Enfermement de la conscience : La manipulation informationnelle pour faire obéir

par Liliane Held-Khawam

« Le consentement est un objectif indispensable pour rentre l’humain dans la machine informationnelle. » (Noam Chomsky : « La fabrication du consentement » (1 de 3))

Version sous-titrée en français du documentaire canadien « Manufacturing Consent : Noam Chomsky and the media » sur l’intellectuel américain Noam Chomsky réalisé par Mark Achbar et Peter Wintonick :

Dans cet article, nous allons parler de la cybernétique. Ce genre de publication est peu populaire parce que cela ressemble à un sujet réservé à des intellectuels qui palabrent entre eux. Eh bien il n’en est rien, car la cybernétique est entrée dans notre quotidien au lendemain de la 2ème guerre mondiale, et nous sommes tous condamnés à nous y intéresser.

« Le mot cybernétique fait référence à la théorie de la transmission des messages entre les personnes et les machines. Selon Norbert Wiener, la société ne peut être comprise qu’à travers l’étude des messages et des moyens de communication qui lui appartiennent ; et que dans le développement futur de ces messages et moyens de communication, les messages entre l’homme et les machines, entre les machines et l’homme, et entre la machine et la machine, sont destinés à jouer un rôle toujours croissant ».

Un exemple de source d’interactions qui diffuse des informations dans le but d’influencer la mentalité et la culture de l’humanité est celui du circuit homme-télévision. D’ailleurs, un oligarque mafieux ukrainien (un proche du président ukrainien) avait admis qu’une chaîne de télévision offrait plus de pouvoir qu’un parlement.

Le circuit homme-télévision fut le générateur essentiel – avec son pendant hollywoodien – de la culture de la violence. Le processus de celle-ci va se poursuivre au travers du circuit homme-jeux vidéos dans le virtuel. Les jeux vidéos furent l’intermédiaire nécessaire afin de passer du conscience à la mise en pratique et l’expérimentation à blanc de la culture de la violence.

Dans un extrait d’un rapport émis par le Sénat français en 2018, on pouvait y lire :
« (…) la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat (France) a organisé, conjointement avec la commission de la culture, de la science, de l’éducation et des médias de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, un cycle d’auditions sur ” la violence dans les médias audiovisuels et ses conséquences sur les enfants et la société “. (…)

Au sortir de l’adolescence, un jeune adulte a sans doute vu plus de cadavres dans les séries télévisés qu’il ne sera confronté à la mort tout au long de sa vie réelle. Les évolutions technologiques rendent accessibles ces scènes de violence à tout moment et sur tout support numérique. (…)

Générer la violence chez les jeunes au travers de l’industrie du télé- audio-visuel a été un objectif mis en place et encouragé, y compris grâce à un système judiciaire laxiste. »

La cybernétique, un ensemble de systèmes traversés par des flux d’informations sévèrement contrôlées

La cybernétique est un système qui est à la fois alimenté et qui alimente en information, le tout dans le cadre d’une structure sous contrôle strict. La chose va se faire selon le modèle de la société que l’on cherche à développer. La collecte d’informations va permettre de connaître les mentalités au plan local et l’injection d’informations selon le principe de feedback se fait dans un sens « correcteur » inhérent à l’idéal poursuivi par l’élite qui recherche le changement.

Le concept de théorie conspirationniste ou complotiste insufflé dans la machine informationnelle a été un coup de génie. L’autocensure et la neutralisation par les pairs ont été rendues possibles par peur de l’étiquetage conspirationniste.

La cybernétique, concept de base de l’Intelligence artificielle

Le moule qui jette les bases de l’Intelligence artificielle est structuré et façonné par le concept cybernétique. Les interactions informationnelles homme-machine sont vouées à s’intensifier tant et si bien qu’elles sont supposées finir par induire une intensification des interactions machine-machine.

Je vous ai positionné le passage de cette vidéo où je développe la notion de la machine informationnelle.

La cybernétique, un concept platonicien

Comme dit à de nombreuses reprises, le père de la cybernétique est officiellement Norbert Wiener. Mais comme dans beaucoup d’autres domaines, nombre de gens célèbres n’ont fait que reprendre des idées de véritables intellectuels ou scientifiques décédés. Dans la mesure de nos moyens, nous dénonçons ce pillage des idées…

L’encyclopédie Agora nous explique qu’en matière de cybernétique, il y a au moins une chose sur laquelle tout le monde s’accorde :
« La cybernétique dérive d’un mot grec, kubernêtikê, que Platon utilisait pour désigner le pilotage d’un navire. Il s’est souvent servi de cette métaphore pour présenter l’art véritable de gouverner, celui qui repose sur la sagesse, sur la connaissance du Bien. »

« La cybernétique est l’art de gouverner qui repose sur la sagesse et la connaissance du Bien. » (concept platonicien)

Gouverner, sagesse et Bien

Ces trois mots comptent énormément dans le cadre du Great Reset. Les membres de la supra-élite veulent absolument se donner un vernis de faiseurs de Bien. Toutefois nous n’avons semble-t-il pas la même compréhension de ces appellations. Le mot le plus galvaudé par la planète finance est très certainement la philanthropie. Ces philanthropes se présentent comme voulant sauver la planète et en même temps ils sont les promoteurs des projets les plus destructeurs de la vie sur terre.

D’autres auteurs ont parlé de cybernétique avant Wiener

Extraits :

  • « La cybernétique est l’art de rendre l’action efficace ». Cette définition de Couffignal, un pionnier français de la cybernétique, est celle qui se rapproche le plus de la conception de Platon.
  • Jules Césara possédé au suprême degré l’art de rendre l’action efficace. À maintes reprises, il a transformé à son avantage des situations où, pour lui et ses troupes, l’échec semblait inévitable. Un jour, par exemple, victime d’une crise d’épilepsie, il tomba face contre terre au moment précis où il mettait le pied sur le sol d’Afrique pour y affronter les troupes de Pompée. Mauvais présage ! La frayeur s’empara des troupes qui s’apprêtaient à débarquer. Devinant ce qui se passait, César transforma sa chute en un geste libre, celui d’un général sûr de sa victoire, qui se jette par terre pour prendre possession de la terre convoitée en l’embrassant. Et il conduisit ses troupes à la victoire. On attribue spontanément un tel exploit à une prodigieuse présence d’esprit… et des sens. Ayant ainsi senti la frayeur de ses soldats, le pilote a voulu leur prouver qu’il était demeuré en pleine possession de ses moyens. À l’époque, personne n’aurait songé à créer une science ayant pour fin d’étudier la façon dont l’information avait circulé, s’était organisée dans l’âme et dans le corps de César. Personne n’aurait songé à appeler rétroaction le message que les troupes ont envoyé à leur chef en manifestant leur frayeur.
  • Dans de telles conditions, ce n’est pas d’abord en formant de bons chefs, avec l’aide de philosophes comme Platon et Aristote, que l’on peut le mieux s’assurer de la victoire, c’est en étudiant, avec les méthodes appropriées, la façon dont l’information circule et s’organise.
  • Par information il faut entendre ici non seulement les renseignements, qui demeurent nécessaires dans une guerre, mais l’ensemble des messages, verbaux et non verbaux, conscients et inconscients qui circulent aussi bien entre un pilote et son copilote qu’entre deux ordinateurs ou deux cellules d’un organisme. L’échange de renseignements implique des êtres libres.
  • L’information qui est l’objet de la cybernétique est commune aux machines et aux organismes vivants, qui par là même sont assimilés à la machine, (non pas toutefois à ce qu’on pourrait appeler la machine classique, que Descartes avait décrite et qui obéissait à la volonté. La machine telle que la conçoivent les cybernéticiens ressemble davantage à un robot, elle est capable de s’adapter à un environnement. Bien programmée, elle pourrait mimer le comportement de César sur le sol africain).

Censure et manipulation sont les conséquences logiques potentielles de la mentalité cybernéticienne

La censure appartient au principe de feedback

La contradiction n’est pas tolérée dans le boîtier de la machine informationnelle. Et si d’aventure un contrariant sérieux, à hautes compétences, devait avoir du succès, ses interventions dans la machine informationnelle seront combattues avec férocité s’il le faut. Ainsi, nous assistons à la censure de vidéos en toute impunité et en violation parfaite avec la liberté d’expression consignée pourtant dans les Constitutions des différents pays. Et si cela ne suffisait pas, on va décrédibiliser la personne en allant jusqu’à lui supprimer des crédits admis officiellement.

Nous avons pu voir que le répertoire de certains de nos ouvrages avaient été ôtés du site du grand catalogue mondial des ouvrages, alors même que les bibliothèques universitaires continuaient de les détenir. Le but étant de réduire toute source de prestige à un contrariant.

La machine informationnelle livrée à des fins politiques ouvre les portes de la manipulation de masse.

Voici une photo extraite d’un reportage réalisé par le magazine Vogue sur le couple Zelinski. Le côté pseudo-glamour ne saurait occulter les casseroles de monsieur (fils de professeur de cybernétique).

« Offshore 95 », un film que le président ukrainien a tenté de faire censurer.

Le président ukrainien présent dans la liste des Pandora Papers

La cybernétique pilote humains et machines par le contrôle des circuits, et de leurs contenus bien sûr, informationnels. Entre les mains de planète finance, la manipulation n’est pas très loin. Voici un article qui vous offre les stratégies de manipulation de masse qui permettent de se retrouver de ce qui est communément appelé « la Matrice ».

***

Les dix stratégies de manipulation de masse, par Sylvain Timsit

  1. La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

  1. Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

  1. La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

  1. La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

  1. S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé psychique. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

  1. Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

  1. Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

  1. Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

  1. Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…

  1. Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

 

yogaesoteric
5 octobre 2022

 

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