La question de la semaine : pourquoi rit-on ?

 

Le 1er dimanche du mois de mai, on célébre la journée mondiale du rire. Si les bienfaits de ces bouffées de joie ne sont plus à démontrer, quels en sont les ficelles et pourquoi l’être humain est le seul à en avoir hérité ?

Les faits

Fou, sous cape, incontrôlable, sourd, naïf, communicatif… Le 1er dimanche du mois de mai, on célébrere le rire sous toutes ses formes. Et de la bonne blague à l’absurde, les occasions de se fendre la poire ne manquent pas, vous en conviendrez.

Pourtant elles n’ont d’effet humoristique que sur l’être humain (et encore…). Eh oui, sachez que le ver de terre ne se bidonne pas et que vous n’arracherez jamais un sourire à une hyène, malgré les apparences. Tout au plus, un grand singe imitera le rire, sans pour autant réagir à votre humour légendaire. Pourquoi donc se retrouve-t-on à hoqueter bruyamment, toutes dents dehors, lorsqu’une situation comique se présente ?

Pourquoi

⇒ Dans le cerveau, on rit comme on respire

Pour comprendre ces accès d’euphorie, regardons d’abord où se situe géographiquement le rire. En observant le cerveau, des scientifiques ont constaté que le rire éveillait la zone des réflexes primitifs. Cette région, dite sous-corticale, est située dans la partie inférieure du cortex cérébral et contrôle des mécanismes basiques comme la respiration, par exemple.

Ce qui explique que les bébés soient eux aussi capables de franches rigolades et que vous ne puissiez pas vous empêchez d’éclater de rire lorsqu’un petit malin vient vous chatouiller par surprise. Chez l’adulte cependant, le rire tire souvent une origine plus intellectuelle et peut solliciter des zones réservées à des activités élaborées, comme la mémoire ou le langage.

⇒ Le rire, un ciment social universel

En plus de créer une connivence – et pas des plus désagréables – avec les autres, vous l’aurez remarqué : le rire est hautement contagieux. Et voir quelqu’un rire provoque généralement… l’hilarité. « Nous rions 30 fois plus lorsque nous sommes en présence d’autres personnes », explique Robert Provine, professeur en psychologie et en neuroscience à l’Université du Maryland et auteur du livre Rire : une enquête scientifique. Se gausser en chœur serait donc une façon de tisser un lien fondamental avec ses semblables.

⇒ Le rire donne un sens à la vie (rien que ça)

Mais comment expliquer que l’être humain soit le seul à rire ? Sur cette question, les théories abondent. Et vouloir expliquer le rire, très complexe dans toutes ses formes, revient peu ou prou à percer le mystère de l’humanité. Vaste programme. Cependant, Jim Holt, auteur de l’essai Stop Me If You’ve Heard It sur « l’histoire et la philosophie des blagues », a identifié plusieurs types de rires.

Le premier, dit « d’incongruité », part du principe que l’homme cherche à tout prix à donner un sens logique à la vie. Lorsqu’une situation échappe à cette logique, le cerveau se voit « court-circuité » et réagit par le rire. Ce qui arrive par exemple lorsque vous cherchez vos lunettes, et qu’elles se trouvent en réalité sur votre tête.

Mais la théorie la plus complexe sur le pourquoi du rire nous vient de l’indémodable docteur Freud. Il s’agit de « la soupape » : le rire serait une façon de se soulager des pensées inconscientes et secrètes, ce qui expliquerait l’origine des blagues sexistes, racistes ou homophobes. Cette vision plus personnelle de l’hilarité justifie également le fait que nous ne riions pas tous de la même chose.

Conclusion

Sans compter les nombreuses études qui prouvent les bienfaits du rire sur l’organisme, exprimer ses éclats de joie serait une manifestation profonde de l’humanité. Biologiquement identifié comme un réflexe primaire (dans le cas de la chatouille), le rire est également un liant social qui permet de communiquer avec les autres.

En allant plus loin, et sans que son origine soit clairement identifiée, les gens seraient des animaux rieurs par réaction à une situation qui perturbe le sens logique, ou pour exprimer des pensées moins rationnelles, bien cachées dans les tréfonds de l’espèce humaine.

 

yogaesoteric
19 septembre 2018

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