Donner un smartphone à un enfant, est-ce comme lui donner un gramme de cocaïne

« Je dis toujours aux gens, quand vous donnez un smartphone ou une tablette à votre enfant, c’est comme si vous lui donniez un gramme de cocaïne ou une bouteille de vin, pourriez-vous le laisser seul dans sa chambre avec de l’alcool ou de la drogue à sa disposition ? » – dit la fondatrice d’une clinique londonienne de traitement des addictions, Mandy Saligari.

 

« Pourquoi accordons-nous si peu d’importance à ces choses [les smartphones et tablettes] comparativement aux drogues et à l’alcool, alors qu’ils agissent sur le même fonctionnement cérébral ? », a-t-elle ajouté.

Ce que l’on sait de l’addiction aux smartphones

S’il paraît légitime de contrôler le temps passé par un enfant sur un écran et/ou sur Internet et d’aider les parents en ce sens (en janvier 2018, deux actionnaires d’Apple ont demandé à la direction du groupe de renforcer la lutte contre l’addiction des plus jeunes à l’iPhone), la recherche est encore balbutiante quant aux effets de ces appareils sur le cerveau.

Le contexte

47 % des moins de 3 ans utilisent des écrans interactifs (tablette, smartphone), pendant une durée médiane de 30 minutes par semaine, et près d’un tiers (29 %) le font seuls, selon une enquête réalisée en 2016 auprès des parents de 428 enfants de moins de 12 ans suivis par 144 pédiatres adhérents à l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). Une majorité des enfants de cette tranche d’âge (70 %) regarde la télévision pendant une durée médiane de 45 minutes chaque jour.

La nomophobie, la peur de se séparer de son téléphone portable, est devenue pour certains une affection bien réelle ; de véritables centres de désintoxication ont même ouvert en Chine ou au Japon. Mais, pour la communauté scientifique internationale, l’addiction au smartphone n’est pas reconnue comme telle, ni par l’Académie de médecine (2012), ni par l’Académie des sciences (2013).

Seule la dépendance aux jeux d’argent est inscrite dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, manuel de référence des psychiatres. Ces derniers préfèrent parler de pratiques excessives.

En revanche, qu’il s’agisse de tablettes, smartphones ou télévision, certains spécialistes soulignent la nécessité d’une « éducation à l’attention », selon les termes du neuroscientifique Jean-Philippe Lachaux. La Société française de pédiatrie recommande, elle, de restreindre l’usage des écrans aux espaces de vie collective et conseille aux parents de montrer l’exemple. Quant à l’école, depuis la rentrée, elle interdit par principe l’usage du téléphone portable, sauf exceptions « pour des usages pédagogiques ».
 
 



yogaesoteric


7 novembre 2019

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