Dégénérescence maculaire liée à l’age (DMLA)
La dégénérescence maculaire liée à l’âge, DMLA pour faire court, est un terme qui fait peur. En effet, elle est de plus en plus courante de nos jours et elle peut littéralement nous rendre aveugle.
Ce qui cause la DMLA ?
Voyons ce que la science nous dit des différentes causes possibles.
La première cause : ce qu’on appelle le stress oxydatif, un phénomène que vous retrouverez dans presque toutes les maladies dégénératives chroniques.
Nous savons que notre système est bombardé par des radicaux libres, des molécules très instables. Notre corps remplit certaines fonctions, c’est la partie normale. Il est fabriqué dans les mitochondries, par exemple, pour générer de l’énergie, mais l’environnement toxique dans lequel nous vivons n’en ajoute qu’une couche supplémentaire. Et c’est beaucoup moins normal.
Dans notre corps, nous avons des molécules protectrices appelées antioxydants. Nous en fabriquons quelques-uns et collectons la plupart de la nourriture. Ces antioxydants agissent comme un tampon, bloquant l’action destructrice des radicaux libres. Mais lorsque nos réserves diminuent, il ne reste plus rien pour amortir les radicaux et ils commencent à faire des dégâts.
Et voici le problème : la macula est très très sensible aux radicaux libres. Ceci pour plusieurs raisons :
– La rétine est l’endroit du corps où les cellules consomment le plus d’oxygène, elles brûlent beaucoup d’énergie. Elles fabriquent donc beaucoup de radicaux libres ;
– Il y a une forte concentration d’acides gras polyinsaturés à cet endroit, des acides gras très fragiles qui peuvent être facilement oxydés, détruits par les radicaux libres ;
– C’est un endroit qui est exposé à une forte lumière et les rayons UVs provoquent la libération de radicaux libres.
Il faut donc fournir à cette région une bonne quantité d’antioxydants pour la protéger. Nous allons voir lesquels un peu plus bas.
Deuxième cause : l’inflammation chronique. Là encore vous allez retrouver ce concept dans toutes les maladies neurodégénératives.
Il existe un niveau d’inflammation qui n’est pas forcément élevé mais qui est chronique, à cet endroit, jour et nuit, qui dure et au final il va abîmer les tissus.
Il est évident que des tissus endommagés vont causer de l’inflammation, mais on pense aujourd’hui qu’il y a aussi une inflammation qui cause les dommages, qui abîme les tissus. Une inflammation causée par des déchets toxiques que nous n’arrivons pas à éliminer peut-être ? Probablement !
Une étude coréenne démontre, par exemple, qu’il y a corrélation entre la quantité de plomb, de mercure et de cadmium que nous avons dans le sang et le développement de la DMLA. Une corrélation n’est pas un lien de cause à effet nécessairement, mais tout de même, ceci n’est pas un point qui devrait nous étonner.
L’inflammation est donc problématique, il faut donc des substances anti-inflammatoires. Mais attention, pas n’importe lesquelles, des substances qui vont pouvoir aller à cet endroit bien précis pour agir. Nous verrons lesquels un peu plus bas.
Troisième cause possible : la glycation des protéines dans l’environnement oculaire. Nom compliqué mais phénomène simple à comprendre.
Si votre glycémie sanguine est trop haute d’une manière chronique, le sucre qui se trouve dans votre sang peut endommager les protéines de vos tissus au travers de ce qu’on appelle une réaction de Maillard. Ces protéines détruites, que l’on appelle Glycation Terminal Products en anglais (les Produits Terminaux de la Glycation), les PTGs, ou les AGEs, vont s’accumuler dans les tissus. Ils sont toxiques.
Les études faites en laboratoire et les études épidémiologiques indiquent qu’une glycémie élevée est liée aux maladies modernes, la DMLA en particulier. L’excès de sucre en circulation sanguine est destructeur, en particulier dans l’environnement fragile cérébral.
Alimentation et DMLA
La nourriture doit nous fournir une grande quantité d’antioxydants grâce à des plantes de qualité. Elle doit être faiblement glycémique pour éviter la glycation des protéines.
Elle doit être anti-inflammatoire et pas pro-inflammatoire, donc là encore toute une réflexion à faire.
Plantes antioxydantes
Commençons par la première cause qui était le stress oxydatif.
Vous en avez deux dont vous allez entendre parler encore et encore : la lutéine et la zéaxanthine, parfois on rajoute la méso-zéaxanthine.
La macula est de couleur jaunâtre, et ceci est dû à une très forte concentration en lutéine et zéaxanthine, qui sont des pigments de couleur. Ces pigments sont très fortement protecteurs contre la destruction cellulaire. Nous avons des données qui démontrent que ces pigments peuvent agir en prévention de la DMLA, mais aussi lorsqu’elle est déclarée. Les doses qui ont été testées chez l’humain étaient de 10 mg de lutéine par jour pendant 12 mois.
Oeillet d’Inde (Tagetes erecta)
La plante qui en contient lutéine le plus est la fleur de l’œillet d’Inde.
On parle bien de l’œillet des jardins ici. Vous ne le connaissez peut-être pas comme plante médicinale, mais il a un long historique d’utilisation dans certains pays, sur le continent Américain en particulier.
C’est la belle couleur jaune-orangée qui nous intéresse car ce sont les fameux pigments qui lui donnent sa couleur.
La quantité en lutéine dans les pétales varie entre 160 to 600 mg pour 100 g de pétales secs. Donc de grosses variations, mais si on prend une moyenne disons de 380 mg pour 100 g des pétales secs, il faudrait consommer 2,5 g des pétales secs, ce qui n’est pas énorme.
Ce n’est pas une plante que vous allez trouver en herboristerie, c’est purement un produit du jardin. Et il faut la consommer soit fraîche, soit rapidement une fois qu’elle est sèche sinon les pigments se dégradent.
Capucine (Tropaeolum majus)
Autre fleur riche en lutéine, la fleur de capucine, une autre plante des jardins.
Mais la fleur en contient beaucoup moins que l’oeillet d’Inde, nous en avons 45 mg par 100 g de fleur sèche, et ceci a été mesuré pour la capucine qui fait des fleurs jaunes. Donc pour prendre l’équivalent de 10 mg, il faudrait consommer 25 g de fleurs sèches, ce qui commence à faire beaucoup.
Et là encore, il faut consommer soit la fleur fraîche, soit la consommer très rapidement quand elle est sèche, sinon les pigments se dégradent.
Souci (Calendula officinalis)
Ensuite vous avez les pétales de souci. Elles contiennent 25 mg de lutéine et zéaxanthine combinés pour 100 g de pétales secs, donc moins que la fleur de capucine.
Pour avoir les 10 mg par jour, il faudrait consommer l’équivalent de 50 g des pétales secs par jour.
Pissenlit (Taraxacum officinale)
Ensuite vous avez les fleurs de pissenlit avec 12 mg pour 100 g, donc c’est encore plus bas. Il faudrait en consommer quasiment 100 g par jour !
Lutéine dans l’alimentation
D’un point de vue nutritionnel, vous avez de la lutéine dans le jaune d’oeuf, c’est l’un des aliments les plus riches du côté animal. Du côté végétal, vous en avez beaucoup dans les poivrons orange, le chou kale, les kiwis, les épinards, les squashs.
Lutéine et zéaxanthine en gélules
Des capsules de lutéine et de zéaxanthine sont également disponibles sur le marché. C’est parfois un petit peu cher, c’est plus transformé bien sûr, mais c’est aussi largement plus pratique à prendre.
Plantes anti-inflammatoires
Pour la partie inflammation, nous avons une excellente plante qui est à la fois anti-inflammatoire, antioxydante et qui permet une meilleure irrigation cérébrale, une meilleure irrigation de l’œil : le ginkgo biloba.
Il est logique de penser au ginkgo dans ce contexte. L’œil à besoin d’une bonne circulation pour nourrir les cellules et évacuer les déchets, et c’est un peu la spécialité du ginkgo.
Nous avons aussi une étude faite sur 180 personnes diabétiques qui montre que le ginkgo peut être considéré à la fois en prévention et en attaque pour les problèmes de DMLA.
Les formes que vous trouverez sur le marché sont standardisées, les doses sont en général de 120 mg 2 fois par jour d’un comprimé standardisé à 24% d’hétérosides et 6% de lactones sesquiterpéniques.
Les contre-indications : ne prenez pas de ginkgo si vous êtes sous médicaments anticoagulants, il peut y avoir des réactions allergiques aussi. Donc faites vos recherches avant de l’utiliser.
On rajoute le curcuma (Curcuma longa). Nous n’avons pas d’étude directe sur la DMLA, mais des opinions d’experts qui nous font dire que c’est une anti-inflammatoire très intéressante dans ce contexte. Le curcuma est beaucoup plus adapté à la prévention, en attaque mieux vaut combiner les deux (ginkgo + curcuma).
yogaesoteric
5 novembre 2020
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