L’association des psychologues américains, complice de torture de la CIA
de George Preda
Les prisonniers de guerres ou ceux considérés comme des terroristes sont dans des prisons de la CIA, comme celle de Guantanamo. Là-bas, ils sont soumis à des traitements et des interrogatoires brutaux, dans lesquels les facteurs de manipulation psychologique jouent un rôle important : plongé la tête dans l’eau froide jusqu’à quasiment la noyade, privation sensorielle, positionné et maintenu de force dans des positions inhumaines, privation de sommeil, de nourriture, d’eau ou l’interdiction d’autres fonctions biologique naturelle, humiliations et abus sexuelles, injection de substances psychotropes. C’est des techniques utilisées de façon courante pour influencer, contrôler et désorienter les prisonniers, pour que ceux-ci déclarent ce que les enquêteurs leur dictent.
En mai 2008, le Département de la Justice américaine a publié un rapport condamnant les techniques d’interrogatoires utilisées par la CIA et par le Pentagone. Encore en 2005, on parle de l’implication des psychologues américains dans l’élaboration et l’application de ces traitements inhumains. L’Associations des Psychologues Américains (APA) a ouvert, par nécessité, une enquête. Après seulement deux jours, le Conseil éthique de psychologie et de sécurité national de l’APA a conclut que les psychologues en cause „se sont impliqués vraiment dans cette démarche, mais cependant, ils ont joué un rôle valeureux et conforme à l’éthique professionnelle”. Aucune autre détail n’a été offert. Seulement une année après, il s’est avéré que six des neuf membres qui avaient le droit de vote (suffisant pour avoir la majorité) provenaient du rand des psychologues qui travaillent dans l’armée et dans les services secrets, ayant des liens directs avec les interrogatoires de Guantanamo et autres lieux de tortures de la CIA.
Ainsi, il est apparut en fait que les psychologues, pas uniquement qu’ils ont participé aux procédures qui avaient choquées la planète entière, mais en plus, ils ont eu un rôle dans l’élaboration et la formation des enquêtes. Parmi ceux-ci, deux psychologues ont joués un rôle important : James Elmer Mitchell et Bruce Jessen. Tous les deux ont travaillé initialement dans le cadre du programme de Survie, Résistance et fugue (Survival, Evasion, Resistance, and Escape – SERE), qui entraîne des soldats américains, pour survivre en conditions de captivité dans le cas où ils tombent dans les mains de l’ennemi. Mitchell et Jessen ont repris ces techniques et les ont appliquées dans le sens inverse, pour déterminer les prisonniers arrivés dans les mains de l’armée américaine dans le cadre “de la guerre globale contre le terrorisme”, de céder à la pression.
APA a environ 150 000 membres et est la plus importante association de psychologues du monde. À la différence de l’Association des Médecins Américains et l’Association des Psychiatres Américains qui en 2006, ont interdit aux membres de participer aux interrogatoires des prisonniers qualifiés de terroristes, l’APA a soutenu que l’implication des psychologues est absolument nécessaire pour empêcher des abus.
Le dr. Jean Maria Arrigo, un des trois membres civiles du Conseil d’éthique psychologique et de la sécurité nationale d’APA, qui a réalisé l’enquête, montre que la présence des psychologues est loin d’assurer l’équilibre et l’indépendance. Elle montre que le président de l’APA, Gérald Koocher, détient le contrôle sur les décisions du Conseil d’éthique et elle sait dés le début que six des neuf décidants font les jeux de la CIA. En plus, le cadre législatif des États-Unis définit la torture en des termes vagues et ne précise aucune limite quant à l’implication et la participation des psychologues à ces interrogatoires. L’objectif déclaré à l’APA est le progrès de la science de la psychologie pour promouvoir la santé, l’éducation et l’état de bien être de l’homme. Le rôle des psychologues en ce qui concerne les détenus ne devrait aucunement être celui d’imaginer de nouvelles techniques de torture.
La direction du Conseil de l’association a refusé la demande initiale d’interdire aux membres de l’APA de participer aux interrogatoires abusifs des détenus. Beaucoup de psychologues ont protestés devant cette décision. Parmi cela, on compte aussi le dr. Steven Reisner, membre de la Coalition pour l’Éthique de l’APA. Celui-ci a directement demandé les membres de la direction du Conseil de préciser la raison pour laquelle ils refusent d’accepter un moratoire qui représente la conviction majoritaire des membres de l’APA.
Finalement, au début de septembre 2008, après de nombreuses pressions et protestations des membres, la direction du Conseil de l’APA a décidé d’organiser une assemblée générale, exprimant ainsi par vote l’opinion en ce qui concerne l’implication dans les interrogatoires des détenus des prisons de la CIA. Une écrasante majorité des membres de l’APA ont voté pour interdire la participation des psychologues aux actions déshumanisantes et non-conformes aux objectifs et à leur éthique professionnelle.
Yogaesoteric
Janvier 2009
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