Crimes occidentaux : Entre hypocrisie et droit international bafoué (1)

De Madeleine Albright, secrétaire d’État des USA, qui dira, qu’« en Irak, 500.000 enfants morts valaient bien le prix de la démocratie » à la déclaration de Jake Sullivan (conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis auprès du président Joe Biden depuis janvier 2021) à sa patronne de l’époque au département d’Etat, Hillary Clinton, dans un courriel de février 2012 : « AQ (Al Qaeda) est de notre côté en Syrie », ce sont principalement, depuis le début du siècle, les membres de l’OTAN et particulièrement les Etats-Unis qui ont semé directement ou indirectement la terreur et la mort sur cette planète avec des pays détruits, des millions de morts et des sociétés désintégrées.

Pour revenir à la genèse génocidaire de cette alliance, les événements qui préparent la naissance de l’OTAN commencent avec le bombardement atomique d’Hiroshima et de Nagasaki effectué par les Etats-Unis en août 1945 non pas pour battre le Japon, désormais à genoux, mais pour sortir de la Deuxième guerre mondiale avec le plus grand avantage possible surtout sur l’Union Soviétique. Cela a été rendu possible par le fait que, à ce moment-là, les Etats-Unis étaient les seuls à posséder l’arme nucléaire.

A ce titre, depuis la création des Nations Unies en 1946, la désintégration planifiée de l’Organisation des Nations Unies (ONU), comme organisme international, indépendant et influent a été envisagée par la politique étrangère US via notamment la doctrine Truman telle que définit en 1948. De la Corée au Vietnam en passant par l’Afghanistan, pour ne citer qu’eux, et à travers divers coups d’Etat militaires parrainés par la CIA en Amérique latine et en Asie du Sud Est, l’objectif a été d’assurer aux Etats-Unis l’hégémonie militaire et la domination économique mondiale telles que formulées par cette « doctrine Truman ».

Avec la disparition de l’URSS, les Etats-Unis se voyait déjà comme « le plus puissant Empire que la terre ait porté » et s’apprêtait à le faire payer très cher à qui ne l’aurait pas compris par des actes d’une violence inégalée.

Les agresseurs, quand ce sont les pays occidentaux avec les Etats-Unis en tête, ne sont pas particulièrement motivés ni pour se traîner en justice, ni pour y être condamnés. Leur sentiment d’impunité n’a d’égalité que leur triste hypocrisie On peut se référer, à ce titre, à la toute récente déclaration de la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen dans le cadre du soit-disant examen par la Commission de la version de l’implication des Etats-Unis dans les explosions des Nord Stream : « … au cours de toutes les années d’existence de l’Amérique, pas un seul fait de violation du droit international ou d’actions hors du cadre du droit international n’a été établi et confirmé. La réputation irréprochable de l’Etat américain nous permet de ne pas envisager cette version » atteint des sommets inégalés de cynisme.

Outre les crimes de guerre ou complicités commis par les Etats-Unis au Guatemala, Panama et au Salvador, il faut rappeler les exactions occidentales récentes perpétuées lors des guerres en Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Libye et Syrie. Restant largement impunis à ce jour notamment grâce à la très controversée Cour Pénale Internationale qui n’a de mérite malheureusement que son nom, combien de crimes contre l’humanité ont été commis au nom de la « démocratie » et des « valeurs européennes » ?

I – La guerre en Yougoslavie

A – Objectif : démembrer la Yougoslavie

En novembre 1990, le Congrès des Etats-Unis approuve le financement direct de toutes les nouvelles formations « démocratiques » de la Yougoslavie, encourageant ainsi les tendances sécessionnistes. A ces efforts de démembrer la Yougoslavie, se joint l’Allemagne, engagée à étendre son influence économique et politique dans la région des Balkans. En décembre 1991, l’Allemagne reconnait unilatéralement la Croatie et la Slovénie comme états indépendants. En janvier 1992, d’abord le Vatican puis l’Europe des douze reconnaissent eux aussi ces deux nouveaux pays issus de la Yougoslavie. Alors s’enflamme la Bosnie-Herzégovine qui représente, à petite échelle, toute la gamme des problèmes ethniques et religieux de la Fédération yougoslave puis le Kosovo où court depuis des années une revendication d’indépendance de la part de la majorité albanaise.

B – L’armement des rebelles

A travers des canaux gérés en grande partie par la CIA, un fleuve d’armes et de financements, entre la fin de 1998 et le début 1999, va alimenter l’UCK (Armée de Libération du Kosovo). Des agents de la CIA déclareront ensuite être entrés au Kosovo en 1998 et 1999, en habits d’observateurs de l’OSCE chargés de vérifier le « cessez-le-feu » : ils fourniront à l’UCK des manuels étatsuniens d’entrainement militaire et des téléphones satellites, afin que les commandants de la guérilla kosovar puissent être en contact avec l’OTAN et Washington. L’UCK peut ainsi déclencher une offensive massive contre les troupes fédérales et les civils serbes avec des centaines d’attentats et d’enlèvements.

C – La diabolisation du président yougoslave, Slobodan Milosevic

Alors que les affrontements entre les forces yougoslaves et celles de l’UCK provoquent des victimes des deux côtés, une puissante campagne politico-médiatique prépare l’opinion publique internationale à l’intervention de l’OTAN, présentée comme seule façon d’arrêter « l’épuration ethnique » serbe au Kosovo. La cible prioritaire est le président de la Yougoslavie, Slobodan Milosevic. Pendant des années, les commentateurs néo-conservateurs et autres sommités « libérales interventionnistes » n’ont cessé de nous répéter que Slobodan Milosevic (un dirigeant démocratiquement élu) était un dictateur diabolique génocidaire, comparé à Hitler, responsable de toutes les morts dans les Balkans.

D – La guerre de l’OTAN et la fin de la Yougoslavie

La guerre, appelée « Opération Force Alliée » débute le 24 mars 1999. Les bombardements Otaniens touchent surtout les civils avec des dégâts incommensurables liés à l’emploi massif de la part de l’OTAN, en Serbie comme au Kosovo, de projectiles à l’uranium appauvri, déjà utilisés dans la guerre du Golfe.

Le 10 juin 1999 les troupes de la Fédération yougoslave commencent à se retirer du Kosovo et l’OTAN met fin aux bombardements.

La guerre finie plus de 60 agents du FBI sont envoyés par les USA au Kosovo, sans trouver de traces de massacres justifiant l’accusation, faite aux Serbes, de « nettoyage ethnique ».

Le Kosovo, où les USA installent une grande base militaire (Camp Bondsteel), devient une sorte de protectorat de l’OTAN. Simultanément, sous la couverture « Force de paix », l’ex-UCK au pouvoir terrorise et expulse plus de 250.000 Serbes, Roms, Juifs et Albanais « collaborationnistes ».

En 2008, avec l’auto proclamation du Kosovo comme état indépendant, s’achève la fin de la Fédération yougoslave.

E – Slobodan Milosevic vs le TPIY (Tribunal Pénal International Pour l’ex-Yougoslavie)

Il faut se rappeler que l’acte d’accusation initial contre S. Milosevic concernant les soit-disant crimes de guerre/ génocide du Kosovo avait été publié en mai 1999, au plus haut de la campagne de bombardements de l’OTAN contre la Yougoslavie, et à un moment où la guerre ne se passait pas exactement comme l’auraient souhaité les Etats-Unis et leurs alliés. Le problème c’est que le procès qui eu lieu était un simulacre de procès, un procès dans lequel la géopolitique était plus importante que les preuves réelles.

En septembre 2001, un tribunal de l’ONU a officiellement statué qu’il n’y avait pas eu de génocide au Kosovo. Le but de S. Milosevic, lorsqu’il était au pouvoir, n’a jamais été de construire la « Grande Serbie », mais d’essayer de garder unie la Yougoslavie fédérale, comme le TPIY l’a reconnu tardivement.

Au grand soulagement de l’accusation, Slobodan Milosevic est mort subitement dans sa cellule en mars 2006, soit cinq ans après avoir été condamné à 40 ans de réclusion par le TPIY à La Haye. Ce même tribunal, en 2016, le disculpera discrètement de l’accusation de « nettoyage ethnique ».

Il est à noter que le Tribunal de La Haye n’a condamné pratiquement aucun responsable d’ex-Yougoslavie pour crimes contre des Serbes malgré, entre autres, le rapport Marty ce qui permet à ceux-ci de dénoncer la TPIY comme un Tribunal de justice sélective et dénoncer l’impunité de certains. De même, en 2008, le Procureur de la Cour Pénale Internationale Pour l’ex-Yougoslavie, Carla Ponte, admis avoir fait l’objet de pressions pour ne pas mener d’enquête sur les crimes de l’OTAN.

II – La guerre en Afghanistan

A – L’alibi de la lutte contre le terrorisme

Les Etats-Unis attaquent et envahissent l’Afghanistan en 2001 sous le motif officiel d’y poursuivre Oussama ben Laden, donné comme mandant de l’attaque terroriste du 11 septembre. Oussama ben Laden, appartenant à une riche famille saoudienne proche de la famille Bush, a collaboré activement avec la CIA notamment lors de l’entrainement et l’armement des moudjahidines entre 1979 à 1989 pour lutter contre les troupes soviétiques en Afghanistan. Le but réel de l’intervention militaire USA / OTAN en Afghanistan est l’occupation de cette région hautement stratégique, au carrefour entre Moyen Orient, Asie Centrale, Méridionale et Orientale où se trouvent de grandes réserves d’hydrocarbures.

B – La résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU détournée

Dans le cadre de cette guerre, le Conseil de Sécurité de l’ONU autorise la constitution de l’ISAF (Force Internationale d’Assistance à la Sécurité) dont la direction est confiée à la Grande-Bretagne, la Turquie, l’Allemagne et les Pays-Bas. Mais, subitement, le 11 août 2003, l’OTAN annonce avoir « pris le rôle de leadership de l’ISAF, force avec mandat ONU ». Or, aucune résolution du Conseil de Sécurité n’autorise l’OTAN à en prendre le commandement. Ce n’est qu’après coup, par la résolution 1659 de février 2006, que le Conseil de Sécurité « reconnait l’engagement continu de l’OTAN à diriger l’ISAF ».

C – Les crimes occidentaux

Les Occidentaux ont été accusés de nombreux crimes de guerre dont, entre autres, d’arrêter n’importe qui et de transférer leurs prisonniers au NDS afghan pour qu’ils les torturent en toute violation de la Convention de Genève. Cette politique aurait été menée à grande échelle.

Il existe aujourd’hui également un faisceau d’indices qui permet d’affirmer que Washington a coopéré avec Daech dans le nord de l’Afghanistan (vols d’hélicoptères banalisés depuis 2017 dans des zones d’activité de Daech et, d’après des sources afghanes, les troupes de Daech ont reçu par ce biais des renforts, des armes et des munitions, etc.).

III – La guerre en Irak

Après la première guerre du Golfe en 1991, l’Irak a été soumis à un embargo extrêmement dur qui a provoqué en dix ans environ un million de morts, dont un demi million d’enfants. Un recueil de 2013 intitulé « Génocide en Irak, les arguments contre le Conseil de Sécurité de l’ONU et les Etats membres » a détaillé l’impact des bombardements américains lors de l’opération « Desert Storm » (Tempête du Désert) incluant le bombardement, entre autres, de 28 hôpitaux civils, 52 centres de santé communautaires, 676 écoles, 56 mosquées.

Une décennie plus tard, à coups de mensonges anglo-saxons, l’Irak déjà meurtrie vivra une deuxième attaque totalement illégale.

A – Le déclenchement de la guerre en Irak : des mensonges de George W. Bush aux déclarations de Joe Biden en passant par un narratif renchéri par Tony Blair

Vingt ans après la guerre en Irak débutée en 2003, le président George W. Bush, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair, celui australien John Howard et Joe Biden (à l’époque président de la commission sénatoriale des relations étrangères des Etats-Unis) sont les plus à blâmer non seulement pour l’invasion illégale d’un pays étranger, mais aussi pour le cataclysme régional et mondial qui en a résulté.

L’invasion de l’Irak a été organisée par la Coalition of the Willing dirigée par les Etats-Unis et a violé la Charte des Nations Unies à l’aide de mensonges odieux notamment à partir des fausses accusations sur les armes de destruction massive (ADM) détenues Saddam Hussein déclamés y compris depuis la haute tribune de l’ONU. Le secrétaire d’État Colin Powell a ainsi honteusement présenté de fausses informations sur l’Irak possédant des ADM au Conseil de sécurité de l’ONU en février 2003.

Le Tribunal des crimes de guerre de Kuala Lumpur, réuni en 2011, a invoqué la compétence universelle pour déclarer Bush, Blair et leurs complices coupables de l’acte d’agression compte tenu que l’invasion de l’Irak ne pouvait être justifiée par aucune interprétation raisonnable du droit international.

  • George W. Bush

Des sources au sein de son administration ont confirmé que George W. Bush prévoyait d’envahir l’Irak et d’exécuter un changement de régime bien avant les attentats terroristes du 11 septembre 2001. L’attaque contre l’Irak ne remplissait aucune condition juridique et était donc un acte d’agression. Tout comme le président Lyndon B. Johnson qui a utilisé l’incident fabriqué du golfe du Tonkin comme prétexte pour intensifier la guerre du Vietnam, Bush s’est appuyé sur des armes mythiques de destruction massive et sur un lien inexistant entre le président irakien Saddam Hussein et les attentats du 11 septembre pour justifier sa guerre contre Irak.

Selon une étude poussée de American Civil Liberties Union et du Fond américain de l’Indépendance du journalisme, entre 2001 et 2003, le gouvernement US a fait 935 déclarations mensongères dont 260 directement par George W. Bush. On sait que les Etats Unis voulaient s’assurer des sources de pétrole pérenne au Moyen Orient depuis longtemps et le fait que le président irakien Saddam Hussein ait fait fin 2000 une déclaration mentionnant qu’il ne souhaitait plus vendre son pétrole contre des dollars mais uniquement contre des euros a précipité sa chute (Saddam Hussein a mis sa menace à exécution en février 2003 et un mois après les Etats-Unis attaquaient l’Irak).

  • Joe Biden 

Alors que le Sénat débattait de l’opportunité de donner au président George W. Bush le pouvoir de déclencher une guerre en Irak, Joe Biden a plaidé avec force en faveur de l’octroi de cette autorisation : « L’objectif est de contraindre l’Irak à détruire ses armes de destruction massive illégales, son programme de développement et de production de missiles, et d’autres armes de ce type. Saddam est dangereux. Le monde serait meilleur sans lui. Mais la raison pour laquelle il représente un danger pour les Etats-Unis et leurs alliés est qu’il possède des armes chimiques et biologiques, et qu’il cherche à se doter d’armes nucléaires. Et contrairement à mon collègue de Virginie occidentale et du Maryland, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une course à la guerre, mais plutôt d’une marche vers la paix et la sécurité. Je crois que le fait de ne pas soutenir massivement cette résolution est susceptible d’augmenter l’éventualité d’une guerre ».

On peut se demander si l’autorisation de déclencher la guerre aurait même pu passer au Congrès, sans tout ce que Joe Biden a fait pour la faire approuver.

La déclaration sur les armes chimiques, biologiques et nucléaires était fausse, et nombreux experts l’avaient déjà compris au moment des auditions du Sénat, mais Joe Biden n’a pas permis à ces experts de témoigner.

Joe Biden a également mis en avant la présence en Irak d’Al-Qaeda et la volonté des Irakiens de désespérément vouloir être libérés de Saddam Hussein. Selon Joe Biden, « le seul pays qui peut aider le peuple irakien dans ce sens est les Etats-Unis. Et ils sont prêts à accueillir les Etats-Unis en libérateurs. ».

Or, en réalité Saddam Hussein et Al Qaeda étaient des ennemis jurés car Saddam Hussein ne tolérait aucune forme d’extrémisme religieux.

Après l’invasion US, les équipes qui ont fouillé l’Irak à la recherche des armes de destruction massive, n’en n’ont jamais trouvé une seule et aucun lien entre Saddam Hussein et Al Qaeda n’a été prouvé.

Joe Biden a toutefois maintenu son soutien à la guerre pendant des années : « C’était le bon vote à l’époque et ce serait un vote correct aujourd’hui » déclarait-il encore publiquement neuf mois après le déclenchement de cette guerre.

  • Tony Blair

Les Etats-Unis ont été largement épaulés dans leur scénario par la contribution zélée britannique sur la prétendue capacité de Saddam Hussein à lancer des armes chimiques et biologiques en 45 minutes comme l’a affirmé Tony Blair en septembre 2002 à ses compatriotes députés. « Il (le service de renseignement) conclut que l’Irak possède des armes chimiques et biologiques, que Saddam a continué à en produire, qu’il a des plans militaires existants et actifs pour l’utilisation d’armes chimiques et biologiques, qui pourrait être activé dans 45 minutes ».

B – Les crimes reprochés

La Fondation SEARCH en complément du Tribunal des crimes de guerre de Kuala Lumpur a également décidé de déposer une plainte auprès de la CPI (Cour Pénale Internationale) en 2013 alléguant parmi une série d’infractions, la commission d’actes d’agression, de violations du droit international humanitaire, des droits de l’homme et de crimes contre la paix. L’effort de la Fondation SEARCH a échoué.

Les forces américaines ont commis de nombreux autres crimes de guerre en Irak, notamment des exécutions extrajudiciaires, la torture et le ciblage de civils, qui sont interdits par les Conventions de Genève ; la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

La torture et les abus perpétrés à la prison d’Abu Ghraib en Irak comprenaient l’empilement de prisonniers nus les uns sur les autres ; photographier des prisonniers placés de force dans des positions sexuellement explicites ; garder les prisonniers nus pendant des jours ; forcer les prisonniers de sexe masculin à porter des sous-vêtements féminins ; utiliser des chiens qui grognent ; frapper, gifler et donner des coups de pied aux prisonniers ; et sodomiser un prisonnier avec une lampe chimique et un manche à balai.

La zone de tir libre la plus notoire se trouvait à Fallujah.

Les crimes de guerre US ont été dénoncés également par Julian Assange (assassinats, plus de 15.000 morts non signalées de civils, tortures d’hommes et de garçons âgés de 14 à 89 ans à Guantanamo,…….) auxquels s’ajoutent l’espionnage illégal par les Etats-Unis des secrétaires généraux de l’ONU et d’autres diplomates.

  • La torture institutionnalisée

Sous George W. Bush les décisionnaires US au plus haut niveau (le président lui-même, son vice-président Dick Cheney, le secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld, leurs conseillers juridiques et des officiels de la CIA) ont agi de concert et la torture a été utilisée systématiquement et était devenue un standard. Il restera, entre autres, que George W. Bush a été le président des tortures extrajudiciaires.

  • Les bombardements aveugles

On peut citer, à titre d’exemple, en avril 2004, l’attaque par les forces américaines d’un village qui a tué 736 personnes, dont au moins 60% étaient des femmes et des enfants. Ceci est sans compter les crimes de guerre commis à Raqqa et à Mossoul à travers notamment des bombardements aveugles.

C – Les faits se heurtent à l’impunité

Des preuves de tortures et de crimes de guerre ont été remis par le comte Hans Christof von Sponeck (Sous-Secrétaire général de l’ONU et Coordinateur humanitaire UN en Irak) et par le sénateur suisse Dick Marty.

En 2012, la CPI a refusé d’entendre ces accusations de tortures et de crimes de guerre faisant valoir qu’ils ne relevaient pas de sa juridiction.

1. Le cas des Etats-Unis :

Les Etats-Unis ayant ratifié la Convention contre la torture en 1994, ils avaient l’obligation d’assurer des poursuites judiciaires. De même, Barack Obama a refusé de présenter à la justice ceux qui, sous l’ère Bush, étaient impliqués dans des actes de torture car, affirme-t-il, ils ne faisaient qu’obéir aux ordres.

2. Le cas britannique

On peut également s’interroger sur les crimes de guerre commis par les forces britanniques lors l’invasion de l’Irak à travers deux rapports dont celui de Sir John Chilcot et celui de deux cent cinquante pages intitulé « The Responsibility of UK Officials for War Crimes Involving Systematic Detainee Abuse in Iraq from 2003-2008 » de l’European Center For Constitutional and Human Rights.

Malgré que le Royaume-Uni soit signataire de l’accord qui a établi la Cour Pénale Internationale, la CPI a décidé de ne pas enquêter comme il est mentionné plus tard au paragraphe VI. A ce titre, il semble exister un double standard.

D – Rôle des Etats-Unis dans la naissance de l’Etat islamique

L’Etat islamique est une conséquence directe d’Al-Qaeda en Irak qui est née suite à l’invasion US.

En août 2015, l’ancien directeur de la Défense Intelligence Agency (DIA), Michael Flynn, confirmait que la décision de favoriser l’émergence d’un Etat Islamique à la frontière syro-irakienne avait été prise en toute conscience par la Maison Blanche, et que le fait de financer, d’armer et de former des djihadistes radicaux (qui allaient devenir Daesh et Al-Nusra) pour contrer le régime syrien fut une décision délibérée des stratèges de Washington.

Comme le rapporte le Daily Mail, l’utilisation des camps US en Irak comme « catalyseurs de Daesh » a servi de centre de recrutement, de sélection et d’entrainement des futures élites de l’Etat Islamique. Une dizaine de principaux leaders de Daesh auraient été notamment recrutés et radicalisés dans le camp Bucca, mini Guantanamo au sud de l’Irak.

En même temps, certains membres de Daesh ont affirmé dans un documentaire de CNN, avoir été formés au « contre terrorisme », entre autres, dans un camp de Blackwater en Caroline du Nord grâce au programme US sécurité diplomatique / assistance contre -terroriste du Département d’Etat US (ce qui a été confirmé par le porte-parole du Département d’Etat).

A ceci s’ajoute, la violence aveugle des bombardements US en Irak et en Syrie qui a polarisé les civils vers Daesh et a radicalisé l’opposition.

Contrairement aux engagements officiels devant l’ONU, la lutte contre Daesh, entité reconnue comme terroriste, aurait dû être la priorité absolue des USA et non l’élimination des gouvernements indésirables à leurs yeux.

IV – La guerre en Libye

A – Les richesses libyennes comme buts inavouables au grand public

De multiples facteurs rendent la Libye attrayante aux yeux des Etats-Unis : des réserves en hydrocarbures, d’immense réserve d’eau et un énorme fonds souverain (actifs financiers et réserves d’or) destiné, entre autres, à doter l’Afrique de ses propres organismes financiers et de sa propre monnaie.

Les e-mails d’Hillary Clinton (secrétaire d’Etat de l’administration Obama en 2011), découverts ensuite, confirment que le véritable but de la guerre était de bloquer le plan de M. Kadhafi d’utiliser le fonds souverain libyen pour créer des organismes financiers autonomes dans l’Union Africaine (28 nations africaines étaient parties prenantes au projet) et une monnaie africaine alternative au dollar et au franc CFA.

C’est Hillary Clinton qui fit signer au président B. Obama un document qui autorise une opération secrète en Libye et la fourniture d’armes aux rebelles. Les USA vont financer et armer les secteurs tribaux hostiles à Tripoli et des groupes islamistes qui, quelques mois auparavant, étaient encore définis comme terroristes.

B – Des bombardements otaniens illégaux

Le 19 mars 2011 commence le bombardement aéronaval de la Libye en violant la Résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies nouvellement adoptée : au lieu de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye prévue, ce sont des bombardements directs des objectifs militaires au sol qui ont eu lieu.

Ces bombardements ont été totalement illicites et en totale violation du droit international, car ceux qui ont voté pour l’adoption de la résolution l’ont fait étant rassurés par les auteurs que l’objectif de l’action n’était autre que l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne protégeant les civils et nullement la défaite de Mouammar Kadhafi, ni la destruction de son armée.

Lisez la deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
7 juin 2023

 

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