Apollo et l’empire du mensonge (1)

Seuls les héros des mythes et des contes peuvent voyager physiquement dans l’Autre Monde et en revenir vivants[1]. L’Autre Monde est alors représenté comme un pays lointain et inaccessible au commun des mortels. Dans certaines traditions asiatiques, comme dans « Le Conte de la Princesse Kaguya », la lune joue ce rôle. Ce n’est pas le cas en Occident. Néanmoins, sur un plan archétypal, un voyage sur la lune est un exploit surnaturel de dimension mythologique. Cela fait des astronautes Apollo les égaux des anciens demi-dieux, et cette aura a illuminé les États-Unis dans leur ensemble. Telle était l’importance des alunissages : c’était le récit fondateur d’une nouvelle religion qui élevait les États-Unis au rang de nation messianique propulsant l’humanité vers l’avenir radieux technologique[2].

Le discours du président Nixon, diffusé tandis que le module d’Apollo 11 traçait sa route vers la lune, invitait l’humanité à communier dans ce nouveau culte universel :
« Apollo 11 est en route vers la lune. Elle transporte trois braves astronautes ; elle porte également les espoirs et les prières de centaines de millions de personnes ici sur terre, pour qui ce premier pas sur la lune sera un moment de drame transcendant. Jamais l’homme ne s’est embarqué dans une aventure aussi épique. […] Alors que les astronautes vont là où l’homme n’est jamais allé, alors qu’ils tentent ce que l’homme n’a jamais fait, nous sur terre voudrons, comme un seul peuple, être avec eux en esprit ; partager la gloire et l’émerveillement, et les soutenir avec des prières pour que tout aille bien. »[3]

Une fois que Neil Armstrong et Buzz Aldrin eurent posé le pied sur la lune, le même Nixon réalisa « the most historic telephone call ever made from the White House » (l’appel téléphonique le plus historique jamais passé depuis la Maison Blanche), récupérant ainsi une partie de leur pouvoir surnaturel de communication avec l’Au-delà.[4]

Comme le fait remarquer le très sceptique chercheur allemand Gerhard Wisnewski dans « One Small Step ? The Great Moon Hoax and the Race to Dominate Earth From Space » (Un petit pas ? Le grand canular lunaire et la course à la domination de la Terre depuis l’espace), ce glorieux voyage lunaire mondialement télévisé qui auréolait les Américains d’une quasi divinité, détournait opportunément l’attention de l’enfer qu’ils imposaient à un peuple ici-bas. Apollo 11 atterrissait sur la lune deux mois après les bombardements illégaux au Cambodge ordonnés par Nixon. Et le programme Apollo cessa peu après que les dernières unités américaines aient quitté le Viêt Nam.

« Alors que les États-Unis d’Amérique assassinaient des milliers de Vietnamiens, brûlaient un hectare après l’autre de forêts vierges et empoisonnaient la terre avec des pesticides, ils essayaient en même temps de fasciner – ou plutôt d’hypnotiser – le monde avec une conquête d’un tout autre genre. »[5]

À vrai dire, en 1972, les gens s’étaient un peu lassés. Malgré l’arrivée de la télévision couleur, l’ajout de quelques gadgets distrayants comme le moon buggy, un suspens redoublé par la longueur des missions (72 heures sur la lune pour Apollo 17), et l’introduction de gags comme les sauts de Kangourou de Eugene Cernan[6], l’enthousiasme du public n’y était plus.

Certains se grattaient même la tête: les astronautes n’avaient-ils rien de mieux à faire sur la lune que de planter le drapeau américain et ramasser des cailloux (380 kilos, toutes missions Apollo confondues) ? « Never come to the moon without a hammer » (Ne jamais venir sur la lune sans un marteau), plaisanta Alan Bean d’Apollo 12 devant la caméra.

Pourquoi n’avaient-ils pas apporté plutôt un télescope pour observer les étoiles, par exemple ? Les étoiles, quelles étoiles ? « I can’t remember seeing any ! » (Je ne me souviens pas en avoir vu !) rapporta Michael Collins en conférence de presse le 15 juillet 1969[7]. Les suivants ont bien pensé à regarder le ciel, mais seulement pour constater que, vu de l’espace, le ciel était totalement noir, « an immense black velvet sky – totally black » (un immense ciel de velours noir – totalement noir), selon les mots d’Edgar Mitchell, le sixième homme sur la lune.[8]

Tout cela devenait obscur. Il était temps de faire tomber le rideau. Nos glorieux astronautes quittèrent définitivement la lune le 14 décembre 1972, avec la dernière cargaison de précieux cailloux lunaires (115 kilos). Voici les images authentiques de ce fameux dernier lift-off, filmées par une caméra commandée à distance depuis Houston (non, personne n’est resté sur la lune). Il faut le croire pour le voir ![9]

Ci-dessous à droite, le même étage supérieur du module lunaire d’Apollo 17 en papier mâché, avec sa trappe de pressurisation en carton, photographié par Ronald Evans depuis le module de commande orbitant autour de la lune. À gauche, ce module de commande, photographié depuis le module lunaire (depuis quel hublot ?) avant amarrage des deux modules.[10]

Une fois les deux modules amarrés, Harrison Schmitt et Gene Cernan vont transiter dans la capsule conique du module de commande, et ce dernier va se diriger vers la terre. Arrivée trois jours plus tard dans l’atmosphère terrestre, la capsule se détachera du reste du module et tombera en chute libre, telle un météorite, avant d’être ralentie par trois parachutes.

Cinquante ans après, on continue de se gratter la tête, et de plus en plus énergiquement. Pourquoi l’exploit n’a-t-il jamais été reproduit ? Imaginez ce qu’auraient pensé les gens en 1977 si, depuis Charles Lindbergh en 1927, aucun avion n’avait jamais plus traversé l’Atlantique : on aurait beau leur expliquer tous les dix ans que la météo était défavorable, ils commenceraient à se poser des questions.

En 2004, pour nous faire patienter, Bush Jr. nous avait promis un remake, une nouvelle tentative pour « mettre à nouveau pied sur la lune » faisant remarquer :

« Au cours des 30 dernières années, aucun être humain n’a mis le pied sur un autre monde, ou ne s’est aventuré plus loin dans l’espace que 386 milles, soit approximativement la distance entre Washington D.C. et Boston. »[11]

Rien ne sortit de cette déclaration. Le scepticisme sur les missions Apollo explosa autour du 40ème anniversaire, lorsque les analyses critiques des films et des photos de la NASA sont se sont répandues sur Youtube : en Grande-Bretagne, les mécréants représentaient alors un quart de la population[12]. Huit ans plus tard, en 2016, on rapportait que plus de la moitié des Britanniques étaient atteints du syndrome de complotisme lunaire[13]. On a arrêté les sondages.

Aujourd’hui, le retour sur la lune est toujours au programme, mais repoussé d’année en année. C’est plus compliqué qu’on pensait, nous dit-on. D’abord, les combinaisons ne sont pas prêtes. C’est important, les combinaisons, surtout sur la lune, où il faut 100°C au soleil et moins 100°C à l’ombre.

Ensuite, la NASA n’a pas pensé à archiver les plans des missions Apollo. Son astronaute vétéran Donald Roy Pettit nous explique : « Le problème est que nous n’avons plus la technologie pour le faire. Nous l’avions, mais nous avons détruit cette technologie et c’est un processus pénible de la reconstruire. »[14]

Avec la chute du niveau scolaire, c’est compliqué de trouver des gens qualifiés pour tout refaire à zéro. Comprenez bien : il ne s’agit pas d’aller à 400 kilomètres de la Terre, comme pour la Station Spatiale Internationale, mais à 400.000 kilomètres, mille fois plus loin !

Et il y a les fameuses ceintures de Van Allen. À l’époque, on n’en faisait pas tout un plat. Alan Bean d’Apollo 12 a déclaré bien plus tard : « I’m not sure we went far enough to encounter the Van Allen Radiation Belts » (Je ne suis pas sûr que nous soyons allés assez loin pour rencontrer les ceintures de radiation de Van Allen). Il a fallu que le journaliste lui explique ce qu’étaient ces ceintures de radiation pour qu’il admette les avoir traversées sans le savoir : « Then we went right through them » (Ensuite, nous les avons traversés).[15]

L’ingénieur de la NASA, Kelly Smith, nous explique maintenant, dans un documentaire sur le programme Orion (Orion Trial by Fire), que les Ceintures Van Allen posent des défis si sérieux que « We must solve these challenges before we send people through this region of space » (Nous devons relever ces défis avant d’envoyer des personnes dans cette région de l’espace).[16]. Et outre les Ceintures Van Allen, nous explique la NASA dans cette déclaration du 24 juin 2005 :

« L’espace au-delà de l’orbite terrestre basse est inondé de radiations intenses émises par le Soleil et par des sources galactiques profondes telles que les supernovas. […] Le moyen le plus courant de traiter les rayonnements consiste simplement à les bloquer physiquement, comme le fait le béton épais qui entoure un réacteur nucléaire. Mais fabriquer des vaisseaux spatiaux en béton n’est pas une option. »[17]

Il existe des centaines de documents émanant d’ingénieurs de la NASA expliquant pourquoi les déplacements au-delà de l’orbite terrestre basse restent impossibles pour les missions habitées. En voici encore un exemple :

« Le rayonnement spatial est très différent et plus dangereux que le rayonnement sur Terre. Même si la Station Spatiale Internationale (ISS) est située juste à l’intérieur du champ magnétique protecteur de la Terre, les astronautes de l’ISS reçoivent dix fois plus de radiations que ce qui se passe naturellement sur Terre. Outre le champ magnétique, il existe des rayons cosmiques galactiques (GCR), des événements de particules solaires (SPE) et les ceintures de Van Allen, qui contiennent un rayonnement spatial piégé. La NASA est en mesure de protéger l’équipage de l’ISS en leur conseillant de s’abriter dans une zone contenant du matériel de protection supplémentaire. Cependant, il est beaucoup plus difficile de se protéger des GCR. Ces particules hautement énergétiques proviennent de toute la galaxie. Elles sont si énergiques qu’elles peuvent détruire les métaux, le plastique, l’eau et les matériaux cellulaires. Et lors des chocs de ces particules énergétiques, des neutrons, des protons et d’autres particules sont générés dans une cascade de réactions qui se produisent dans les matériaux de protection. Ce rayonnement secondaire peut parfois créer un environnement de rayonnement pire encore pour l’équipage. »[18]

Pourtant, l’équipage d’Apollo 11 ne semble pas avoir souffert de ces quelques neutrons, protons et autres rayons cosmiques. On dirait même que ça leur a fait du bien, à les voir de retour sur terre, après 8 jours dans l’espace.

Il est vrai qu’ils ne faisaient plus la même tête lors de leur conférence de presse le 15 juillet 1969. On s’attendait à plus d’exaltation chez ces héros surhumains qui venaient de réaliser le plus grand exploit de toute l’histoire de l’humanité.[19]

Il faut croire qu’ils se la jouaient modestes. Au fond, que la vie d’un astronaute est moins en danger sur la lune que sur terre. L’expérience le prouve : aucun astronaute n’est mort après avoir quitté la terre, alors que l’équipage d’Apollo 1, Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee, mourut carbonisé dans leur capsule durant un test au sol, le 27 janvier 1967. Certains disent que Grissom s’est porté la poisse à lui-même en exprimant ses doutes et inquiétudes à droite et à gauche[20]. Sa famille croit qu’on l’a éliminé[21] : complotistes ! Est-ce que Johnson aurait fait une chose pareille ?

Gus Grissom

Grissom parlait trop. Les suivants ont bien compris que c’était mauvais pour la santé. On sent qu’Armstrong pèse chacun de ses mots dans son interview de novembre 1970[22] (voir l’analyse de Peter Hyatt).[23]

Par la suite, Armstrong fut tenu à l’écart des interviews. Il fit une dernière apparition en 1994, en présence du président Bill Clinton, pour se comparer à un perroquet, « le seul oiseau qui pouvait parler » mais « ne volait pas très bien », et conclure par une remarque énigmatique sur « la couche protectrice de la vérité »[24]. Puis il est retourné dans son isolement légendaire. Hollywood attendit néanmoins qu’il ait quitté définitivement la terre pour raconter son histoire.[25]

Tout de même, c’est bien dommage que les astronautes de la NASA soient si taciturnes. On aimerait tellement connaître les détails de leur expérience. Comment passaient-ils leurs journées dans le minuscule espace de leurs modules ? Que mangeaient-ils ? Comment fonctionnaient les toilettes ? Est-ce que ça sentait mauvais ? N’avaient-ils pas trop chaud ou trop froid ? Certains, comme ceux d’Apollo 17, sont tout de même restés plus de 12 jours dans l’espace, dont 76 heures sur la lune, dont 22 heures en sorties extra-véhiculaires hors du module. Ils devraient en avoir des choses à raconter. Et bien non !

Assez plaisanté ! Toute personne raisonnable qui s’est penchée sur le dossier a aujourd’hui compris qu’on nous a fait marcher sur la lune au sens figuré seulement. Rien ne résiste à l’examen dans cette histoire à dormir debout.

Lisez la deuxième partie de cet article

Auteur : Laurent Guyénot

Notes :
1.
Cet article reprend des éléments d’un article écrit par moi-même et publié sous le pseudonyme « The Moonlandig skeptic » sur la Unz Review, https://www.unz.com/the-moon-landing-a-giant-hoax-for-mankind, puis complété en version française sur https://www.egaliteetreconciliation.fr/Dossier-special-E-R-Il-y-a-cinquante-ans-Apollo-11
2. Sur ce thème, voir le clip de la chanson « Amerika » de Rammstein
3. https://www.presidency.ucsb.edu/proclamation-3919-national-day-participation-honoring-the-apollo-11-mission
4. « President Nixon talks to Apollo 11 astronauts on the moon »
5. Gerhard Wisnewski, « One Small Step ? The Great Moon Hoax and the Race to Dominate Earth From Space », Clairview Books, 2008, p. 131.
6. « Astronaut Eugene Cernan runs and jumps on the moon »
7. « Lying Apollo 11 astronauts busted »
8. https://books.google.fr/books
9. Comparez cela avec la poussée fournie par les fusées Saturn V pour quitter l’attraction terrestre et demandez-vous si la différence est compatible avec le rapport de 1 à 6 entre les gravitations terrestres et lunaires. https://www.youtube.com/watch?v=9HQfauGJaTs
10. Photos disponibles sur la page Wikipedia d’Apollo 17, https://fr.wikipedia.org/Apollo_17
11. Cité dans Wisnewski, « One Small Step ? » op. cit., p. 329.
12. https://www.telegraph.co.uk/Apollo-11-hoax-one-in-four-people-do-not-believe-in-moon-landing
13. https://www.iflscience.com/52-percent-of-the-british-public-think-the-moon-landings-were-faked-claims-survey
14. « Did we go to the Moon ? Don Pettit “We destroyed that technology” »
15. « Van Allan Belts NASA Hoax Alan Bean »
16. « NASA engineer admits they can’t get passed the Van Allen Belts »
17. https://science.nasa.gov/science-at-nasa/2005/24/06/electrostatics
18. https://www.nasa.gov/space-radiation-won-t-stop-nasa-s-human-exploration
19. « Apollo 11 post flight press conference »
20. https://www.youtube.com/watch?v=Q0aefJ5QskI
21. https://www.unexplained-mysteries.com/apollo-astronaut-was-murdered-son-charges
22. « Neil Armstrong interview, BBC 1970 »
23. « Neil Armstrong Deception Analysis »
24. « Neil Armstrong’s cryptic speech »
25. Bande-annonce du film « Apollo 11 » sorti en 2019

 

yogaesoteric
23 mai 2023

 

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More