Voici la liste des substances animales cachées dans vos aliments là où on ne devrait pas les y trouver

 

Des insectes dans le soda Orangina rouge, du porc dans les yaourts Panier de Yoplait, de la volaille dans les flageolets extra-fins Cassegrain… Les ajouts de substances animales sont partout et surtout là où on ne penserait pas les y trouver.

Vous êtes végétarien et vous comptez consommer des produits issus de la grande distribution? Alors, bon courage. L’ONG Foodwatch révèle la présence de substances animales « cachées » dans de nombreux produits de consommation courante. D’une part, ces ingrédients sont dissimulés dans des aliments inattendus, comme des sodas, des conserves de légumes, des bonbons, des gâteaux, des fruits ou du vin.

D’autre part, certains additifs animaux ne sont pas mentionnés en termes compréhensibles sur l’emballage. Saviez-vous par exemple que le « shellac », également appelé E904, était issu d’un insecte, la cochenille asiatique ? Vous en trouverez dans la cire qui sert à conserver certaines pommes (notamment la variété Fuji) ou dans certaines glaces de la marque Carte d’Or. Sans être mensongères, beaucoup d’étiquettes noient la mention de substances animales au milieu d’une vingtaine d’autres ingrédients.

Une volonté de tromper le consommateur ?

Dès lors, il est très difficile pour le consommateur de s’y retrouver. La gélatine, l’un des produits les plus utilisés, peut être issue du porc ou du bœuf. Or, nombre de préparations de l’industrie alimentaire, comme l’authentique Petit Ourson Guimauve Cémoi, ne mentionnent que le terme « gélatine », sans autre précision. Idem pour les Chamallows d’Haribo. Là encore, si vous comptiez suivre un régime sans aliments d’origine animale ou juste sans porc, c’est raté.

Doit-on voir dans ce qui peut au mieux apparaître comme des imprécisions une volonté d’induire en erreur le consommateur ? Pour Foodwatch, qui dénonce les dérives de l’industrie agroalimentaire, la tromperie ne fait guère de doute.

« Les industriels de l’agroalimentaire savent pertinemment bien quand ils recourent à des ingrédients additifs ou auxiliaires technologiques dérivés d’animaux. Nous avons, nous aussi, le droit de savoir pour choisir librement ce que l’on souhaite consommer ou pas. Yoplait doit renseigner la présence de bœuf sur son étiquetage », s’insurge Mégane Ghorbani, responsable de campagne chez Foodwatch.

La partie émergée de l’iceberg :

Mais que sont au juste que ces « auxiliaires technologiques », en l’occurrence d’origine animale ? L’ONG précise qu’ils sont « généralement utilisés lors du processus de transformation, par exemple, de la colle de poisson pour clarifier les liquides, (et qu’ils) ne doivent pas obligatoirement être renseignés sur l’étiquette ».

Opacité dans la fabrication, semi-opacité dans la liste des ingrédients portés sur l’étiquette, omission de l’origine de certains produits, les motifs à controverses ou à suspicions sont nombreux. Certaines marques comme Yoplait prennent cependant la peine de répondre. Panier de Yoplait contient des carraghénanes, un agent épaississant et stabilisateur qui porte le code E407 et qui, précisons-le, n’est pas d’origine animale.

Foodwatch s’est étonné de sa présence, alors que cette substance est soupçonnée d’être cancérigène. Dans sa réponse, l’industriel soutient que ces « carraghénanes (sont) d’origine naturelle, en quantité très limitée puisqu’inférieure à 0,005% et en parfaite conformité avec la réglementation française et européenne ». Dont acte. Mais pourquoi une « spécialité laitière maigre au fruit » doit-elle contenir plus d’une quinzaine d’ingrédients dont sept additifs notés E suivi d’un nombre?

Une douzaine de produits épinglés par Foodwatch

La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais elle montre l’étendue de la dissémination des produits animaux dans les produits industriels, souvent inattendus.

En revanche, pour ce qui est du Comté A.O.P bio de System U, on tient à préciser que l’utilisation de la présure est « une condition sine qua non pour obtenir une Appellation d’Origine Protégée ou un Label rouge », informe le site de la filière laitière. Cette méthode est donc la méthode traditionnelle pour fabriquer du comté et d’autres fromages. Pourquoi, alors, épingler spécifiquement celui de System U ?

En somme, tous les additifs animaux ne sauraient être pointés comme mauvais par définition. Le manque d’information sur l’étiquette reste quoi qu’il en soit un problème récurrent, que dénonce régulièrement l’ONG. Voici donc, les douze exemples montrés du doigt par Foodwatch (avec la réserve que nous faisons pour le Comté AOP) :

– Panier de Yoplait 0%, Framboise Fraise Cerise Mûre Yoplait (General Mills)

Ce produit contient de la gélatine de bœuf alors que la liste d’ingrédients présentée sur l’emballage ne mentionne que le terme « gélatine ».

– Nestlé Le Viennois Chocolat Lactalis (Nestlé Ultra Frais)

Ce produit contient de la gélatine porcine. Cette information se trouve dans la liste d’ingrédients qui figure en dessous de l’étiquetage.

– L’Authentique Petit Ourson Guimauve (Cémoi)

Ce produit contient de la gélatine porcine alors que la liste d’ingrédients présentée sur l’emballage ne mentionne que le terme « gélatine ».

– Flageolets extra-fins, oignons et carottes Cassegrain (Bonduelle)

Ce produit contient du bouillon de volaille. Cette information se trouve dans la liste d’ingrédients.

– Dessert Tiramisu (Carrefour)

Ce produit contient de la gélatine porcine. Cette information se trouve dans une liste d’environ 40 ingrédients, laquelle est présentée sur un des côtés de l’emballage et difficilement lisible.

– Macaron aux Framboises (Auchan)

Ce produit contient de la gélatine de bœuf. Cette information se trouve dans la liste d’ingrédients, qui compte à peu près une vingtaine d’autres ingrédients.

– Orangina rouge

L’Orangina rouge contient un colorant d’origine animale. L’information se trouve dans la liste d’ingrédients. Encore faut-il savoir que « carmins et acide carminique » (E120) est un additif issu de la cochenille, un insecte.

– Comté A.O.P U bio (Système U)

Difficile de le savoir: même bio, le Comté A.O.P contient de la « présure », un ingrédient extrait de jeunes ruminants. L’information se trouve dans la liste d’ingrédients. La présure est une enzyme provenant de l’estomac de veaux avant sevrage.

– Chamallows, L’Original (Haribo)

Ces chamallows contiennent de la gélatine d’origine porcine, mais l’étiquetage ne mentionne que le terme « gélatine ». On note aussi la présence de carmins dans le produit, un colorant issu de la cochenille, un insecte.

– Façon Glacier, Fraise & Morceaux de meringue Carte d’Or (Unilever)

Ce produit contient un additif d’origine animale. L’information se trouve dans la liste d’ingrédients. Le « shellac » (E904) est un additif issu d’un insecte.

– Pommes

Certaines pommes peuvent avoir reçu un traitement postérieur à leur récolte, notamment des cires d’enrobage tel que le shellac (E904), issu d’insectes. L’étiquetage n’est pas obligatoire. Le shellac peut se retrouver notamment sur la variété Fuji.

– Vin

La gélatine alimentaire et la colle de poisson peuvent être utilisées comme agents de clarification dans la production de vins (bio inclus). Ce n’est pas un ingrédient à proprement parler mais un auxiliaire technologique (qui aide à la transformation). Leur étiquetage n’est donc pas obligatoire.

 

yogaesoteric
6 mars 2019

Also available in: Română

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