Le fait et l’interprétation du fait (1)
par Alain Tortosa
De l’art de raconter des histoires diamétralement opposées. L’impossible vérité ou l’impossible volonté ?
Nous l’avons vécu pour le covid avec les morts causés « par la maladie » ou les morts causés « par le vaccin ». Depuis quelques mois avec « l’agression de la Russie contre l’Ukraine » selon les Occidentaux ou « la lutte contre les nazis » selon Poutine.
Des « vérités » diamétralement opposées se télescopent sur une base factuelle identique.
Ici les exemples ne manquent pas :
- Les accords de Minsk.
- La maternité de Marioupol.
- Le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
- Le sabotage du gazoduc Nordstream.
- L’explosion du pont qui relie la Russie à la Crimée.
- Etc.
Je pourrais vous en citer des dizaines d’autres n’ignorant pas que la propagande est réelle de part et d’autre. Les uns affirmant que l’autre fait de la propagande tandis que l’autre camp affirme exactement le contraire. Est-ce à dire que la vérité avec un grand V n’existerait pas ?
La propagande, la corruption et le mensonge
Les historiens (pour le long terme) et les journalistes (à court terme) devraient être indifférents à la propagande et au mensonge.
Adrien Goetz aurait dit : « L’histoire est un mensonge raconté par les vainqueurs ».
Est-ce à dire que la Vérité avec un grand V ne peut exister ou serait-elle interdite ?
Dans les faits l’historien ou le journaliste qui s’approcherait ou toucherait la vérité serait condamné à la solitude, à la vindicte médiatique, voire condamné.
Un monde manichéen
Quel que soit le conflit, hormis quelques pourritures conscientes de l’être et d’agir en conscience, l’écrasante majorité des individus a « la chance d’être du côté du bien ».
Rendez-vous compte du bol que l’on a, nous français !
Dans le conflit opposant actuellement les USA à la Russie (ces simples mots faisant de moi un traître complotiste), nous, Français, avons la « chance » d’être du côté du « bien ».
Si vous allez interroger les Russes, ceux-ci vous diront la même chose, ils aussi ont la « chance » d’être aussi du côté du « bien ».
Cette simple réflexion devrait être de nature suffisante à douter et nous permettre d’affirmer que le bien et le mal, « c’est plus compliqué que ça ».
Il n’y a aucune place pour la nuance dans notre société.
Le « journalisme » d’aujourd’hui n’est plus qu’un outil de propagande au service d’une idéologie, d’un mensonge d’État.
Ce manichéisme est logiquement exacerbé en temps de guerre.
Et ce n’est donc pas un hasard si notre « Président » affirme que « nous sommes en guerre » contre le covid, en « guerre » contre le réchauffement climatique…
Ni un concours de circonstances si nous avons eu un « conseil de défense » pour lutter contre quoi me direz-vous… contre un virus !
Sur ces deux sujets, le terme de « guerre » relève sans aucun doute de la manipulation, du mensonge, obligeant la bipolarisation du fait. Les « pour » la politique du gouvernement, les « gentils » et les « contre », qui sont donc des « méchants ».
C’est finalement aussi simple à comprendre qu’un film de Disney.
- Macron n’a pas affirmé en revanche que nous étions en « guerre contre la Russie », car pour le coup c’eut été factuellement la 3e guerre mondiale. C’est d’autant plus cocasse que la France a déclaré la guerre à la Russie en armant l’Ukraine, en la finançant et en mettant en œuvre des « sanctions » (mieux vaut en rire) contre la Russie. Nous agissons comme si nous étions en guerre, mais ne pouvons pas le verbaliser sans déclencher un conflit mondial.
Dans une « guerre », il y a uniquement des « patriotes » et des « traîtres », point de neutralité possible, point de débat, point de compromis.
- Être contre les mesures dictatoriales inédites dans l’histoire de France mises en œuvre pour la plandémie covid fait de tout un chacun, un complotiste et un traître, un ennemi de la France et de son peuple ainsi qu’un assassin potentiel de grands-parents comme cela a été affirmé maintes fois avec le concours de la « science ».
- Être contre les mesures dictatoriales présentes et futures pour lutter contre « le réchauffement climatique » fait de tout un chacun un complotiste et un traître, un ennemi de la France, de l’ensemble des humains de la planète et même de toute vie terrestre avec le concours de la « science ». Tout est dans la « finesse » comme vous pouvez le voir.
- Être contre les mesures prises pour lutter contre « l’odieux Poutine » fait de tout un chacun un traître, un ennemi de la France, de son peuple, mais aussi un ennemi des libertés et de la démocratie avec le concours des « experts ».
Nous vivons dans les années 50 en plein Maccarthysme !
Dès lors que l’on parle de guerre, dès lors que l’on introduit la notion de « vérité gouvernementale », toute nuance et toute Vérité objective devient de fait interdite et condamnable.
La simple désignation de l’ennemi (« virus », climat, Russie, etc.) est de nature suffisante à avoir la CERTITUDE que vous ne pourrez plus disposer d’une information honnête ni d’une liberté d’expression.
Donc quand Macron nous dit « Nous sommes en guerre », vous SAVEZ que vous pouvez arrêter votre télé et que 100 % (je dis bien 100 % et non 99 %) de « l’information » que vous recevrez sur ces sujets sera un mensonge ou à minima une interprétation de la vérité !
L’information multiple
Certains (naïfs ou voulant faire l’autruche…) peuvent croire que nous vivons dans un monde où nous croulons sous l’information.
Dans les faits c’est exactement le contraire.
L’information mondiale (occidentale) mainstream dispose de 3 sources :
- United Press (USA).
- Reuters (Allemagne ou Royaume-Uni).
- AFP (France).
Une écrasante majorité de journaux se contente de faire un simple copier-coller de « l’information » sans la moindre contre-enquête, critique, commentaire, questionnement ou interprétation négative.
Que vous achetiez l’Humanité, Libération, le Monde, le Figaro, Valeurs actuelles (pour ne citer qu’eux) vous ne constaterez aucune divergence de fond concernant ces 3 thèmes où « nous sommes en guerre ».
Ce fait devrait aussi être de nature suffisante pour vous convaincre que vous ne recevez pas de « l’information », mais de la « propagande » dès lors que la source est unique et totalement orientée sur un seul modèle.
C’est d’autant plus vrai que vous ne verrez pas dans la presse occidentale une information venant des agences de presse russes (Itar Tass ou Ria Novosti) ou chinoises (Xinhua) hormis dans les cas où cette information pourrait servir à les disqualifier.
L’interdiction de la chaîne RT (Russia Today) est à mettre au crédit de la thèse du « Ministère de la Vérité » et de la propagande.
Le « pluralisme » doit s’arrêter aux frontières de ce qui est admis comme vrai par la France et les Occidentaux.
Il est du devoir de l’État de « protéger » le peuple fragile et manipulable afin d’éviter qu’il ne soit « contaminé ».
La censure est présentée comme un outil de défense de la démocratie et de la liberté d’expression. « Si nous laissons les extrémistes (les contradicteurs) s’exprimer, cela conduira à la dictature et donc à la suppression de la liberté d’expression. Il faut donc la limiter pour la préserver ». CQFD !
Je n’ai pas entendu l’ensemble de la presse française s’indigner lors de la fermeture de RT. C’est plutôt le contraire auquel nous avons assisté hormis quelques déclarations timides, histoire de faire croire qu’il existait encore un semblant de liberté d’expression en France.
J’entends déjà les aveuglés du système dire que la liberté existe en France, une preuve étant que je peux écrire et diffuser ce texte. Autorisé « oui », mais uniquement dans un cercle le plus restreint possible. Il ne sera JAMAIS repris et diffusé dans les médias mainstream ou uniquement pour le fact-checker et disqualifier l’auteur sans démontrer quoique ce soit.
Pourquoi ne tuent-ils pas Facebook, Twitter et compagnie ?
Ces réseaux sociaux font peur de toute évidence. Et c’est bien pour cela que de nouvelles lois permettant plus de censure voient le jour.
Les organes de « vérification de l’information » qui ont fleuri sont des outils afin de « protéger » les crétins que nous sommes qui pourraient croire une vérité autre que celle qui nous vient d’en haut comme une bouillie prémâchée.
Sans compter les hordes de trolls grassement payés par des officines gouvernementales pour répandre la « vérité » sur les réseaux sociaux, dénoncer et censurer les déviants. Plus vous risquez de toucher un plus grand nombre et plus vos comptes seront définitivement fermés. Dans « ce monde merveilleux de la censure pour le bien commun », les médias se sont réjouis de voir le compte d’un Président des USA élu démocratiquement censuré puis définitivement fermé !
Alors, pourquoi ne pas interdire simplement les réseaux sociaux ?
En premier lieu parce que cela se verrait un peu trop. On veut bien adopter les pratiques d’une dictature à la chinoise avec contrôle total de la population, mais il faut que cela reste quand même discret. Je vous rappelle que nous sommes les « démocrates » et les « gentils » et ce que nous produisons comme répression de la liberté d’expression est uniquement pour le bien de tous.
Dans les dictatures, ils peuvent faire exactement la même chose, mais « contre le peuple », les pourritures, alors que nous c’est « pour le peuple » !
Ce n’est quand même pas si difficile de comprendre, non ?
Si les réseaux sociaux ne sont pas fermés (on sait le faire avec l’exemple de RT), c’est qu’ils permettent de répertorier facilement les leaders d’opinion (les « antifrançais, les déviants »).
Mais aussi qu’ils permettent de toucher et « d’informer » (ou manipuler selon le point de vue) tous celles et ceux qui ont délaissé les médias classiques.
Selon le site presse-citron.net, 33 % des jeunes utiliseraient TikTok pour s’informer.
Et de préciser :
« … près de 20 % de vidéos contenaient de fausses informations. Concrètement, lorsque les utilisateurs effectuent des recherches sur des thèmes du moment tels que la guerre en Ukraine, les fusillades dans les écoles américaines, ou les vaccins contre le covid, ils tombent sur des informations erronées et/ou trompeuses ».
Une information « erronée » ou « trompeuse » étant bien sûr une information non disponible sur les médias mainstream, car contraire à la doxa.
« Les experts ont parlé, la science a parlé, il y a consensus », donc taisez-vous !
Il est donc indispensable que nos gouvernements œuvrent pour « ré-informer » tous ces jeunes manipulés et manipulables.
Pas uniquement des corrompus
Nous pouvons constater que ceux qui délivrent une information conforme à la doxa ne sont pas forcément conscients ou corrompus.
Il y a ceux qui savent ou qui soupçonnent délivrer une information assez éloignée de la vérité, mais qui n’ont pas le courage d’ouvrir leur gueule de peur d’être « démissionnés ». Souhaitons qu’ils soient rattrapés un jour par leur conscience ou la justice des hommes.
Restent les journalistes de « bonne foi », mais qui ont totalement oublié leur métier.
À force d’entendre et répéter la même histoire, histoire qu’ils peuvent croire issue de sources différentes alors même que l’AFP est leur unique source « d’informations », ils peuvent finir par croire que l’opinion est partagée, le fameux « consensus » qui nous a été répété durant la crise covid. Pour le climat, les journalistes disent toujours « tous les scientifiques sont d’accord pour dire » ce qui est un mensonge et une manipulation des masses.
De plus, dès lors qu’il n’y a aucune place pour la contradiction, que cette opposition s’apparente à une forme de traîtrise allant à l’encontre de l’intérêt du pays, il est difficile de se remettre en question. Tout naturellement on invite sur les plateaux les « bonnes » personnes. Si l’on ajoute enfin le fait que cela fait 30 ans que son métier de journalisme se borne à être un passeur de messages, la remise en question n’en serait que plus violente.
La vérité n’existerait pas, quid du fait ?
Même s’il peut y avoir une forte propension à vouloir nier le fait qui irait à l’encontre du récit national, il n’en demeure pas moins vrai qu’il finit tôt ou tard par apparaître ou vous péter à la gueule.
Dans le cadre du covid on pourrait par exemple tenter de nier une surmortalité depuis l’avènement des injections, mais cela ne peut durer éternellement. Le fait sera ainsi confirmé, mais il y aura alors différentes interprétations quant aux causes.
Pour les uns, il ne fera aucun doute que la cause en est le covid ou le réchauffement climatique avec les chaleurs de l’été (y compris en Islande). Quant aux autres, ils attribueront l’augmentation au fait que cette surmortalité n’était pas présente avant les injections ou qu’elle ne se voit pas dans les franges de la population non vaccinée ou dans les pays qui ont pas ou peu injecté.
On pourrait voir les mêmes causes ou effets concernant l’Ukraine et Nordstream :
D’aucuns pourront nier dans un premier temps que le gazoduc a fait l’objet d’un sabotage, mettant en avant la thèse de l’accident pour être finalement obligés de reconnaître qu’il y avait bien sabotage. Le fait étant admis, on se concentrera alors sur son interprétation.
Quand un Président ukrainien mis en place par l’administration américaine, qui plus est mauvais acteur jouant du piano avec son organe sexuel dans un talk-show, corrompu, probablement accroc à la cocaïne, qui donne des médailles à d’anciens nazis, demande aux Américains de faire des frappes nucléaires (il suffit de l’écouter mot pour mot) préventives sur la Russie (tout ceci est factuel et donc « complotiste ») puis annonce que les Russes ont « encore » provoqué un crime contre l’humanité en Ukraine que se passe-t-il ?
Les « journalistes » occidentaux :
- Vont-ils chercher à confirmer, à croiser l’information ?
- Vont-ils enquêter personnellement sur place ?
- Vont-ils contre-enquêter pour identifier les vrais auteurs si les faits sont avérés ?
- Vont-ils s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une attaque sous faux drapeau ?
- Vont-ils prendre en compte la crédibilité du déclarant et son passif ?
- Vont-ils rectifier l’information et souligner alors le mensonge de Zelensky ?
Absolument pas ! Ils vont présenter cette déclaration comme une information fiable, un fait avéré indiscutable !
Attendez, j’en ai une bonne pour celles et ceux qui douteraient de l’horreur de Poutine. Voici ce qui est repris de nos jours par l’AFP comme « vérité ».
Je cite :
« Un responsable de l’ONU a affirmé que la Russie utilisait le viol comme “ stratégie militaire “ en Ukraine — fournissant aux soldats de la drogue pour agresser sexuellement des civils.
“Quand vous entendez des femmes témoigner sur des soldats russes équipés de Viagra, c’est clairement une stratégie militaire “, a déclaré à l’AFP Pramila Patten, représentante spéciale de l’ONU sur les violences sexuelles dans les conflits »
(Pour le coup je vous mets le lien, vous risqueriez de ne pas me croire. Vous noterez que le soldat russe, incompétent et non motivé comme il se doit, enrôlé de force dans une guerre qui n’est pas la sienne, sans chaussettes, a aussi la malchance de « bander mou ». Autant la logistique ne suit pas pour la nourriture ou l’essence, mais pour le viagra aucun problème !
En revanche le soldat ukrainien ne viole pas lui, quand bien même il aurait une croix gammée tatouée sur le torse et qu’il aurait dit que les russophones étaient des sous-hommes à exterminer.)
Je ne sais pas si l’information sur le Viagra a été reprise sur LCI, mais cela ne m’étonnerait guère. (Je suis encore naïf l’information a bien été reprise.) Ils seraient capables d’en faire des heures sur la monstruosité du régime sans avoir procédé à la moindre enquête.
« Moi j’ai entendu dire que Giorgia Meloni, élue “ post-fascite “ mangeait des enfants ! » Devrais-je passer cette « information crédible » à l’AFP afin qu’elle la relaye ?
Il faut dire qu’il y a encore quelques semaines, voulant dénoncer la propagande pro-russe qui annonçait qu’il y avait des manifestations contre la dictature et la vie chère en France, LCI avait « rectifié » la « propagande russe » affirmant en direct à l’antenne qu’il n’y avait AUCUNE manifestation ce samedi à Paris ! Les gars incapables de vérifier s’il y a des manifestants à 500 mètres de chez eux ! Et lorsque leur mensonge a explosé à leur gueule, nous avons eu droit à une petite excuse de 30 secondes puis ils ont expliqué, nouveau mensonge à l’appui, que c’était une manifestation contre le passe-sanitaire et non l’inflation.
Toujours rajouter du mensonge par-dessus du mensonge même ou surtout lorsque l’on est pris en plein flagrant délit.
Qui peut encore croire au journalisme ?
Un travail « sélectif »
L’objet du journalisme n’est plus la recherche de la Vérité, mais une sélection d’informations qui visent à nourrir la thèse autorisée. Ils auront une « légère tendance » à ignorer les informations qui défendraient la thèse inverse.
Prenons quelques exemples :
Au mois d’août 2021, j’étais présent pendant les manifestations contre le passe-sanitaire à Toulon.
De mémoire de Toulonnais, il n’y avait jamais eu autant de personnes dans la rue. Pas un mot dans les médias locaux comme France 3 ou BFM Toulon, pas même la présence de journalistes.
En revanche, pour une manifestation de chauffeurs de taxi avec une dizaine de participants, ils sont là. Il y a donc une volonté affichée de ne PAS rapporter les faits et de manipuler les téléspectateurs.
Quid du scandale du Lancet ?
Le Lancet qui est censé être une publication scientifique médicale honorable, une des plus grandes de la planète, publie une étude sur l’inefficacité et la dangerosité de l’hydroxychloroquine. Les médias s’emparent de l’affaire et en font les gros titres, le gouvernement utilise alors cette « étude » pour faire interdire cette molécule qui était en vente libre depuis des dizaines d’années.
Des scientifiques (pardon des « complotistes ») s’emparent du sujet et amènent la preuve que cette étude n’en est pas une, mais un FAUX. Pesez mes mots, le Lancet laisse publier un FAUX grossier. Au point qu’ils n’ont de choix que de faire amende honorable et la retirer (à ma connaissance les auteurs n’ont pas été poursuivis ou condamnés).
Les médias se sont-ils emparés du sujet pour crier au scandale pendant des semaines ? Non !
Ont-ils entamé une réflexion, invité d’autres intervenants que ceux qui crachaient sur la molécule ? Non !
Ils ont continué à inviter les mêmes comme des Karine Lacombe, ayant des conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique et faisant la promotion d’une molécule concurrente inefficace dont la toxicité était avérée.
Lisez la deuxiéme partie de cet article
yogaesoteric
9 novembre 2022