Les Théories de la Synchronicité (3)

Lisez la deuxième partie de cet article

On peut décomposer en 3 catégories qui mettent en évidence le mécanisme de la Théorie de la Double Causalité, à l’oeuvre lorsque l’on modifie le chemin qu’on va emprunter sur l’Arbre de Vie :

Eveiller son Intention (idéal)

– Identifier un besoin
– Faire une demande
– Se déconditionner

Atténuer les voies causales

– Renforcer les voies non causales
– Dépasser ses limites
– Lâcher prise

Accepter le changement


Avoir confiance
– Rentrer dans le chaos
– Donner de l’amour

 

Rappelons ce mécanisme (avec les mots de Joachim Soulières) : la synchronicité se produit en conséquence d’un changement dans le futur qui agit de façon rétrocausale sur le présent (déterminisme inversé). Ce changement fait suite à un examen intérieur profond qui permet de dégager le sens que l’on donne à sa vie (autonomie) et de faire émerger en conséquence un destin idéal, une volonté authentique : c’est l’éveil de l’intention, qu’il importe de bien clarifier pour pouvoir être sensible à toute forme de réalisation imprévue qu’elle prendra (significativité), même si elle parait irréalisable au départ (rêve).

Suite à cet éveil, le futur est sur le point de se modifier, encore faut-il qu’on parvient à se détacher de son passé qui tend à maintenir l’être dans une direction contradictoire, car automatique : on doit lâcher prise, puis rester détachés de l’emprise (karmique) de son passé. C’est ce qui permet alors au futur de changer instantanément (labilité) : L’intention devient ainsi réellement agissante dans ce futur (débloqué), mais ce dernier ne se maintient que par l’entretien de la confiance qui permet de vivre au temps présent (participation), condition essentielle de préparation aux cadeaux de la vie.

L’amour que nous avons peut ensuite énergiser ce futur pour qu’apparaissent les voies non causales qui offrent des ponts pour l’atteindre, lesquels peuvent se présenter n’importe où (non localité) et à tout moment (imprévisibilité). Encore faut-il, là aussi, qu’on rend possible la création de ces ponts. Ils ne peuvent se former que si vous augmentez le champ des possibles en favorisant les chemins du hasard. Ceci n’a lieu que lorsque vous provoquez ns le changement (nouveauté) et acceptez de danser avec le chaos (trickster) quitte à dépasser vos peurs et limites intérieures (transliminalité élevée) afin que la magie puisse apparaître. Mais attention : l’univers peut vous avoir tendu son cadeau, encore faut-il que votre raison ne réprime pas au dernier moment votre intuition au moment où il devient presque visible (intelligibilité) en vous empêchant de vous engager dans la voie offerte…

9/ Théorie de la Double Causalité … versus … Théorie de la Psyché Quantique :

La théorie de la Double Causalité de Philippe Guillemant fait l’objet d’un développement central sur ce site.

 

En dehors de la notion de champ (psychique ou morphique) le principal concept et dénominateur commun à celles-ci est l’Acausalité, aussi il est pertinent de se centrer sur les liens entre les théories de la psyché quantique et de la double causalité, mais aussi parce qu’elles sont les deux théories les plus physiques de la synchronicité. Cette comparaison sera aussi l’occasion d’approfondir la théorie de François Martin.

François Martin étant le seul chercheur qui a tenté de construire un modèle permettant d’appréhender la synchronicité sur la base du concept de l’Acausalité, on se fondera essentiellement sur sa correspondance avec Philippe Guillemant.

François Martin (FM) et Philippe Guillemant (PG) sont les deux seuls chercheurs du CNRS à s’être aventuré publiquement en France dans ce domaine, ce qui s’est traduit par différentes publications et conférences, plus un film présenté au bas de cette page. C’est dans le cadre d’une journée d’étude à l’Institut Métapsychique International de Paris qu’ils se sont rencontrés initialement. Dans leurs échanges qui ont suivi ils ont remarqué que la différence entre leurs points de vue provenait du fait que FM est un mécanicien « quantique » alors que PG est un mécanicien « classique ». Toutefois un accord essentiel régnait sur leurs conceptions du temps et du libre arbitre.

FM a effectué ses études à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris. Il est entré au CNRS en 1971 et a obtenu un doctorat d’Etat ès Sciences Physiques sur la théorie quantique du champ électromagnétique. En 1975 il est distingué par la Médaille de Bronze du CNRS, avec Guy Bonneau. Il a effectué ensuite sa carrière dans différents laboratoires de Physique Théorique à Stanford (USA), Genève, Annecy… puis il a rejoint le Laboratoire de Physique Théorique et Hautes Energies (son laboratoire d’origine) associé à l’Université Paris 6, à Jussieu. Il y a poursuivi des travaux sur l’existence de Matière Noire dans l’Univers. Depuis le 11 septembre 2011 il est chercheur honoraire au CNRS.

En 1990-1991, il a expérimenté par lui-même le phénomène de synchronicité, sans comprendre exactement ce qui lui arrivait ! Dans la même période il a écrit une pièce de théâtre : « L’Astrominotaure. Corps perdu et Univers en expansion » (Editions Comp’Act, Chambéry, 1994), pièce qui a été jouée plusieurs fois. Suite à son expérience des coïncidences et sous l’impulsion de collègues et amis, il a étudié les travaux du psychanalyste suisse Carl Gustav Jung qui s’est associé avec le physicien Wolfgang Pauli pour décrire ces phénomènes.

Il a étudié aussi les travaux du physicien américain John Archibald Wheeler qui a conçu l’expérience du choix retardé du photon (confirmée depuis) qui montre la nature « bizarre » du temps en physique quantique. Cela l’a poussé à étudier les phénomènes de synchronicité dans le cadre de la mécanique quantique et c’est ainsi qu’en 2003, avec son collègue et ami Belal Baaquie, Professeur à l’Université de Singapour, il a écrit un article : «Quantum Psyche – Quantum Field Theory of the Human Psyche » («Psyché Quantique – Théorie Quantique du Champ Psychique ») ( NeuroQuantology, 2005). Puis en 2006 il a rencontré Giuliana Galli Carminati, psychiatre et psychothérapeute aux Hôpitaux Universitaires de Genève, avec laquelle il a travaillé sur « Mécanique Quantique et Psychisme ». Ils ont publié plusieurs articles sur ce sujet. En 2009, Federico Carminati, physicien au CERN, les a rejoint pour continuer ce type de recherche.

Venons-en maintenant plus en détail sur cette théorie :

La Théorie de la Psyché Quantique considère le psychisme humain comme un champ de conscience de nature quantique qui serait universel et se prolongerait au niveau inconscient. Le psychisme humain aurait ainsi une représentation formelle analogue à un système quantique, avec des états virtuels et des états physiques qui correspondraient respectivement à la potentialité et à l’actualisation de l’esprit humain. Le libre-arbitre jouerait un rôle central dans la transition de la potentialité à l’actualisation et vice versa. Avant l’actualisation par le libre arbitre, l’esprit humain resterait dans un état superposé. Il résulterait notamment de cette superposition la possibilité que deux psychismes humains soient quantiquement intriqués, comme c’est le cas des systèmes quantiques.

Un aspect particulièrement séduisant de la théorie de François Martin est qu’elle considère l’actualisation d’une réalité comme un processus où la conscience joue un rôle déterminant de par son attente, en particulier lorsque cette attente est programmée à un niveau inconscient. La figure ci-dessous illustre de façon exagérément simplifiée mais tout à fait parlante ce processus :

 

On peut alternativement voir dans cette photo, soit une jeune fille, soit une grand-mère, mais jamais les deux simultanément. L’état « Jeune fille + Grand-mère » symbolise ainsi un état de superposition quantique « attendant » d’être actualisé par la conscience. D’une façon plus générale, la conscience agirait sur les superpositions engendrées par toutes les possibilités préparées par l’univers en privilégiant certaines, celles qui correspondent à ses attentes inconscientes ou qu’on s’est consciemment préparés à vivre.

Sur ce point fondamental de la Théorie de la Psyché Quantique, il n’y a pas d’incompatibilité avec la Théorie de la Double Causalité qui stipule une influence que l’esprit ou libre arbitre pourrait également avoir directement sur le futur. En effet, FM précise dans sa théorie qu’il peut exister une « distance temporelle » entre deux évènements intriqués, ce qui veut dire que ce qu’on attend aujourd’hui peut également jouer sur des potentiels qui font encore partie du futur. Il faut ainsi resituer à un niveau plus vaste l’interaction de la psyché humaine en considérant cette interaction comme a-temporelle et a-spatiale. C’est d’ailleurs à ce niveau que les synchronicités se mettent en place.

Pour François Martin la Synchronicité est intimement liée aux émotions. Elle a changé complètement sa vision du monde et sa philosophie de vie. Il souscrit totalement à cette citation du Dalaï Lama :

« Je me laisse guider par la synchronicité, et ne laisse pas les attentes entraver mon chemin. »

Remarquons ainsi que les attentes peuvent aussi entraver le chemin, ce qui peut s’expliquer par le fait que si on s’attend à une réalité qui n’est pas inscrite dans ses potentiels (du présent), alors les attentes peuvent devenir perturbatrices (d’où l’importance du lâcher prise). Il s’agit là d’un point subtil de la psyché quantique sur lequel François Martin répond en analysant notamment le rôle des rêves, mais sur ce point assez complexe il vaut mieux se référer à sa principale publication sur la psyché quantique.

En ce qui concerne la synchronicité, FM et PG se rejoignent pour affirmer qu’elle constitue un fait empirique très important du monde qui montre qu’on doit penser différemment. Il en déduit qu’on doit apprendre à ne plus penser de façon « classique », mais de façon « quantique », cette dernière étant une façon de penser globale et collective et non une façon locale et individuelle. Il justifie cette nouvelle façon de penser par la notion d’intrication quantique, alors que PG la justifie par la notion de rétrocausalité.

Est-ce bien compatible ?

C’est bel et bien cette façon « quantique » de penser sur un mode collectif et global (on est tous quantiquement intriqués, en quelque sorte) qui différencie le point de vue de FM de celui de PG sur la synchronicité. PG conserve pour sa part une vision classique des choses plus proche de l’intuition courante et d’une façon de pensée causale, gravée dans nos neurones. A défaut de pouvoir se passer selon lui de la causalité, faire appel à la rétrocausalité a au moins l’avantage de modérer l’excès (d’invocation) de la causalité, si ce n’est de l’annuler. On aboutit ainsi naturellement à une façon de penser a-causale qui rejoint celle de FM. Pour lui, deux évènements apparaissant comme corrélés par le sens mais non reliés par une causalité spatio-temporelle peuvent tout à fait être le résultat d’une intrication quantique, alors que PG les relie en transcendant la causalité par une autre causalité, à contre sens du temps. Cela ne reviendrait-il pas au même, finalement ?

Lisez la quatrième partie de cet article

yogaesoteric

21 octobre 2019

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