Ça se passe en Europe : Bruxelles veut généraliser les cartes d’identité biométriques

par Derek Perrotte (Bureau de Bruxelles)

La Commission européenne juge la mesure essentielle à la sécurité et aux contrôles des frontières. Elle veut que toutes les cartes soient équipées d’une puce d’ici à quatre ans.

 

On la retrouve dans le portefeuille d’une majorité d’Européens. Mais elle constitue aussi une vraie brèche à leurs frontières et pour leur sécurité intérieure, a alerté en avril 2018 la Commission européenne : la carte d’identité est le document le plus fréquemment falsifié pour entrer illégalement dans l’UE et y circuler. Et certains modèles, en particulier ceux encore en papier, sont à la fois faciles à copier et difficiles à contrôler.

Empreintes digitales

L’exécutif européen a présenté en réponse un projet ambitieux visant à moderniser les cartes d’identité sur le continent. Il s’inspire des efforts d’harmonisation déjà effectués sur les passeports avec l’ambition d’atteindre le même niveau de sécurité, via la biométrie. Les futures cartes devraient ainsi intégrer les empreintes de deux doigts et une photo digitale, et stocker sur une puce les informations liées.

Une carte européenne unitaire

Le design et la production des cartes ne resteront du seul ressort des Etats membres : le projet vise de créer une carte d’identité européenne unitaire pour imposer un standard sécuritaire minimal. La Commission assure que l’accès aux données sera strictement encadré et souligne qu’une telle modernisation doit aussi favoriser l’essor de l’administration électronique et fluidifier les contrôles et la circulation, dans et vers l’Europe, pour les citoyens lambda.

Deux ans pour en finir avec le papier

Le rythme de modernisation proposé au Conseil et au Parlement est rapide : Bruxelles veut en priorité que les quelque 80 millions de cartes encore en papier dans l’UE, non contrôlables électroniquement, soient remplacées dans les deux ans. On en retrouve notamment beaucoup en Grèce, en Italie et en France.

Les autres cartes auraient cinq ans pour être au standard minimum requis. « Pour une union de la sécurité efficace, aucun terroriste ou criminel ne devrait être en mesure de se cacher derrière des faux papiers d’identité. Il faut des standards minimaux de sécurisation », a insisté le commissaire européen aux Migrations, Dimitris Avramopoulos. La réforme viserait les cartes d’identité des plus de douze ans mais aussi les titres de séjour des membres de la famille ressortissants de pays tiers. Les pays ne délivrant pas de carte d’identité n’auront pas l’obligation d’en créer.
 
 



yogaesoteric


3 juin 2019

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