Qui avait payé et armé Hitler ? (10)


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Même les avions fascistes italiens et ceux de l’Allemagne nazie, en Amérique latine, étaient remplis de pétrole provenant de Standard Oil. Cette compagnie était la seule qui avait le carburant à haute technologie qui était exigé pour des longs vols au-dessus de l’océan atlantique. Standard Oil fournissait l’essence à la compagnie nazie L.A.T.I. qui s’envolait à partir de Rome vers Rio au Brésil, à travers Madrid, Lisbonne et Dakar et la compagnie aérienne Condor qui partait du Brésil. Standard Oil livrait aussi du carburant à la compagnie aérienne Ala Littoria, qui était aussi en service en Amérique latine. Cette activité continua malgré l’exhortation du gouvernement américain, aux entreprises des Etats-Unis, de ne pas faire des affaires avec les Nazis et leurs compagnons en Amérique du Sud. Mais Standard Oil ignora cela, l’argent et l’Allemagne venant avant tout.

La politique du capitalisme des « affaires comme d’habitude » implique qu’il n’y a pas des limites pour ce qui est acceptable, seuls les profits sont suffisamment attrayants. Même s’il s’agit de mentir ses meilleurs et plus proches partenaires. De fois, on tire la carte le billet de loterie le plus gagnant, de fois on perd. A une occasion, les Nazis serrèrent tellement sur les américains d’IG Farben, Standard Oil et Walter Teagle que le bonheur de la guerre fut, pour les Etats-Unis, prêt de la rupture.

Il s’agissait de la question du caoutchouc synthétique. Du temps de la deuxième guerre mondiale, le caoutchouc n’existait que comme produit naturel qui ne pouvait presque exclusivement être acheté qu’en Asie du Sud. Il y avait, là-bas, des grandes plantations de caoutchouc et du caoutchouc naturel moins cher. Malgré cela, Standard Oil investit beaucoup de capital dans le caoutchouc synthétique qu’on avait estimé devenir plus moins cher. La recherche de Standard était faite en collaboration avec IG Farben dont la recherche et le développement des produits en caoutchouc, surtout les pneus de voiture, étaient très avancés que ceux de Standard Oil. Dans un jeu du chat et de la souris, IG Farben pouvait, avec des promesses sur les méthodes de production moins chères et le brevet d’invention à payer à bas prix, sérieusement retarder la recherche de Standard Oil. De telle sorte que lorsque les Etats-Unis furent tirés dans la guerre après la catastrophe de Pearl Harbour, et que le pays avait été privé de la possibilité d’acheter le caoutchouc en Asie du Sud, ils n’eurent pas quelque caoutchouc synthétique à utiliser. La catastrophe était imminente. Les Etats-Unis n’avaient presque plus de caoutchouc à utiliser pour la fabrication des pneus pour les voitures, les camions et les avions qui étaient envoyés en guerre.

ITT – American International Telephone and Telegraph Corporation, électronique avancée pour la machine de guerre allemande

Six mois après la prise du pouvoir par Hitler, quelques mois après que toutes les organisations syndicales fussent interdites et les partis politiques bannis à l’exception des Nazis, la liberté de la presse était supprimée et les poursuites des Juifs commencé, arriva, le 4 août 1933, Sosthenes Behn, le plus haut chef et propriétaire principal de ITT, à Berlin, pour une rencontre avec Hitler. Il avait avec lui, Henry Mann de la National City Bank, son représentant en Allemagne. Il se créa pendant la réunion, une relation d’affaires qui allait continuer pendant toutes les années 1930 et jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. Les Nazis avaient besoin de l’électronique de ITT et l’agent de ITT, Behn, était à la recherche des grand profits en rendant service aux Nazis. Hitler promit toute l’aide dont ITT aurait besoin et son soutien dans les affaires avec l’Allemagne nazie.

Les affaires commencèrent à être développées, devinrent de plus en plus grandes, et Sosthenes Behn se retrouva très vite dans les cercles intimes autour des amis de la Gestapo, une organisation de soutien dans laquelle des potentats nazis et des gens du monde de la banque et de l’industrie se rencontraient. Les portes furent ouvertes pour ITT et Behn. L’argent et les industries de ITT étaient maintenant sous la protection de Hitler et du SS lui-même et la banque centrale allemande, la Reichsbank, était prête à soutenir les affaires de Behn. Sosthenes Behn fit même des affaires en privé avec les Nazis. Lorsque la deuxième guerre mondiale approchait, il acheta, en 1938, ensemble avec Göring, 28% de l’usine de fabrication d’avions Focke-Wulf qui fabriquait les bombardiers qui allaient plus tard bombarder les alliés. ITT et Behn aidèrent à moderniser l’électronique dans les avions et à améliorer la précision des bombes. Ils furent utilisés en Pologne, à Londres et partout où les Nazis firent la guerre.

Sosthenes était une preuve vivante d’un capitaliste typique. L’objectif unique était de gagner de l’argent, pas de scrupules, pas de moral. Pendant la guerre civile espagnole, il vendit des téléphones à tous les deux côtés pour passer totalement du côté de Franco lorsqu’il comprit que les fascistes étaient la partie gagnante. ITT et Behn suivaient les traces des invasions de Hitler et gagnèrent beaucoup d’argent en prenant le contrôle des affaires qui appartenaient à d’autres entreprises avant l’invasion. ITT avait à peu près 30.000 employés dans l’Europe occupée. Le gouvernement nazi avait mis en place un comité exécutif spécial pour collaborer et aider ITT et Sosthenes Behn. Le gouvernement s’abstint de prendre des parts dans ITT et prit seulement part dans la prise des décisions sur la manière dont les bénéfices éventuels seraient placés. C’était un partenariat bien établi entre le gouvernement nazi et une entreprise américaine pendant la guerre.

Les entreprises ITT en Allemagne tournaient tout le temps et fabriquaient des armes de guerre pour l’ennemi. 13% de la production de ITT se trouvait en Allemagne. Les entreprises ITT en Allemagne travaillaient en équipe double pour augmenter la production. Mais même les entreprises ITT dans les pays neutres comme le Portugal, l’Espagne, la Suisse et la Suède, avaient dû travailler pour le compte des Nazis. Les importations directes en provenance de ITT-Etats-Unis vers ITT-Allemagne nazie, étaient interdites. L’électronique et les pièces de réserve de ITT venaient des Etats-Unis vers les pays neutres où le travail était fait pour l’envoi par la suite vers l’Allemagne nazie, ou seulement en transitant dans les pays neutres et par après, être acheminé par avion vers l’Allemagne nazie.

ITT continua à produire des systèmes électroniques très importants pour l’armée, la flotte et l’aviation de l’Allemagne nazie même après Pearl Harbour et la déclaration de guerre de Hitler contre les Etats-Unis. (Il s’agissait entre autres des téléphones et des standards téléphoniques, des alarmes contre les attaques aériennes, des équipements des radars, de 30.000 détonateurs pour les grenades d’artillerie par mois (qui augmentèrent à 50.000 par mois en 1944), des pièces pour les raquettes des bombes, des pièces de rechange pour les transformateurs, des équipements des radio à courtes ondes et des systèmes de communication stationnaire et opérationnelle.

ITT avait sa part dans les victoires des Nazis contre les alliés. Sans ITT, il aurait été très difficile pour les Nazis de bombarder Londres avec des avions et des raquettes, de bombarder les bateaux des alliés ou d’avoir des contacts avec les sympathisants nazis en Amérique latine et d’espionner les Etats-Unis. Toutefois, la grande opération que ITT ait faite pendant la guerre, s’était faite dans la guerre contre l’Union soviétique. L’Union soviétique était, en gros, seule dans la guerre contre les Nazis pendant trois ans. Ne l’oublions pas. Le matériel et l’équipement de ITT était la base de la guerre des Nazis contre l’Union soviétique. C’était incomparablement, la plus grande aide que Sosthenes Behn et ITT ait donné aux Nazis pendant toute la deuxième guerre mondiale. Sans le système de communication et les radars de ITT, les armées nazies auraient eu très difficile dans leur conduite de la guerre à cause des grandes distances à l’intérieur de l’Union soviétique. Au plus, les Nazis avaient été approvisionnés en tuyaux d’explosifs (tändrör) pour les bombes et les grenades qui tombaient quotidiennement sur les populations de l’Union soviétique.

Ford aide les Nazis à envahir et à occuper

Henry Ford, fondateur et principal actionnaire de l’empire automobile Ford, nourrissait une forte admiration pour Hitler, admiration basée sur un idéal commun : tous les deux nourrissaient une haine fanatique contre les Juifs. Hitler avait dès ses premiers jours en politique, reçu l’aide de Henry Ford. Il avait été témoigné, lors du procès contre Hitler pour tentative de coup d’Etat, en 1923, qu’Hitler avait reçu de l’argent de Henry Ford. L’admiration de Ford pour Hitler n’avait pas des limites : Il envoyait 50.000 Reichmark à Hitler chaque année lors de l’anniversaire de sa naissance ! Henry et son fils Edsel Ford étaient deux personnes importantes dans plusieurs entreprises qui faisaient des affaires avec Hitler et les Nazis et les aidaient. La devise la plus importante pour ces deux était : les affaires comme d’habitude. Cette attitude convenait bien aux Nazis. Göring avait promis et se rassurait que l’entreprise de Ford en Allemagne, Ford Works, resta tranquille  pendant toute la guerre, sans interférence de la part du gouvernement nazi.

Ford choisissait ses partenaires d’affaires sur base des considérations politiques. Lorsque Ford commença son usine des voitures en Allemagne, il laissa IG Farben acheter 40% des parts et fit du leader de IG Farben Carl Bosch, un membre du comité exécutif de Ford Allemagne. D’autres part, Edsel Ford devint membre du comité exécutif de IG Compagny, l’entreprise de IG Farben aux Etats-Unis.

Lorsque l’aviation anglaise était en grand besoin de nouveaux avions, en 1940, pour combattre la tentative d’invasion nazie, Ford refusa de fabriquer des avions à l’Angleterre. Ford investissait au même moment  dans les usines de l’Allemagne nazie pour produire 5 tonnes de camions qui étaient la pierre de base dans l’offensive nazie en cours contre les tous les pays européens. Ford organisa par la suite l’exportation des pneus vers l’Allemagne nazie malgré le manque des pneus qui existait aux Etats-Unis. On produisait à plein régime pour la victoire de Hitler même dans les usines Ford se trouvant dans la France occupée. Dans l’usine des voitures de Poissy, en dehors de Paris, qui était dirigée par le fils Edsel, on commença à produire, en 1940, des moteurs d’avions pour l’armée de l’air d’Hitler. Des voitures et des camions étaient aussi produits à Poissy pour l’armée allemande. Ford France déclara des profits de l’ordre de 58 millions de francs en 1941.

Le bonheur dure rarement pour toujours. L’usine Ford de Poissy fut bombardée en avril 1942 par l’aviation de guerre britannique, RAF, avec des grandes destructions comme suite. Edsel Ford était inquiet, craignant une publicité négative pour l’entreprise, mais il ne fut, heureusement pour lui, mentionné dans les journaux des Etats-Unis, qu’il s’agissait des images des usines Ford en France lorsque celles-ci furent publiées. Après des bombardements répétés, la direction de Ford dispersa les machines importantes dans plusieurs usines en France et la production continua sans interruption. Ford se tira de ses bombardements et du déplacement des machines sans dommages. Les Nazis imposèrent au gouvernement français de Vichy de payer Ford pour toutes les dépenses causées par les bombardements des Anglais et le déplacement des machines ! Ford ne reçut pas moins de 38 millions de francs de la part du gouvernement de Vichy. La collaboration Ford – Nazis était totale.

Ford laissa même construire, en collaboration avec le groupe chimique allemand IG Farben, une nouvelle usine à Oran, en Algérie, avec direction générale à Alger. L’objectif était de  fabriquer des camions et des voitures blindées pour l’armée de Rommel en Afrique du Nord. Imaginez que les villes se trouvent dans une colonie française qui, sous le gouvernement français de Vichy, avait en réalité, des relations diplomatiques avec les Etats-Unis. Mais il n’eut aucune difficulté dans les affaires. Le consul des Etats-Unis en Algérie envoya un rapport à son gouvernement dans lequel aucune plainte ne fut mentionnée.

Même les usines de Ford en pays neutre, en Europe, durent contribuer à la production du matériel de guerre de l’Allemagne nazie. L’usine Ford de Berne, en Suisse, fit, en 1942, un travail de réparation de 2000 voitures de l’armée allemande et la filiale de Ford en Belgique, qui avait elle aussi une filiale en Suisse, fit des réparations des camions allemands à Zurich. Les pièces de rechange de Ford aux voitures et camions étaient exportées à partir de la Suisse vers l’Allemagne nazie.

General Motors

L’actionnaire majoritaire de General Motors, la famille Du Pont, était dirigée par Irènée Du Pont, un admirateur connu de Hitler, de même calibre que Henry Ford. Les idées anormales de Irénée du Pont, de transformer les hommes en une race d’hommes supérieurs, furent connues lors de son discours à l’American Chemical Society, en septembre 1926. Malgré le fait qu’Irénée était d’origine juive, ses idées antisémites étaient du même niveau que celles d’Hitler. Les usines de General Motors en Allemagne, comme celles des autres grands groupes comme IG Farben et Krup, contribuèrent avec 0,5% des profits et des salaires à la caisse du parti nazi.

Lorsque Hitler arriva au pouvoir en 1933, les membres de premier rang de la famille Du Pont, Pierre, Irénée et Lammot, mirent en place, ensemble avec les autres grands propriétaires de General Motors, la soit disant Liberty League. Liberty League était un groupe nazi qui avait des principes antisémites forts et faisait la propagande contre les Noirs et qui avait classé le président Roosevelt comme un communiste dans les mains des Juifs. La contribution de la famille Du Pont à Liberty Group était de l’ordre de 500.000 dollar par an. La famille Du Pont donna même des contributions à d’autres groupes nazis comme Clack’s Crusaders et Black Legion. Ce dernier se fit remarquer parce qu’il s’habillait toujours en noir et attaquait les réunions des organisations syndicales avec des bombes à essence ainsi que des meurtres des leaders syndicaux et des Juifs.

C’est dans cet esprit que General Motors fonctionna. Une coopération avec les entreprises allemandes pour soutenir les Nazis était indiscutable pour General Motors. L’entreprise avait jusqu’en 1939, investi 30 millions de dollar dans le groupe allemand IG Farben. En ce qui concerne ses propres activités, Adam-Opel, l’usine de General Motors en Allemagne nazie, fabriquait à plein régime les camions, les voitures blindés et les chars pour Hitler. Dans les usines de General Motors, on travaillait en double équipe pour augmenter la production. Les investissements avaient atteint, en 1940, le chiffre de 100 millions de dollar.

L’usine de General Motors de Rüsselsheim, fabriquait les avions militaires pendant toute la guerre.  On y fabriquait la moitié des moteurs du plus important des bombardiers des Nazis, le Junkers 88. C’était d’ailleurs dans l’usine de Rüsselsheim que le développement et la fabrication des moteurs du premier avion mondial de jet, un avion de chasse, Messerschmitt 262, eut lieu. Ce qui donna aux Nazis une grande avance technologique. Messerschmitt 262 pouvait faire 540 miles par heure, ce qui correspondait à 100 miles de plus que Mustang P150, l’avion de chasse américain le plus développé.

Comme toujours, les capitalistes se tirent toujours d’affaires dans dommages dans le paradis du capitalisme que sont les Etats-Unis. Au lieu des punitions, ils sont au contraire, récompensés. Au lieu d’être puni pour leur trahison contre leur pays, General Motors, reçut un payement pour « les problèmes et les destructions de ses usines d’avion et des voitures en Allemagne et en Autriche pendant la deuxième guerre mondiale ». General Motors dût faire une réduction d’impôts de 33 millions de dollar !

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yogaesoteric
10 février 2020

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