Le sucre : histoire d’une drogue contemporaine


Le sucre et nous, c’est une longue histoire faite de plaisir et de confiance. Pourquoi ? Nous avons une appétence innée pour le sucre. Dès notre naissance et nos premières expériences gustatives, nous avons naturellement aimé et recherché le sucré. Certains pensent même que ce phénomène est lié à notre évolution darwinienne : il n’existe aucun aliment sur Terre qui contienne du fructose (sucre) et qui soit vénéneux ou toxique. Donc quand nous mangeons quelque chose de sucré, un signal ancestral nous rappelle que c’est un aliment sur.

Normalement, notre apport en sucre était accompagné en fibres (quand on mange un fruit par exemple) ce qui ralentissait sa consommation et son absorption dans le corps. Nous ne pourrions pas manger 10 oranges à la suite, même si nous le voulions. Mais à mesure que le sucre et le fructose sont devenus de moins en moins chers à produire, à raffiner et de plus en plus facile à commercialiser, nous avons commencé à nous gaver de sucre. En France, alors que nous consommions 5kg de sucre/an/habitant en 1850 nous sommes passés depuis 1970 jusqu’à nos jours à une consommation de 35 kg de sucre/an/habitant. Nous allons voir pourquoi de plus en plus de voix émergent pour considérer le sucre comme une drogue, avec les mêmes mécanismes d’addiction et de destruction pour notre santé que la cocaïne, quel impact réel pour notre santé et pourquoi il y a sucre et sucre : vous pourrez toujours apporter une touche de douceur à vos plats et à votre vie, avec des produits plus sains mais tout aussi bons. Le sucre : histoire d’une drogue contemporaine, c’est l’heure d’ouvrir les yeux.

La dictature du sucre raffiné

Le sucre raffiné ou sucre blanc, est le sucre majoritairement présent pour sucrer nos cafés, thés, yaourts ou gâteaux, tout comme consommé involontairement lorsqu’il est caché dans la plupart des produits transformés et prêts à la consommation que nous achetons. Jetez un rapide coup d’œil sur vos étagères de cuisine et vous serez très surpris : oui, la sauce pesto à base de basilic et d’ail a du sucre, le bouillon de légumes ou de poule contient également du sucre, les petits pois en conserve ? Sucre. Les préparations de céréales et de légumes ? Sucre. Autant de produits qui n’ont pas pour but d’être sucrés et qui contiennent pourtant plusieurs grammes de sucre. Imaginez ce que ça doit représenter pour les produits originellement sucrés : brioches, brownies, cookies, sodas, confitures ou compotes. Du sucre en masse.

Toutes ces occasions de consommer du sucre sont des occasions de consommer du sucre raffiné. Raffiné veut dire que lorsque le sucre est produit, on retire toutes les couches qui contiennent les nutriments autour du saccharose : on enlève le son (qui contient les vitamines et les fibres) et l’endosperme (qui contient les glucides, protéines et minéraux). Tout ce « package » qui accompagne le produit et qui aide à le digérer, à l’assimiler, est éliminé. A la place vous avez une molécule pure de fructose, qui n’a aucun intérêt nutritionnel : 0 fibres, 0 vitamines, 0 enzymes, 0 minéraux.

Le sucre raffiné participe directement dans l’apparition de plusieurs maladies et problèmes de santé : obésité, hypertension, hypoglycémie, dépression, migraines récurrentes, fatigue, tension nerveuse, membres douloureux, diabète, acné, irritations de la peau, sautes d’humeur et violence, artères bouchées.

Nous verrons plus loin quelles alternatives nous avons pour remplacer ce fameux sucre raffiné, mais avant, continuons à mettre à nu le sucre.

Accros et drogués au sucre

Nous avons développé une addiction à certains aliments comme nous le ferions avec des drogues dures : le cas du sucre est le plus révélateur. De plus en plus de voix émergent pour dénoncer le sucre comme une drogue, de la même façon que nous traitons la cocaïne ou l’alcool. Le sucre développe les mêmes interactions avec notre cerveau, déclenche les mêmes mécanismes de dépendance, sans parler des dégâts durables sur notre santé physique et la fragilisation de notre équilibre mental.

Rentrons dans le vif du sujet. On utiliser la cocaïne comme comparaison afin de comprendre comment nous réagissons au sucre. Le choix de la cocaïne n’est pas celui d’un exemple choc ou un peu osé afin de vous faire réagir, vous provoquer. Nous pouvons vraiment affirmer que pour notre corps, le sucre et la cocaïne sont identiques dans leur production et le type de dépendance qu’elles créent.

La feuille de coca est une feuille que l’on retrouve en Amérique du Sud, notamment en Bolivie, où elle est une figure de la culture andine ainsi qu’une thérapie médicinale contre la fatigue ou la raréfaction de l’oxygène en altitude. La cocaïne est quand à elle, un extrait de la feuille de coca, qui a été purifié, manipulé, concentré à très hautes doses et isolé du reste de la plante. Bref, vous voyez comment nous passons d’une plante complexe et naturelle à une molécule chimique et unique.

La logique est exactement la même pour le sucre. La canne à sucre et la betterave sucrière, sont respectivement une plante tropicale et une plante européenne. Nous avons décidé de produire du sucre à partir de ces plantes, dont nous avons extrait une molécule : le saccharose. Cette molécule a été manipulée, concentrée pour atteindre une perfection de 99,8% de saccharose dans le sucre. Une perfection d’un point de vue chimique, une aberration d’un point de vue naturel.

Je vous incite fortement à ne pas manger de sucre raffiné car il est nutritionnellement inintéressant et que pour être digéré il vient puiser dans nos précieuses réserves de vitamines, minéraux, enzymes, etc. Mais maintenant les études scientifiques vont encore plus loin et s’intéressent au mécanisme d’addiction que le sucre met en place.

Développement d’un comportement addictif

Des scans du cerveau ont été menés pour voir la réaction du cerveau après une petite consommation de sucre : on a observé que le cerveau réagissait exactement de la même façon à une absorption de sucre qu’à celle de la cocaïne. Immédiatement après avoir pris du sucre, le scan détecte une quantité plus élevée de sang qui, comme un torrent, afflue vers certaines parties de notre cerveau. La zone de récompense du cerveau est activée et répond directement au goût sucré. La dopamine, une molécule qui contrôle le centre de plaisir du cerveau, est relâchée. Le comportement addictif des drogués répond à la même activation de sécrétion de la dopamine. La dopamine nous fait immédiatement sentir euphoriques et heureux.

Mais ces scans ont également montré que les personnes qui consommaient fréquemment des produits sucrés, développaient une résistance à l’effet de la dopamine, de la même façon qu’un utilisateur de drogues. Ce qui veut dire que plus vous mangez des produits sucrés, moins vous ressentirez la satisfaction et le plaisir qui s’ensuivent (et qui sont liés à la sécrétion de dopamine). Résultat : vous devrez manger de plus en plus de ces produits pour avoir le même résultat initial.

Une autre étude pour enfoncer le clou : en 2007, des chercheurs sont arrivés à la conclusion, qu’entre un choix d’eau sucré et de cocaïne, les rats choisissaient toujours la solution sucrée. A chaque fois ! Étonnamment, même quand ils augmentaient considérablement les doses de cocaïne les rats continuaient de se jeter sur leur sucre adoré. Conclusion : nous sommes hyper sensibles au sucre, notre cerveau en demandant toujours plus.

Est-ce que je suis vraiment concerné ?

Il y a de grandes chances pour que le sucre occupe une place beaucoup plus importante dans votre alimentation que vous ne le pensez. Lorsqu’on entend parler de notre surconsommation de sucre, nous avons l’impression de ne pas être concernés car nous ne voyons pas physiquement le sucre que nous consommons. Le piège c’est qu’il est caché et en plus, il est PARTOUT. Presque tous les produits transformés sont déjà préalablement sucrés.

Les principaux aliments responsables :
1.    Les sodas
2.    Le sucre (raffiné, de canne) et les sucreries
3.    Les gâteaux, cookies, tartes
4.    Les desserts laitiers et le lait (oui, il y a du sucre dans le lait)

Le sucre et son impact sur l’Homme

Sucre et manipulation de l’humeur
Le sucre joue sur notre humeur car lorsqu’il est consommé il entraîne une production d’endorphines, libérées par le cerveau. Les endorphines sont appelées « les molécules du bonheur ».

Voilà pourquoi on met en avant le chocolat, les glaces, les pâtisseries, les produits sucrés comme des produits « réconfortants ». Mais plus on en mange, moins on est heureux et plus on en a besoin. Le plaisir laisse place à la dépendance et à l’obsession, nous ne sommes plus vraiment en contrôle, nous sommes accros.

Sucre et graisse
Quand nous faisons des razzias de sucre, notre foie se retrouve surchargé de fructose, il doit en convertir une partie en graisse. Cette graisse se retrouve dans le sang, et participe à la formation de plaques qui obstruent nos artères, annonciatrices de crises cardiaques à venir.

Sucre et cancers
Quand nous mangeons ou buvons du sucre, notre corps compense avec un pic d’insuline (une hormone). Mais l’insuline est le carburant de certains cancers. Presque un tiers des tumeurs cancéreuses les plus communes – colon et sein compris- ont un « récepteur à insuline » à leur surface. L’insuline s’agrège à ces récepteurs et signale à la tumeur qu’il est temps de commencer à consommer du glucose (du sucre). Du coup, la tumeur court-circuite le sang présent dans le sang, pour sa propre consommation, plutôt que de le laisser aller dans les muscles ou les cellules graisseuses. Et la tumeur grandit, c’est le début du cancer.

Le sucre : une drogue très légale

Il est actuellement interdit et illégal de donner de l’alcool à un enfant, de lui proposer une cigarette ou un rail de cocaïne. Pourtant, il est plus qu’accepté et admis d’inonder leurs produits alimentaires de sucre. Ce sucre qui aura les mêmes répercussions addictives qu’une drogue. Sans oublier qu’une alimentation trop grasse, trop animale, trop pauvre nutritionnellement tue bien plus de personnes chaque année que les drogues ne le feront jamais.

La question du Coca

On doit faire une petite précision sur le duel « Soda vs. Soda light ». De nombreuses personnes choisissent du Coca Light, pensant éviter les méfaits du sucre. En effet, il n’y a pas de sucre dans le Coca Light mais de l’aspartame, un édulcorant artificiel. Nom de code : E951, ça donne envie. L’aspartame a été mis en cause comme déclencheur de migraines, d’attaques et de cécité. Et en plus, c’est une molécule artificielle, absolument pas prévue pour être digérée par un corps humain. Bref, c’est un leurre et une fausse solution.

Nous n’avons aucun intérêt nutritionnel à en boire. La grande hypocrisie du Soda Light n’est qu’un argument de vente et de manipulation des industries agroalimentaires. L’illusion de donner un choix au consommateur entre deux produits intéressants, sauf qu’ils sont tous les deux tout aussi pervers.

Comment aller dans un meilleur sens ?

Soyez curieux et lisez les étiquettes, cela vous permettra d’être informé et conscient de tout le sucre qui vous entoure. C’est un début de prise conscience qui vous aidera à faire les changements d’alimentation dont vous avez besoin.

Réduisez votre consommation volontaire de sucre : le café, le thé, etc. Tout n’est qu’une question d’éducation des palais, et vous êtes largement capable d’y arriver !

Remplacez le sucre raffiné par des alternatives aussi sucrées mais nutritionnellement bêton. La meilleure solution serait de sucrer avec du miel : un produit naturel, bourré d’antioxydants, qui participe à lutter contre le cancer et qui a un effet antibactérien qui protège notre système digestif.


yogaesoteric
1 mars 2020

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