Eliud Kipchoge

Voici celui qui est déjà surnommé comme le plus grand marathonien de tous les temps : Eliud Kipchoge. Il détient l’actuel record du monde en 2h01’39 du marathon depuis le 16 septembre 2018 à Berlin. Il est aussi l’hauteur du marathon le plus rapide de l’histoire en condition « Nike control » : 2h00″25 lors du fameux Breaking 2 Nike sur le circuit de Monza. Cet athlète est tout juste exceptionnel !


 



Des chronos de feu

Tout d’abord, on vous invite à vous rendre sur la page de l’IAAF (International Association of Athletics Federations) afin de voir l’ensemble de ses statistiques chronométriques et l’évolution de ses performances. C’est toujours important de constater que l’on ne devient pas champion en 6 mois d’entraînement. Il a d’abord été un très bon athlète sur piste avant de devenir un pro de la route. Il a donc pu acquérir une très bonne vitesse de base.

Le site IAAF dispose d’une liste très complète d’athlètes internationaux. Leur base de données contient tous les athlètes qui ont concourus aux championnats du monde depuis 1999. Elle est idéale pour retrouver des stats diverses, des records ou des athlètes.

Entraînement de Kipchoge

En bref, cet impressionnant athlète de 34 ans mesure 1m67 pour 56kg (Wikipédia). Il s’entraîne dans le camp de Global situé à Kaptagat, un village de l’ouest du Kénya et vit à Eldoret avec sa femme et ses 3 enfants. Ce camp est l’endroit où Eliud passe la majorité de son temps avec 2 entraînements quotidien. Il reste assez rustique et s’éloigne des immenses centres d’entraînement que l’on peut retrouver dans les contrées.

Dans ce camp, Kipchoge a pour entraîneur Patrick Sang et il s’entraîne avec un groupe d’athlètes de niveau international dont au moins 15 sont capables de courir le marathon en moins de 2h10. Ce n’est pas rien. Le plus connu d’entre eux est G. Kamworor qui a d’ailleurs remporté les championnats du monde de semi-marathon en 2018.


Un plan d’entraînement rigoureux et constant

C’est un des athlètes qui a le plus communiqué sur ses entraînements soit par le biais d’interviews ou de documentaires. On peut donc trouver des mines d’informations sur le web, on ne va pas toutes les décrire ici mais plutôt essayer de les résumer.


Volume d’entraînement : environ 110 à 120 miles par jour.

Dans sa semaine, il n’a pas de jour de récupération « vide », sa récupération c’est un footing lent de 18-20km (environ 10km/h). C’est donc très lent pour lui qui a l’habitude de courir bien plus vite. Cela peut revenir à faire une petite randonnée pour les coureurs moyens.

Comme la plupart des athlètes au Kénya, les entraînements se passent en altitude à plus de 2000m. Ses terrains d’entraînements sont plutôt vallonnés, en terre et plus ou moins moue selon la météo.

Il y a chaque semaine une sortie allure marathon de 30-40km (environ 19km/h).

Il réalise de nombreux footing durant la semaine, allure facile à modérée.

Il travaille aussi en fartlek : 18x3min (récup 1min), 25x1min (récup 1min) et conserve des séances de vitesse comme des séries de 300m ou 400m par exemple.

Ses runs de récupération en fin de journée sont fait en fonction des sensations, il les supprime s’il a déjà trop fait dans la journée. Son plan est donc adaptable et n’est pas fixe.

On peut voir ci-après en suivant le lien de son plan d’entraînement en 2017 avant le marathon de Berlin. Cela sera plus clair.

Ce que tous les articles s’accordent à dire, c’est que Kipchogue est un athlète bosseur, régulier et qu’il travaille sur le long terme. Il est consciencieux, organisé vis-à-vis de ses objectifs et ne relâche jamais sa concentration. C’est un de ses points forts. Il tient d’ailleurs un journal précis de tous ses entraînements, ce qui lui permet de suivre son évolution et de par exemple vérifier que le travail a été fait et bien fait avant une compétition importante. C’est un outil important pour lui.

 

Entraînement groupée au Kénya

Les clés de sa motivation

Dans une conférence donnée à Oxford, Kipchoge décrit bien sa pensée et les éléments qu’ils considèrent important pour sa motivation et son mental. Après avoir décrit son parcours, son évolution sportive, il donne ensuite beaucoup d’éléments. Il parle entre autre de : «L’importance de se donner des défispour avancer. »

De l’autodiscipline comme valeur essentielle, comme d’un style de vie. La discipline au quotidien est un moteur pour atteindre ses objectifs. Il compare d’ailleurs l’autodiscipline à l’entraînement. Pour lui, c’est comme d’aller à la gym, l’autodiscipline est un muscle que l’on doit entraîner tous les jours. Le muscle ne grossit pas en une séance, il en est de même avec l’autodiscipline, elle doit évoluer progressivement et lentement. Si l’on n’est pas discipliné, on devient l’esclave des passions, des humeurs et cela vous empêche d’obtenir des résultats sur le long terme.

« There is a sign in one of the nicer school in Canada. The best time to plant a tree was 25 years ago. That was the best time to plant a tree. The second-best time is today. Plant the tree of self-discipline. » Eliud Kipchoge

En traduction, cela donne, « le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a 25 ans. Le second meilleur moment c’est maintenant. Planter l’arbre de l’autodiscipline. » Il insiste vraiment sur ce point, qu’il n’est pas trop tard pour changer et qu’il est important d’accepter le changement dans sa vie, si l’on veut faire grandir cette autodiscipline.

Lorsque l’on apporte la motivation et la discipline ensemble, on parvient à être constant dans ce que l’on entreprend. Cela aide à grandir, cela aide à avancer et ce dans n’importe quel domaine, sportif ou professionnel.

Tout ceci aide aussi à être confiant en soi, en ce que l’on fait à chaque entraînement, à se sentir prêt le jour de la course lorsque l’on pense aux mois précédents que l’on a passé à s’entraîner.

Il accorde aussi beaucoup d’importance au plaisir et à la pensée positive qui sont des moteurs pour le travail.

Le travail en équipe est aussi essentiel pour lui, c’est une des clés de son succès. On en reparle plus loin.

On reconnait bien là quelqu’un qui se donne les moyens d’avoir un mental de fer en plus d’avoir un physique hors du commun. En quelques mots, il aborde nombre des concepts qui sont importants dans la motivation (cf la motivation, de quoi parle-t-on ?) : défis, routines, discipline, constance, objectifs, confiance en soi, travail en équipe, plaisir.

Voici ci-après la vidéo complète de la conférence à Oxford.

Un groupe soudé et unit autour de lui

Eliud montre l’exemple à son groupe, tout le monde participe à toutes les tâches. Il est le 1er à arriver le matin et participe comme les autres aux tâches de nettoyage, rangement au sein du camp (toutes les personnes riches ne sont pas comme cela…). Il partage là-bas une petite chambre, des toilettes communes et l’ensemble du nécessaire quotidien en termes d’alimentation et de ravitaillement.

Pour lui, il n’est pas nécessaire de travailler avec du matériel coûteux. Ce qui est le plus important de prime abord, c’est de travailler avec une équipe performante, un groupe soudé avec des objectifs communs. Il dit que c’est essentiel pour sa motivation de travailler en groupe.

Il garde toujours en tête de courir avec plaisir, de se souvenir du plaisir qu’il avait à courir dès son plus jeune âge. L’esprit conduit les jambes selon lui et il est très important de garder cette notion de plaisir qu’il partage d’ailleurs avec tout son groupe. Il aime être et rire ensemble.

Alimentation

Pain et thé le matin. Il consomme beaucoup de riz et de l’ugali pendant les repas avec des protéines d’œufs ainsi que des fruits et des légumes locaux.

Lors des courses, il utilise une boisson riche en glucides pour recharger les batteries.

Ses chaussures

Il court régulièrement avec les Nike Vaporfly Elite, il possède une paire de chaussure spécialement conçue pour lui, cette paire comportant une plaque en fibre de carbone ultra légère serait spécifiques pour la compétition. Il peut y faire ajouter des citations motivantes ou aussi le nom de sa femme et de ses enfants.

Un mode de vie simple


Repos et lecture caractérisent ces moments de récupération. Il aime lire des livres de développement personnel sur la motivation notamment. D’où le discours très posé et structuré qu’il est capable de développer sur la vidéo.

L’humilité est un des traits qui le caractérise le mieux d’après ses collègues d’entraînement.

Et enfin, si l’on devrait retenir une dernière qualité, cela serait pour moi sa concentration en course. Une concentration totale durant la course. Lorsqu’il court, on a l’impression que rien ne peut le perturber, ses virages, ses foulées sont réalisées à la perfection. Si on ne regarde que son visage, on pourrait ne pas penser qu’il est en train de courir un marathon.
 
 



yogaesoteric


9 mai 2019

Also available in: Română

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