Produits ménagers : ils polluent autant qu’un pot d’échappement

Une nouvelle étude pointe les dangers des produits ménagers sur la santé. Selon les chercheurs, ces substances décriées polluent autant qu’un pot d’échappement et seraient à l’origine de maladies respiratoires.

Une maison propre est un véritable havre de paix. Mais l’air de nos chambres peut être plus pollué qu’à l’extérieur. En cause : les produits ménagers. Alors même qu’ils sont censés purifier notre intérieur, ils regorgent de substances toxiques qui nous déciment de l’intérieur. Une nouvelle étude, publiée dans la revue médicale Science, pointe les effets délétères des produits ménagers sur notre santé. Les travaux révèlent qu’il suffit de quelques minutes de ménage pour générer autant de particules en suspension dans l’air que des pots d’échappements de voitures. Ces produits risqueraient même, à terme, de provoquer de nombreuses maladies respiratoires.

Jusqu’à 10 milliards de nanoparticules inhalées par minute

Utilisés pour la vaisselle, la lessive ou l’entretien des sols… les produits d’entretien contiennent des substances polluantes à ne surtout pas inhaler. Une exposition fréquente aux particules en suspension qu’ils dégagent peut entraîner des problèmes de santé.

Pour révéler les dangers de ces produits, les chercheurs ont réalisé une expérience grandeur nature. En temps réel, ils ont observé les réactions chimiques produites dans l’air lors du nettoyage d’une pièce fermée. Ils ont nettoyé le sol pendant 15 minutes avec des produits ménagers classiques. Ils ont ensuite analysé les molécules présentes dans l’air au cours des 90 minutes suivantes. Ils ont observé que les monoterpènes, ces particules qui donnent ce parfum frais aux nettoyants, réagissent avec l’ozone et produisent des particules fines nocives.

« Il s’agit de la première étude qui a vraiment examiné l’ensemble du processus chimique dans des conditions intérieures réalistes », a déclare Philip Stevens, chimiste à l’Université de l’Indiana et co-auteur de l’étude.

Les chercheurs ont ensuite calculé le nombre de particules inférieures qu’une personne inhalerait lors d’une session de nettoyage. « Selon les données collectées, on respirerait jusqu’à 10 milliards de nanoparticules par minute lors de notre ménage quotidien. Cela équivaut à la circulation de véhicules dans une rue animée d’une ville américaine ou européenne typique », ont-ils comparé. Ces substances peuvent se loger dans les poumons, irriter les cellules et entraîner de l’asthme et d’autres maladies respiratoires. « Chez les personnes vulnérables, la pollution atmosphérique particulaire peut provoquer des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux », alerte la revue Science.

Quelles solutions ?

Pour faire circuler l’air et faire disparaître les particules en suspension, on aurait tendance à ouvrir la fenêtre. Cependant, la ventilation est une arme à double tranchant, alertent les chercheurs. Si elle permet d’éliminer quelques particules, elle risque de faire pénétrer de l’ozone, qui, en contact avec les substances décriées des produits, peut créer l’apparition de nouvelles particules en suspension dans l’air. Il faut donc maintenir des niveaux d’ozone relativement bas en réduisant la ventilation durant le ménage, ou en utilisant des filtres à air pour éviter la formation de particules. Heureusement, quelques heures après le nettoyage, les particules se reposent sur des surfaces et deviennent inoffensives.

Cette étude rappelle également l’importance de vérifier la composition des produits et de privilégier les nettoyants naturels, qui préservent la santé et l’environnement.

 

yogaesoteric
29 mars 2022

 

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