Horloge Circadienne

C’est Jean-Jacques Dortous de Mairan, mathématicien et astronome français, qui en 1729, a pour la première fois décrit le principe des rythmes circadiens (périodes proches d’une journée) qui sont présents dans la plupart des organismes vivants (du latin circa, environ, et diem, jour). Le rythme qui marque le plus les vies quotidiennes des êtres humains est bien sûr le rythme veille-sommeil. Un autre rythme facile à mesurer est celui de la température corporelle, qui passe par un maximum en fin de journée, et un minimum en milieu de nuit (avec une différence un peu inférieure à 1°C chez la plupart des individus), mais le plus ancien et le plus répandu hors de l’occident est le rythme circadien des organes.

D’après la Médecine Traditionnelle Chinoise, (MTC), chaque organe de notre corps a une période de 2 heures durant laquelle les méridiens qui lui correspondent vont l’alimenter en énergie vitale. Durant les 24 heures d’une journée, les 12 méridiens vont tour à tour se succéder pour distribuer cette énergie, avec une certaine logique en rapport avec l’heure du soleil :

1- 5h/7h: l’heure du gros intestin qui gère le popot du matin, stimulé par le sang neuf qui arrive des poumons. Il est aussi en rapport avec la mélancolie.

2- 7h/9h: l’heure de l’estomac, vide après sa nuit de digestion, reçoit notre carburant et sécrète ses sucs gastriques. Il gère également la rumination.

3- 9h/11h: l’heure de la rate et du pancréas qui vont réguler la digestion de ce que vient d’ingérer l’estomac, et tonifier le sang et qui sont les maîtres de l’anxiété

4- 11h/13h: l’heure du cœur qui distribue le sang et qui est relié aux joies. C’est aussi lui qui réclame la sieste.

5- 13h/15h: l’heure où l’intestin grêle effectue l’assimilation et les échanges nutritifs en fin de digestion, qui va amener l’eau à la vessie et les déchets au gros intestin. Il s’occupe également de la cyclothymie et du discernement.

6- 15h/17h: l’heure de la vessie, qui élimine une partie des toxines et participe à la régénération des vertèbres et gère les angoisses.

7- 17h/19h: l’heure des reins qui gèrent la sexualité (le fameux 5/7 !) et les peurs.

8- 19h/21h: maître-cœur entre en scène, il protège le cœur et les énergies, tout étant lié aux irritations.

9- 21h/23h: l’heure du triple réchauffeur qui vient effectuer tous ses petits réglages de la machine et qui s’occupe de la sensibilité. La mélatonine est secrétée, il est temps d’aller dormir.

10- 23h/1h: la vésicule biliaire entre en scène pour produire son énergie yang qui sera préservée et non consommée durant le sommeil et la bile se renouvèle. Elle gère aussi l’agressivité.

11- 1h/3h: le foie travaille et régénère le sang. Le quotidien est gourmand en énergie apportée par le sang, et le foie a besoin de la protection d’un sommeil profond pour travailler en toute sérénité, et gérer les colères. C’est aussi l’heure où les enfants croissent, les défenses immunitaires travaillent et la peau se renouvelle.

12- 3h/5h: c’est l’heure des poumons qui gèrent les rêves et la tristesse. C’est aussi la bascule yin/yang et les poumons reçoivent le sang neuf du foie et l’envoient dans tout le corps chargé d’oxygène, à l’heure où il en a le plus besoin. La température corporelle s’abaisse.

Et c’est maintenant que ça se gâte un peu… les plages horaires de chacun des méridiens sont calées sur le soleil en temps universel (TU ou heure solaire), ce qui donne une logique au fonctionnement originel du réseau énergétique. Parmi les différentes hypothèses, la glande pinéale ferait office de régulation de l’horloge interne, avec un recalibrage à chaque midi, tous les jours, où que l’on soit, ce qui expliquerait la malaise lors de déplacements éloignées et de décalage horaire important. Il est une autre hypothèse qui attribue aux centrioles (petits bâtonnets de quartz situés au cœur de chacune des cellules) le rôle de capteurs de « top horaire » des photons solaires, déclenchant les rythmes de l’horloge toutes les 2 heures. Or, en Occident, et encore plus en Europe, il y a un décalage de 2 heures en été et de 1 heure en hiver avec l’heure réelle du soleil. Deux heures, c’est pas grand-chose dans l’absolu, mais c’est assez pour bouleverser tout un équilibre biologique élaboré.

Observons la journée d’une personne en France en été.
– Elle se lève à 7h, le moment où le gros intestin est prêt à accomplir sa tâche quotidienne, sauf qu’en réalité, à l’heure solaire il n’est que 5h du matin ! L’envie ne se fera sentir que dans 2 heures, vers 9 heures (7h au soleil), juste lorsqu’elle arrivera sur son lieu de travail, avec les premiers stress et l’inconfort de soulager ses intestins hors de chez soi…
– Elle petit-déjeune vers 7h30 (5h30 au soleil), en plein travail du poumon qui est plus enclin à gérer toux et expectorations qu’à digérer tartines beurrées !
– Vers 10h/11h (8h/9h au soleil), c’est l’heure de l’estomac qui réclame sa pitance, mais la faim n’est pas encore là, son ventre commence à gargouiller, c’est la p’tite pause casse-croûte…
– 12h/13h, pause déjeuner (il est en réalité 10h/11h), le cobaye va solliciter son estomac déjà rendormi alors que c’est l’heure de la rate qui commence sa tonification du sang…
– Vers 15h, l’intestin grêle entre en action pour l’assimilation du déjeuner, mais il n’est que 13 h au soleil et c’est le cœur qui travaille et la sieste qui serait de rigueur…
– 17h c’est le goûter, le p’tit creux, mais il est en réalité 15h, l’intestin grêle pédale mais à vide ! Il n’a plus rien à faire pour le moment.
– 19h (17h au soleil), la vessie vient de terminer sa régénération vertébrale et l’élimination des toxines, les reins commencent à travailler et les énergies sexuelles devraient s’épanouir mais il est encore un peu tôt…
– La sécrétion de mélatonine n’arrivera que vers minuit/1h (21h/23h à l’heure de maître Ra), un peu tard pour s’endormir et récupérer…

yogaesoteric
16 janvier 2019

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