Une autre perspective: la mort regardée par le troisième oeil
par Ioana Plăviţu
Lorsqu’on a à faire un voyage dans un autre pays, le plus important est le moment où on traverse la frontière. A ce moment-là les douaniers vérifient tes papiers, tes bagages. Analogiquement parlant, les choses se passent de même quand on commence le « grand voyage » et nous arrivons à la frontière entre les deux mondes. Sauf que là-bas les douaniers sont des êtres de lumière qui regardent notre « bagage » karmique formé des actions que nous avons fait. Sauf qu’au lieu de nous demander « les papiers » au contrôle, ils nous demandent combien avons-nous aimé et comment avons-nous utilisé les moments précieux qui ont formé notre vie. Comment se présente l’aura bioénergétique d’un être humain se trouvant à la frontière entre la vie et la mort ? Que se passe-t-il avec lui après le grand passage ? Est-il possible de se retourner une fois arriver aux « douanes célestes » ? Pour apprendre la réponse à ces questions, nous avons recherché une personne douée de la clairvoyance.
J’ai connu Camelia Marin par un ami commun qui m’a confié qu’elle «voit». Ce n’est pas une des clairvoyantes «professionnelles» qui te dit dans des termes alambiqués ce que le futur t’a réservé. Elle ne s’est jamais proposée d’en faire une profession. Elle a tout simplement découvert sa qualité de voir par le troisième œil et elle a cherché à l’amplifier. La vie a eu des moments de carrefour – des testes auxquels Dieu soumet ceux qu’Il aime.
Lorsque j’ai rencontré Camelia, ce qui m’a impressionné fût l’état de calme qu’elle répand tout autour d’elle et la confiance qu’elle a dans sa propre destinée. Le naturel avec lequel elle regarde le don de voir des couleurs et des auras, qualités que nous considérons comme paranormale, peut convaincre chacun de nous qu’avec un entraînement adéquat, il est possible d’éveiller la clairvoyance.
Comment as-tu découvert que tu possèdes des aptitudes soi-disantes paranormales, que tu es différente des autres?
A l’enfance, à l’âge d’un an et deux semaines, dans une conjoncture étrange, je me suis empoisonnée avec des médicaments et j’ai été emmenée à l’hôpital, où je suis restée dans le coma pour 48 heures. Pour un enfant si jeune, les chances de survie sont très réduites, surtout qu’il a fallu changer tout mon sang. Mes parents m’ont raconté que j’étais pleine de piqûres de la base de la colonne vertébrale jusqu’au somment du crâne. Ils avaient déjà été prévenus de se préparer pour le pire. Mais il paraît que ce n’était pas le moment que je quitte ce monde. Toute cette période, les médecins se sont occupés en permanence de moi et ont été à côté de moi quand je me suis réveillée du coma.
Tout a commencé peu de temps après. J’ai des souvenirs de la période immédiate à cette expérience, des événements auxquels je participais. Je garde dans la mémoire certaines discussions portées par ceux qui étaient autour de moi et, le plus intéressant, mes répliques intérieures à ce qu’ils discutaient, ma façon de voir les choses en rapport avec les autres.
Au cours du temps j’ai observé que les gens qui expérimentent des situations à la limite de la vie – comme de quitter temporairement le corps physique (mort clinique) – en sont profondément marqués. Ils deviennent plus réceptifs envers les mondes subtils et reçoivent une grande confiance en Dieu.
Comment décrirais-tu ton enfance?
Il m’était très difficile d’accepter le fait que je me trouve dans ce monde physique, matériel, et je voulais prendre une pause, tout simplement disparaître d’ici. Ce qui m’arrêtait c’était la pensée que mes parents n’allaient pas comprendre et qu’ils souffriraient beaucoup. C’est pourquoi j’ai accepté l’idée d’être dans ce monde, mais je n’étais pas entièrement ici, je vivais plus dans les mondes subtils. Vue de l’extérieur, j’étais un enfant très retiré et sage, parce que la vie pour moi se déroulait à l’intérieur. Je me souviens que je vivais dans un monde de pensées et que dans mon univers intérieur la vie était très animée et tout était chargé de symboles. Durant l’adolescence, je savais déjà que j’avais une voie spirituelle à suivre. Il ne me restait qu’à la découvrir.
A cet âge, beaucoup d’entre nous commencent à se poser les questions fondamentales: Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Quelle est notre destinée dans ce monde? Pour toi, quelles ont été les étapes de la recherche spirituelle?
Le désir de trouver ma voie spirituelle m’a conduit vers différentes expériences et lectures. La rencontre avec le paranormal et les techniques de yoga s’est produite d’abord par les livres de Mircea Eliade. J’ai commencé à faire seule, sans être guidée, des exercices de respiration. Comme j’étais fascinée par l’hypnose comme modalité d’exploration du subconscient, je me suis auto hypnotisée pour voir mes vies antérieure (dont j’étais très convaincue de l’existence). Le résultat n’a pas tardé à apparaître, rapide et inébranlable pour moi. Je me suis retrouvée projetée dans une autre vie, dans un moment pas du tout agréable et j’ai désiré avec ardeur retourner dans ma vie actuelle. Je me suis fait la promesse de ne plus refaire cette expérience jusqu’à ce que je ne sois pas prête.
Un jour, lorsque j’ai lu à propos des auras, je me suis tout simplement dit que je voulais savoir comment c’est de les voir. Sur le fond de ce désir très puissant, en quelques jours j’ai réussi à voir des auras. J’étais à l’école, je regardais mon professeur et j’ai vu son corps astral. Ce n’était pas la première fois que je voyais ainsi, mais c’était la première fois que je suis devenue consciente que je vois des choses que les autres ne voient pas, cela était écrit dans les livres et d’ailleurs j’ai demandé aux autres. Je savais que je peux utiliser ce don pour le bien des gens, mais le temps n’était pas encore venu.
Je cherchais à découvrir une voie directe vers l’essence, pour comprendre le sens de ma vie et de mon destin. Les circonstances de la vie m’ont guidé vers le yoga. Tout ce que j’ai pratiquement expérimenté dans mon être, je l’ai retrouvé expliqué dans les principes de cette discipline spirituelle. J’ai compris la façon dont l’être humain est structuré sur plusieurs niveaux (le niveau physique étant le plus grossier), la signification des couleurs astrales et j’ai découvert comment développer les qualités paranormales natives. Le yoga a structuré de façon compacte et précise toutes les informations que j’avais acquises jusqu’alors et les expériences que j’avais vécues.
Quelles sont les expériences qui t’ont marqué et ont conduit à ton éveil spirituel?
Les expériences ont été nombreuses et variées, mais celles liées à la frontière entre la vie et la mort ont déterminé une révolution dans mon monde intérieur. Je dois vous avouer que pour moi cette limite est très frêle, presque comme le passage de l’état de veille à celui de rêve lucide ou comme lorsqu’on passe d’une chambre à une autre par une porte et tout semble très naturel.
La première expérience reliée à la mort, je l’ai vécue à l’âge de 2 ans lorsque mon grand-père est décédé. J’étais très impressionnée par l’atmosphère très sobre et par le fait que ma mère pleurait à côté du cercueil. Je lui ai demandé pourquoi. Lorsqu’elle m’a pris dans ses bras me disant que le grand-père est mort, j’ai vu celui-ci avec les yeux physiques et, soudainement, je me suis dédoublée, percevant toute l’atmosphère de la chambre en son ensemble, de quelque part en haut, du coin du plafond. Je me souviens que j’ai ressenti l’état de paix, de réconciliation avec soi-même de mon grand-père, parce que je continuais de répéter à ma mère de ne plus pleurer, car il va bien. Je percevais très clairement sa présence subtile dans la chambre.
J’ai vécu une autre expérience de ce genre au cours de l’été 1995, lorsque je suis venue de Mangalia à Costinesti. Nous avons été arrêtés dans une localité parce qu’il y avait eu un accident et que la police n’était pas encore venue. Un citoyen avait perdu la vie en essayant de traverser la rue. On était un groupe de plusieurs amis et, sachant que je vois les auras bioénergétiques, ils m’ont demandé si je peux percevoir celle du défunt. J’ai posé cette question à mon mental et j’ai soudainement perçu une entité encore structurée comme l’homme accidenté, qui, désespérée, se précipitait vers ceux qu’elle connaissait, essayait de les pousser et criait pour se faire observer. Très agitée, l’entité courait de l’un à l’autre avec un désespoir énorme parce qu’elle se rendait compte que les gens l’ignorait, mais elle ne pouvait pas comprendre pourquoi ils ne l’observaient pas. Elle était comme une ombre et, bien qu’astralisée, elle avait une consistance dense, parce que l’homme n’était pas conscient du fait qu’il était mort et se liait autant que possible au plan physique. Son corps subtil, aurique, bien que petit avait des résonances basses. J’appris qu’il était ivre au moment de l’accident. Je n’ai pas su comment l’aider à devenir conscient du fait qu’il était mort, donc je n’ai été qu’un observateur dans ce cas. Le passage dans le monde de l’au-delà est différent dans le cas de ceux qui ont souffert une mort violente. On peut voir dans leur aura une tâche de couleur violet-rouge. J’ai remarqué cette aura sur plusieurs photos de ceux qui sont morts dans des situations tragiques. Chez les défunts, l’aura dans la photo est fixe et semble être marquée par les derniers événements vécus.
Donc, je comprends qu’il y a eut aussi des situations où tu as pu aider quelqu’un à faire ce passage de façon consciente!
Oui, j’ai réussi à aider ma grand-mère. D’après la façon dont son aura se résorbait, j’ai annoncé à mes parents qu’elle aura environ trois mois à vivre. En effet, après deux mois et une semaine elle est morte. Je lui avais expliqué avant comment aller vers la lumière. J’ai été très contente de voir qu’elle a réussit cela. Je précise qu’entre temps j’ai étudié le point de vue oriental sur le guidage des défunts dans le monde de l’au-delà, c’est-à-dire « Le Livre Tibétain des Morts » et j’ai appliqué une technique spéciale présentée dans ce livre. J’ai perçu qu’elle a fait le passage presque consciemment, parce qu’elle a compris et accepté le fait qu’elle est morte. Je l’ai perçue joyeuse et contente de la place où son âme est arrivée après la mort physique.
As-tu rencontré aussi des personnes souffrant de maladies soi-disant incurables qui se sont guéries? Comment est perçue une telle guérison par le troisième œil?
Oui, je peux offrir comme exemple mon père, qui a subit il y a plusieurs années une maladie grave. Dans son cas, l’aura n’est pas entrée en résorption graduelle et lente, mais a commencé à un moment donné à se résorber très vite. Son champ subtil a vite perdu sa couleur, devenant noir et se rétrécissant à un rythme accéléré, l’asséchant de vie d’un jour à l’autre. Il était presque « mort » du point de vue subtil, il ne pouvait plus se tenir sur ses jambes et son aura n’était plus clairement visible. Cependant, par les efforts conscients qu’il a fait - régime alimentaire sévère, traitements avec des plantes médicinales, prières et techniques de respiration yogie – mon père a réussi à reconstruire son aura. C’est le seul cas que j’ai rencontré où j’ai vu un être humain reformant son aura. Au début tout était sur un fond noir qui semblait dire que toute faute peut être fatale. Ensuite, il a réussi à prendre des couleurs claires, lumineuses. Il est surprenant qu’après 4 ans, il a obtenu une aura différente des autres gens qui n’ont pas traversé un tel événement. L’aura « reconstruite » apparaît comme si quelque chose était ajouté. J’ai longtemps était convaincu qu’il ne résistera pas trop dans le plan physique, mais maintenant je suis convaincue qu’une telle aura correspond à une deuxième chance, une nouvelle vie qu’il a reçue et qui est une sorte de « bonus » de Dieu. Son aura actuelle est formée d’un fond légèrement gris auquel on ajoute d’autres couleurs, en relief.
As-tu jamais vu des anges au chevet d’un mourant?
A l’époque où je rendais visite à mon père à l’hôpital, j’ai assisté à une scène astrale où un patient cancéreux opéré sur son lit de mort était assisté par différentes entités qui nous assistent au moment où nous quittons le plan physique. Cette scène était d’une grande clarté et j’ai remarqué que l’approche des entités lumineuses produisait un effet d’apaisement sur l’homme en cause, mais elle était systématiquement suivie par l’approche de certaines entités sombres qui semblaient le provoquer à l’agiter, comme si elles le tentaient avec les plaisirs de la vie terrestre, fait qui générait en lui un état d’irritation et de révolte. Les entités lumineuses, bénéfiques, étaient silencieuses, tranquilles et répandaient une lumière envoûtante et tendre. Je crois qu’il s’agissait des anges qui assistent les gens au passage entre les deux mondes.
Après environ une demi heure le malade s’est calmé et l’attaque des entités sombres s’est arrêté. Il semblait que l’homme avait fait son choix ou qu’il avait été « élu ». J’ai appris ultérieurement qu’il est mort 5-6 heures après ce moment-là.
Tu disais que ces expériences ont déclenché en toi une véritable révolution intérieure. De quelle manière s’est transformée ta vie à partir de ces expériences?
Suite à ces expériences à la frontière entre la vie et la mort, j’ai compris qu’il est nécessaire de me parfaire pour transmettre et interpréter ce que je perçois, pour aider ceux qui ont besoin.
Je me suis proposée d’être proche des gens qui ont traversé des expériences difficiles et qui ne peuvent pas se réintégrer facilement dans les anciens standards de leur vie, se confrontant parfois à de problèmes psychiques à cause de cela.
Aussi, j’ai noté que plusieurs personnes ont des prémonitions ou des intuitions, mais elles en ont peur parce qu’elles ne les comprennent pas. Avec un peu d’aide, les humains pourraient comprendre que tout vient de Dieu pour les orienter vers Lui.
yogaesoteric
2015
Also available in: Română