« Bénéfices »-risques des vaccins à ARN du point de vue de notre immunité innée (1)

Cette synthèse bibliographique revient sur le mode d’action des vaccins à ARNm et sur les risques potentiels liés à leur optimisation consistant à leurrer des systèmes de surveillance de notre organisme.

À retenir :

  • Les réponses de notre système immunitaire à l’infection par les virus SARS-CoV-2 et à l’injection d’ARNm vaccinal sont très différentes
  • L’injection d’ARNm modifié codant pour la protéine Spike leurre des systèmes de surveillance de notre organisme et nous rend plus vulnérable à différentes pathologies
  • Il faut revoir l’évaluation à long terme de la balance bénéfices/risques procurée par les injections d’ARNm anti-covid

Définition :

Vaccination : « La vaccination consiste à protéger un individu contre une maladie en stimulant son système immunitaire. Les vaccins préventifs permettent de prévenir l’apparition d’une maladie d’origine infectieuse ou de limiter sa sévérité. Les vaccins thérapeutiques permettent, quant à eux, d’aider le patient à lutter contre une maladie en cours, par exemple un cancer. La recherche vaccinale vise non seulement à développer de nouveaux vaccins, mais aussi à améliorer le confort, la tolérance et l’efficacité des vaccins déjà existants. […] La vaccination est bénéfique sur le plan individuel − en protégeant chaque personne vaccinée − et sur le plan collectif − en diminuant la propagation d’une maladie. Elle présente un intérêt pour la santé publique, en évitant des complications liées aux maladies concernées, mais aussi économique, en diminuant le recours aux soins, les hospitalisations, les handicaps ou encore les absences au travail… »

Voici la définition telle qu’on peut la trouver dans un dossier établi et mis à jour récemment par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) sur les vaccins et les vaccinations[1]. Il faut bien se souvenir d’une chose essentielle : derrière une campagne de vaccination, on assume l’idée que le vaccin procure les effets d’une infection bénigne en activant le système immunitaire contre une éventuelle exposition future mais qu’à aucun moment la vaccination ne doit mimer les effets délétères de l’infection sur notre santé. Sinon, ce n’est plus ni d’un vaccin ni d’une campagne de vaccination dont on parle.

Sur le papier, que des avantages aux solutions vaccinales ARNm

La protéine Spike permet au virus SARS-CoV-2 d’entrer dans nos cellules. En théorie, rien dans la constitution de notre propre corps ou de ce qu’il fabrique en permanence ne ressemble trop à cette protéine ou des fragments de cette protéine. Si l’on s’arrange pour présenter au bon endroit et dans les bonnes conditions (injection intramusculaire proche d’un ganglion lymphatique et hors d’un vaisseau sanguin) des fragments de cette protéine que l’on appelle antigènes, on devrait déclencher un système d’alerte par des sentinelles (cellules dendritiques, macrophages) de notre système immunitaire qui en quelques semaines vont ingérer et concentrer les débris de ces antigènes en lieu sûr (organes lymphoïdes secondaires), pour que soit enseigné à de futurs fantassins, artilleurs, dragons, hussards et autres (prolifération et éducation de lymphocytes B et T) à reconnaître et ne faire aucun quartier en combat face à tout ce qui portera la marque de ces antigènes dérivés de la Spike. Comme nous disposons de services de renseignement et de contre-espionnage efficaces (cellules mémoire), nos douaniers garderont pendant des mois, des années, le portrait-robot de cet intrus (mémoire immunologique) et l’on sera capable non seulement de l’interpeller manu militari à n’importe quel moment mais également de ne pas se faire berner par d’éventuels déguisements (variants ne modifiant pas la présence de fragments antigéniques mémorisés). Alors plutôt que de fabriquer cette protéine Spike, on a eu l’idée, ce qui est plus facile techniquement et beaucoup moins coûteux, d’injecter l’information génétique codant pour cette protéine : de l’ARN messager (ARNm). Cet ARNm doit néanmoins pénétrer à l’intérieur des cellules où se trouvent les usines (ribosomes) qui vont assembler un à un à partir du code porté par l’ARNm les acides aminés constitutifs de la protéine Spike. Pour cela, on a enrobé l’ARNm de particules lipidiques qui permettent de passer la double membrane (endocytose) des cellules présentes au lieu d’injection. Donc localement il y a production de protéine Spike qui stimule une réponse innée puis adaptative et on finit par détruire tous les sites de production de Spike. En théorie, l’ARNm nu a une durée de vie limitée mais ce peu de temps aura été suffisant pour développer une mémoire à long terme contre la protéine Spike même si on s’attend à avoir éradiqué cette information génétique en quelques semaines.

Plus d’un an après le début de la campagne de vaccination de masse avec des formulations à ARNm, si l’on s’en tient à la majorité des publication scientifiques, il semblerait que non seulement la réponse immune au vaccin ARNm soit qualitativement très similaire à celle induite par l’infection naturelle à SARS-CoV-2 mais que, quantitativement, elle la surpasse[2], [3]. Dans le détail, il s’agit surtout de la réponse humorale (production d’anticorps et de lymphocytes B mémoires), évaluée en complément de données d’essais cliniques et observationnelles conformes à un risque réduit consécutif à une injection, à très court terme, qui ont d’ailleurs servi de justification à une campagne de vaccination aux quatre coins du monde.

De la théorie à la réalité, un monde d’évidences nous sépare

Les vaccins à ARNm fabriqués par Pfizer/BioNTech et Moderna devaient constituer l’arsenal principal pour contrôler la propagation de la covid-19. Il est maintenant bien établi que la présence d’anticorps stimulée par une injection d’ARNm s’estompe en 3 à 10 semaines après la seconde dose, et que l’on recommande à la population générale des rappels à intervalles réguliers. Les variants du SARS-CoV-2 qui ont émergé tels que Delta ou Omicron échappent à la neutralisation par les anticorps produits à la suite des injections à cause au moins de mutations de la protéine Spike. Les personnes ayant reçu plusieurs doses d’ARNm anti-covid peuvent non seulement être infectées mais peuvent participer à la transmission du virus. Un autre souci est lié au mode d’administration de la plupart des vaccins anti-covid. Contrairement à l’infection naturelle qui se fait essentiellement par l’exposition aérienne des muqueuses respiratoires, il n’y a pas, avec les injections intramusculaires de vaccins, de stimulation de la première ligne de défense à l’infection, la production d’anticorps de type IgA, que l’on pourrait associer à une immunité stérilisante[4]. En fait cette protection n’est renforcée par les vaccins que si, au préalable, un sujet a déjà été infecté naturellement par le virus[5]. Ces faits sont bien connus des autorités dont on ne peut pas dire qu’elles incitent véritablement au développement de procédés permettant de renforcer l’immunité des muqueuses. Le discours officiel se focalise uniquement sur la réduction du risque de sévérité de la covid-19 procurée par les injections d’ARNm alors même que ce dernier bénéfice est remis en cause par un taux non négligeable de mortalité pour des individus hospitalisés pour cause de covid malgré au moins 2 injections d’ARNm préalables.

Alors quand les faits indiquent que les injections d’ARNm ont une efficacité trop limitée pour permettre de contrôler la propagation de cette maladie et que leur efficacité s’estompe assez vite, il semble plus que jamais utile d’évaluer à quel point ces injections pourraient nous causer du tort. On ne peut pas aujourd’hui se contenter des observations à très court terme, focaliser uniquement notre attention sur une partie de la réponse immune et tout simplement ignorer une littérature bel et bien existante qui trace des chemins différents des autoroutes de l’information que l’industrie pharmaceutique alimente allègrement. Mi-avril 2022, un article de synthèse est publié en ligne pour faire le point sur des éléments à notre connaissance relatant les effets moléculaires potentiels sur nos cellules des vaccins à ARNm utilisés pour lutter contre la covid-19[6]. Ce n’est bien entendu qu’un début, rien n’est définitif, les liens de cause à effet restent difficiles à établir avec certitude dans la majorité des cas. Il faudra multiplier les observations, confronter les points de vue, mais c’est aussi un appel à rester vigilant et se souvenir que l’on n’a jamais été aussi vite pour fournir, en théorie, un produit innovant, censé être sûr et efficace à grande échelle à plus de 95%. Pour tout aussi rapidement revoir chaque mois à la baisse les bénéfices sanitaires procurés (pas les bénéfices financiers en revanche).

La course à l’optimisation

Parmi les systèmes de défense naturelle que nous possédons, pour alerter et endiguer aussi bien des infections virales que des cancers ou des maladies auto-immunes, figure l’ensemble des protéines interférons. Celles-ci agissent directement pour stimuler au niveau des ganglions lymphatiques la différenciation de lymphocytes B en précurseurs des plasmocytes, ces usines à sécréter des anticorps. Elles sont également très importantes pour stimuler l’activité de cellules professionnelles de présentation des antigènes, nécessaire à la production de lymphocytes B et T capables de reconnaître et d’occire les cellules ou les microbes porteurs de ces antigènes. L’action d’interférons stimule également la présentation par des cellules cancéreuses d’antigènes qui attirent ainsi la surveillance du système immunitaire. En dehors d’effets directs sur le cycle cellulaire, la différenciation et la mort cellulaire, de nombreux effets indirects de protéines interférons concernent l’activation de la transcription de protéines de signalisation intracellulaire. Dans la mesure où les interférons jouent des rôles variés et complexes, leur activité est contrôlée par des facteurs régulateurs des interférons, les IRF. Aussi, il semble que des déficits de certains de ces IRF augmentent le risque de covid-19 sévère alors que des interférons jouent un rôle singulier dans l’immunité protectrice contre la covid-19. Lorsqu’une cellule se met à fabriquer de la protéine Spike, elle stimule en même temps la production de petits ARN, appelés microARN, qui ont entre autres comme effet, d’une part de stopper la fabrication de certains IRF et d’autre part, d’activer la production de molécules pro-inflammatoires[7]. Parmi les effets indésirables que l’on craint, c’est une perte de contrôle de mécanismes de surveillance de plusieurs cancers tels que ceux du sein, de l’utérus et de l’ovaire chez les femmes ou la prostate chez l’homme et des leucémies chez les enfants.

Par ailleurs, on s’est aperçu qu’un nombre important des patients covid en situation critique avaient des déficits pour certaines réponses interféron et on détectait même une forme d’auto-immunité contre certains interférons[8]. Il semble que dans la période initiale de la covid-19, certaines réponses interféron soient particulièrement bénéfiques, or on peut se demander si le camouflage que l’on procure à l’ARNm vaccinal n’est pas néfaste à certains acteurs de nos défenses innées. C’est exactement cette période, les 2 premières semaines post-injection, pendant lesquelles quasi systématiquement on ne dispose d’aucune évaluation de l’efficacité vaccinale, est-ce une coïncidence ? D’ailleurs, si certaines signalisations interféron sont altérées par la vaccination d’ARNm modifiés, de façon non-spécifique, cela peut favoriser la réactivation de virus. Des observations documentent justement des cas d’herpès, de zona et même d’hépatite C dans la semaine qui suit les injections[9].

Notes :

  1. https://www.inserm.fr/vaccins-et-vaccinations
  2. Psichogiou M, Karabinis A, Poulakou G, Antoniadou A, Kotanidou A, Degiannis D, Pavlopoulou ID, Chaidaroglou A, Roussos S, Mastrogianni E, Eliadi I, Basoulis D, Petsios K, Leontis K, Kakalou E, Protopapas K, Jahaj E, Pratikaki M, Syrigos KN, Lagiou P, Gogas H, Tsiodras S, Magiorkinis G, Paraskevis D, Sypsa V, Hatzakis A., « Comparative Immunogenicity of BNT162b2 mRNA Vaccine with Natural SARS-CoV-2 Infection ». Vaccines (Basel). 2021 Sep 13;9(9):1017. doi: 10.3390/vaccines9091017. PMID: 34579254; PMCID: PMC8471735.
  3. Yu Y, Esposito D, Kang Z, Lu J, Remaley AT, De Giorgi V, Chen LN, West K, Cao L., « mRNA vaccine-induced antibodies more effective than natural immunity in neutralizing SARS-CoV-2 and its high affinity variants ». Sci Rep. 2022 Feb 16;12(1):2628. doi: 10.1038/s41598-022-06629-2. PMID: 35173254; PMCID: PMC8850441.
  4. Lavelle EC, Ward RW., « Mucosal vaccines – fortifying the frontiers ». Nat Rev Immunol. 2022 Apr;22(4):236-250. doi: 10.1038/s41577-021-00583-2. Epub 2021 Jul 26. Erratum in : Nat Rev Immunol. 2021 Aug 3;: PMID: 34312520; PMCID: PMC8312369.
  5. Pérez-Alós L, Armenteros JJA, Madsen JR, Hansen CB, Jarlhelt I, Hamm SR, Heftdal LD, Pries-Heje MM, Møller DL, Fogh K, Hasselbalch RB, Rosbjerg A, Brunak S, Sørensen E, Larsen MAH, Ostrowski SR, Frikke-Schmidt R, Bayarri-Olmos R, Hilsted LM, Iversen KK, Bundgaard H, Nielsen SD, Garred P., « Modeling of waning immunity after SARS-CoV-2 vaccination and influencing factors ». Nat Commun. 2022 Mar 28;13(1):1614. doi: 10.1038/s41467-022-29225-4. PMID: 35347129; PMCID: PMC8960902.
  6. Seneff S, Nigh G, Kyriakopoulos AM, McCullough PA., « Innate immune suppression by SARS-CoV-2 mRNA vaccinations : The role of G-quadruplexes, exosomes, and MicroRNAs », Food Chem Toxicol. 2022 Apr 15;164:113008. doi: 10.1016/j.fct.2022.113008. Epub ahead of print. PMID: 35436552; PMCID: PMC9012513.
  7. Mishra R, Banerjea AC., « SARS-CoV-2 Spike Targets USP33-IRF9 Axis via Exosomal miR-148a to Activate Human Microglia », Front Immunol. 2021 Apr 14;12:656700. doi: 10.3389/fimmu.2021.656700. PMID: 33936086; PMCID: PMC8079643.
  8. van der Wijst MGP, Vazquez SE, Hartoularos GC, Bastard P, Grant T, Bueno R, Lee DS, Greenland JR, Sun Y, Perez R, Ogorodnikov A, Ward A, Mann SA, Lynch KL, Yun C, Havlir DV, Chamie G, Marquez C, Greenhouse B, Lionakis MS, Norris PJ, Dumont LJ, Kelly K, Zhang P, Zhang Q, Gervais A, Le Voyer T, Whatley A, Si Y, Byrne A, Combes AJ, Rao AA, Song YS, Fragiadakis GK, Kangelaris K, Calfee CS, Erle DJ, Hendrickson C, Krummel MF, Woodruff PG, Langelier CR, Casanova JL, Derisi JL, Anderson MS, Ye CJ; UCSF COMET consortium., « Type I interferon autoantibodies are associated with systemic immune alterations in patients with covid-19 », Sci Transl Med. 2021 Sep 22;13(612):eabh2624. doi: 10.1126/scitranslmed.abh2624. Epub 2021 Aug 24. PMID: 34429372; PMCID: PMC8601717.
  9. Lladó I, Fernández-Bernáldez A, Rodríguez-Jiménez P., « Varicella zoster virus reactivation and mRNA vaccines as a trigger », JAAD Case Rep. 2021 Sep;15:62-63. doi: 10.1016/j.jdcr.2021.07.011. Epub 2021 Jul 22. PMID: 34316507; PMCID: PMC8298014.

Lisez la deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
13 septembre 2022

 

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