Une étude met en garde contre le lien entre les boissons énergisantes et les suicides chez les enfants

Des chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme après avoir découvert des liens entre les boissons énergisantes et les pensées suicidaires chez les enfants.

Les nouvelles recherches révèlent que les boissons énergisantes pourraient présenter un risque plus important pour la santé des enfants qu’on ne le pensait auparavant.

L’étude a été menée par Fuse, le centre de recherche translationnelle en santé publique de l’université de Teesside, et l’université de Newcastle au Royaume-Uni.

Elle a été publiée le janvier dans la revue Public Health, qui fait l’objet d’une évaluation par les pairs.

Selon une étude, les consommateurs de boissons énergisantes présentent un risque plus élevé de problèmes de santé psychique tels que la dépression, les pensées suicidaires, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et l’anxiété.

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont examiné les données de 57 études portant sur plus de 1,2 million d’enfants et de jeunes dans plus de 21 pays.

Ils ont constaté que les garçons consommaient plus de boissons énergisantes que les filles.

Par ailleurs, de « nombreuses études » font état d’un lien entre la consommation de boissons énergisantes et la consommation d’alcool, la consommation excessive d’alcool et le tabagisme, ainsi que la consommation d’autres substances.

« D’autres effets sur la santé relevés dans l’étude actualisée comprennent un risque accru de suicide, de détresse psychologique, de symptômes de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, de comportements dépressifs et de panique, de maladies allergiques, de résistance à l’insuline, de caries dentaires et d’usure dentaire érosive », peut-on lire dans un résumé de l’étude.

En ce qui concerne l’impact sur la santé psychique, l’étude révèle que la consommation « fréquente » de boissons énergisantes « est associée à des tentatives de suicide et à un stress important ».

Les chercheurs notent que les taux d’idées et de tentatives de suicide étaient également plus élevés lorsque la consommation de boissons énergisantes était supérieure à une fois par jour.

« L’analyse longitudinale a montré que la consommation de boissons énergisantes était liée à une augmentation de l’inattention, des troubles du comportement, des symptômes dépressifs et de panique dans le cadre du TDAH. »

Shelina Visram, de l’université de Newcastle, co-auteure de l’étude, a déclaré dans un communiqué de presse qu’elle était « profondément préoccupée par les conclusions selon lesquelles les boissons énergisantes peuvent entraîner une détresse psychologique et des problèmes de santé psychique ».

« Il s’agit là d’importantes questions de santé publique qui doivent être abordées », a-t-elle ajouté.

« Il y a eu une inaction politique dans ce domaine malgré les préoccupations du gouvernement [britannique] et les consultations publiques. »

« Il est temps de prendre des mesures concernant le secteur du marché des boissons non alcoolisées qui connaît la croissance la plus rapide. »

Les chercheurs britanniques appellent maintenant les gouvernements à interdire ou à limiter les boissons énergisantes pour les jeunes et les enfants.

« Ces données suggèrent que les boissons énergisantes n’ont pas leur place dans l’alimentation des enfants et des jeunes », a déclaré à Fox News l’auteure de l’étude, Amelia Lake, professeur de santé publique et de nutrition à l’université de Teesside.

« Les décideurs politiques devraient suivre l’exemple des pays qui ont imposé des restrictions d’âge sur la vente de ces boissons aux enfants. »

C’est parce que, selon leur étude, les chercheurs ont « trouvé une liste encore plus longue d’effets sur la santé psychique et physique associés à la consommation de boissons énergisantes par les enfants et les jeunes », a-t-elle déclaré.

« Nous avons répété [l’étude] pour trouver un nombre toujours plus important d’éléments qui suggèrent que la consommation de ces boissons est associée à des effets négatifs sur la santé », a poursuivi Lake.

Plusieurs pays ont déjà tenté de réglementer les boissons énergisantes, notamment en interdisant leur vente aux mineurs en Lettonie et en Lituanie. D’autres pays, comme la Finlande et la Pologne, envisageraient également d’interdire la vente de ces produits aux personnes de moins de 18 ans.

L’étude a suscité une réaction de la part des autorités britanniques.

Un porte-parole du ministère britannique de la santé et des affaires sociales a déclaré à la BBC : « Nous avons mené des consultations sur une proposition visant à mettre fin à la vente de boissons énergisantes aux enfants de moins de 16 ans en Angleterre, et nous présenterons notre réponse complète en temps voulu. »

« Entre-temps, de nombreux grands détaillants et supermarchés ont volontairement interdit la vente de boissons énergisantes aux enfants de moins de 16 ans. »

Mais il y a plusieurs années, Christopher Snowdon, responsable de l’économie du mode de vie à l’Institute of Economic Affairs, basé au Royaume-Uni, a estimé que ces interdictions ciblaient injustement les adolescents et a déclaré qu’il n’y avait pas assez de preuves pour établir un lien entre ces boissons et des comportements négatifs.

Dans un article publié en 2020, il écrit :
« Les preuves scientifiques actuelles ne suffisent pas à justifier une mesure aussi prohibitive qu’une interdiction légale de la vente de boissons énergisantes aux enfants. »

 

yogaesoteric
10 février 2024

 

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