Plus il y a de pratique, plus il y a de flexibilité
Devise: « L’asana est un effort simultané du corps, de l’âme et du mental pour vibrer à l’unisson avec l’infini » – Gregorian Bivolaru
par Mihai Vlădăreanu
Raluca S. s’est rendu compte que quand elle était triste, elle tenait les épaules serrés et la colonne courbée. Elle s’est donc proposée de redresser le dos à chaque fois et de faire sortir la poitrine en avant. Étonnamment, elle oubliait son amertume après quelques minutes et des pensées lumineuses lui venaient à l’esprit. Parce que, en vérité, « l’attitude est la de l’aptitude ».
La position de prière du chrétien, à genoux, les paumes collées, ou du musulman, la tête sur le sol ou la posture du corps dans la pratique de Zazen montre que d’autres cultures ont aussi deviné le même principe. Mais les yogis ont étudié cette question depuis des millénaires, en détail, et ont même identifié la corrélation entre la position du corps et l’énergie avec laquelle le pratiquant entre alors en résonance.
Par conséquent, une asana n’est pas une banale posture pour renforcer les muscles ou pour rendre plus élastiques les articulations. Les effets physiques se produisent, bien sûr ! Mais ce ne sont que la partie visible de l’iceberg ; les avantages subtils de l’asana sont le côté invisible. Tout comme une corde de guitare se met à vibrer au son correspondant émis vocalement, une asana, pour ceux qui le pratique, est le canal par lequel ils reçoivent de l’énergie et même de l’information spécifiquement modulée du Macrocosme.
Nous voulons tous bénéficier des asanas pour combler nos pénuries d’énergie et pour nous harmoniser. Mais que faire si le manque de flexibilité nous empêche de pratiquer l’asana ou de maintenir la posture assez longtemps?
Il y a des pratiquants qui se découragent après les premières tentatives et abandonnent la pratique d’une certaine asana. Mais selon la loi universelle de la résonance, c’est justement l’asana que nous exécutons avec difficulté qui nous apporterait l’énergie dont nous avons besoin. Une certaine rigidité est le signe du besoin de travailler sur cet aspect. Voici comment il devient important de se mobiliser, de ne pas laisser nos points faibles se transformer en talon d’Achille.
La seule règle est celle du bon sens. La voie dorée est celle du milieu. Nous ne devons ni abandonner, ni forcer, ce qui provoquerait des souffrances regrettables. De plus, l’entêtement et la sollicitation excessive s’opposent d’atteindre l’objectif. Nous disposons de conseils simples, comme manger moins de sel ou masser l’articulation avec de l’huile essentielle de curcuma. A quoi il faut ajouter une bonne dose de persévérance et de patience parce que « l’exercice fait le maître ».
De cinq minutes à une heure
Pour bien effectuer une asana, le plus important est la concentration grâce à laquelle on peut créer la résonance avec les énergies infinies de l’univers. Il est également nécessaire de connaître les centres de force qui sont dynamisés par l’asana en question, le type des énergies qui sont accumulés dans le microcosme et leurs itinéraires dans le corps.
En utilisant la loi de la résonance, on peut obtenir des résultats inattendus. Nous pouvons profiter du champ subtil créé par une ou plusieurs personnes qui pratiquent une asana correctement, ou par la présence d’un maître.
Paul B. se souvient : « J’étais au concours de yoga à la fin de la troisième année. Je n’avais jamais réussi à faire Padmasana, la posture du Lotus, bien que j’avais essayé à plusieurs reprises. A ma grande consternation l’annonce a été faite qu’à l’étape suivante, Padmasana sera à effectuer pendant 15 minutes. J’ai commencé sans grand espoir à faire quelques exercices d’élasticité… J’étais à la fin de la rangée et il y avait un certain temps jusqu’à ce qu’on arrive à moi. J’ai regardé avec envie mes collègues qui croisaient leurs jambes avec élégance, sans effort, et qui restaient concentrés dans la posture… Et, tout à coup, j’ai tenté (pour la énième fois cette année-là !) et j’ai remarqué avec étonnement que mes genoux n’opposaient aucune résistance ! Je l’ai fait seulement pendant 10 minutes, mais je l’ai fait, et depuis j’ai augmenté progressivement le temps d’exécution. »
Mihaela V. nous raconte l’un des moments les plus spéciaux de sa vie : « J’étais amoureuse d’un homme qui pratiquait chaque jour trois heures de Shirshasana, la posture assise sur la tête. Je pouvais la pratiquer à peine cinq minutes ! Comment on travaillait souvent ensemble, j’ai désiré la pratiquer plus longtemps. Même si au début, je descendais et je remontais de nombreuses fois, j’ai constaté après un certain temps que je parvenais à réaliser Shirshasana plus d’une heure sans problème ! Et voilà comme il a été de nouveau prouvé que l’amour fait des miracles », dit Mihaela avec un sourire rayonnant.
Le désir sincère, ardent et dépourvu de crispation et d’orgueil semble être la solution.
Cristian G. dit toujours sur Padmasana : « Je voulais tellement réaliser cette posture que j’y pensais tous les jours. Je ne pouvais même pas poser une jambe sur l’autre. Je pense que cela me préoccupait tellement qu’une nuit, j’ai rêvé que j’étais assis dans cette posture sans la moindre gêne ou douleur comme celles que j’éprouvais le jour. Le lendemain matin, je me suis réveillé tellement heureux ! « Voilà, c’est possible ! », je pensais ravi. Même si ce n’était qu’un rêve, j’ai pris confiance et peu de temps après, je pouvais la faire quand je voulais. »
Mihai N. a réussi à éliminer la rigidité de son corps grâce à la visualisation et à la conscientisation : « A la fin de la deuxième année de yoga, les asanas étaient encore, à quelques exceptions, un vrai calvaire pour moi. Par contre, j’aimais beaucoup les méditations et le Laya yoga, tant qu’il y avait une chaise pour m’asseoir. J’ai pensé alors beaucoup à la signification de l’affirmation que certains foyers du microcosme de mon être entrent en résonance avec les sphères infinies d’énergie du Macrocosme et je peux dire que j’avais déjà senti la réalité de cette affirmation. Par exemple, j’ai réalisé des méditations où je percevais clairement que mon Anahata se nourrit et est inondé d’énergies que je sentais venir de l’extérieur, d’une source mystérieuse… Puis j’ai pensé : s’il existe donc un Maha Anahata, peut-être existe-t-il aussi un Maha Bhujangasana ou un Maha Halasana ! A partir de ce moment, j’ai pratiqué des asanas en me rapportant toujours à la Maha asana approprié. Comme si je n’étais pas ici, dans un corps petit et rigide, mais que j’exécutais la posture parfaitement dans un corps énorme et parfait. Si j’avais ouvert les yeux, j’aurais vu les 10 cm qui m’empêchaient de toucher mes orteils… Mais à l’intérieur, cependant, j’ai conscientisé les énergies immenses qui parcouraient exactement le circuit idéal. Après quelques semaines, j’ai pu me détendre comme jamais auparavant, et imaginez ma surprise quand mes articulations,qui étaient très raides avant, se sont assouplies comme par miracle et quand j’ai réussi à faire les asanas longtemps et sans aucune gêne! »
« Action » – l’exécution d’une certaine posture, par exemple – signifie autre chose qu’un effort inutile, qu’une tension. La flexibilité est plus que l’élasticité physique. C’est l’ouverture, le calme, l’équilibre intérieur. Ce n’est pas seulement une pratique yoga pour une ou plusieurs heures chaque jour. C’est une attitude de vie. Une façon de vivre.
Yogaesoteric
2014
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