La physique a atteint la dernière frontière: l’esprit humain

La science est partie dans ses recherches des mystères de la nature extérieure et est arrivée maintenant devant le plus grand mystère: celui de la conscience humaine. En commençant par Eddington, Jeans, Max Planck, Einstein, Shrodinger, Niels Bohr, Heisenberg et d’autres grands physiciens du XX-ème siècle, la tendance vers un mysticisme philosophique des savants s’est accentuée au cours des dernières décennies.

En partant de l’espace, le temps et la gravitation, Eddington a été l’un des premiers physiciens qui a eu l’intuition de la nécessité de l’étude du mystère humain dans le cadre de celui de la nature physique: “La théorie de la relativité a passé en revue tout le domaine de la physique. Elle a unifié les grandes lois, qui par la précision de la formulation et l’exactitude de ses applications ont acquis une place importance dans la connaissance humaine. Et pourtant, à l’égard de la nature essentielle des choses, cette connaissance est seulement un coquillage vide – une forme des symboles. C’est la connaissance de la forme structurelle et non pas la connaissance du contenu. Ce contenu inconnu, présent dans tout le monde physique, doit être la substance de notre conscience …

Nous avons trouvé des traces de pas sur les bords de l’inconnu. Nous avons élaboré des théories, l’une après l’autre, pour découvrir leur origine. Et voilà que, finalement, nous avons réussi à apprendre quel être les a créés. Et, à notre grande surprise, les traces des pas nous appartiennent.”

Les expériences mystiques : le nouvel objet d’étude de la physique

Le grand savant Fritjof Capra soutient, dans son ouvrage célèbre “Le Tao de la physique”, que les éléments clefs fondamentaux de toutes les philosophies orientales sont identiques à ceux de la physique moderne. Encore plus,  “la pensée orientale, la pensée mystique offre une base philosophique relevant des théories de la science contemporaine.” Capra a rendu à la physique l’image d’une discipline qui cherche la vérité, qui met l’accent sur l’héritage spirituel de l’humanité.
“Il existe une harmonie essentielle entre l’esprit de la sagesse orientale et la science occidentale. La physique moderne dépasse de loin le niveau technologique et “Le Tao de la physique” peut être considéré comme une voie vers la connaissance spirituelle.” Les recherches des physiciens sont parties du général vers le particulier, du grand au petit. Capra affirme: “Le voyage vers un monde infiniment petit a culminé avec l’entrée dans le monde des atomes. En sondant à l’intérieur de l’atome et en étudiant sa structure, la science a dépassé les limites de notre imagination sensorielle. Au-delà de ce point, les arguments logiques n’étaient plus aussi stables. De même que les mystiques, les physiciens étaient confrontés à une expérience non-sensorielle de la réalité. Et, eux aussi, ont du faire face à des aspects paradoxaux de cette expérience. A partir de ce moment, les modèles et les images de la physique moderne sont devenus pareils à ceux de la philosophie orientale.”

Il existe une unique Réalité que nous dénommons de façon différente

Pendant les états divins supérieurs de conscience atteints suite à la méditation yogie profonde, l’être humain pénètre profondément dans sa nature essentielle. Cette immersion le rend capable de devenir conscient, par une réflexion magique, de l’unité qui existe dans l’univers entier. F. Capra affirme: “La plus importante caractéristique de la vision orientale sur l’univers – on pourrait dire son essence – est la conscience de l’unité et de l’interrelation entre tous les êtres, les phénomènes et les événements. Les traditions orientales se réfèrent constamment à cette réalité indivisible ultime, qui se manifeste elle-même dans toutes les choses, et qui est celle qui possède toutes les choses. Dans l’hindouïsme elle est nommée Brahman, dans le bouddhisme – Dharmakaya, Tao dans le Taoïsme, Dieu dans le christianisme etc.”

Voir l’Absolu au-delà de temps et d’espace

Autant la science que les traditions spirituelles parlent de la Réalité Suprême comme transcendant l’espace, le temps et la causalité. “Tous les événements de l’espace-temps sont interconnectés, mais les liaisons ne sont pas forcément des liaisons causales. Les interactions entre les particules peuvent être interprétées dans leurs causes et leurs effets seulement lorsque les diagrammes espace-temps sont lus dans une direction définie, par exemple du sommet vers la base. Considérées comme faisant partie d’un système quadri-dimensionnel, sans une direction temporelle définie attachée, il n’existera ni d’”avant” ni d’”après”, et il n’existera non plus de causalité.” Selon nos notions communes sur le temps et l’espace, la causalité est une idée limitée à un certain domaine ou expérience du monde phénoménal et qui doit être abandonnée lorsque cette expérience change dans la nouvelle perspective les conditions de manifestation. De manière similaire, les mystiques orientaux soutiennent que, dans le processus de transcendance du temps, ils transcendent de même le monde de la cause et de l’effet. Le grand yogi Swami Vivekananda disait: “Le temps, l’espace et la causalité sont comme les lunettes à travers lesquelles on voit l’Absolu… Dans l’Absolu il n’existe ni temps, ni espace, ni causalité.”

Le Yoga romp les chaînes de la causalité

F. Capra continue: “Les traditions spirituelles orientales montrent les différentes modalités de passer au-delà des expériences communes temporelles et de libération de la chaîne des causes et des effets – la roue du karma. C’est la raison pour laquelle on dit que le mysticisme oriental est une libération du temps.” Les voies spirituelles orientales, et parmi elles spécialement le yoga, montrent à ceux qui s’y engagent avec persévérance des modalités spécifiques, secrètes, d’entraînement sous la forme des méthodes et des techniques spirituelles pratiques par lesquelles il est possible de transcender l’expérience commune du temps et ainsi l’aspirant peut se libérer de la chaîne de la cause et de l’effet. C’est la raison pour laquelle les grands yogis illuminés et les sages ont affirmé que la spiritualité orientale offre les prémisses et confère à l’aspirant persévérant l’état extatique de déconditionnement, qui rend possible la libération de la chaîne des déterminations causales. La physique moderne peut parfois faciliter dans une certaine mesure la compréhension de ces aspects énigmatiques. Elle peut illustrer par des analogies les théories yogies qui transcendent les notions communes d’espace et de temps.

Capra affirme: “Les physiciens ont unifié les champs des quatre types d’interactions connues (gravitationnelle, électromagnétique, nucléaire forte et nucléaire faible) dans un seul champ fondamental qui englobe tous les phénomènes physiques. Einstein, en particulier, a passé les dernières années de sa vie en cherchant un tel champ unifié. Brahman chez les hindous ou Dharmakaya chez les bouddhistes ou le Tao du Taoïsme peut être considéré comme étant le champ unifié ultime, d’où partent non seulement les phénomènes étudiés par la physique, mais tout ce qui existe.”

Un nouveau début

Dans la vision de la tradition spirituelle orientale, la Réalité ultime qui englobe tous les phénomènes est au-delà de formes et plus complexe qu’on pourrait le décrire. Ainsi on dit souvent d’elle qu’elle est dépourvue de tout attribut, de tout nom et de forme, qu’elle est béatifique. Cette vacuité béatifique ne doit pas être considérée purement et simplement comme n’étant rien. Elle est par contre l’essence ultime de toutes les formes et de toutes les sources de la vie. Pour cette raison, les Upanishades disent: “Brahman (Dieu) est la vie. Brahman (Dieu) est l’Univers. Brahman (Dieu) est joie. Brahman (Dieu) est la vacuité éternelle qui donne de l’extase…”

Conformément à cette description, Fritjof Capra disait: “Dans la physique moderne, le thème de la conscience a été posé en liaison avec l’observation des phénomènes atomiques. La théorie quantique a très clairement montré que ces phénomènes peuvent être compris seulement comme des liaisons d’une chaîne de processus, dont la fin se trouve dans la conscience de l’observateur humain.” Dans l’ouvrage “Symétries et réflexions – Essai scientifique”, le physicien Eugene Wigner notait: “Il n’est pas possible de formuler les lois de la théorie quantique de manière complète, sans faire référence à la conscience”.

“Une telle hypothèse ouvre des possibilités surprenantes pour une interaction directe entre la physique et le mysticisme oriental. La compréhension du concept de conscience et de sa liaison avec l’univers est le point de départ de toutes les expériences mystiques… Si les physiciens veulent vraiment l’inclure dans la nature de la conscience humaine dans leur aire de recherche, alors une étude de l’idéologie orientale peut leur assurer facilement un point de vue stimulant”, soutient Capra.

De la quatrième dimension vers le haut

Les sages orientaux et les yogis sont capables d’expérimenter des états supérieurs de conscience dans lesquels ils peuvent pénétrer au-delà de notre monde tridimensionnel pour percevoir et connaître une réalité beaucoup plus élevée, multidimensionnelle. Ainsi, le maître yogi Aurobindo parle d’une “transformation subtile qui fait en sorte  que le regard “voit” la quatrième dimension”.

“La perception spirituelle d’une dimension plus élevée est atteinte par l’intégration d’une expérience sur divers centres et niveaux de conscience. D’où le caractère indescriptible de certaines expériences de méditation yoga dans le plan de la conscience tridimensionnelle et par l’intermédiaire du système de la logique qui réduit beaucoup la possibilité d’expression créant la fixation de certaines limites plus lointaines sur les processus de la pensée” -Lama Anagarika Govinda

L’exploration du monde sub-atomique au cours du XX-ème siècle a révélé la nature dynamique, intrinsèque de la matière. Les interactions permanentes d’entre les particules sub-atomiques impliquent un flux continu d’énergie subtile qui se manifeste lui-même comme un échange de particules; un jeu dynamique, mystérieux, où tous les éléments sont créés et détruits à chaque instant dans une variation continue de modèles énergétiques. L’univers entier est ainsi engagé dans un mouvement continu et vibre de façon rythmique dans sa perpétuelle transformation, dans une danse cosmique de l’énergie divine. Les sages et les yogis de l’Orient ont eu il y a longtemps une vision dynamique de l’univers, similaire à celle des physiciens modernes et, par conséquent, il n’est pas surprenant qu’ils aient utilisé l’image de la danse divine pour exprimer leur intuition en ce qui concerne le rythme et la vibration fondamentale qui fait vibrer l’univers entier. La métaphore de la danse divine, cosmique a trouvé son expression la plus profonde et la plus belle dans l’hindouïsme dans l’image de la danse de Shiva. La danse divine de Shiva symbolise non seulement les cycles cosmiques de la création et de la destruction, mais aussi le rythme de la naissance et de la mort. Shiva nous rappelle que toutes les formes manifestées du monde sont Maya (illusion), et Il continue les créer et de les dissoudre dans le flux continu de sa danse.

Pour les physiciens modernes, la danse apparemment mystérieuse de Shiva est la danse de la matière sub-atomique. Cette métaphore de la danse divine, cosmique unifie ainsi l’ancienne mythologie, l’art religieux, les traditions millénaires du Yoga et la physique moderne du XX-ème siècle. Elle est, tel que le disait le physicien Coomaraswamy: “poésie, tradition spirituelle, mais non pas moins science”.

La danse de Shiva à la lumière de la science

Voilà comment Fritjof Capra décrit l’un de ses extraordinaires états de conscience:”J’étais assis au bord de l’océan, un soir d’été, regardant les vagues qui roulaient, et soudain je suis devenu conscient de tout ce qui m’entourait, ayant la sensation que j’étais engagé dans une gigantesque danse cosmique. Étant physicien, je savais que le sable, les rochers, l’eau et l’air qui m’entouraient étaient formés de molécules et des atomes en état de vibration, constitués de particules qui créent et en détruisent d’autres par interaction. Je savais aussi que l’atmosphère de la terre était continuellement bombardée par des rayons cosmiques, des particules de haute énergie, qui supportent de multiples collisions en entrant dans l’air. Tout ceci m’était familier depuis mes recherches en physique des hautes énergies, mais jusqu’à présent j’avais seulement l’expérience à travers les graphiques et les théories mathématiques, tandis que sur la plage où je me trouvais, mes expériences sont devenues vivantes. Je vivais les cascades d’énergies qui descendaient de l’espace, dans le sein desquelles les particules étaient créées et détruites après une pulsation rythmique. A ce moment j’ai vécu la vie des atomes, des éléments ainsi que des atomes de mon corps, au cours de cette danse cosmique d’énergie. Je sentais les rythmes et j’entendais les sons. A ce moment précis j’ai su que c’était la danse de Shiva, le Seigneur divin de la danse”.

yogaesoteric

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