Sahasrara – aspects psychologiques
synthèse réalisée par Daniel Carazianu
“Lorsque l’énergie Kundalini est intimement unie avec Shiva (Dieu) en Sahasrara, le yogi jouit du bonheur suprême. Il atteint un état de supra-conscience et réalise la plus haute connaissance.”
Swami Shivananda
L’être humain où ce centre a été complètement éveillé vit l’état de continuité de la conscience, d’unité des contraires, de transcendance des polarités et la fusion totale avec l’Absolu ou Dieu.
Sahasrara représente le bout du voyage intérieur de la conscience individuelle. Les textes yogis secrets mentionnent que, par l’activation plénière de Sahasrara, l’être humain atteint l’état le plus élevé de la conscience. Mais qu’est-ce en réalité que cet état suprême de la conscience et comment peut-il être atteint?
Jésus a nommé cet état “Le Royaume divin des Cieux”, St.Paul – “la paix paradisiaque qui se trouve au-delà de la compréhension”, Richard Bucke – “conscience cosmique”. Dans l’enseignement de l’école médiévale bouddhiste Zen, le terme qui le décrit est Satori ou Kensho, alors qu’en Yoga il s’appelle Samadhi ou Moksha. Quelque soit le nom donné à cet ancien et bien connu phénomène humain de sommet, auquel on arrive parfois graduellement, par illumination, il s’agit du même état, la libération spirituelle ultime. Il est l’expérience de notre intégration intérieure dans l’éternité, de l’unité illimitée avec toute la Création.
L’être humain chez lequel Sahasrara est pleinement activé, qui maintient la conscience en permanence à ce niveau, a atteint la perfection spirituelle par l’union de la conscience individuelle avec la conscience macrocosmique de Dieu.
L’un des pionniers de la psychologie trans-personnelle, Abraham Maslow, a étudié avec beaucoup d’attention, non pas l’homme malade du point de vue psychique, mais justement l’homme réalisé spirituellement ou arrivé à la perfection par son union avec l’Absolu. Voilà quelques unes des caractéristiques de l’homme arrivé à la perfection par l’union avec Dieu :
Hônneteté
– l’honnêteté d’exprimer librement et spontanément les sentiments supérieurs, bénéfiques, d’avoir confiance dans ses sentiments sthéniques, positifs, d’humour, de joie illimitée, d’amour dans toutes les relations interpersonnelles.
Le sens accentué de l’humour – qui d’habitude te fait en égale mesure sourire et éclater de rire; humour évident qui est lié plutôt à la situation qu’à quelque chose d’extérieur à celle-ci, qui est plutôt spontané que calculé et qui déclenche une joie contaminatrice; ce genre d’humour a quelque chose de spécifique et, à de très rares exceptions, ne peut jamais être répété.
Intérêt social
– Ceux qui sont « achevés » ou réalisés du point de vue spirituel ont envers les êtres humains, un sentiment profond d’empathie ineffable, d’identification souvent étonnante pour les autres, de sympathie et d’affection, malgré les rares poussés de mécontentement devant la méchanceté, l’égoïsme, la complaisance des autres qui sont dans l’inertie. À d’autres moments ils donnent des signes d’impatience ou d’indifférence dans les cas évidents de sottise crâne ou d’inconscience continue.
L’amour
– Ceux qui sont animés d’amour sont capables de plus de fusion et prouvent un gigantesque pouvoir d’aimer simultanément de très nombreux êtres humains; en même temps, ils sont en permanence capables d’une participation affective, empathique beaucoup plus grande ; souvent ils réalisent une identification affective empathique presque parfaite avec les autres; ils arrivent facilement à générer un dépassement plus rapide des limites pénibles de l’ego (cela contribuant à la révélation du Soi Suprême – Atman).
L’attention
– L’attention à la rectitude intérieure, à la nature, aux expérience extatiques « de sommet » de la vie qui apparaissent comme résultat de la fusion béatifique, totale, avec le monde extérieur ou avec un certain aspect de celui-ci. Cette fusion confère à l’être en question un état d’extase et de plénitude et le fait vivre un état de communion avec l’Absolu.
La perception simultanément efficace
– Ceux qui l’ont, vivent plus dans le monde réel de la nature que dans le monde artificiel, chimérique, spéculatif, stérile, de conceptions sottes, de croyances et de stéréotypes que la plupart des gens confondent, avec ce que le monde entier soutient et croît unanimement, à cause de la superficialité, de l’ignorance ou de préjugés.
La fraîcheur pleine de candeur de l’appréciation
– La merveilleuse capacité d’apprécier à l’infini, directement et de manière candide tous les biens fondamentaux de la vie, étant éternellement transfiguré par l’harmonie intuitive, profondément ému dans plus banales situations (en apparence), , toujours emporté par une surprise d’enfant et vivant souvent des surprenants états d’extase devant tout ce qui existe.
L’expérience de sommet
– Le sentiment de la joie plénière, océanique. Des sentiments ineffables de dévoilement de certains horizons mystérieux illimités, qui s’ouvrent à la vision, le sentiment d’être beaucoup plus puissant et beaucoup plus humble qu’auparavant, le sentiment de grande extase et de surprise pleine de reconnaissance envers Dieu, de perte du sens du temps et d’espace et, finalement, la conviction que quelque chose d’extrêmement important et de grande valeur qui fait en sorte que nous nous sentons immortels et tout puissants c’est passé.
Le sens éthique
– Ayant un puissant sens éthique, les gens vraiment parfaits du point de vue spirituel ont des critères moraux clairs, souvent leurs notions sur le bien et le mal étant totalement différentes des notions conventionnelles et évidemment sottes que les autres gens possèdent. Ils se concentrent en prépondérance, plutôt sur les buts que sur les modalités d’y parvenir.
La liberté
– La liberté totale de se retirer sans tenir compte des préjugés du milieu social où on se trouve et qui exerce des pressions sur les autres par les dénommées “obligations”. La manifestation du pouvoir de la joie plénière d’être détaché, d’être créateur ou d’être complètement spontané.
Le détachement
– Le besoin périodique de solitude. Ces êtres aiment effectivement le calme et la solitude, parce qu’ils peuvent communiquer; de façon extatique avec Dieu par le suprême Silence.
La créativité
– Une espèce spéciale de créativité qui ressemble plutôt à la créativité géniale, apparemment naïve et universelle des enfants innocents.
La spontanéité totale
– Surtout dans le cas de ces êtres humains la conduite dans presque toutes les situations est marquée par simplicité et naturel. Elle est toujours évidente spécialement par le manque d’artificialité.
La confiance
– Ceux qui ont atteint la perfection spirituelle ont une confiance inébranlable dans la mission divine, tout à fait exceptionnelle, qu’ils ont dans cette vie. Ils ont une confiance gigantesque dans leur personne, malgré toutes les influences hostiles de l’extérieur. Ils ont une très grande confiance dans les gens et dans la nature.
La mission de la vie
– Les gens qui ont vraiment atteint la perfection spirituelle ont assez vite l’intuition du fait qu’ils ont une mission divine dans cette vie; souvent ils pressentent qu’ils ont une tâche extraordinaire pour toute l’humanité, à accomplir.
L’autonomie totale
– Dans le cas de ceux qui sont « achevés » spirituellement on remarque une permanente indépendance de la culture superficielle, non authentique et du milieu ambiant grégaire et médiocre. Pour leur développement et leur progrès continu, les gens « achevés » spirituellement dépendent seulement de leurs forces et leurs ressources latentes qu’ils éveillent dans leur être par la résonance avec les foyers correspondants du Macrocosme.
L’esprit exemplaire de tolérance
– Ces gens extraordinairement exceptionnels peuvent accepter, grâce à une transfiguration étonnante (qu’ils exercent en permanence) et à l’intuition instantanée chez les autres de tout ce qui est meilleur et divin, tous les manques et les péchés, toutes les faiblesses et les maux de la nature humaine, sans poser des questions, de la même manière que les gens communs acceptent spontanément toutes les caractéristiques de la nature extérieure.
“Comme une vague vous allez fondre dans l’océan du bonheur qui se trouve ici et vous deviendrez un avec lui; éternelle mort et renaissance, une goutte dans l’océan d’amour. Ô, quelle extase! Ô, quel bonheur sublime! Quelle paix et amour parfait!
Dans l’espace vaste et à part de Sahasrara vous allez découvrir la brillance divine de mille soleils incandescents. Sa beauté vous remplira d’enchantement. Cette pure et divine lumière ne génère pas de la chaleur, ici il n’existe ni lune, ni étoiles. Cette brillance divine est l’image parfaite du bonheur suprême.
En Sahasrara il n’existe pas de chaleur, de feu solaire ou de fraîcheur lunaire. Ni douleur ni mort ne peuvent y entrer. Sahasrara est plein de bonheur. Une fois arrivés ici, les yogis sont immergés dans ce bonheur. Pour eux, ici c’est la vraie MAISON.
Sahasrara est nommé aussi le centre de la sagesse et coordonne le corps entier; vers lui convergent tous les nadis. Dans les traités yogis il est comparé à un lotus aux mille pétales. Le centre de ce lotus est l’abri de Dieu. Lorsque les yogis maintiennent leur conscience focalisée à ce niveau, ils acquièrent l’état immortel de conscience de Shiva (Dieu)”. Swami Muktananda – Siddha Yoga
Mots clef
Samadhi – littéralement : fixer, attacher dans l’extase divine. Dans l’hindouisme : état bénéfique de conscience supérieure à ceux de veille, de rêve et de sommeil profond qui est caractérisé par l’arrêt complet de toutes pensées. Dans l’état de SAMADHI se produit une fusion totale de celui qui médite et de l’objet de la méditation (Dieu ou l’Absolu, s’Il est l’objet de la méditation). Il existe différentes formes ou stades de SAMADHI. Le plus élevé s’appelle NIRVIKALPA-SAMADHI.
Dans le bouddhisme Zen: l’état extatique de SAMADHI résulte de la concentration intense du mental sur une réalité suprême (divine). Cette concentration extraordinaire s’obtient par une diminution progressive de l’activité du mental. SAMADHI est l’état suprême de conscience entièrement non-dualiste caractérisé, entre autres, par l’union d’entre le “sujet” et l’“objet” de l’expérience: le contenu profondément extatique de l’expérience est le seul qui existe. Cet état béatifique, divin de conscience, est souvent qualifié par les yogis comme “la focalisation unique et extatique du mental”, expression qui, à première vue, peut nous tromper car elle nous laisse supposer que cette concentration serait orientée volontairement, de manière égoïste, vers un point précis. Cependant, l’état de SAMADHI n’est pas seulement une concentration intense sur un point, et le mental n’est pas orienté dans ce cas d’un ici (sujet) vers un là-bas (objet), comme dans un simple schéma dualiste. Etre capable d’entrer spontanément, le plus souvent possible, en état de SAMADHI est une condition indispensable de toute méditation yogie (DHYANA) profonde qui est vraiment parfaitement réalisée.
Sagesse – état suprême d’équilibre intégré par intuition, sur monde, sur l’homme, sur sa position dans l’univers et sur la réalité de l’existence de DIEU. Elle implique aussi une connaissance des valeurs morales de bien divin, de vérité ultime, de beauté parfaite, de pureté de l’âme, d’amour, de respect pour les gens, de l’amour inconditionné de DIEU, ainsi qu’une croyance inébranlable en accord avec ces principes et ces valeurs. La sagesse est une expression de la connaissance profonde et de la domination totale de soi, d’un permanent guidage dans la vie selon les principes divins, universellement valables qui ne contredisent pas le bon sens et l’intelligence créatrice. La vrai sagesse reflète le respect total des lois de la nature telles qu’elles ont été créées par la sagesse parfaite de DIEU.
Article tiré de la revue Yoga Magazin n° 43
yogaesoteric
2007
Also available in: Română