L’Astrologie Cosmique de Sri Yukteswar


Swami Sri Yukteswar Giri est un des maîtres fondateurs de la lignée du KRIYA-YOGA. Il fut aussi le pionnier de l’Astrologie Cosmique, qui est un véritable trésor pour l’humanité. Hormis son investissement permanent dans la recherche spirituelle, il avait de la curiosité pour toutes les connaissances scientifiques et techniques, qu’elles soient traditionnelles ou à la pointe de la modernité. Il connaissait la médecine, l’anatomie, la physique et la chimie ; il appréciait les penseurs et les poètes occidentaux, il parlait l’anglais et avait même appris le français.

Il avait une parfaite connaissance des textes sacrés de la tradition védique, et il avait découvert que des lois essentielles avaient fini par se perdre et se corrompre au fil du temps. Il établit les calculs astronomiques qui remirent en place les ères cosmiques, ou YUGAS. Sa propre vision et expérience intérieure furent la source des vérités fondamentales qu’il énonça.

L’enseignement de Sri Yukteswar n’est pas une méthode au sens propre du terme, et aucun diplôme ne la sanctionne. Nul ne peut espérer en tirer profit, ni « bâtir des plans sur la comète ». Son enseignement est celui d’un Maître Spirituel et en cela il ne peut véritablement être perçu que par l’esprit.

La Science des Yogis…

Lorsque l’on arrive pour la première fois en Inde, on ressent bientôt que l’on vient de poser les pieds sur une terre sacrée. Et cette impression se renouvelle à chaque voyage. Des milliers de Yogis et de Sâdhus y ont pratiqué des austérités depuis des siècles et des millénaires ; de grands Maîtres Spirituels, des MAHATMAS, s’y sont incarnés, et s’y incarnent toujours. Tous ces êtres éveillés ou consacrés à la recherche de DIEU, ont maintenu et maintiennent vivante la connaissance éternelle, qui y est devenue palpable, comme présente dans l’air, intimement liée à la vie sociale et à la culture indienne. La connaissance des Yogis est une connaissance intérieure, une connaissance de l’âme, et à partir de là, une connaissance du mental, de l’énergie, de la matière, une connaissance des caractères, des aspirations et des désirs humains, de tout l’éventail des tendances qui se manifestent selon les lois de la Création.

Cette connaissance intérieure va de pair avec la connaissance du monde infini, le cosmos, l’univers. Les deux connaissances sont inséparables. L’univers est en nous, comme nous sommes dans l’univers. Nous sommes régis par les mêmes lois. Les planètes du système solaire qui nous entourent sont une expression de ce monde infini qui résonne en nous. Chacune de ces planètes émet une vibration, ou onde électromagnétique, qui a un impact sur notre constitution. Les cinq éléments de notre corps ainsi que les différents métaux qui le composent sont en correspondance avec ces planètes, elles-mêmes composées de différents minéraux, gaz, etc.

Les planètes qui gravitent dans le ciel sont chacune reliées à un des centres d’énergie, les CHAKRAS, situés le long de la colonne vertébrale. Par ces centres s’effectuent des échanges entre le monde intérieur et le monde extérieur, entre le microcosme et le macrocosme. Ils sont des portes, des roues d’énergie. Ils régulent les KARMAS qui doivent ou non se manifester dans cette vie. Ils brassent les énergies subtiles, certaines sont brûlées ou dissipées, d’autres, plus opaques, s’accumulent dans notre corps astral. La position des planètes dans le ciel au moment de notre naissance détermine notre carte du ciel, qui indique ce que nous avons accumulé dans ce corps astral (nos KARMAS). L’astrologie cosmique est une Science sacrée que les Yogis se transmettent au fil des âges. Cette Science ne se révèle réellement qu’à travers la pratique de la méditation.

Techniques Astrologiques…

Swami Shankarananda Giri a appris l’Astrologie selon les règles de l’art, alors qu’il était jeune Brahmachari au Karar ashram de Puri. Cela faisait alors partie de l’enseignement que recevaient les novices, auquel s’ajoutaient la récitation des MANTRAS, la médecine Ayurvédique, l’étude des textes. Il a ensuite beaucoup exercé dans la vie quotidienne, au milieu de son peuple, dont il connait évidemment toutes les coutumes, les rituels et les croyances. Chacun venait le consulter à tout moment, pour valider la faisabilité d’un mariage, le choix d’une date auspicieuse, la vente d’un commerce, les études des enfants, un problème de santé… Puis il est venu en Europe et il a continué à pratiquer l’astrologie auprès de ses disciples occidentaux.

Confronté à ce nouveau monde, il s’est progressivement aperçu que les techniques traditionnelles indiennes qui fonctionnent à merveille dans son pays n’étaient pas entièrement applicables, ou adaptées à la mentalité des occidentaux. Les thèmes qu’il montait ne coïncidaient pas avec les personnes qu’il avait en face de lui ; il y avait quelque chose de faussé, ses prédictions se révélaient imprécises. Il a alors cherché à corriger ses calculs et il en est finalement arrivé à reprendre le zodiaque tropical (des saisons) pour les personnes nées en Occident, tout en conservant le zodiaque sidéral (des étoiles fixes) pour les personnes nées en Orient. Ses résultats se sont tout de suite révélés meilleurs et c’est de cette manière qu’il pratique.

Cette utilisation des deux zodiaques pourra apparaître comme une hérésie aux yeux des puristes, mais il faut savoir qu’une des toutes premières qualités de caractère de Swamiji est la souplesse, la flexibilité. En tant que moine, ce fut pour lui un choc lorsqu’il arriva pour la première fois en Europe ; mais comme il était destiné à y revenir et à y enseigner, il fut bien obligé de s’adapter, d’accepter ce monde si différent du sien, si éloigné de l’atmosphère sacrée des ashrams, si contraire à l’idéal de pureté qui a toujours été et est toujours le sien. Aussi Swamiji s’adapta, comme il a ensuite adapté l’astrologie en fonction des contraintes qu’il a rencontrées, mais toujours en partant de sa vision intérieure, qu’il maintient claire et limpide. Car il n’est pas un astrologue ordinaire, il est avant tout un Maître spirituel, au-delà des techniques et des écoles.

Il est peu probable que l’astrologie de l’Inde qu’on connait aujourd’hui soit en tous points semblable à ce qu’elle fut à l’origine, il y a de cela bien des millénaires ; elle en est même sûrement fort éloignée. L’aura de sagesse orientale qui lui est attribuée n’est pas un garant d’authenticité. Chaque siècle a apporté son lot de nouveautés et de modifications qui en s’accumulant ont fini par former une science des plus complexe. L’astrologie indienne qu’on apprend à présent se fait remarquer par son infinie sophistication.

A titre d’exemple, il n’est pas certain que les zodiaques des premiers temps aient été tracés sous forme de carré ou de losange comme ils le sont actuellement. Cela semble bien trop élaboré et abstrait, conceptuel. Le vocabulaire du JYOTISH fait référence au CHAKRA RASI, c’est-à-dire à « la roue des signes », ce qui est plus en harmonie avec ce que nous pouvons voir dans la nature, dans le ciel, lorsque nous observons la courbe de la voûte céleste. Pour nous, tout ce qui est cyclique est intuitivement représenté par un cercle, une courbe qui va culminer puis redescendre. La connaissance est bien plus vaste que le savoir que nous avons accumulé…

On retrouve dans son ouvrage Autobiographie d’un yogi, beaucoup de chroniques sur leurs relations. Par-delà sa contribution à la diffusion du KRIYA YOGA à travers les CHELAS qu’il aura initié, on peut dire que Sri Yukteswar aura été surtout le grand réformateur de l’astrologie ésotérique indienne, corrigeant les défauts multimillénaires contenus, et offrant un panorama clair de l’astrologie mondiale et évènementale.

Sri Yukteswar confèrera à Yogananda le titre de « Paramahansa », la plus haute distinction spirituelle en Inde. Cela signifie littéralement « le grand cygne », celui qui a une communion sans rupture avec la Transcendance – en lui disant : « Désormais, mon oeuvre sur cette terre est achevée ; c’est à toi de la continuer. Désigne-moi un successeur à mon ashram de Puri. Je remets tout entre tes mains. »

Sri Yukteswar quitte son corps tout à fait consciemment à 81 ans, en méditation, en position du lotus en 1936….


yogaesoteric
22 janvier 2020

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