Covid : les ratés du traitement (1)
par Gérard Maudrux
De Gaulle aurait dit : « des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Désolé, des chercheurs qui cherchent, on n’en trouve plus chez nous, mais on en trouve dans les pays plus pauvres. Chez nous, on en trouve dans les grands laboratoires, mais ils cherchent le profit avant le résultat.
Ceux qui cherchent
Pendant que les pays occidentaux interdisaient non seulement de trouver, mais aussi de chercher un traitement efficace contre le Sars-Cov-2, faisant confiance aux grands laboratoires pharmaceutiques pourris de multiples condamnations pour fraudes dans leurs résultats et publications, les pays dits pauvres, c’est-à-dire sans intérêt financier pour les laboratoires pharmaceutiques, ont eu une approche beaucoup plus intelligente. Ils ont cherché, dans leur pharmacopée ancestrale, ce qui pouvait être efficace, compte tenu des propriétés pharmaceutiques de chaque produit.
Alors que, chez nous, on bloquait tout, ne recherchant pas le traitement de la maladie, mais la seule élimination de la spike issue d’une brillante recherche, ces pays ont fait ce que l’on nous a interdit de faire. Non obnubilés par cette spike, après avoir constaté ce dont le virus avait besoin pour se développer et par quel mécanisme il était toxique, ils ont étudié quels étaient les produits pouvant d’une part empêcher la pénétration du virus et sa multiplication (notamment sur l’ACE et l’angiotensine nécessaires au virus pour pénétrer dans les cellules), et d’autre part ce qui pouvait contrer ses effets délétères. Ils s’en sont bien mieux sortis que nous avec une mortalité globalement 4 fois inférieure à la nôtre si on tient compte des plus de 65 ans (sinon c’est 10 à 30 fois inférieure). Au tout début j’évoquais un possible facteur racial, j’avais sans doute tort, ils n’ont en fait pas jeté aux orties les recettes de grand-mère.
Ainsi, on retrouve nombre de publications au Moyen-Orient et en Orient, qui montrent cette recherche intelligente. Contrairement à nous, ils n’ont pas regardé les plantes de leur médecine traditionnelle en tant que plantes, mais en fonction de leurs différents produits actifs. Les publications et les études reprenant les anciennes découvertes ont été très nombreuses. Plusieurs centaines, j’en ai sélectionné quelques-unes.
Ainsi, au Pakistan, Ahmed et Jamil, partant du constat que c’était une maladie pulmonaire causée par un coronavirus, et que « « le virus pénètre dans le corps de l’hôte en interagissant avec le récepteur ACE2 », ont très méthodiquement et logiquement recherché dans tous les travaux et les publications antérieurs (187 références) : « l’utilisation historique des plantes médicinales traditionnelles arabes ou islamiques comprenant des composés chimiques ayant des propriétés antivirales (sur ACE2), immunomodulatrices, antiasthmatiques, antipyrétiques ».
Mehmoud et Khan, en collaboration avec plusieurs universités chinoises, ont fait la même chose en étudiant les propriétés de six plantes et leurs interactions avec notamment ACE2, 3CLPro. En Inde, Dey et Ghosh ont étudié les capacités de blocage d’ACE2, 3CLPro, RdRP et des furines de 20 composés phytochimiques afin de « bloquer les récepteurs responsables de l’entrée du virus, et les protéines virales responsables de la réplication ou de la transcription ». En Iran, mêmes recherches avec Malekmohammad.
Ceux qui trouvent
Contrairement à nos chercheurs, non seulement, ils ont cherché, mais ils ont aussi trouvé. On a déjà beaucoup parlé de l’ivermectine, on n’ose plus parler (chez nous) de l’hydroxychloroquine tant on prend le risque d’être regardé de travers, pour leurs propriétés. Par contre, il est un produit dont on a beaucoup moins parlé : la nigelle. Et pourtant ! Elle semble tout aussi efficace, sinon plus efficace que les drogues que je viens de citer ! Les preuves sont là ! Des faits, rien que des faits.
Certes parler du cumin noir pour traiter le covid, cela ne fait pas sérieux du tout, j’en conviens. Cela aurait fait sérieux au XIXe siècle, mais pas au XXIe ! Et pourtant, quand on prend la peine de regarder, certaines études interpellent.
Ainsi, au Pakistan, une étude de Sohaib Ashraf, démarrée fin avril 2020, a des résultats impressionnants. Pour que la méthodologie puisse être contrôlée, elle a été déposée par avance et par écrit sur ClinicalTrials le 15 avril 2020 sous le numéro NCT04767087.
Dans cette étude multicentrique (4 centres), 313 patients covids, 210 atteints modérément, 103 atteintes sévères, ont reçu miel (!) et nigelle, versus placebo.
Le premier critère était la diminution des troubles, avec reprise d’une activité normale à J6 chez 63 % dans le groupe traité contre 10,9 % dans le groupe placebo pour les cas modérés (p=<0,0001), et 50 % sortis de l’hôpital dans le groupe traité contre 2,8 % pour les cas sévères (p=<0,0001) dans le groupe non traité.
Le second critère était la clairance virale, avec élimination du virus en 6 jours contre 10 dans les cas modérés, et 8,5 jours contre 10 dans les cas graves (p=<0,0001).
Le troisième et dernier critère était les décès chez les cas graves, 2 chez les traités, contre 10 dans le groupe non traité (p = 0,029), soit 5 fois moins de morts quand on traite avec la nigelle.
Au total : les troubles ont duré deux fois moins longtemps avec traitement pour les cas guéris, et réduction de 80 % des décès. Du miel ? Du cumin noir ? De quoi faire sourire et se moquer nos pseudo-scientifiques qui ne regarderont pas les résultats, oubliant que la médecine a toujours progressé par l’observation et la réflexion, pas à coup de dollars. Qu’ils n’oublient pas non plus, ce que nous devons à ces plantes, avec les exemples : que sans curare, pas d’anesthésie, que la morphine qui est le plus puisant des antalgiques vient du pavot, que l’aspirine nous vient du saule, que l’if a révolutionné la chimiothérapie du cancer du sein, que la digitaline pour le cœur vient de la digitale, j’en passe et des meilleures, sans oublier la pervenche de Madagascar pour traiter les leucémies.
Signalons au passage que dans cette étude sur la nigelle, l’efficacité dans les cas graves semble supérieure à celle de l’ivermectine si on compare avec l’étude de République Dominicaine. Ceci dit, dans la méta-analyse de Hill sur l’ivermectine, la réduction des décès est également de 80 %, mais pour l’ensemble des études sans distinction de la gravité des cas, alors que les études d’Ashraf et de Morgenstern permettent de comparer uniquement les cas graves, entre les deux traitements, avec avantage pour la nigelle, de plus sans azithromycine.
Cette autre étude de Saïd et Abdulbaset en Égypte, également randomisée contrôlée (NCT04981743) a séparé les patients atteints de covid modéré en 4 groupes : le premier avec nigelle, le second avec vitamine D3, le troisième avec nigelle + vitD3, le dernier sans traitement. Mêmes constatations que dans l’étude Ashraf avec disparition deux fois plus rapide des troubles et tests PCR rapidement négatifs, les meilleurs scores étant obtenus dans le groupe nigelle + vitD3.
Nigelle et thymoquinone
La nigelle cultivée, nigella sativa ou cumin noir, est une plante annuelle de la famille des renonculacées originaire du sud-ouest de l’Asie. Les graines sont utilisées comme épice ou comme remède traditionnel dans de nombreux pays du monde, particulièrement dans le monde musulman. Une huile obtenue par première pression à froid est très largement utilisée depuis des siècles en application locale comme antiseptique. Ne pas confondre avec la nigelle de nos jardins, nigella gallica, mais surtout avec nigella damascena qui, elle, est toxique.
Les vertus de l’huile de cumin noir étaient connues des pharaons dans l’Égypte antique. Dans le monde gréco-romain, elle était très utilisée par Hippocrate dans ses préparations (sous son nom grec de mélanthium). Plus tard, elle faisait partie des plantes recommandées par Charlemagne au IXe siècle, ainsi que par Avicenne, médecin persan au Xe siècle. Ce cumin noir a une très grande réputation dans le monde musulman, étant recommandé par le prophète qui aurait dit « Utilisez la graine noire car elle guérit tous les maux, excepté la mort », comme le relate Ibn Qayyim al-Jawziyya dans ses ouvrages sur la médecine prophétique.
Les graines de cumin noir contiennent une forte teneur en huile (31 %), contenant entre autres des terpenes (tels que le thymol, la thymohydroquinone et surtout la thymoquinone) et nombre de phénols comme la quercétine, sans oublier nombre de vitamines du groupe B, jusqu’à de l’acide vanillique ! La teneur de ces substances est très variée d’une région à l’autre, certaines pouvant contenir plus d’alcaloïdes, substances psychoactives pouvant être toxiques.
Le composé qui nous intéresse le plus ici est sans doute la thymoquinone. Cette substance avait beaucoup intéressé pharmacologues et laboratoires pharmaceutiques qui l’avaient étudié dans les années 70, en raison d’une puissante activité antioxydante et surtout anti-inflammatoire, supérieure à nombre de produits utilisés aujourd’hui. Malgré l’avantage d’une forte efficacité associée à une absence d’effets secondaires contrairement à beaucoup d’antiinflammatoires, son malheur est sans doute que la nigelle n’est pas brevetable, contrairement aux produits de synthèse.
Lisez la deuxième partie de cet article
yogaesoteric
6 juin 2023