Syrie : qui tire les ficelles ?

Le 4 mars, Sergueï et Ioulia Skripal sont attaquées avec un agent innervant à Salisbury.

 

Le 6 mars, Boris Johnson en attribue la responsabilité à la Russie et l’appelle « une force du mal ».

Le 7 mars, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane arrive à Londres en visite officielle.

Le 13 mars, Valéri Guérassimov, général en chef des forces armées russes, déclare que la Russie détient des renseignements selon lesquels une attaque chimique est planifiée contre des civils en Syrie pour servir de prétexte à un bombardement américain de Damas, et que la Russie répondra militairement.

Le 19 mars, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane arrive à Washington en visite officielle.

Le 8 avril, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane arrive à Paris en visite officielle.

Le 8 avril, les groupes djihadistes financés par l’Arabie Saoudite Jaysh al Islam et Tahrir al-Sham, et le groupe djihadiste de « secouristes » financé par le Royaume-Uni dénommé casques blancs affirment qu’une attaque chimique s’est produite le jour précédent dans l’enclave de Douma – juste avant leur capitulation négociée avec l’armée syrienne – et accusent le gouvernement syrien.

Le 11 avril, l’Arabie Saoudite déclare soutenir une attaque contre la Syrie.

Le 14 avril, les USA-Royaume-Uni-France attaquent la Syrie.

On a toujours réfuté les affirmations du Royaume-Uni selon lesquelles seule la Russie avait une raison d’attaquer les Skripal. Dénigrer le Russie au plan international avec une attaque sous fausse bannière qui accuse la Russie, a toujours semblé plus plausible qu’une responsabilité des Russes. Et dès le début, on a désigné le conflit avec la Syrie comme cause possible. Cela met l’Arabie Saoudite (et ses clients djihadistes), le proche allié des Saoudiens Israël, le Royaume-Uni et les USA dans le cadre de ceux qui ont des raisons puissantes d’attiser des sentiments anti-russes avant un conflit planifié avec la Russie en Syrie. N’importe lequel de ces pays aurait pu attaquer les Skripal.

Theresa May a affirmé – de façon sidérante – que l’attaque du Royaume-Uni contre la Syrie était « pour dissuader de futures attaques chimiques en Syrie et au Royaume-Uni ». On ne pense pas qu’une raison de mettre en scène une attaque sous faux drapeau puisse être plus clairement exposée.

On ne sait pas encore combien d’enfants et d’autres civils sont morts en Syrie dans ce que les médias appellent toujours des frappes magiquement « chirurgicales ». Nier les « dommages collatéraux » fait partie de l’arsenal de la rhétorique des néocons. Le danger est qu’ils ne s’arrêteront pas et continueront d’avancer, pour savoir jusqu’où ils peuvent aller dans leurs tentatives pour affaiblir le gouvernement Assad et soutenir leurs alliés djihadistes sur le terrain, avant de déclencher une réaction russe. C’est de la folie.

Il est à noter que les plus ardents soutiens de cette action militaire, hors Arabie Saoudite et Israël, sont les Blairites (les partisans de Tony Blair) au Royaume-Uni et les Démocrates clintoniens aux USA. Les « centristes » autoproclamés sont les extrémistes forcenés de l’arène politique actuelle.

Cette attaque contre la Syrie est, sans le moindre doute, un énorme succès pour les machinations de Mohammed Ben Salmane. Contre la volonté de la majorité du peuple.
 
 
 

yogaesoteric

5 octobre 2018

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