Le jeûne rajeunit les cellules par autophagie (2)

Lisez la première partie de cet article


Jeûne et traditions

On peut noter que, souvent, les populations riches en centenaires connaissent des périodes de disette où elles ne pas mangent pas forcément tous les jours ou à tous les repas. Cela contribuerait-il à leur santé d’acier et à leur longévité ? C’est possible.

 

La plupart des religions demande des périodes de restriction alimentaire ou de jeûne. Il s’agit le plus souvent d’une journée de jeûne hebdomadaire, ou bien de jeûne alternatif comme dans le Ramadan où il est permis de manger la nuit. Si l’on ôte les heures de sommeil, on est proche de jeûnes de 16 à 18 heures.

La médecine traditionnelle ayurvédique ne préconise pas de jeûnes longs dans l’hygiène de vie. Ils servent plutôt à soigner des maladies, où ils sont d’ailleurs très efficaces. En revanche, elle conseille volontiers une journée hebdomadaire de jeûne, en routine, pour libérer AMA (les toxines) et régénérer AGNI (notre capacité digestive) en mettant l’estomac au repos. Cette journée s’adapte à la constitution du patient (jeûne total ou alimentation liquide ou très légère…). Dans certains cas, il pourra s’agir d’ôter simplement un repas par jour pour alléger la charge digestive et toxinique.

Notons enfin que la naturopathie enseigne depuis longtemps que, lors d’un jeûne, l’organisme puise intelligemment dans ses réserves. Elle dit qu’il puise tout d’abord dans la graisse, puis dans les tissus détériorés, puis dans les tissus les moins importants, etc… Une fois de plus la science dit que ces concepts n’étaient pas qu’imaginaires.

Comment stimuler l’autophagie dans ses cellules ?

L’absence de nourriture entraîne une baisse de l’insuline et une élévation de l’hormone glucagon qui active l’autophagie. Le glucagon évolue en principe à l’inverse de l’insuline. L’autophagie est ainsi activée de façon intense avec 24 à 48 heures de jeûne mais elle pourrait déjà augmenter dès 16h sans nourriture. Cette activation serait d’autant plus rapide que le sujet aurait une alimentation à faible teneur glucidique pendant les autres jours.

Le jeûne n’étant pas facile à suivre longtemps, il y a de plus en plus d’adeptes de jeunes courts répétés ou jeûnes intermittents qui fonctionnent bien aussi, d’après les études. D’ailleurs, il n’est pas dit qu’activer son autophagie en permanence soit très bon et certains articles scientifiques en ont évoqué des dangers.

Activant l’autophagie de façon cyclique, les jeunes intermittents sont, le plus souvent :

– des jeûnes de 16 heures (16/8) en sautant soit le petit déjeuner, soit le repas du soir et en mangeant assez léger au repas précédant le jeûne, afin que la digestion soit la plus courte possible (ceci pourrait se faire aisément 1 à 3 fois par semaine, ou plus),
– faire un seul repas dans la journée (c’est la diète dite « du guerrier », 20h de jeûne et 4h pour s’alimenter),
– des jeûnes d’une journée (6:1 ou 5:2) : 1 ou 2 fois par semaine, etc…

La durée et la répétition de ces jeûnes devraient s’adapter à chaque situation et à chaque personne selon sa constitution, comme toujours. Certaines personnes très fragiles ne devraient les mettre en pratique que sous avis médical.

Les autres stress cellulaires activateurs de l’autophagie

Jeûner est certainement l’activateur le plus puissant en privant la cellule de nutriments, mais d’autres situations de stress cellulaire peuvent aussi avoir cet effet stimulant. S’ils restent raisonnables, ils induisent un stress modéré pour le corps qui, en s’y adaptant, verra de nombreuses fonctions s’améliorer dont l’autophagie.

Voici une liste de ces activateurs :

– L’état de cétose par privation de glucides : lorsque les cellules n’ont plus de glucose à brûler, elles utilisent les graisses et fabriquent alors des corps cétoniques.
– L’activité physique et le sport : les exercices de haute intensité seraient les plus performants, et demandent seulement 30 mn pour commencer à être efficaces.
– L’exposition à la chaleur forte (comme le sauna).
– L’exposition au froid intense, la privation momentanée d’oxygène pour la cellule, favorisent également l’autophagie.

On a ici le fameux phénomène d’hormèse : un organisme vivant qui reçoit un stress suffisamment fort pour le faire réagir mais pas trop, pour qu’il s’en remette, va réagir en se renforçant et en augmentant ses fonctions de défense. L’autophagie est une de celles-ci.

Les aliments et produits naturels

L’exposition modérée aux UV et sa production de vitamine D3, sont aussi activatrices.

 

Certains produits naturels ont le même effet de stimulation sur l’autophagie : le resvératrol (et les autres polyphénols en général), les catéchines du thé vert, le berbéris (par sa berbérine), la spermidine, le curcuma, la vitamine K, la tréhalose des champignons comme le shitaké, les sulforaphanes (crucifères : choux, brocolis…), la quercétine (oignon, raisin, pomme…), l’apigénine (orange, pomme, raisin…), la capsicaïne du piment …

Les conseils pratiques d’Anti- âge Intégral :

Si vous prenez des compléments alimentaires pour activer l’autophagie, faites-le en modifiant d’abord votre hygiène de vie. Ayez une action globale. Voici comment prendre les plus utilisés :

– Resvératrol : c’est un grand classique des remèdes anti-âge, grand antioxydant. Il favorise aussi la production d’énergie dans les cellules, renforce le système vasculaire et prévient beaucoup de maladies liées au vieillissement selon de nombreuses études (diabète, cancer, athérosclérose…). Les doses efficaces dans les études réalisées sont d’environ 500 mg par jour.
– Thé vert (titré en polyphénols et flavonoïdes pour des taux de substances actives contrôlés) : c’est aussi un antioxydant puissant. Prendre en traitement de fond 800 à 1200 mg par jour. Beaucoup d’études aussi sur la prévention des cancers (digestifs, sein, poumon…), des effets contre la formation du mauvais cholestérol et protecteurs cardiovasculaires, également stimulant des défenses immunitaires…

D’autres produits moins naturels comme la rapamycine, la metformine ou le lithium, par exemple, peuvent également activer les processus de l’autophagie mais ils ne sont pas forcément dénués d’effets secondaires. Ils sont connus pour être utilisés en médecine anti-âge et ont fait l’objet d’études ayant rallongé la durée de vie chez l’animal. En particulier, la metformine est un antidiabétique qui fait l’objet (en 2016) d’expérimentation chez l’homme dans le but d’améliorer la longévité. Ces produits sont délivrés uniquement sur prescription médicale et l’avis d’un médecin compétent est hautement souhaitable.


En conclusion

L’autophagie est une grande découverte. Elle connait un certain phénomène de mode (parallèle à celle du jeune intermittent) ces dernières années. Ce n’est toutefois pas une nouvelle technique de réjuvénation ni une pilule magique, mais une fonction normale de nos cellules, qu’on utilise tous. Il y a donc 2 cas de figures :

– l’autophagie est ralentie ou affaiblie (par l’âge, par une alimentation trop riche, trop sucrée, trop fréquente, un manque de sommeil, un surmenage, etc…). Dans ce cas, on a tout à gagner à la stimuler et des résultats devraient être évidents. Comme par hasard, cela se fera surtout en améliorant son hygiène de vie (manger moins souvent (voire manger moins), bouger, prendre des temps de repos…). Et si c’était cela le plus important ?
– l’autophagie a déjà un bon niveau de fonctionnement. Dans ce cas, on peut penser que sa stimulation renforcera soi-même (comme avec l’hormèse) et ça sera possiblement le cas. Jusqu’à quel point ? C’est difficile à dire mais n’oublions pas que la science tend aussi à montrer que trop d’autophagie peut être néfaste pour la santé.

Une fois de plus, c’est la voie du milieu qu’on recommande. Evitez les extrêmes, la santé est un équilibre.

Il est logique de chercher à activer son autophagie pour lutter contre les effets indésirables de l’âge, et en particulier les risques de maladies dégénératives. Rien ne prouve à ce jour que vous vivrez 120 ans grâce à cela mais vous augmenterez certainement votre vitalité. C’est déjà très bien.

Les remèdes naturels proposés pour cela ont également d’autres effets anti- âge. Certains sont anti-oxydants ou anti-glycation, d’autres protègent les mitochondries, sont sénolytiques, etc… Les utiliser par cures de 2 ou 3 mois dans le cadre d’une amélioration globale de l’hygiène de vie pourra être judicieux et permettra de se faire une idée des résultats. Certains auteurs proposent des programmes sur plusieurs semaines allant dans ce sens. On pense qu’il n’y a pas une méthode unique pour tout le monde mais qu’il faut la configurer selon la constitution de chaque personne pour en tirer tous les bienfaits.

Quant aux jeunes courts et/ou intermittents, ils ne présentent pas de risques pour la santé malgré bien des sottises que l’on a pu entendre comme « il ne faut surtout pas sauter un repas », « le jeûne fait perdre du muscle qu’on ne reprend jamais », « quand on jeûne, il ne faut rien faire », etc… Alors, en l’adaptant toujours à son cas personnel, pourquoi ne pas essayer pour se faire une idée ?
 
 
 

yogaesoteric

20 mai 2019

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