Le sens des maladies (1)

 

Par Dr Olivier Soulier

Les maladies ont un sens. Elles ont pour nous une intention positive, c’est la manière qu’a le corps de survivre et de s’adapter. Sa solution face à la vie. Le Dr. Olivier Soulier nous décrypte quelques clés.

 
Dr Olivier Soulier

Les maladies répondent à des codes qui étaient pressentis depuis la nuit des temps dans tous les grands mythes et les grandes symboliques. Les recherches psychologiques récentes font qu’ils sont de mieux en mieux connus. Les dernières découvertes scientifiques viennent confirmer chaque jour ces compréhensions.

Nous vivons dans un « système de croyances », qui est propre à chacun et qui forme notre « vision du monde ». Ce système est différent du réel, mais nous pensons que c’est la réalité. Ce sont nos croyances

La maladie peut aujourd’hui se concevoir comme la conjonction d’un code de survie d’espèce et de la conséquence d’une croyance.

MALADIE = UN CODE + UNE CROYANCE

Attention ! La compréhension symbolique des maladies, représente un plus dans le traitement des maladies. Elle ne doit en aucun cas se substituer au traitement. En tant que médecin je vous dis : « comprenez ce qui vous arrive, cela sera d’un apport évident, mais continuez à vous soigner ». Dans certaines maladies bénignes, la compréhension simple peut suffire à guérir, elle a surtout un rôle préventif et épanouissant. Mais quand un processus de maladie grave est engagé, il se passe d’autres phénomènes difficiles à contrôler. J’ai voulu ce dossier simple.

La maladie, c’est positif

Pendant longtemps, on nous a dit que les maladies n’avaient pas de sens. Que leur origine venait d’éléments extérieurs ou de dysfonctionnements, d’anomalies internes, sans aucune logique. Sans parler du mythe des méchants microbes qui seraient responsables des maladies alors que pour nous tout va bien. Une vision bien manichéenne dé la vie. Le bien et le mal. Et la médecine en chevalier blanc. Et bien non les choses sont différentes, la maladie a un sens et en plus il est positif. Cette idée fait son chemin depuis des années. Plus l’on travaille sur cet aspect, plus on réalise que cette nouvelle vision est juste. Même la fatalité prend un sens avec la découverte de la psychogénéalogie, c’est-à-dire l’étude des origines familiales des maladies. De très nombreux et excellents ouvrages récents abordent ce sujet. Nous découvrons qu’il s’agit de problèmes et de croyances héritées, de valises qui ne nous appartiennent pas et que nous pouvons poser pour vivre notre vie.

La richesse des symboles

Annick De Souzenelle, dans son livre « Le symbolisme du corps humain », aborde un grand nombre de ces codes symboliques du corps. Certes, c’est un livre pas toujours facile à lire, mais c’est une mine et un monument. Tout se passe comme si cette connaissance existait depuis la nuit des temps et que l’homme la faisait transpirer dans son livre d’histoire. Quoi de plus logique que ce qui constitue notre corps puisse inspirer notre pensée ! Les chromosomes sont probablement le support le plus concret de cette connaissance.

Les noms du corps

Les Anciens, on appelle comme cela les premiers médecins, ont donné les noms du corps comme s’ils connaissaient le sens et la fonction de chaque organe. Cela est particulièrement visible dans notre langue, car le français est une langue porteuse du verbe, où chaque tournure de mot à un sens.

• Les trois méninges se nomment pie-mère (« pieuse mère »), dure-mère (« dure mère ») et arachnoïde (« araignée »), les trois aspects de notre mère qu’il nous faut intégrer et dépasser.

• Les zones cérébrales visuelles qui se nomment « couches nuptiales » c’est-à-dire là où le cerveau reçoit et intègre les informations visuelles qui viennent de l’œil. Relié à l’histoire de Tobie, que vous pourrez relire dans le symbolisme du corps humain, de De Souzenelle, cela montre que pour rencontrer son âme-sœur, et l’épouser, il faut avoir guéri la cécité familiale. Guérir la vision du monde dont nous avons hérité, pour rencontrer l’autre et soi même. Les Anciens l’avaient compris en donnant ces noms à ces régions du cerveau.

• La membrane qui lie le tube digestif à l’abdomen se nomme mésentère, « mise en terre », à la terre.

• De même que la hanche porte sur le fémur (fait mur). Le grand trochanter (« troc en terre »). La hanche est le lieu de résistance, l’articulation sur laquelle on s’appuie pour pousser et pour se battre comme des animaux. L’histoire de Jacob nous montre que nous avons à dépasser ce stade animal.

• Que dire enfin du genou, avec le facile mais vrai : « je – nous » ? Nous vivons dans un monde rempli de codes et de symboles. Nous découvrons aujourd’hui qu’ils s’appliquent au corps et aux maladies de façon globalement assez juste. Jusqu’à la célèbre « maladie » qui exprime le « mal à dire ».

LA LUMIÈRE DE L’EMBRYOLOGIE

Les codes dits biologiques sont une des grandes découvertes de ces dernières années. La lecture des scanners et le décryptage des zones cérébrales, la compréhension des maladies en trois étages, sont un maillon essentiel du puzzle.

Les analogies animales, surtout mammifères, ont été essentielles dans la compréhension de nos fonctionnements. Cela se comprend parfaitement par l’embryologie.

Au tout début de la vie, quand il n’y a que quelques dizaines de cellules dans le tout début d’embryon, tous les êtres de la terre sont morphologiquement identiques.

Nous nous différencions des paramécies presque dès la conception, et de l’étoile de mer vers le 14e jour. Des poissons quelques jours plus tard et des mammifères vers le 19e jour. Comme si toute l’histoire de l’humanité et de la différenciation vers l’homme se rejouait à chaque grossesse.

Chaque grossesse, pour prendre des termes scientifiques, résume l’ontogenèse (la genèse de l’homme et de ses organes) et la phylogenèse (la genèse des espèces les unes par rapport aux autres, la filiation des espèces). Nous gardons de cela des codes communs.

La fonction est fortement liée au code

Cela a une base symbolique et un aspect fonctionnel. Plus un organe est sollicité, plus il risque de porter la somatisation. L’estomac est l’organe qui absorbe en premier ce qui nous nourrit et qui vient de l’extérieur. L’estomac est touché par des problèmes physiques de vomissement en cas de surplus et d’ingestion de toxique. Il est aussi touché dans des situations où nous ne pouvons accepter une situation et cherchons à la rejeter. L’acupuncture nous a appris que c’est le méridien des mutations, celui de l’intendance (qui doit suivre selon Napoléon qui a passé sa vie avec la main sur l’estomac). Il est très sollicité face à l’adaptation et au nouveau.

Des codes communs aux humains et aux animaux

Les animaux utilisent leur vessie pour marquer leur territoire sexué et nos cystites traduisent bien une difficulté à se positionner vis-à-vis d’un partenaire.

Les mâles dominants qui ne peuvent garder le contrôle de leur territoire femelle meurent d’un infarctus. Nous humains faisons des infarctus quand notre territoire est envahi et que nous en sommes chassés.

Le sein sert à nourrir notre progéniture, quitte à se sacrifier pour elle. Une maman chien qui perd son petit chiot sait qu’il ne peut manger et donc survivre, et que sa survie, si elle le retrouve dépend du fait qu’elle pourra lui donner assez à manger pour rattraper son retard. Elle se met à fabriquer des cellules mammaires. Si elle le retrouve, tout rentre dans l’ordre, mais nous avons tous vu des petites chiennes faire des tumeurs du sein quand on leur enlève leur petit.

Chez les humains le même code s’applique, la maman qui se fait du souci pour ses petits fera facilement une mastose ou un fibrome du sein. Mais il y a quelque chose de fondamentalement différent entre ces deux situations. Pour l’animal l’application du code biologique est une obligation de survie. Les animaux sont en général assez peu malades et les animaux sauvages font très rarement des maladies graves. Les seules situations où cela se produit, c’est quand les animaux sont en contact avec les humains et font la « maladie de leur maître ».

Le propre de l’homme, c’est de gagner sa liberté de choix

Pour les êtres humains le problème est différent. Quand Maman se fait du souci pour ses enfants au point de somatiser sur son sein, il ne saurait être question de risquer de mourir de faim. C’est symboliquement que le sein réagit. On peut comprendre deux choses :
• L’organisme ne fait pas la différence entre le réel et la crainte, entre le physique et le psychique ; il somatise de la même manière.
• La question est pourquoi je pense que je dois me faire du souci à ce point pour mon petit (qui souvent est déjà très grand…). Pourquoi je pense que je dois toujours donner la gougoutte à tout le monde. Pourquoi je pense que je n’existe que comme cela. Pourquoi je crois… Et nous voilà dans le domaine des croyances…

Rappel : la maladie c’est un code + une croyance

Imaginez une femme qui dans son enfance a connu la souffrance et la maladie de sa mère sans pouvoir rien y faire. Cela a été totalement insupportable, et elle s’est sentie totalement impuissante. Elle s’est dit : « plus jamais je ne laisserai souffrir les gens que j’aime ». Elle met en place cette croyance, car cette croyance c’est son salut, elle la protège de la souffrance à venir. La croyance protège avant tout d’une souffrance supérieure, c’est son intention positive, la condition de survie à ce moment-là… même si quarante ans plus tard elle risque de le payer cher en maladie. La liberté comme la guérison sont des chemins à parcourir.

Les croyances

Je voudrais commencer par une petite histoire, une vielle légende, que j’aime beaucoup. Cette histoire parle de cette petite fossette que nous avons tous au milieu de la lèvre supérieure, juste en dessous du nez.

Imaginez un petit enfant au ciel, qui vient d’être façonné dans l’argile. De là où il est, il sait tout : le fonctionnement du monde et de l’univers, le sens et le but de la vie et de sa vie, sa famille, son histoire. Il sait tout. Un ange passe et lui dit : « voilà, tu sais tout, mais tu ne dois rien dire, mieux encore que cela, tu vas tout oublier pour pouvoir faire le travail de te construire en te retrouvant ». Et d’un geste tendre, il met son doigt sur la lèvre supérieure de l’enfant tout en disant « chut ». Et l’argile encore fraîche prend l’empreinte du doigt et de la mémoire perdue. Annick De Souzenelle nous dit : « L’enfant met longtemps à comprendre que ce qui lui reste entre les mains, c’est le symbole, c’est-à-dire la promesse de l’archétype entrevu, et que toute sa vie consistera à parcourir le chemin qui mène de la semence au fruit ».

Les chromosomes ont de la mémoire

Où se trouve donc cette connaissance éternelle immuable ? Je propose de dire qu’elle se trouve dans les chromosomes. Les chromosomes sont les résumés des solutions gagnantes de la vie, celles qui nous ont permis d’évoluer tout au long de l’humanité et d’être là aujourd’hui. Ces connaissances, nous les partageons avec toute l’humanité car nous avons un programme commun qui nous permet de nous construire. Dans ces programmes se trouvent tous nos réflexes de survie.

Toutes ces réactions instinctives. C’est peut-être dans ce programme que les mythes ont vu le jour, ou plutôt les mythes sont inspirés au sens littéral de cette connaissance. Mais en même temps nous sommes tous différents. Comme si nous avions chacun un peu notre programme…

Pendant longtemps on a pensé que l’évolution chromosomique se faisait lentement, et de toute façon pas dans l’ordre de grandeur d’une vie. Les pattes avant du kangourou ont mis des milliers de générations avant de devenir ce qu’elles sont.

Très scientifiquement, on sait maintenant que dans le cours d’une vie, nos expériences peuvent s’incorporer aux chromosomes. Par exemple, les informations sont portées par des anticorps, nommés Ig G, qui correspondent au résultat stable et acquis de nos expériences immunitaires. Nous savons maintenant que ces données peuvent s’intégrer dans les chromosomes et seront transmises à notre descendance.

Revenons à notre petit enfant qui « sait ». Son savoir est probablement porté par les chromosomes qui le constituent et dont il hérite de ses deux parents.

Cette connaissance est une connaissance de résultat, dans le sens où il sait et a mémorisé ce qui marche. C’est aussi une connaissance finale. Une connaissance qui dit : au vu de ce que toute l’humanité a engrangé avant, cet enfant va être construit comme cela. Dans le début de la vie, le fœtus, puis l’enfant, se trouve confronté à son environnement qui lui est totalement inconnu. Ce qu’il a à l’intérieur de lui, ce sont des modes de fonctionnement, des mémoires et des programmes de solution. Chaque situation de vie est nouvelle. Et c’est ça l’aventure de la vie. Il va chercher à faire correspondre, dans le sens faire un lien, un rapport, entre ce qu’il sait et ce qu’il rencontre.

Face à cet inconnu, et devant la nécessité d’exister, l’enfant va interpréter le monde pour tenter de le stabiliser. Il met en place ses croyances.

Prenons l’exemple d’un enfant de trois mois qui pleure dans son lit.
• Dans un premier cas ses parents viennent le voir rapidement, il se dit : « la vie est formidable, quand je demande je reçois ». C’est une croyance. Et il va utiliser ce processus toute sa vie. Mais en même temps il pourra penser qu’il n’a pas à se débrouiller seul. Enfin globalement, c’est un optimiste. C’est une croyance fortement génératrice.
• Dans un deuxième cas ses parents ne se dérangent pas, soit qu’ils ne sont pas là, soit que dans leurs croyances à eux un enfant doit « se faire les poumons » et que c’est bon pour lui. L’enfant se dit : « quand je demande, je ne reçois pas, dans la vie on doit toujours se débrouiller seul ». C’est sa croyance. Son tempérament sera plutôt pessimiste, mais en même temps il apprend très vite à se débrouiller seul.

Éviter la souffrance

L’intention positive de la croyance est d’éviter la souffrance et, surtout, une souffrance encore plus forte. Ce qui n’est pas acceptable, ce serait de dire : « on ne vient pas me voir car on ne m’aime pas, car je ne vaux rien ». Il vaut mieux se dire : « c’est normal que cela se passe comme cela ».

La croyance évite la souffrance et, ici, protège le principe de l’amour, en attendant des jours meilleurs…

Un petit enfant, par exemple, sent vite qu’il déplaît quand il est actif et indépendant, et il sent vite qu’il est aimé quand il est gentil est docile. Il décide d’être docile pour être aimé. Il pourra même penser qu’au fond il est comme cela. Il pourra oublier sa vraie nature qui reparlera un jour par des symptômes. Il pourra enfin participer au système en tentant de faire rentrer ses petits frères et sœurs dans le moule. L’enfant va mettre en place tout un système de croyances.

La croyance fait partie de l’apprentissage

« Je crois que cette chaise peut me porter, et je ne vérifie pas à chaque fois ». Cette croyance est un acquis. Mais une parole peut me donner une croyance négative : « Tu fais tomber tout ce que tu touches » et, du coup, je ne serai pas bricoleur. Ces croyances, comme on le voit, ne sont pas toujours vraiment le reflet du réel. Certaines sont génératrices : « Je suis bon, on m’aime, je peux arriver à ce que je veux, on tient vraiment compte de moi, je peux faire confiance… ».

D’autres sont inhibitrices : « Je ne vaux rien, je loupe toujours, je dois me méfier, si je dis ce que je pense je risque de ne plus être aimé(e), je fais tomber toutes les choses, je ne serai jamais bricoleur… ».

Certaines sont réelles et objectives : « Le feu brûle, les couteaux coupent… ».
D’autres, totalement déplacées, sont des projections de craintes des parents qui s’intègrent chez les enfants comme des croyances.


Lisez la deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
2 juin 2020

 

Also available in: Română

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