L’État profond américain : Wall Street, « Big Oil » et l’attaque contre la démocratie U.S. (2)

 

Par Prof Peter Dale Scott et Lars Schall

Lisez la première partie de cet article

Lars Schall : Est-ce que le Secret Service a été impliqué dans les deux événements ?

Peter Dale Scott : Oui, précisément à cause de ce dont nous venons de parler ; parce qu’ils utilisent la WHCA pour leurs communications. Beaucoup de livres ont été écrits sur les Secret Services et l’assassinat de JFK, certains très exagérés, et certaines personnes impliqués dans le complot. Je pense qu’il y a eu une contre-performance étrange ; ils n’ont pas fait les choses qu’ils auraient dû faire, ils n’ont pas enquêté sur les gens qu’il fallait. Cela ne signifie pas nécessairement qu’ils sont coupables, et je ne suis pas non plus abonné à ces théories. C’est moins évident dans le cas du 9/11, concernant les Secret Services, mais ce qui est intéressant, c’est qu’ils jouent un rôle jusqu’à un certain point. Il existe un avion spécial pour la COG, appelé le E4B, surnommé aussi le Doomsday plane [avion de l’Apocalypse], faisant référence au plan de la COG, le Doomsday Program [programme de l’Apocalypse], et cet avion a survolé la Maison-Blanche.

Aucun avion n’est jamais censé survoler la Maison-Blanche, et cependant, précisément ce jour-là, quand tout allait mal, le E4B – il est supposé être l’avion spécial pour la National Command Authority, qui comprend le Président et le secrétaire de la Défense. Mais bien sûr, aucun d’eux n’était dans l’avion : le Président était en Floride et le secrétaire à la Défense était au Pentagone, selon ses propres dires pour aider à mettre les gens sur des civières, ce qui semble une chose étrange à faire pour lui quand la nation est attaquée.

Mais l’avion était là, à la Maison-Blanche, et le Secret Service a répondu en évacuant précipitamment tout le bâtiment. Il y a une description très vivante concernant le vice-président Cheney littéralement soulevé de sa chaise pour le sortir du bâtiment en l’informant évidemment que la nation était attaquée. Il aurait été très logique, très raisonnable pour lui de rejoindre le plus rapidement possible le PEOC, le bunker d’urgence qui est sous la Maison-Blanche, utilisé an cas de menace sur la nation. Mais la chose intéressante est qu’il n’a pas été dirigé vers le PEOC ; pendant de longues minutes, il a attendu dans le tunnel à côté du téléphone qui s’y trouve. Je serais prêt à parier que ce téléphone était connecté au réseau d’urgence, et je pense qu’il l’a utilisé pour prendre beaucoup de décisions importantes, mais pas en présence des principaux conseillers qui étaient dans le PEOC.

Donc, le Secret Service est impliqué dans la mesure où c’était sa mission de l’évacuer et de rester avec lui – Cheney – quoi qu’il fasse, alors qu’il est resté dans ce tunnel pendant au moins 20 minutes, à peu près, à passer une série de coups de téléphone avec le Président et le secrétaire de la Défense.

LS : Concernant le programme de continuité de gouvernement, pourquoi est-il important d’en savoir plus, est-il toujours vraiment d’actualité ?

PDS : Eh bien, permettez-moi de commencer avec la seconde question. Oui, pour ce que nous en savons, il l’est encore… Il est très difficile d’en parler parce que personne n’a jamais publié un mot à propos de ces procédures. À ce propos nous ne savons que ce qui a été publié dans les années 1980. Mais voyons ce qui a été dit à ce moment-là et ce que nous avons vu mis en œuvre depuis : surveillance sans mandat, nous l’avons, détention sans mandat, nous l’avons aussi, et la loi martiale : le gouvernement et les militaires sont impliqués en permanence dans l’application de la loi. Il y a une brigade de l’armée qui travaille à plein temps aux États-Unis pour faire face à d’éventuelles perturbations possibles. Et… désolé, quelle était la question ?

LS : Pourquoi est-il important d’en savoir plus à ce sujet ? Par exemple, cela veut-il dire que la Constitution des États-Unis dont les citoyens U.S. sont si fiers est suspendue ?

PDS : Elle n’est pas tout à fait suspendue mais elle a été remplacée dans une large mesure. Pour les trois choses que je viens de décrire, chacune est concernée… particulièrement les deux premières. Je veux dire que la situation est très claire – l’Habeas Corpus est mentionné dans la Constitution. Il n’est pas exactement garanti par la Constitution, il est juste pris pour acquis dans la Constitution, car il remonte à la Magna Carta au XIIIe siècle. Il est l’un des plus anciens droits qui fondent les libertés de la Common Law. Il n’a pas été totalement suspendu, mais sérieusement abrogé ; s’ils veulent détenir quelqu’un, ils peuvent le faire. Et pas seulement les étrangers mais aussi les citoyens des États-Unis.

Alors oui, le statut de la Constitution a été sérieusement érodé et de plus en plus de gens commencent à en parler. Nous avons finalement obtenu un débat sérieux sur la surveillance sans garantie qui est contraire à la Constitution. Le Président a dit qu’il allait faire quelque chose, mais nous n’avons pas vu de résultats jusqu’à présent. En même temps, ils en sont non seulement à essayer de poursuivre Snowden, qui a rendu un service public, de mon point de vue, mais ils ont aussi accusé l’homme qui a fait le programme de cryptage qui a permis à Snowden de partager les documents avec Greenwald. Ils ont persécuté cet homme au point de mettre en faillite son entreprise. Donc, ils renforcent impitoyablement ce système de secret, de gouvernement secret, qui a supplanté et éclipsé le gouvernement ouvert.

LS : En ce qui concerne le 9/11, vous dites que vous n’avez qu’une seule certitude : il y a eu une dissimulation massive. Qu’est-ce qui a été couvert et pourquoi ?

PDS : Nous n’avons pas vraiment encore d’explication sur l’échec de l’interception des avions. Il est certain qu’au moins les troisième et quatrième avions auraient dû être interceptés. Une explication est proposée dans le rapport de la commission sur le 9/11, mais il y a beaucoup de choses qui sont encore vraiment inexplicables. Le comportement du vice-président a été un élément-clé dans ce domaine. Il y a eu un appel téléphonique passé pour mettre en œuvre le COG, c’est vraiment le point crucial de ce qui s’est produit. Mais il n’y a pas de trace de cet appel téléphonique. Non pas parce qu’aucune trace n’a été enregistrée, vous savez, il ne l’a pas passé à partir d’un téléphone public ou quelque chose comme ça ; je suis sûr qu’il s’agissait d’une ligne du COG et nous devons savoir ce qui a été dit.

Cela a des conséquences juridiques réelles, parce que l’une des choses à expliquer est pourquoi le vice-président a pris des décisions qu’il n’était pas légalement habilité à prendre. Nous avons une Autorité de Commandement National qui gouverne l’armée : c’est le Président et le secrétaire à la Défense. Ce que nous pouvons dire, et ici les documents manquent, ce qui me fait supposer qu’ils ont été cachés, est que les décisions réelles ont été prises par le vice-président qui ne fait pas partie de l’Autorité de Commandement National.

Tout cela doit être investigué, car il est tout à fait possible que des crimes aient été commis en réponse au 9/11. Je ne parle même pas du 9/11 lui-même, que je n’aborde pas dans mon livre car il y a eu trop de livres écrits à ce sujet. Mais dans la réponse au 9/11, certaines choses ont été faites, qui n’ont pas suivi la lettre de la loi. Comment ont-elles été faites ? C’est couvert par le secret parce que nous ne disposons pas des dossiers.

LS : Est-ce que le 9/11 aurait pu être empêché ? Je pense que c’est une question qui est très importante pour tout ce qui a à voir avec la NSA. Est-ce que la NSA ne savait rien sur les plans pour attaquer les États-Unis ?

PDS : Nous en savons si peu sur la NSA qu’il est difficile pour moi de le dire. Il y a bien sûr des allégations, comme ce lieutenant Shaffer qui est venu nous dire que la DIA, la Defense Intelligence Agency, avait en fait des fichiers très complets sur Mohamed Atta et d’autres… Le Pentagone a nié, puis le membre du Congrès Curt Weldon l’a mis à l’ordre du jour au Congrès et voulait vraiment aller au fond des choses, mais le FBI l’a traité lamentablement. Le FBI lança le bruit qu’il était sous enquête pour une sorte d’escroquerie impliquant sa fille, ce que les journaux ont pleinement relayé ; et s’il n’a jamais été inculpé, il a été vaincu et viré du Congrès. C’était donc un signe, qui… J’ai parlé de ce sujet dans plusieurs livres, il est très dangereux pour les membres du Congrès de contester cette partie du gouvernement que j’appelle l’État profond, car inévitablement, s’ils le font, ils sont défaits lors des réélections. Je l’ai écrit avant le cas de Curt Weldon, qui en est devenu un exemple frappant.

Parlons de la CIA. La CIA connaissait certainement deux des pirates de l’air qui étaient impliqués comme pirates présumés. Je dis toujours présumés parce que je ne sais pas vraiment quel était leur rôle dans le 9/11 ; je pense qu’il est probable qu’ils se trouvaient dans les avions, mais je ne peux pas croire qu’ils aient été capables de les diriger vers les gratte-ciel. Ce fut fait d’en dehors des avions, ce qui est une technologie parfaitement réalisable au XXIe siècle. Quant à ces deux pirates de l’air… la CIA aurait dû en parler au FBI mais ils ne l’ont pas fait. Et ils pouvaient se déplacer, être en contact avec d’autres pirates de l’air. Si les procédures avaient été suivies, la CIA aurait informé le FBI, le FBI les aurait mis sous surveillance, et à partir de là, ils auraient à peu près tout su à propos des pirates. Ainsi le fait que la CIA n’ait pas communiqué quelque chose qu’elle aurait dû communiquer est l’une des causes du déroulement du 9/11.

C’est seulement une petite partie de la scène, mais c’est une partie révélatrice, et vous avez eu des échecs de communication similaires dans le cas de JFK. Voilà une autre des nombreuses similitudes, que la CIA ait envoyé un câble au FBI… non, pas un câble, un message ; ils ont envoyé un message au FBI à propos de Lee Harvey Oswald, et ils ont supprimé les informations qu’il contenait qui auraient conduit à le mettre sous surveillance. Et s’il avait été placé sous surveillance, il n’aurait pas pu jouer le rôle de coupable désigné pour l’assassinat de Kennedy. Donc, dans ce sens, je pense qu’il est très important de noter que la CIA a fait de la rétention d’information.

Je ne prétends pas savoir qui a perpétré le 9/11 et, contrairement à beaucoup de gens, je ne dis pas que la Maison-Blanche l’a fait. Non, je pense que quelqu’un dans l’État profond l’a rendu possible. Mais voyez-vous, dans ma conception de l’État profond, il y a des éléments qui ne sont pas dans le gouvernement. Donc, dire que l’État profond a fait quelque chose ne nous apprend pas grand-chose. Mais nous avons besoin d’en savoir plus, il y a encore des dossiers enterrés qui pourraient être divulgués et qui nous aideraient à comprendre ces choses.

LS : Si des éléments incontrôlés du gouvernement avaient participé au 9/11, les gens disent que quelqu’un aurait sûrement parlé aujourd’hui. Vous savez, vous ne pouvez pas garder un secret à Washington. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

PDS : Eh bien, vous savez, il y a en fait un livre sur l’assassinat de Kennedy dont le titre est Quelqu’un aurait parlé. Parce que bien sûr, ils ont dit la même chose dès le début sur l’assassinat de Kennedy, et la réponse est dans le livre : beaucoup de gens ont parlé, mais ils n’ont pas été entendus.

Et avec le 9/11, c’est la même chose… Je parlais juste du 9/11 hier soir et il y avait quelqu’un qui était prêt à jurer sur la Bible que le dernier avion, le vol 93, a peut-être été frappé et endommagé au-dessus de Shanksville, qu’une partie est tombée sur Shanksville, mais qu’il a continué parce qu’un ami, qui a parlé à un ami très proche de lui, qui a parlé à autre ami très proche, a dit qu’il a vu un missile frapper le vol 93 sur Camp David, où se trouve le refuge du Président dans les montagnes. Et ce n’est pas dans les journaux ; ce n’est pas parce que l’homme ne parle pas, c’est parce qu’il a parlé et que le FBI est venu et lui a dit de ne pas en parler de nouveau.

En fait, c’était dans les médias. Il y a – je viens de le regarder – un reportage de la télévision de l’époque à ce sujet… le FBI a dit que l’avion avait été abattu au-dessus de Camp David et ils ont obtenu cette information de la FAA. Tout cela était à la télévision, mais cela a été retiré de la TV et la nation a oublié, ou presque toute la nation a oublié. Le E4B sur la Maison-Blanche – CNN l’a rapporté à la télévision. C’est une partie très importante de l’histoire. Mais ensuite, ils l’ont mis en veilleuse. Heureusement, quelqu’un l’avait enregistré et ils l’ont remis sur YouTube, et si vous achetez mon livre, vous trouverez une URL pour regarder cette vidéo de l’avion sur la Maison-Blanche. Les Forces aériennes ont nié que ce soit jamais arrivé, mais ça l’a été clairement, il y a clairement un E4B et ainsi les gens avancent… et d’autres personnes devront fournir des explications.

Une chose est certaine, l’information est toujours contrôlée dans toute société et si quelqu’un dit quelque chose qui ne correspond pas à la version officielle… Nous sommes une société très ouverte aux États-Unis, enfin c’est ce qu’on dit, et les gens ne comprennent tout simplement pas de ne pas être entendus.

LS : Concernant la question de savoir si quelqu’un a parlé du 9/11, et qu’il aurait pu se produire quelque chose d’autre que ce qui a été dit au public, est important dans le cas de Sibel Edmonds. Pouvez-vous parler un peu de son cas ?

PDS : Oui, Sibel Edmonds a été une traductrice travaillant pour le FBI et elle a vu des choses, ses langues de travail étaient le turc et je pense aussi le farsi, et elle a vu… Le FBI enquêtait sur des gens et comme les agents ne parlaient pas le farsi, ils avaient besoin d’elle pour traduire des communications qu’ils avaient interceptées. Et ce qu’elle a vu était si alarmant qu’elle a essayé de le porter à l’attention de ses supérieurs.

Il y a longtemps que je surveille son cas mais, essentiellement, on lui a dit de se taire. Et finalement, elle fut mise sous une ordonnance de la cour, je crois, et à ce jour, elle ne veut pas aller en prison aussi parle-t-elle de beaucoup d’autres choses, mais elle ne va pas divulguer ce qu’elle a vu. Cependant elle a donné de solides indications que des gens très haut placés dans le gouvernement ont été impliqués dans des activités inappropriées avec d’autres gouvernements, et elle a nommé ces gouvernements, dont le gouvernement turc. Elle est un exemple, et pas le seul, de quelqu’un qui ne peut pas parler dans cette société dite libre que nous avons.


Lisez la troisième partie de cet article

 

yogaesoteric
6 février 2019

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