HAS et transition de genre : projet dangereux pour les mineurs (1)

par Dr. Nicole Delépine

La Haute Autorité de Santé vient de faire paraître un communiqué[1] dans lequel elle se plaint de fuites sur son projet d’avis concernant le parcours de transition des personnes transgenres.

Auparavant elle avait refusé de donner les noms de ceux qu’elle avait désignés comme experts au groupe de travail. Elle avait même fait appel pour retarder l’application du jugement du tribunal administratif de Montreuil qui lui enjoignait de communiquer ces noms à l’association Juristes pour l’enfance.[2],[3]

En France, les parties à un procès d’assise connaissent le nom des juges et ceux des membres du jury éventuel dont la composition est publique[4]. Mais la Haute Autorité de santé doit mépriser ces habitudes trop démocratiques….… Notre santé doit lui paraître trop sérieuse pour que la population ait le droit s’intéresser à ceux qui veulent la dicter.

Un projet qui reprend les recommandations des ultra activistes transgenres

Les éléments qui ont été révélés reprennent la très grande majorité des demandes des activistes trans synthétisées dans les « Standards of Care for the Health of Transgender and Gender Diverse People » publiés dans l’« International Journal of Transgender Health »[5] : autoriser les soins médicaux et chirurgicaux chez les mineurs, refuser l’avis d’un psychologue ou d’un psychiatre, obliger les médecins à appeler d’emblée les mineurs en souffrance d’identité sexuelle par le prénom de leur choix, rembourser à 100% tous les soins de transition (y compris les épilations pour les femmes trans), enlever l’autorité parentale aux parents en désaccord avec le ressenti de leur enfant, création d’un service public de la transition de genre….…

Ce projet de recommandations, manifestement écrit sous la dictée de militants trans et/ou de médecins spécialisés dans le domaine du genre (et qui en vivent), n’a rien d’une analyse médicale objective qu’est supposée faire la HAS, mais se contente de consacrer les réclamations outrancières[6] d’une infime minorité sexuelle qui veut les imposer à la majorité.

Ce projet ignore aussi l’avis de l’Académie de Médecine, les expériences des pays qui ont appliqué ces mesures pro trans bien avant nous, et de nombreux jugements qui les ont condamnés dans ces différents pays.

Des recommandations qui s’opposent à celles de l’Académie de médecine

Aucun traitement actif n’est anodin. Tous exposent à des complications plus ou moins fréquentes. Les traitements administrés pour modifier l’apparence sexuelle n’échappent pas à la règle.[7]

Parmi les complications des thérapeutiques hormonales masculinisantes (testostérone), il faut citer la très grande fréquence de l’acné (40%)[8], un état d’excitation, l’augmentation de l’agressivité[9], la diminution de la fertilité allant jusqu’à la stérilité définitive, des risques osseux et cardiovasculaires[10]. L’hormonothérapie féminisante bloquant la testostérone peut induire une ostéoporose (et ses risques de fractures), des problèmes cardiovasculaires, des phénomènes d’agressivité ou un épisode psychotique, aggraver la dépression augmentant, chez certains patients, le risque suicidaire et augmenter le risque de cancer du sein[11], et si le risque de ces complications est avéré leur capacité à réduire la menace de suicide des trans n’est pas démontrée.

Les candidats aux interventions chirurgicales éventuelles méconnaissent trop souvent leur caractère irréversible et les résultats qu’ils peuvent en espérer.

Ce sont quelques-unes des raisons qui justifient l’approche prudente de l’Académie de médecine que nous rappelons ci-après :
« Une grande prudence médicale doit être de mise chez l’enfant et l’adolescent, compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles. A cet égard, il est important de rappeler la décision récente (mai 2021) de l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm d’interdire désormais l’usage des bloqueurs d’hormones…….

Quant aux traitements chirurgicaux, notamment la mastectomie autorisée en France dès l’âge de 14 ans, et ceux portant sur l’appareil génital externe (vulve, pénis) il faut souligner leur caractère irréversible.

Aussi, face à une demande de soins pour ce motif, est-il essentiel d’assurer, dans un premier temps, un accompagnement médical et psychologique de ces enfants ou adolescents, mais aussi de leurs parents, d’autant qu’il n’existe aucun test permettant de distinguer une dysphorie de genre structurelle d’une dysphorie transitoire de l’adolescence. De plus, le risque de surestimation diagnostique est réel, comme en atteste le nombre croissant de jeunes adultes transgenres souhaitant détransitionner . Il convient donc de prolonger autant que faire se peut la phase de prise en charge psychologique ».

Mais apparemment, la HAS estime que ce n’est pas aux médecins d’émettre des avis sur les indications des traitements médicaux et que l’Académie de Médecine est moins compétente que les « experts » de la HAS….…

Seule une minorité de trans persiste dans leur choix de lorsqu’ils étaient mineurs

Le pourcentage de transsexuels diminue rapidement avec l’âge, passant aux USA de 1,43% chez les 13-17 ans à 0,45% chez les 25-45 ans et 0,32% chez les 65 ans et plus. L’expérience de la vie amène donc à peu près les trois quarts des adolescents qui se croyaient en dysphorie de genre à réaliser à l’âge adulte qu’ils ne l’étaient pas et à se déclarer, le plus souvent, homo ou bisexuels.

Avec le recul, les détransitions sont de plus en plus fréquentes.

Le nombre de personnes regrettant leur changement de sexe effectué lorsqu’ils étaient mineurs se multiplient dans les pays où ces procédures ont été autorisées. Selon les associations d’activistes trans, le phénomène serait extrêmement rare, mais il n’est en réalité tout simplement pas mesuré. Au Royaume-Uni, aucune clinique du genre ne collecte de données.

Des professionnels de l’enfance dénoncent les difficultés pour aborder objectivement le problème. Devant la crainte de « débordements incontrôlables », le comité organisateur de la Conférence sur la santé des trans de Philadelphie de 2017 a dû annuler deux tables rondes sur la détransition. La même année lorsque le psychothérapeute britannique James Caspian[12] a voulu étudier la question, sa proposition a été rejetée par son université de Bath en raison du risque de recevoir des critiques sur les plates-formes de communication virtuelles, et donc « de nuire à l’image de l’université ».

Charlie Evans, journaliste scientifique britannique de 28 ans, a créé en 2019 le « Detransition Advocacy Network »[13]. En l’espace de trois mois, elle a reçu plus de 300 messages de jeunes femmes qui regrettaient leur transition.

Elie et Nele fondatrices de l’association belge Post Trans ont raconté leur douloureux parcours lors d’un colloque à Lyon, organisé par l’association Regards de femmes.[14]

Souvent, elles sont lesbiennes, autistes, et regrettent de ne pas avoir été aiguillées vers un traitement contre leur dépression et/ou leurs troubles alimentaires. Le fait de ne pas correspondre aux attentes sociales qui pèsent sur les jeunes filles les a amenées à s’identifier au genre masculin, avant de se rendre compte que la transition était une fuite et non pas une solution.[15],[16],[17]

Des pays comme les États-Unis, la Suède, le Royaume-Uni qui avaient appliqué l’approche trans affirmative et encouragé des transitions médicales chez les mineurs, comme le propose le projet de la HAS ont, pour la plupart d’entre eux, fait volte-face en raison du nombre croissant de jeunes adultes qui ont souffert des traitements subis, ont regretté publiquement leur transition[18], ou porté plainte en justice quand ils ne se sont pas suicidés….…

Lisez la deuxième partie de cet article

Notes :
1. Le Parisien du 13/12/2024 avec l’AFP Transition de genre : la Haute autorité de santé déplore des fuites de ses travaux à des « fins polémiques » Notons que la HAS coute 80 millions d’€ par an et entretient 500 agents. La direction est nommée par le ministère et fait doublon avec ses services.
2. https://www.juristespourlenfance.com/2024/02/20/le-ta-de-montreuil-donne-gain-de-cause-a-jpe-la-has-doit-communiquer-la-composition-du-groupe-de-travail-parcours-de-transition-des-personnes-transgenres
3. https://www.juristespourlenfance.com/2024/08/07/refere-suspension-examine-ce-mercredi-7-aout-2024-par-le-tribunal-administratif-de-montreuil-composition-du-groupe-de-travail-parcours-de-transition-des-personnes-transgenres-a-la-has
4. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1540
5. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36238954 publication des ultra activistes trans
6. Outrans est le nom d’une de ces associations trans genre ultra qui organise des réunions dans les écoles
7. https://docteur.nicoledelepine.fr/reassignation-genitale-long-et-penible-parcours-du-changement-de-sexe
8. Madsen MC, Berg JN, Fisher AD, T’Sjoen G, Rustemeyer T, Den Heijer M, Wiepjes CM, Dreijerink KMA. The effects of gender-affirming testosterone therapy in transgender men on the development of acne, acne severity and the relationship with clinical parameters : a three-year follow-up study. Eur J Dermatol. 2024 Oct 1 ;34(5) :497-501. doi : 10.1684/ejd.2024.4758. PMID : 3958903
9. Kristensen TT, Christensen LL, Frystyk J, Glintborg D, T’Sjoen G, Roessler KK, Andersen MS. Effects of testosterone therapy on constructs related to aggression in transgender men : A systematic review. Horm Behav. 2021 Feb ;128 :104912. doi : 10.1016/j.yhbeh.2020.104912.
10. Krebs D, Harris RM, Steinbaum A, Pilcher S, Guss C, Kremen J, Roberts SA, Baskaran C, Carswell J, Millington K. Care for Transgender Young People. Horm Res Paediatr. 2022 ;95(5) :405-414. doi : 10.1159/000524030. Epub 2022 Mar 10. PMID : 35272283 ; PMCID : PMC9463393.
11. Bruce MK, Joseph WJ, Grunwaldt L, Nguyen VT, De La Cruz C. Transgender Mastectomy : Incidence of High-Risk Pathologic Findings and the Need for Postoperative Cancer Surveillance. Ann Plast Surg. 2022 May 1 ;88(3 Suppl 3) :S148-S151.
12. https://www.spiked-online.com/2019/02/22/my-battle-with-the-transgender-thoughtpolice
13. https://ourduty.group/2020/04/29/the-detransition-advocacy-network
14. https://charliehebdo.fr/2021/12/societe/changement-de-sexe-finalement-cetait-mieux-avant
15. https://www.womensforumaustralia.org/increasing-numbers-of-detransitioners-call-into-question-the-affirmation-only-approach
16. https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/actu-tele/detransition-de-genre-le-temps-des-regretss-2024-10-29
17. https://lpost.be/2022/07/10/detransitionneurs-la-detresse-de-ces-jeunes-qui-regrettent-davoir-voulu-changer-de-sexe
18. « Jeunesse en (re)transition, trouver sa voie » témoignage sur France 2

 

yogaesoteric
17 janvier 2025

 

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