Malgré les décisions du congrès, le président américain accorde une aide aux entreprises automobiles en faillite

de George Preda

Au début du mois de novembre 2008, les trois plus grands producteurs d’automobiles américains, General Motors (GM), Chrysler et Ford ont demandé une aide de 25 milliards de dollars aux États-Unis. Les trois grands de l’automobile, les „Big Three”, avaient accumulés 100 milliards de dollars de dettes, à cause de la crise financière mondiale, qui a entraîné une baisse dramatique des ventes automobiles. Aux cours des dernières périodes, les ventes de Chrysler ont baissé de 47%, celles de General Motor de 41% et celles de Ford de 31%.

Au 19 novembre, le Comité Financier du Congrès Américain a examiné la demande des trois compagnies. L’homme de congrès Jeb Hensarling s’est adressé ainsi au président et directeur exécutif de General Motors, Rich Wagoner : „ Il n’est pas nécessaire de me convaincre des circonstances tragiques que connaît notre économie. Mais, vous devez me convaincre que le fait de recevoir maintenant plus de 25 milliards de dollars c’est une aide qui va changer quelques choses. Ce que je n’ai nullement trouvé sur ma table et ni dans votre discours, est un plan concret, qui me convaincra que ces 25 milliards de dollars vont vous faire sortir de la crise. D’où pourrais-je savoir que vous vous ne ferez pas comme AIG ? 25 milliard de dollars aujourd’hui, encore 25 milliards de dollars demain et ainsi de suite…

Nous sommes désolés que nous nous trouvions dans cette conjoncture tragique, il existe dans ma région beaucoup d’hommes qui en sont aussi touchés. Et savez-vous quelque chose, ce n’est pas la faute des payants des taxes. Ce n’est pas la faute des consommateurs que vous êtes au bord de la faillite. Mais si l’erreur doit être à quelqu’un, celle-ci vous appartient en totalité, vous, ceux qui êtes devant nous, et aussi à vos prédécesseurs.

De plus, je sais aussi que nous, les américains, nous avons le plus haut coût de production d’entre tous nos concurrents, nous avons le plus cher système de production du monde entier.

Ce que vous nous demandez c’est une gigantesque somme d’argent et vous dîtes que si nous ne vous sauvons pas, beaucoup de gens vont rester sans emplois. Mais aux Éats-Unis, à l’heure actuelle, les plus grands employeurs ne sont pas les méga-corporations, mais les petites entreprises. Le capital moyen pour une petite entreprise est de 25 000 dollars. Avec l’argent que vous nous avez demandé je pourrais donc avoir un million de petites entreprises ou je pourrais sauver un million de petites entreprises qui sont probablement aujourd’hui sur le point de faire faillite, à cause de la crise. Leur nom n’est pas aussi connu que celle des méga-sociétés. Elles n’ont pas de représentants ni de porte-parole dans le Congrès. Mais si on vous donne 25 milliards de dollars, cela signifie que ces 25 milliards de dollars ne pourront pas aller pour ces petites entreprises. Nous avons beaucoup de questions auxquelles il faut trouver une réponse. Il y a beaucoup de gens qui ont le droit de faire la queue pour demander une aide financière de l’argent du contribuable. Je comprends que les crédits ont chuté, mais s’il vous plaît, dîtes-moi lequel des secteurs de l’économie n’a pas été touché ? Nous sommes dans une situation où nous devons, en tant que nation, estimer très bien si nous devons emprunter de l’argent aux chinois et laisser une facture à nos enfants et petits-enfants. Ceux-ci sont mes inquiétudes. Ainsi, je vous demande : où est votre plan écrit et concret ? Avez-vous un tel plan ? Et si oui, êtes vous prêt à vous engager devant le congrès et devant les contribuables américains que si vous recevez cet argent, ils vont être suffisants pour que vous vous redressiez et que vous n’alliez plus en demander aussi d’autres ? ”

Cette première réunion entre les représentants des méga-corporations automobiles et le Congrès américain s’est terminée par un délai, le temps pour les trois concernes d’avoir le temps de préparer un plan de restructuration convainquant. Entre temps, General Motors s’est adressé aux gouvernements des pays de l’Union Européenne où il a des usines. Opel, une division allemande de GM a demandé au gouvernement de Berlin un milliard d’euro, et le commissaire européen de l’industrie, Günter Verheugen, a fait pression pour recevoir 40 milliards d’euro du fond public, pour l’industrie d’automobiles.

Au début du mois de décembre les débats du Congrès américain ont été repris. Mais Alan Mullay (Ford), Robert Nardell (Chrysler) et Richi Wagner (General Motors) ont fait dés le début une mauvaise impression, pour le fait qu’ils se sont déplacés jusqu’à Washington avec des avions privés. Beaucoup de membres du Congrès leurs ont attiré l’attention que de tels vols sont très coûteux pour la situation financière précaire dans laquelle ils se trouvent.

L’homme de congrès Patrick Mc Henry les a apostrophés : „Le fait que vous êtes venu ici avec des avions privés, et en même temps vous demandez des aides financières aux fonds publics est une preuve d’arrogance”.
L’homme de congrès Brad Sherman, a laissé bouche bée le directeur exécutif de GM, Rich Wagoner: „Je vous demande de lever la main si vous êtes prêts à vendre vos avions privés, à cause de la crise, maintenant, sur place, et de rentrer à la maison avec une ligne aérienne comme tout le monde”. Comme aucun des trois n’ont levé la main, et comme Rich Wagoner ne pouvais plus revenir de son étonnement, Brad Sheram a poursuit : „S’il vous plaît prenez compte qu’aucune main n’a été levée”. Les trois directeurs vont donc rentrer chez eux comme ils sont venus. Les frais du voyage de retour pour l’avion du représentant de Ford, ont été estimés, par exemple, à 20 000 dollars.

Le sénateur Tom Reynolds, a exprimé aussi son indignation : „C’est une vraie folie à Washington. Tout le monde se bouscule pour nous demander de l’argent. Les méga-corporations sont les premières à le demander, mais ils ne font que dire donnez-nous je ne sais pas combien de milliards de dollars, ils ne sont pas capables de changer quelque chose, ils ne présentent aucune garantie et surtout ils ne nous disent rien sur ce qu’ils vont faire avec cet argent. Voter OUI, pour leur donner l’argent demandé serait contraire aux intérêts des contribuables”.

Cela a été le point de vue de la majorité des membres du Congrès américain. Le Congrès a rejeté finalement la demande des trois grands de l’automobile, les „Big Three”. Toutefois, le président américain George W. Bush, étant encore en fonction, avec le futur président des Etats-Unis, Barack Obama ont décidé d’accorder l’argent aux sociétés d’automobiles du fond de 700 milliards de dollars, crée initialement pour sauver les institues financière. Obama a annoncé le 10 décembre qu’il ne va pas laisser l’industrie automobile faire faillite, reconnaissant toutefois qu’ils ont fait de nombreuses erreurs stratégiques. En moyennant de cet emprunt, la Trésorerie des États-Unis va prendre le paquet d’actions aux méga-corporations, ce qui équivaut à une nationalisation et viole ainsi la volonté des contribuables du Congrès.

Le 20 décembre 2008, le président Bush a annoncé officiellement qu’on va accorder un prêt de 17,4 milliards de dollars des fonds publics pour General Motors et Chrysler. L’administration américaine a justifié cette violation du vote du Congrès par le fait que „dans des conditions normale, il faudrait que ces compagnies soient réorganisées, sous la protection de la loi de la faillite, mais ce ne sont pas des circonstances normales ”.

Yogaesoteric
Février 2009

Also available in: Română

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