Aluminium dans les vaccins : des effets toxiques liés à une prédisposition génétique ?

 

Dans un rapport non publié par l’Agence national de sécurité des médicaments, des scientifiques pointent des effets neurotoxiques induits par la présence d’aluminium dans les vaccins chez la souris et explorent la piste de la prédisposition génétique.

 

Ces travaux mettent en évidence une prédisposition génétique faisant réagir à l’aluminium des vaccins.

Utilisé depuis près d’un siècle dans les vaccins, l’aluminium est depuis des années accusé de tous les maux : autisme, sclérose en plaques, myofasciite à macrophages… Quelques équipes dans le monde le soupçonnent d’être neurotoxique et de déclencher des réactions auto-immunes chez une petite partie de la population, peut-être génétiquement prédisposée. Une théorie défendue en France depuis la fin des années 1990 par l’équipe du Pr Romain Gherardi, chef du service neuromusculaire à l’hôpital Henri Mondor de Créteil. Sous la pression de l’Association des malades de la myofasciite à macrophages, l’ANSM a alloué en 2013 la somme de 150.000 euros à son laboratoire pour explorer la piste d’une prédisposition génétique. Avec cette somme, l’équipe de Romain Gherardi a mené des travaux, et ce dernier assurait à Sciences et Avenir avoir « découvert une susceptibilité génétique sous la forme de variations accumulées sur six gènes impliqués dans la machinerie de détoxification cellulaire ».

Ces travaux ont été soumis au comité scientifique de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). Cette dernière a rendu un avis en mars 2017 qu’elle n’a pas publié, indique Le Parisien le 22 septembre 2017. Guillemette Crépeaux, chercheuse à l’Inserm et coauteure de ces travaux, rapporte à Sciences et Avenir les principales conclusions de ce rapport.

La dose ne ferait pas le poison

Le document de l’ANSM aborde les effets neurotoxiques liés à l’aluminium observés chez la souris par l’équipe de recherche. « Nos travaux montrent que même injecté à faible dose dans des muscles de souris, l’adjuvant aluminique peut induire une accumulation d’aluminium à long-terme et des effets neurotoxiques », explique Guillemette Crépeaux. Contrairement à une idée communément admise, même une faible dose pourrait provoquer des complications. La dose ne ferait donc pas le poison. Mais de quelle concentration parle-t-on ? « Dans notre étude publiée en janvier 2017 dans la revue Toxicology, la dose la plus faible que nous avons utilisée chez la souris est de 200 microgrammes d’aluminium par kilogramme de poids corporel, ce qui correspond à une modélisation de la quantité d’aluminium reçue par un adulte en 2 injections du vaccin Engerix contre l’hépatite B », précise Guillemette Crépeaux.

Une hypothèse peu convaincante selon l’un des trois experts indépendants de l’ANSM qui a participé à l’avis, mais bien reçu par un autre qui écrit, selon Le Parisien : un des « résultats particulièrement innovants (…) est surtout la mise en évidence d’un effet dose-réponse non linéaire en matière de neurotoxicité, les plus faibles doses étant sélectivement neurotoxiques (diminution de la locomotion, augmentation de l’aluminium cérébral). » L’équipe de recherche a en effet remarqué que certaines souris ont été moins actives et ont souffert de troubles du comportement.

Une prédisposition génétique conduisant à une myofasciite à macrophages ?

Comme le précisait Romain Gherardi à Sciences et Avenir, ces travaux mettent en évidence une prédisposition génétique faisant réagir à l’aluminium des vaccins. Des gènes seraient en effet surreprésentés chez les patients affectés par une myofasciite à macrophages (maladie qui se traduit par des douleurs intenses, une fatigue permanente, des insomnies, un épuisement généralisé) après la vaccination. Les chercheurs croient tellement en cette voie de recherche qu’ils ont déposé un brevet. Quelle sera la prochaine étape ? « Nous allons continuer à essayer de comprendre pourquoi et dans quelles conditions les adjuvants aluminiques peuvent induire des effets indésirables chez certains patients », indique Guillemette Crépeaux. Il ne manque plus que des financements suffisants pour mener à bien ces recherches. « Il s’agit d’une recherche très préliminaire fondamentale, essentiellement sur la souris, qui ne change rien à l’analyse bénéfice/risque des vaccins qui contiennent de l’aluminium, a réagi auprès de l’AFP le directeur général de l’ANSM, Dominique Martin. Cela ne remet pas en cause la sécurité des vaccins », a-t-il insisté, en ajoutant que « ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de problème de sécurité qu’il ne faut pas faire de recherche ».

 

yogaesoteric
28 janvier 2019

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