La condition supérieure d’une femme qui a réussi à se transformer (I)

Par Irina Sublima

« Dans cette existence éphémère, il n’y a rien de plus ravissant qu’une femme qui s’est pleinement éveillée l’état de SHAKTI. » Gregorian Bivolaru

Il y a une histoire à message sur le trésor spiritual qui brille en chaque femme qui éveille en elle la sagesse et qui devient consciente de son véritable pouvoir caché.

On dit qu’une femme sage qui voyageait dans les montagnes a trouvé une pierre précieuse. Le jour suivant, dans ses pérégrinations, elle a rencontré un autre voyageur qui avait très faim, et la femme a ouvert son sac pour partager avec lui sa nourriture. Affamé, le voyageur a aperçu la pierre précieuse et a prié la femme de la lui donner. Et la femme la lui a offerte sans hésiter.

Le voyageur est parti, réjouissant de sa chance. Il savait que la pierre était suffisamment précieuse pour lui assurer une vie riche jusqu’à la fin de sa vie. Mais quelques jours après, il a cherché la femme pour lui rendre la pierre, lui disant :

– J’y ai réfléchi et je sais combien précieuse est cette pierre, mais je veux te la rendre ; j’espère de tout mon cœur à recevoir un trésor encore plus grand. Je t’en prie, offre moi ce que tu as à l’intérieur de toi et qui t’a donné le pouvoir de me donner sans hésiter cette pierre précieuse.

Le mythe de la femme en son hypostase d’initiatrice et inspiratrice, de liant de l’humain avec le Divin, est la réminiscence des civilisations qui savaient adorer la femme en tant que Source de la vie et, en égale mesure, dérive de la capacité co-créatrice dont dieu l’a douée. Déesse et mère, la femme connaît toujours une source inépuisable de renouvellement, car les étendues de son âme sont éternellement tangentes aux hauteurs ontologiques.

L’Eternel féminin qui a ordonné l’histoire humaine d’après ses voies pleines de mystère et par son pouvoir de fascination et qui a toujours élevé l’humanité par son propre sacrifice, réverbère dans la nature intime de toute femme. Etant celle qui donne naissance, la femme est à la fois la plus proche du Pouvoir divin, car elle aide toujours Dieu à créer. Dans la tradition tantrique, le terme qui désigne la femme, SHAKTI, signifie, en fait, pouvoir et est considérée semblable à Dieu. L’éminent orientaliste Arthur Avalon disait qu’il n’existe pas un autre terme en sanscrit ou toute autre langue qui possède une telle richesse de significations, il désignant en fait, l’ensemble de la vie. Adorée par les tantriques, vénérée par le sages pour sa force, désirée par les ignorants pour ses charmes, célébrée à cause les mystères qu’elle connaissait, considérée même sorcière, la femme est elle-même un mystère incompréhensible. Seulement l’éveil de sa nature peut la rendre accessible pour la propre connaissance, devenant ainsi une authentique révélation et source d’enchantement infini.

Il s’agit du concept fondamental de femme ; son essence pleinement éveillée qui la transforme dans un archétype incontestable, étant le principe essentiel de la Manifestation, en absence de laquelle le principe masculin devient inerte et inactif. C’est la femme du début des temps, qui appartient à un univers complètement étranger à celui des hommes. Elle connaît les secrets des eaux, des pierres et de la Nature entière, elle sent les harmonies de la matière et parle aux animaux et aux plantes. Elle peut regarder le Soleil aux yeux et voir dans l’obscurité. Elle est celle qui attend patiente la renaissance de l’homme dans la splendeur de sa conscience pour reconstruire un nouvel Eden sur Terre, car elle fait toujours en sorte que l’homme devient plus qu’il peut l’être seul.

Rumi disait que la femme est le rayon de la lumière céleste. En son absence, l’homme se dédie à une expérience ascétique, mais là aussi il la reconnaîtra dans une forme plus voilée et symbolique. Louis Pauwels disait dans un éloge admirable : « Seigneurs, c’est une vraie Grâce de découvrir la véritable nature de la femme; c’est une bénédiction, un don. Mais il y a encore un : celui de ne pas avoir peur d’elle… la fusion avec elle suppose l’accord de Dieu ! », (voir Lysebeth Andre, TANTRA, The Cult of the Feminine – TANTRA, Le Culte de la féminité ). Tous les hommes doivent traverser l’être de la femme pour exister, elle est celle qui leur offre l’initiation dans la vie et dans ses mystères ; la première grande initiation que tout être humain reçoit c’est la naissance et cela se produit par sa propre mère.

En TANTRA on dit que, pour qu’un homme devienne digne de connaître l’essence de la femme, il doit d’abord accepter cette idée et restructurer sa vie d’après les valeurs féminines, de renoncer aux critères de la civilisation qui excluent toute idée d’âme, d’amour, de sensibilité. Cette restructuration pourrait sauver tout un monde, mais c’est une démarche assez difficile pour un monde qui encourage en permanence les valeurs masculines, tant chez les hommes, que chez les femmes. Lorsque les humains vont réussir à ne plus éviter et à ne plus avoir honte des valeurs féminines, mais vont les accepter et les développer, en ordonnant leur vie autour d’elles, alors l’équilibre original sera retrouvé et nous allons revenir au culte de la féminité. Ceci n’est pas les desiderata de quelques adeptes du féminisme ou l’expression de certains complexes d’infériorité qui, de toute façon, ont été créés artificiellement par ceux qui soutiennent des visions déformées sur la vie. Le culte de la féminité qui sera une reconnaissance du pouvoir féminin, rapprochera l’humanité de Dieu et de l’ordre qu’Il a établi.

La civilisation humaine actuelle s’auto définit comme étant masculine, mais, tant du point de vue biologique, que scientifique, les êtres humains sont de nature féminine. Des recherches récentes ont prouvé le fait que la structure organique et cérébrale de base des mammifères est féminine et, ensuite, elle devient masculine. La conclusion a été que le mythe d’Adam doit être renversé car, du point de vue scientifique, Adam est une réplique de l’Eve. Il a été constaté que pendant les premiers stades de développement le fœtus a une matrice cérébrale et des circuits neurologiques latents, qui désigneront ultérieurement sa nature masculine ou féminine. Mais, laissé se développer par lui-même, en absence d’un apport hormonal spécifique, le fœtus se développe toujours en sa forme féminine. Au début de la vie embryonnaire, les gonades – les glandes sexuelles masculines et féminines – se ressemblent beaucoup et seulement une petite quantité d’androgène, qui se manifeste à un moment donné, va donner à l’embryon son orientation masculine. L’écrivaine Milli D. Austin soutient que « dans les premiers stades d’évolution, si le fœtus veut devenir un garçon, il transforme son utérus qui descend et s’extériorise, devenant scrotum et les ovaires deviennent des testicules ».

En TANTRA, ces circuits féminins élémentaires n’ont pas été ignorés et c’est pourquoi l’homme initié est en permanence conscient de la connexion avec l’archétype féminin qui existe dans son être, c’est-à-dire ses aspects féminins, ce qui n’est pas du tout un signe de faiblesse. Cette reconnaissance ne suppose pas la perte de la virilité, mais elle représente un retour à l’état fondamental de pureté et de perfection, un retour à une condition primordiale.

La société patriarcale est tributaire à la domination masculine et dans ce cadre la femme est beaucoup marginalisée et minimisée, sa connaissance devenant de plus en plus impuissante à retrouver sa propre valeur. La sexualité de la femme est réprimée parce que, si pleinement manifestée, elle mettrait en danger l’ordre masculin. La vitalité de la femme est supprimée à tout moyen pour décimer la force avec laquelle elle a invariablement été douée et qui, foncièrement, est destinée à diriger l’humanité vers Dieu. L’ignorance dans laquelle sont captives la plupart des femmes fait en sorte qu’elles acceptent comme une fatalité la régularité du cycle menstruel, qui réduit leur force intérieure, vitale et les rendre systématiquement anémiques leurs qualités.

Les attributs féminins sont bien connus: l’amour, la délicatesse, la beauté, l’empathie, être nourricière, la relation, la connexion avec la vie et la Nature et, spécialement, la capacité créatrice de donner naissance aux enfants ou, dans une vision plus ample, toute forme de création par laquelle elle exprime, matérialise son potentiel créateur. L’ambiance et la maison où nous habitons sont étroitement liées à ses aspects les plus intimes. La guérison est un art et une science féminine. Mais, les valeurs féminines les plus importantes sont celles qui transcendent le mental rationnel et qui plongent dans le supra rationnel, un espace face auquel les intellectualistes de cette société phallocratique demeurent assez réservés.

La musique, la danse, la littérature, la poésie et l’art en général, sont aussi féminins. C’est pourquoi Grieg allait nous révéler que la façon dont il a réussi à découvrir la splendeur féminine c’était de cultiver un état de sensibilité intérieure, révélation qui s’est produit par la magie d’un sentiment poétique : « Ultérieurement j’ai réalité […] que beaucoup d’humains cherchent à vivre et à comprendre de façon poétique les êtres, les phénomènes et les choses. Je pourrais dire qu’alors j’entrais, sans doute, dans des profonds états de transe bénéfique et j’étais souvent animé par un besoin presque viscéral de vivre la magie et la poésie de la Vie. Cet indescriptible entremêlement entre la magie et la poésie, que je vivais pleinement, conduisait à la révélation dans mon être la condition de l’âme qui pénètre la nature de tous les phénomènes, afin d’y découvrir la vibration intime de ce qu’ils ont à l’intérieur. […] Mais, au-delà de ces aspects, j’avais le sentiment de vivre quelque chose qui était essentiellement féminin. Ce quelque chose de profondément féminin qui était contenu dans mon univers intérieur l’apparaissait comme un corps, simultanément nouveau et vieux, qui existait dans mon corps physique. Ce quelque chose de féminin était un corps de magie et de poésie. » (voir Gregorian Bivolaru, Les Mystères de l’Eternel Féminin)

Il devient ainsi plus facile à comprendre que même pour les non initiés la femme peut apparaître dans une mystérieuse résonance occulte avec le sentiment poétique. Par sa beauté intérieure et corporelle, la femme est le plus souvent un œuvre d’art, signé par Dieu Même. La sensibilité, la délicatesse, le charme enveloppant qu’elle exalte en ceux qui l’admirent, les emportent dans un état de transe esthétique irrésistible. Elle sensibilise par la magie de sa présence tout ce qui est terne et sans couleur, qui apporte de la lumière, de l’enchantement, qui apporte de la vie à l’amour et, par ces attributs, ouvre les portes de la connaissance authentique des essences qui se trouvent au-delà des apparences de ce monde. Le plus souvent les poètes et les artistes qui se trouvaient dans de tels états de transe supérieure avouaient des idéaux poétiques, romantiques, inévitablement liés à la présence féminine. Un esprit qui aspire aux explorations intérieures authentiques demeure un éternel amoureux lorsqu’il réussit à découvrir de telles perspectives ennoblies sur le monde phénoménal.

Probablement Max Pol Fouchet, écrivain français du XXe siècle, avait l’intuition des mystères qui se cachent dans la substance lyrique de la vie lorsqu’il avouait ouvertement : « Pour moi, tout part d’un secret, le secret de la poésie. J’ai gardé ce secret avec jalousie, mais j’ai cherché à transmettre tout ce qui se trouve autour de lui. La poésie représente le centre de ma vie. Cela ne se réduit pas aux poèmes que j’écris sur papier, noir sur blanc. La poésie anime toutes les activités de la vie. Elle doit irradier en partant d’un centre, et ce centre est mon secret. »

Blaga remarquait, dans sa manière unique, sur la femme : « Un être beau, dissout dans l’acide de l’azure. La mixture a la permission de redevenir cristal », et Jules Michelet consignait que la femme demeure« un miracle de contradictions divines ».

Pour embrasser la nature féminine, la première condition nécessaire est de se rendre compte qu’il n’y a rien à comprendre d’elle, mais tout doit être senti. Un connaisseur tantrique disait que, si TANTRA était une religion, les femmes seraient avancées au rang de prêtresses, celles à travers lesquelles est transmise la vraie connaissance, et les hommes seraient des prêtres dans la mesure où ils éveilleraient leur nature féminine, les qualités de l’âme, l’intuition et la transcendance. En TANTRA, la femme est initiatrice qui ouvre à l’homme les portes vers la Vérité Ultime, vers la spiritualité et l’universalité.

Dans le tantrisme, l’adorateur de SHAKTI est nommé SHAKTA, il voit Dieu dans Sa forme manifestatrice féminine en tant que Pouvoir Suprême qui crée, soutient et détruit l’Univers. Dieu est adoré aussi sous la forme de la Mère, car dans cette hypostase Il est actif, donne naissance et nourrit. Dans son reverse passif, statique, la Mère Divine MAHA SHAKTI est un avec l’aspect transcendant de Dieu, SHIVA.

La femme initiée qui cherche à s’identifier pleinement à la réalité mystérieuse de la Mère Divine, MAHA SHAKTI, devient elle-même une manifestation du sacre dans le monde phénoménal. Sa nature intérieure est ainsi confectionnée d’après les principes moraux et spirituels authentiques qui sont validés par une effusion permanente du Divin dans sa vie. Sa première loi est de mettre Dieu sur la première place dans sa vie, d’être une femme qui, par son abandon total devant Dieu, L’appelle et L’aide à descendre dans le profane et remplir sa vie, pour se manifester ensuite à travers elle pour les autres aussi. Elle est amante, amie, fille par l’amour qui palpite dans son être, elle est mère par tout ce qu’elle nourrit et crée de bon et de divin.

Cet acte de donner naissance et de soutenir la vie, la nourrissant par sa propre force créatrice, est un modus vivendi spécifique à la femme qui exerce ainsi sa fonction de création. Le saint Thomas d`Aquino disait, à vrai dire, que „la façon dont l’homme peut imiter le mieux Dieu est la créativité”, et les dotations exceptionnelles de la femme sont circonscrites au pouvoir créateur.

Par l’impulsion créatrice ressentie par une femme dans laquelle l’état de SHAKTI commence à s’éveiller, elle sera attirée vers diverses formes d’art authentique, dans la tradition orientale étant connues 64 tels arts, qu’une vraie SHAKTI maîtrise. Mais les rituels spirituels seront la forme la plus haute d’art qu’une femme peut pratiquer. Ainsi elle manifestera pleinement son adoration vers le Divin, faisant en sorte que toutes ses perceptions et ses émotions soient intégrées et canalisées vers la cosmicisation et la sacralisation de son être. Une beauté sublime et transcendante l’ennoblit alors, purifiant son esprit, ses sens et élevant ses désirs jusqu’à ce que tous s’amalgament dans un seul, celui d’être en communion totale avec Dieu.

Fragment pris du livre Amoureuse de Dieu – Comment j’ai réussi à définitivement suspendre ma menstruation par la pratique attentive, systématique et persévérante des procédés adéquats de HATHA YOGA paru à la Maison d’édition Shambala

 

Lisez la deuxieme partie de cet article


 

yogaesoteric

26 juin 2018

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