de Silence, mais le voile de l’ignorance (Avidya) cache à notre conscience cette expérience. Le Silence dans lequel nous pénétrons pendant le sommeil sans rêves, ainsi que le Silence qui se dépose naturellement sur toute la nature avec l’arrivée de la nuit, sont des preuves de l’existence de l’Océan Mystérieux et Infini ou Brahman (DIEU le PÈRE).
 

Du silence physique à l’état de repos parfait du mental 
 
Dans le cas de l’homme commun, le mental est presque en permanence troublé ou excité par au moins un des 11 „organes” (indryias) qui lui sont subordonnés (ce sont les cinq organes de connaissance – pour l’odeur, pour le goût, pour la vue, pour le toucher et pour l’ouïe – les cinq organes d’actions – pour parler, pour saisir (avec les mains), pour le déplacement, pour ‘excrétion et pour l’activité sexuelle – et, enfin, le mental inférieur, qui agit comme un filtre-interface SUI GENERIS  entre les sens et la conscience de l’ego). Pour acquérir le contrôle total sur le mental il est nécessaire de calmer à volonté l’activité de ces organes. Seulement alors le Silence nous sera révélé.
 
Au niveau de la compréhension intellectuelle commune, rester silencieux pendant une certaine période de temps, sans parler aux autres, signifie se retirer en silence, mais, par extension, cette expérience peut être appliquée aussi aux autres domaines. Par exemple, si ton meilleur ami ne t’écrit pas pour une période plus longue de temps, tu seras tenté de penser: „Mon meilleur ami manifeste une période prolongée de silence. Je ne sais pas pourquoi.” Si, pendant une conférence, l’orateur s’arrête pour quelques instant pendant une lecture passionnée, nous pourrons raconter ce fait de la manière suivante: „Il a existé une goutte de silence, hier soir, durant la conférence.” Voyageant en Inde, en rencontrant deux gens qui ont atteint l’état de sainteté (Sadhu), il est possible que l’un d’eux te dise: „Ce saint (Sadhu) est ferme dans le Silence (Mauna). Il est mon ami et il respecte avec rigueur ce serment depuis six ans.”
 
Tous cela représente le silence physique.
 
Mais si tu empêches tes yeux de voir et tu les éloignes constamment des objets, par la pratique de Pratyahara ou Dama (le contrôle parfait des organes de sens), cela entraîne le silence d’un Indrya, la vue. Si tu ne laisses plus tes oreilles entendre les sons, cela veut dire que tu as acquis le silence d’un autre Indrya, l’ouïe. De façon similaire, le jeûne alimentaire complet, pendant les journées de fête, suppose de réduire au silence un autre organe d’action (Indrya) – la langue. Si on ne réalise aucun mouvement et on pratique la posture du lotus (Padmasana), continuellement pendant trois heures, on rendra possible la réduction au silence des activités des mains et des jambes. Tous ces éléments sont utiles, mais ce qui est le plus souhaitable c’est d’arriver àcalmer le mental agité. Nous pouvons respecter avec rigueur le serment du silence physique et, pourtant, notre mental générera toujours et toujours de nouvelles images.
 
Alors la pensée (chitta) pourra faire revenir dans le champ de notre conscience toute sorte de souvenirs.
 
L’imagination, la motivation, la réflexion et d’autres fonctions variées du mental n’arrêteront pas forcement leur activité seulement en respectant avec rigueur le serment du silence physique. Donc, nous devons nous rendre compte que, seulement par ce genre de silence, nous ne pouvons pas avoir la garantie de l’atteinte d’une paix réelle ou d’un état de silence intérieur parfait !
 
Dans ce cas, la seule solution est que l’intellect cesse de fonctionner tant que nous n’avons pas un besoin impérieux de lui. Cette fonction du corps astral devrait alors être en état de repos parfait afin de pouvoir le transcender plus facilement. Il est nécessaire de faire en sorte que toutes les vagues du mental soient complètement arrêtées. Notre mental doit se reposer dans l’Océan Mystérieux de Silence ou Brahman (DIEU le PÈRE).
 
Seulement alors nous pouvons vraiment percevoir le Silence Mystérieux vrai et impérissable.
 
Les quatre serments 
 
Le sens direct du mot „Mauna” est le serment du silence, mais en réalité il existe plusieurs types de Mauna:

1. Le contrôle complet de la parole est nommé Vak Mauna.

Donc, si l’on garde l’organe d’action de la parole (Vak Indrya) parfaitement silencieux, on appelle cela Vak Mauna.

2. L’arrêt total de toutes les fonctions physiques volontaires est Koshta Mauna. Dans l’état parfait de Koshta Mauna, qui est EXTRÊMEMENT UTILE, surtout pour les aspirants qui envisagent la révélation du Soi Suprême (ATMAN), il ne faut même pas bouger la tête. Il ne faut faire aucun signe. Il ne faut rien écrire sur un papier ni non plus exprimer ses idées, quelle que soit la manière. Pourtant, pendant l’état de Vak Mauna et de Koshta Mauna, les fluctuations du mental ne sont pas stoppées.

3. Un point parfaitement égal sur toutes les choses, les êtres et les phénomènes, ainsi que la préservation ferme dans le mental de l’idée que tout n’est en fait que Brahman (DIEU le PÈRE), représente Susupti Mauna (Susupti désigne, en réalité, le mode de fonctionnement de la conscience humaine pendant l’état de sommeil profond sans rêves). Éloigner presque complètement du mental de touts les doutes, après la réalisation ferme du caractère illusoire de ce monde, c’est toujours Susupti Mauna. La conclusion juste est que tout le MACROCOSME n’est rien d’autre que le CORPS de Brahman (DIEU le PÈRE), est, aussi, Susupti Mauna.
4. Brahman (DIEU le PÈRE) est dénommé Maha Mauna, parce qu’Il est l’incarnation suprême du Silence. Maha Mauna est, on pourrait dire, le vrai Mauna.

Pour cette raison, Vak Mauna représente seulement une étape dans la voie pour l’atteinte de Maha Mauna, ceci étant la raison pour laquelle le Mauna du mental est bien supérieur à Vak Mauna ou Mauna de la parole.
 
La parole maintient l’âme dans l’erreur
 
Vak Indrya, ou l’organe d’action de la parole, est, en fait, une puissante arme du monde phénoménal illusoire (Maya) pour maintenir dans l’erreur l’Âme Vivante (Jiva), perturbant presque toujours le mental. La parole provoque ainsi une extériorisation continue du mental.

Les querelles, les disputes etc. apparaissent surtout à cause du jeu de ce turbulent Vak-Indrya. Dans de telles situations, la langue peut être considérée comme une épée, et les mots comme des flèches. C’est ainsi que nous blessons les sentiments des autres, et faisant apparaître les ressentiments.
 
Les femmes surtout sont très bavardes. Elles créent presque toujours une sorte de bruit en se réunissant ensemble, générant souvent une atmosphère de stress.
 
L’étude un peu plus approfondie d’un certain domaine scientifique – littérature, droit, langue sanscrite etc. – fait en sorte que certains gens deviennent plus bavards, ils se sentent obligés d’entrer dans des discussions (le plus souvent inutiles !), pour montrer, déterminés par l’ego, leur érudition scolaire. La pédanterie ou l’exposition en vain de l’enseignement est un attribut spécifique aux étudiants pas encore cuits et orgueilleux.
 
Dans ce sens, une parabole de la sagesse antique est très significative, qui compare le comportement d’un aspirant frais et enthousiaste sur la voie spirituelle aspirant au bruit fait par l’air lorsqu’il sort pour faire de la place à l’eau qui entre dans une bouteille vide immergée dans l’eau.
 

Par contre, le comportement d’un aspirant qui est proche de la réalisation du Soi Suprême (Atman) est, analogiquement parlant, pareil au bruit imperceptible que la bouteille fait lorsqu’elle est presque remplie d’eau. Une fois complètement remplie (autrement dit, avec l’atteinte de la réalisation du Soi Suprême – Atman) le Silence s’installe…
 
Vak Indrya est, le plus souvent, impétueux, turbulent et pour cette raison il est considéré comme très nuisible. Par une pratique persévérante et ferme, il doit être graduellement gardé sous contrôle.
 
Lorsque nous commençons à le contrôler, il essayera de ne pas se soumettre. Mais nous devons être très attentifs, très décidés et courageux.
 
Dans des situations pareilles, nous ne devons rien laisser venir dans le mental, par Vak-Indrya. Pour cette raison, il est nécessaire de porsuivre à réaliser Mauna. L’effort persévérant, constant et détaché nous aidera. Lorsque le succès apparaîtra, nous saurons que nous avons éloigné une importante source d’agitation. Dans le cas de la réussite, les oreilles (autrement dit, le sens de l’ouïe) pourront être plus facilement contrôlées, car si nous arrivons à contrôler Vak Indrya, on peut dire que nous contrôlons déjà une moitié du mental.
 
La force qui guérit les maladies sans remède
 
Trop d’énergie psycho-mentale est perdue en bavardages inutiles. Les gens ordinaires ne s’en rendent jamais compte. Mauna conserve les énergies et ainsi nous pourrons effectuer de façon efficace, avec plus de résistance, toute activité bienfaisante, physique ou mentale. Ceux qui sont engrenés sur une voie spirituelle pourront faire plusieurs méditations couronnées du succès.
 
Garder Mauna pour plusieurs jours a une très bonne influence sur le cerveau et les nerfs. Par la pratique systématique de Mauna, l’énergie subtile de la parole est graduellement sublimée en Ojas-shakti, ou énergie spirituelle.
 
En plus, Mauna développe considérablement le pouvoir de la volonté, augmente le contrôle sur l’imagination (Samkalpa), aidant ainsi à sa transformation en une force vraiment créatrice et, en inhibant par contrôle l’impulsion de la parole sotte, incontrôlée, il conduit à la paix du mental. Mauna est d’une grand aide pour le respect ferme de la vérité, ainsi que pour le contrôle de la colère. Les émotions sont ainsi contrôlées et l’irritabilité disparaît comme par miracle. Avec l’aide de Mauna nous ne mentirons plus, et toujours grâce à son aide nous pourrons atteindre le pouvoir de l’endurance. Lorsque quelqu’un est souffrant, Mauna lui offrira graduellement, la paix du mental, condition dans laquelle toute souffrance est plus facilement supportée. En plus, l’être humain en question pourra mieux se mobiliser pour lutter contre la maladie ou pour éliminer la cause de sa souffrance.
 
Celui ou celle qui respecte et applique presque toujours Mauna, atteint ainsi un état de paix, de force et de bonheur, qui est complètement inconnu des gens ordinaires. Ils déborderont d’une énergie sans fin, car le Silence est la source des pouvoirs insoupçonnés : sagesse, paix profonde, joie, équilibre et béatitude. Toujours en silence nous découvrons la vraie liberté et la véritable affection.
 
Par la pratique de Mauna, nous acquérons la paix profonde et la force spirituelle
 

Les gens occupés avec des activités qui nécessitent beaucoup d’effort de communication doivent pratiquer Mauna au moins une heure par jour. S’ils peuvent faire cela deux heures par jour c’est encore mieux. Le samedi et le dimanche nous pouvons pratiquer Mauna 6 heures ou toute la journée. De toute façon les gens nous dérangeront moins. De même que certains prennent l’habitude d’aller régulièrement au spectacle, ils commenceront à s’habituer au fait que nous pratiquons Mauna pendant certains intervalles. Petit à petit, les amis et les membres de notre famille ne nous provoqueront plus d’ennui et ne tenteront plus de nous distraire si nous leur annonçons notre intention auparavant. Il est très bien d’utiliser cette période de Mauna au début pour la prière, ensuite, à mesure que nous avançons dans la pratique spirituelle, pour le Laya Yoga ou la méditation. Si nous voulons pratiquer Mauna parfaitement, nous devrons être suffisamment préoccupés par les méditations ou la pratique spirituelle en général. Durant une telle période il ne nous servira à rien de nous mêler à des gens qui ont des préoccupations exclusivement matérialistes.
 
De même, il ne faut pas quitter l’endroit de la pratique spirituelle pour longtemps. En agissant de la sorte, l’énergie subtile de la parole sera sublimée et utilisée de façon élevée. Seulement alors nous pourrons vraiment jouir de la sérénité, du calme et d’un grand pouvoir spirituel.
 
Pendant la période de Mauna nous ne devons pas du tout lire des journaux. La lecture des journaux (ou suivre des émissions à la télé) amènera dans la conscience, à côté des informations nouvelles, certaines impressions latentes de certaines pensées du mental subconscient (samskaras), et ainsi, la paix de notre mental pourra être perturbée. Même si nous vivons dans la paix et la sérénité de la région de l’Himalaya, mais que nous continuons, en même temps, à lire les journaux, notre mental sera, en fait, toujours dans la société. En agissant de la sorte, nous n’obtiendrons pas de grands bénéfices par la pratique de Mauna, et la méditation spirituelle sera sérieusement perturbée. Pour comprendre plus correctement ce contexte, il vaut la peine de revenir au sens des versets (sutra) 62-64 de la Bhagavad-Gita, chap II: „Lorsque quelqu’un pense intensément à certains objets ou à certains êtres, il établit implicitement une liaison avec eux. De là prend naissance le désir, et, à son tour, celui-ci nourrit la joie ou la souffrance. Lorsque la souffrance apparaît, elle est suivie tour à tour par : l’étourdissement, le mental troublé, l’abandon du mode sage de vie et la perte de la conscience de Soi”.
 
Le grand sage et libéré Sri Balayogi (en traduction l’enfant-yogi), au moment de carrefour de son existence terrestre (l’entrée pour des dizaines d’années dans l’extase divine continue, samadhi, le 27 mars 1949), a énoncé un de ses aphorismes célèbres: „On peut méditer sur le Tout Puissant Dieu en accomplissant les devoirs quotidiens, y compris ceux d’un empereur, mais comment atteindre la parfaite stabilité mentale? L’agitation ne disparaîtra jamais en totalité. De temps en temps, l’être doit être confronté à différentes souffrances, qui paraîtront sans fin. Il ne pourra plus être inondé par la grâce infinie de Dieu qu’en transcendant complètement ces soucis.”
 
Pendant la période de Mauna il est nécessaire d’écrire peu de billets et de faire peu de gestes ou d’actions pour exprimer nos pensées. Il est même bon de contrôler le rire. Lorsque l’orientation consciente de l’être commence à être en prépondérance dirigée vers le Soi (Atman), Mauna sera réalisée naturellement, de façon euphorique. En arrivant à vivre dans la Vérité, Mauna vient en totalité de Soi (Atman). Alors nous serons dans la paix absolue de Dieu et nous vivrons pleinement l’état de divinité.
 
Parlez peu et écoutez beaucoup! 
 
Nous devons devenir un être humain qui pratique Mauna seulement de nécessité et de conviction intérieure, et, pas seulement parce que c’est une nouvelle technique de Yoga à la mode. Par Mauna nous cherchons à devenir des gens qui mesurent avec sagesse leurs paroles. Mauna nous aide à apprendre à éviter facilement les discussions longues, inutiles, ardentes, passionnelles, et, en général, toutes les discussions qui ne sont pas forcément nécessaires ou qui semblent être dès le début, stériles, vaines. Mauna nous permet de nous éloigner facilement de la société de ceux qui, dépourvus de discernement, se perdent presque toujours dans de débats semblables. C’est ainsi que nous pourrons nous rendre compte à quel point elle est essentielle pour nous.
 
Dans les phases supérieures de la pratique de Mauna, il nous sera permis de suivre avec attention chaque mot. Cela peut devenir graduellement une haute discipline mentale. Nous aurons ainsi la révélation du fait que les mots représentent une grande force de laquelle chacun doit devenir conscient. Mauna nous apprendre à utiliser avec une grande attention LES MOTS, il nous aidera à contrôler notre parole et nous offrira la possibilité de ne pas laisser la langue parler sans contrôle. Celui qui a suffisamment et bien pratiqué Mauna, contrôle ses mots avant qu’ils franchissent ses lèvres. Il parlera peu et écoutera beaucoup. Il apprendra à être silencieux.
 
L’utilisation prépondérante des mots érudits, compliqués, provoquent une préoccupation exhaustive et souvent stérile pour le langage. Une telle parole est très fatigante. En utilisant des mots simples et avec une charge psychique intense, nous conservons notre énergie. Il est merveilleux de conserver notre énergie pour aimer plus Dieu et il est essentiel de consacrer de plus en plus de temps pour une vie intérieure, de méditation, d’introspection et de contemplation de notre Soi Suprême (Atman). Il est très important de purifier notre mental et de méditer. Par Mauna nous découvrons la VOIX MYSTÉRIEUSE DU SILENCE et nous nous rendons compte qu’au niveau du Soi Suprême (Atman), chacun de nous est un avec Dieu.
 
En pratiquant correctement Mauna nous calmons notre mental, nous calmons les pensées dissipées et nous sublimons facilement les émotions passagères. Mauna nous aide à nous immerger dans les profondeurs mystérieuses de notre cœur et fait ainsi que nous jouissions pleinement de sa Quiétude océanique. Mystérieuse et euphorique est cette Quiétude. À travers elle on entre dans le Silence.
 
Chaque être qui aspire à connaître en vérité Dieu le Père, doit connaître ce Silence. Alors il devient alors le silence même et ainsi il devient un Maha Mauni, en réalisant Dieu le Père, ICI et MAINTENANT.
 
Article tiré de la Revue Yoga Magazin n° 17 et n° 18
 
yogaesoteric
2007
 
 

Also available in: Română English

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