Tillerson s’inquiète de la « crise éthique » de la vie publique américaine

Rex Tillerson, l’ancien chef de la diplomatie de Donald Trump brutalement limogé en mars dernier par un simple tweet présidentiel, s’est inquiété de « la crise croissante de l’éthique et de l’intégrité » qui traverse, a-t-il dit, la vie publique américaine.

Les propos de l’ancien PDG de la compagnie pétrolière Exxon Mobil, qui s’exprimait lors d’une cérémonie de remise de diplôme au Virginia Military Institute, ont aussitôt été perçus comme une critique évidente du 45e président des Etats-Unis. « Si nos dirigeants tentent d’occulter la vérité ou si nous-mêmes, en tant que peuple, nous nous mettons à accepter des réalités alternatives qui ne sont plus basées sur des faits, alors nous serons sur une trajectoire d’abandon de notre liberté », a-t-il dit.

Devant les jeunes diplômés de l’école militaire de Lexington, en Virginie, l’ex-secrétaire d’Etat, en poste à peine plus d’un an, n’a jamais prononcé le nom de Trump. Mais il a prévenu que cette crise portant sur l’honnêteté et l’intégrité menaçait la démocratie américaine. « Lorsqu’en tant que peuple libre, nous nous mettons à douter de la vérité, même sur des sujets parmi les plus triviaux, alors nous nous mettons à douter de l’Amérique », a poursuivi Tillerson.

« Si nous ne nous mesurons pas à cette crise de l’éthique et de l’intégrité au sein de notre société, et parmi nos dirigeants dans le public comme dans le privé (…), alors la démocratie américaine telle que nous la connaissons entrera dans des années d’obscurité ». Ses craintes sont du même ordre que celles exprimées par l’ancien directeur du FBI, James Comey, lui aussi renvoyé par Donald Trump, qu’il accuse d’entretenir un rapport très distant avec la vérité et les valeurs institutionnelles.

Dans « A Higher Loyalty, Truth, Lies and Leadership » (« Mensonges et vérités : Une loyauté à toute épreuve » dans sa version française), ses mémoires parus le mois d’avril, et au cours de l’intense campagne de promotion à laquelle il s’est prêté, l’ancien patron du FBI a établi une analogie entre le président Trump et un chef de clan mafieux et l’a jugé « moralement inapte » à exercer ses fonctions.

yogaesoteric

28 juillet 2018 

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