L’impact des films d’horreur sur la santé inspire des scientifiques


Horreur et épouvante. Ce genre cinématographique a la réputation de « glacer le sang » et l’expression pourrait être plus véridique qu’on ne le pense. Un groupe de chercheurs néerlandais s’est effectivement intéressé aux effets de ces « œuvres » sur la santé et a révélé que les films d’horreur influencent le taux d’une protéine qui joue un rôle central dans la coagulation du sang.

Chaque fin d’année, la sérieuse revue médicale « British Medical Journal (BMJ) » délaisse ses sujets de recherche habituels au profit d’études facétieuses et surprenantes. Au programme de sa dernière cuvée, des articles sur l’utilisation de l’IRM pour localiser l’esprit de Noël dans notre cerveau, les plus grands consommateurs de caféine  au sein du corps médical ou encore une enquête sur la véracité dans les films de la saga « Austin Powers ». Et, donc, les conséquences des films d’horreur sur le corps.

Le professeur d’épidémiologie Banne Nemeth, deux autres médecins et un chercheur du centre médical de l’Université de Leiden aux Pays-Bas ont décidé de conduire une étude sur l’impact de la terreur sur le taux d’hémoglobine. Pour mener à bien leur expérience, ils ont projeté 2 films à un groupe de 24 jeunes volontaires en bonne santé.

Dans un premier temps, 14 d’entre eux ont eu droit à Insidious, un film d’horreur avec des forces maléfiques et des phénomènes paranormaux. La semaine suivante, même jour et même heure, ils ont regardé A year in Champagne, un documentaire sur les coulisses de la réalisation d’un des plus célèbres vins du monde. Les 10 autres volontaires ont visionné ces deux films, mais dans l’autre sens. Ces spectateurs ont tous été placés « dans un environnement confortable », précisent les auteurs de l’étude.

Quinze minutes avant et après la séance, des échantillons sanguins ont été prélevés sur les sujets de l’étude. Les participants ont été soumis à des conditions : ni boire ni fumer durant la journée précédant le visionnage, noter la peur ressentie sur une échelle de 0 à 10. Et dans ce domaine, le film Insidious l’a bien sûr largement emporté sur l’histoire des bulles en Champagne.

Les chercheurs ont mesuré le taux des 13 facteurs impliqués dans le processus de coagulation du sang. Ces protéines, qui circulent dans le sang, interviennent lors de la formation de caillots. Au terme des analyses, ils ont découvert que seul le taux d’un de ces facteurs, le facteur VIII ou anti-hémophilique A, a subi des variations au cours de l’expérience.

Le facteur VIII joue un rôle essentiel dans la coagulation. Il agit au niveau de la voie intrinsèque, ce mécanisme qui déclenche la coagulation dès qu’une lésion est détectée. Si le facteur VIII est en déficit dans le corps, il est alors responsable de l’hémophilie. A l’inverse, si la coagulation est excessive, elle peut entraîner la formation de caillots de sang susceptibles de gêner la circulation (thrombose veineuse).

Or, l’étude réalisée sur l’impact des films d’horreur sur notre santé a démontré que les niveaux du facteur VIII avaient augmenté dans le sang de plus de la moitié des participants (57%), contre seulement 14% pendant le visionnage du film éducatif A year in Champagne, expliquent les chercheurs. Les niveaux avaient même baissé chez 18 personnes qui regardaient le film éducatif.

Bien que les auteurs de l’étude reconnaissent que, pour l’heure, leurs résultats ne présentent pas d’intérêt « évident », car seul le facteur VIII a subi une variation, ils préfèrent écarter tout danger. « Une célébration de Noël joyeuse et vraiment relaxante, sans exposition à des situations effrayantes, semblent être à conseiller pour réduire les risques de thrombose veineuse », concluent-ils.

yogaesoteric
17 décembre 2019

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