Un implant dans le cerveau pour devenir plus intelligent, une idée folle !

 

Le milliardaire américain Elon Musk s’est trouvé une nouvelle lubie : concevoir les implants cérébraux du futur pour rendre l’humain plus intelligent et fort face à l’intelligence artificielle.

Le milliardaire américain Elon Musk, passionné des technologies du futur, a créé Neuralink, une entreprise dédiée à la création d’implants cérébraux conçus pour associer les intelligences « humaine et informatique ».

Consulter Wikipédia dans sa tête en quelques millisecondes ? Ecrire un email en pensées ? Stocker ses souvenirs du week-end sur un cloud ? Dignes jusque-là d’un scénario de science-fiction, ces idées pourraient devenir réalité dans les années à venir, à en croire l’ambitieux Musk.

Le principe de Neuralink, pour l’heure au stade de projet, consiste à créer ce que l’entrepreneur star nomme une « dentelle neuronale » (« neural lace » en anglais), union du cerveau humain et de l’ordinateur via un implant injecté ou placé dans le premier. Des « puces » directement connectées aux neurones et capables de lire leur « code » et d’en envoyer en retour.

Cyborgs contre intelligence artificielle

Pour Elon Musk, qui a plusieurs fois confié ses craintes de voir un jour l’humain dominé par l’intelligence artificielle, ces implants cérébraux doivent justement permettre de ne pas se laisser distancer en améliorant les capacités cognitives humaines.

« Nous sommes déjà des cyborgs », affirmait-il à Vanity Fair. « Votre téléphone et votre ordinateur sont des extensions de vous-même, mais l’interface se fait via les mouvements des doigts ou par la voix. » Trop lents, selon Musk, pour qui le futur est dans la lecture quasi-instantanée de la pensée humaine par l’ordinateur. Gain de temps et d’intelligence assuré, laisse entendre le créateur.

Le sujet soulève évidemment de lourdes questions philosophiques et éthiques. Connecter le cerveau à l’ordinateur pose la question du risque de piratage ou de formatage des esprits humains par l’informatique. Bref, du contrôle du cerveau, soit l’un des pires cauchemars de l’humanité. A quoi serviront par ailleurs la mémoire et l’enseignement si tout peut être acquis en un centième de seconde en se connectant mentalement à Google ?

L’essor des implants cérébraux à visée médicale

Pour l’heure, l’implant cérébral de type cyborg demeure cantonné à la science-fiction. Les rares « puces » insérées dans un crâne ont une fonction purement médicale, sans aucun effet possible sur l’intelligence. Vision, maladie de Parkinson, paralysie, épilepsie… Depuis quelques années, la science ne cesse de progresser dans ce domaine.

En 2016, Ian Burkhart, un Américain de 24 ans, tétraplégique depuis six ans à la suite d’un accident de natation, devenait ainsi capable d’utiliser sa main à l’aide d’une puce d’ordinateur (plus petite qu’un petit pois) greffée dans le cortex moteur de son cerveau et reliée à un logiciel. Plus récemment, toujours aux Etats-Unis, Nathan Copeland, également tétraplégique, a retrouvé le sens du toucher grâce à un implant cérébral, comme l’a relaté dans la revue Nature.

VIDEO. Un implant cérébral permet à un homme tétraplégique de retrouver le toucher (en anglais) :

En 2016 toujours, l’agence militaire américaine Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency) a révélé avoir testé sur douze cobayes une puce cérébrale délivrant des décharges électriques pour stimuler le centre cérébral de la mémoire. Résultat : les volontaires se sont montrés plus performants lors de tests, comme se souvenir d’une liste d’objets.

En France, les implants cérébraux émergent également dans le champ des neurosciences. Un exemple, celui de Damien Perrier, atteint de la maladie de Charcot et hospitalisé en Savoie, et dont La Dépêche racontait qu’une interface cerveau-machine « lui permet d’écrire grâce à un système d’interprétation des signaux électriques du cerveau » mis au point à l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique).

Bien qu’encourageants, ces exemples demeurent rares et se limitent à réparer des fonctions neurologiques dégradées par la maladie ou un accident. L’amélioration de l’intelligence, l’ambition d’Elon Musk, n’est pas près de voir le jour.

Une route encore semée d’embûches

L’entrepreneur américain se retrouve confronté à des problèmes de taille, en premier lieu desquels le danger représenté par l’introduction d’un corps étranger dans le cerveau. Une opération invasive de ce type s’avère très risquée. En second lieu, connecter la pensée et la mémoire à un système informatique relève encore de l’utopie.

Bryan Johnson, qui a lui aussi décidé d’investir massivement dans le développement d’implants cérébraux via son entreprise Kernel, a évoqué la question. « Ce qui n’a pas encore été fait, c’est la lecture et l’écriture du code neuronal », a-t-il ainsi affirmé au site américain The Verge, en 2016. Pourtant, comme Musk, cet entrepreneur américain y croit et s’est entouré pour cela de neuroscientifiques et de développeurs informatiques de haut niveau.

 

yogaesoteric
25 juin 2019

 

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