La BCE s’associe aux grandes entreprises technologiques pour lancer un euro numérique controversé, en dépit des inquiétudes concernant la protection de la vie privée et de l’opposition des États-Unis
L’Europe des entreprises revêt une blouse de laboratoire pour faire passer la surveillance pour un service.
La Banque centrale européenne (BCE) – une institution de l’Union européenne (UE) – travaille à l’élaboration de l’euro numérique, la monnaie numérique de la banque centrale de l’UE (CBDC).
Pour ce faire, la BCE s’associe à ceux que les observateurs sceptiques s’attendraient à trouver dans ce club : des multinationales et des entreprises multimilliardaires, comme Accenture, dont le siège est en Irlande, et Infineon Technologies, le plus grand fabricant allemand de semi-conducteurs, mais aussi 70 autres personnes issues des secteurs de la finance, de la fintech, des affaires et des services de paiement.
Cela se fait dans le cadre d’un projet de « plateforme d’innovation » qui a été annoncé le début de ce mois, dans le but d’étudier les moyens d’introduire une forme centralisée de monnaie numérique – qui n’est qu’une version hautement « contrôlable » de la monnaie fiduciaire, mais qui a également un fort potentiel pour faciliter la surveillance de masse des citoyens à un « niveau supérieur ».
Beaucoup de choses émanant de l’UE ces jours-ci semblent avoir été conçues non pas par des dirigeants ou même des politiciens, mais par des équipes de relations publiques, pour un impact immédiat et « feelgood », soit pour masquer la substance de diverses initiatives et politiques – ou pour masquer le fait qu’il n’y a pas de substance.
Dans le cas présent, la BCE a présenté son projet comme un effort mené par deux groupes : les « pionniers » et les « visionnaires ».
Les premiers sont censés s’occuper du développement de l’infrastructure technique et des tests, tandis que les « visionnaires » sont chargés de la mise en œuvre – et de la promotion – de ces solutions.
Voici un exemple de ce que cela peut impliquer : « (Explorer) l’accès au portefeuille numérique en euros par l’intermédiaire des bureaux de poste, ce qui pourrait bénéficier aux personnes ne disposant pas d’un compte bancaire traditionnel ».
La vue d’ensemble, la somme totale des CBDC est le rôle de ces monnaies dans la « guerre contre l’argent liquide » en tant que forme de vie privée et d’anonymat « désapprouvée ».
Mais naturellement, Piero Cipollone, qui siège au directoire de la BCE, parlera de l’euro numérique comme d’un « catalyseur potentiel de l’innovation financière » et d’autres objectifs purement positifs et difficilement contestables.
Cependant, les CBDC sont aujourd’hui un autre point de divergence entre l’administration américaine et la bureaucratie bruxelloise. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a exprimé son désaccord avec l’idée d’un dollar numérique.
S’exprimant devant un sous-comité du House Appropriations Committee, Bessent a déclaré : « Nous pensons que les actifs numériques appartiennent au secteur privé, et mon opinion personnelle est que le fait d’avoir une monnaie numérique de banque centrale est un signe de faiblesse, pas de force. »
Ces propos font écho à l’opposition du président Trump et des républicains aux CBDC, qu’ils considèrent comme des outils portant atteinte à la liberté et à la souveraineté financières.
yogaesoteric
25 mai 2025