Modalités pratiques pour éveiller et faire ascensionner la Kundalini
De même que tous les enseignements anciens spirituels du monde, le Yoga intégral considère l’être humain comme une réflexion fidèle du macrocosme. Le pouvoir universel, libre, est présent dans l’être humain dans un endroit qui correspond à la région anale et qui est associé à l’élément terre, le sens de l’odorat et à la distribution générale dans le corps de la force vitale (prana). Lorsque Kundalini monte vers le sommet, on expérimente la béatitude et on perçoit une lumière très intense. La lumière qui accompagne l’éveil du Kundalini est des constantes expériences spirituelles révélées par les mystiques de toutes les traditions religieuses.
En 1971, GOPI KRISHNA a confirmé les suivants: “A chaque fois que je dirige l’œil de la connaissance mentale vers mon être intérieur, je perçois de façon invariable une lumière intense à l’intérieur et à l’extérieur de la tête, dans une continue et constante vibration, comme si une substance brillante et extrêmement subtile montait par la colonne et se diffuserait au-delà du crâne, le remplissant et l’entourant d’une radiation indescriptible”.
L’énergie Kundalini, une fois éveillée, peut monter au long des trois canaux : Sushumna – le canal central et les autres deux enroulés autour de lui – Ida et Pingala, qui s’unissent en Ajna chakra. Selon les explications traditionnelles, le canal droit a une fonction de “chauffage” du corps, alors que le canal gauche à une fonction de “refroidissement”. Au plan physiologique, ces trajets énergétiques correspondent aux deux systèmes nerveux – le sympathique et le parasympathique.
Les ouvrages de facture tantrique et les écritures Hatha-Yoga sont très catégoriques en ce qui concerne le fait qu’une fois éveillé, Kundalini doit être seulement conduite par le canal central , afin d’éviter les effets secondaires désagréables et même dangereux. Pendant l’ascension, les différents centres subtils de force deviennent actifs et, selon certaines opinions autorisées, reçoivent de la vie, en fait, seulement pendant ces moments-là. En passant par chaque centre, Kundalini l’énergise de façon temporaire, ensuite il va plus loin, en absorbant son énergie. A mesure que Kundalini atteint le centre suivant, le reste du corps est vidé de bioénergie et les extrémités inférieures tendent à se refroidir et revêtent même un aspect cadavérique.
Ce phénomènes physiologiques contrastent de façon surprenante avec l’état intense de béatitude, de lumière et de superlucidité, ressentie lorsque le courant de force Kundalini pénètre Sahasrara. L’expérience n’est pas cataleptique, mais l’extase sans forme ou Nirvikalpa Samadhi.
Au début, l’ascension complète du Kundalini dure une période de temps très courte (secondes ou minutes). Cette force gigantesque descend ensuite dans l’un des centres inférieurs. Jusqu’à ce que Kundalini s’établisse définitivement dans le centre coronaire (Sahasrara), l’aspirant doit revivre cet état élevé aussi souvent que possible. D’habitude, le yogi est conseillé par son maître de guider consciemment la descente du Kundalini et de ne pas lui permettre de passer en dessous du centre du cœur. L’activité du Kundalini dans les trois premiers centres paraît souvent pleine de dangers parce qu’elle inclut l’amplification de l’ego et le désir sexuel incontrôlé.
L’éveil du pouvoir Kundalini est regardé traditionnellement comme un intense processus de purification qui conduit à la transcendance du corps et du mental, couronnant l’état d’unification extatique du sujet avec l’objet.
Pendant son mouvement ascendant, Kundalini rencontre toutes sortes d’impuretés qui sont brûlées par son activité dynamique. Les écritures sankrites mentionnent trois blocages structurels majeurs, connus comme “nœuds” ou “granthi”. La tradition affirme que ces nœuds sont localisés dans le centre de la région anale (Brahma granthi), dans le centre du cœur (Vishnu granthi) et dans le centre d’entre les sourcils (Rudra granthi).
Mais Kundalini peut être bloqué partout au long de son trajet ascendant. Ces blocages sont en fait, des points de concentration des stress. Ainsi, dans son ascension, Kundalini détermine le système nerveux central à se débarrasser d’eux. Cette expérience est accompagnée d’habitude de la douleur. Lorsque Kundalini rencontre ces blocages, il agit sur eux jusqu’à ce qu’ils se dissolvent. Une fois le blocage dissout, elle coule librement plus loin jusqu’au point où elle rencontre une autre zone de stress. D’autant plus, l’énergie Kundalini peut se diffuser, telle qu’elle agit, sur plusieurs niveaux à la fois, en éliminant simultanément différents points de stress.
Kundalini se déplace vers le haut jusqu’à ce qu’elle atteigne le centre ultime. Même si elle se dissipe au cours du parcours, lorsqu’elle arrive au Sahasrara elle devient cohérente. Selon les écritures traditionnels yogis et tantriques, ce mouvement a lieu à partir de la base de la colonne, vertébrale, le long de l’axe épinier, description qui coïncide à celle de Swami Muktananda et de Gopi Krishna. Mais certains récits non-hindous montrent que le trajet de la Kundalini commence au niveau des jambes, parcourt la colonne, jusqu’à la tête, et délà , en descendant par la partie ventrale au long du cou, de la poitrine et terminant son parcours dans la zone abdominale.
Dans le Yoga taoïste de Charles Luk, “l’orbite microscopique” du feu intérieur commence à la base de la colonne, monte ensuite vers le cerveau et de là revient au point de départ. Mais le yogi qui se rallie aux techniques anciennes de montée du Kundalini se basent sur le modèle classique. Il s’attend que l’énergie s’éveille dans le centre basal et monte vers le sommet, où elle générera l’extase ineffable. Il est explicable alors pourquoi il ignorera tout phénomène qui ne cadre pas avec ces indications.
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