Etude : Sur Facebook et Twitter, votre vie privée est en danger, même si vous n’avez pas de compte

 

Une nouvelle étude montre que la protection de la vie privée sur les médias sociaux est un peu comme du tabagisme passif. Elle est contrôlée par les gens autour de vous.

Le choix individuel est depuis longtemps considéré comme un principe fondamental de la protection de la vie privée en ligne. Si vous ne voulez pas être sur Facebook, vous pouvez partir ou ne pas vous inscrire. Alors votre comportement sera votre propre affaire privée, n’est-ce pas ?

La nouvelle étude montre clairement que la réponse à cette question est non.

L’équipe de scientifiques de l’Université du Vermont et de l’Université d’Adélaïde a rassemblé plus de trente millions de messages publics sur Twitter auprès de 13.905 utilisateurs. Avec ces données, ils ont montré que l’information contenue dans les messages Twitter de 8 ou 9 des contacts d’une personne permet de prédire les tweets ultérieurs de cette personne aussi précisément que si elle regardait directement son propre fil Twitter.

La nouvelle étude montre également que si une personne quitte une plate-forme de médias sociaux – ou ne s’y est jamais inscrite – les messages en ligne et les mots de ses amis fournissent encore environ 95% de la « précision prédictive potentielle ». L’étude a été publiée le 21 janvier 2019 dans la revue Nature Human Behavior.

Questions relatives à la protection de la vie privée

La recherche soulève de profondes questions sur la nature fondamentale de la protection de la vie privée – et sur la façon dont, dans une société fortement réseautée, les choix et l’identité d’une personne sont intégrés à ce réseau. La nouvelle étude montre que, du moins en théorie, une entreprise, un gouvernement ou un autre acteur peut dresser le profil exact d’une personne – parti politique, produits préférés, engagements religieux – de ses amis, même s’ils n’ont jamais eu accès aux médias sociaux ou supprimé leur compte.

« Il n’y a pas d’endroit où se cacher dans un réseau social », a dit Lewis Mitchell, co-auteur de la nouvelle étude, qui était chercheur post-doctoral à l’Université du Vermont et est maintenant maître de conférences en mathématiques appliquées à l’Université d’Adelaide en Australie.

La façon dont l’information circule sur les plateformes de médias sociaux, comme Facebook et Twitter, est devenue un facteur puissant dans les mouvements de protestation, les élections nationales et la montée et la chute des marques commerciales. En cours de route, les gens sur ces plateformes révèlent des quantités massives d’informations sur eux-mêmes et leurs amis.

Cependant, les scientifiques ne savent pas s’il existe une limite fondamentale à la prévisibilité de ce raz-de-marée de données. Dans la nouvelle étude, les scientifiques ont utilisé leur analyse des messages sur Twitter pour montrer qu’il y a une limite mathématique supérieure à la quantité d’informations prédictives qu’un réseau social peut contenir, mais qu’il importe peu que la personne dont le profil est établi ou dont le comportement est prévu soit sur ce réseau ou non lorsque ses amis sont sur le réseau.

« Vous seul ne contrôlez pas votre vie privée sur les plateformes de médias sociaux », a dit Jim Bagrow, professeur à l’UVM, « Vos amis ont aussi leur mot à dire. »

 

yogaesoteric
16 avril 2020

 

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