L’Orient révèle la carte énergétique du cerveau

par Ioana Plaviţu


Le Yoga décrit la structure subtile humaine basée sur le système des NADIS, qui permet une compréhension profonde de l’existence humaine dans son intégralité et fournit des techniques par lesquelles nous pouvons nous transformer intérieurement, pour générer un équilibre intérieur, une santé parfaite et de la lucidité mentale.

Les NADIS sont les artères du corps énergétique

Les NADIS sont des canaux subtils très fins par lesquels circulent des flux d’énergie à travers chaque partie de notre corps énergétique ; ils sont la contrepartie subtile de certains trajets physiques, tels que le système nerveux ou vasculaire. Du point de vue de la nature de l’énergie qui coule à travers eux, tous les plusieurs milliers de NADIS du corps humain dérivent de IDA et PINGALA NADI. Ce sont les deux principaux modes polaires de fonctionnement qui se trouvent à la base de tous les processus mentaux, psychiques et physiques. SUSHUMNA NADI, le canal central au milieu de la colonne vertébrale autour de laquelle s’enroulent les deux NADIS, est la voie royale qui peut nous conduire à une conscience plus élevée et peut transformer par sa dynamisation appropriée, de façon créatrice et spirituelle les fonctions d’IDA et de PINGALA NADI.

Chaque cellule de notre corps, chaque organe, le cerveau et le mental, absolument tous les éléments de notre être sont polarisés et interconnectés au niveau physique et subtil, ce qui nous permet de penser, de parler, d’agir et d’exister d’une manière équilibrée, cohérente et synchrone, chaque partie agissant pour le compte des autres parties. Dans notre corps il y a deux systèmes énergétiques de base qui contrôlent ce processus. Ils sont développés autour d’IDA NADI et PINGALA NADI, et si nous stimulons seulement un composant de l’assemblage, nous activons ainsi, par polarisation et résonance, l’ensemble du système énergétique.

Le chercheur Arthur Deikman du Département de psychiatrie de l’Université Colorado Medical Center aux Etats-Unis, présente les deux principaux modes existentiels de l’homme (dynamisé en prépondérance YIN (réceptif, -) ou YANG (émissif +)), en termes de psychologie moderne. Pratiquement, il décrit les NADIS IDA et PINGALA dans un langage psychophysiologique moderne. Voici ce qu’il dit: « Si l’on regarde l’être humain comme une ‘organisation’ composée de plusieurs éléments avec des dimensions ou des ‘coordonnées’ biologiques et psychologiques, on peut parler d’un mode de manifestation ‘réceptif’.

Le mode actif, dynamique, est un état spécifiquement organisé pour agir sur l’environnement. Le système des muscles striés et le système nerveux sympathique sont les principales formations physiologiques opérant dans ce mode. Les principales manifestations psychiques de cet état sont: l’attention focalisée, la logique fondée sur l’analyse des objets, la perception spatiale et la dominance des caractéristiques formelles sur celles sensorielles. Le mode actif exprime un état de désir orienté vers la réalisation des objectifs personnels, allant de la nécessité de se nourrir à l’instinct de défense et de protection, ainsi que l’obtention de réalisations sociales, auxquels s’ajoute toute une variété de plaisirs symboliques ou sensuels, ainsi que la tendance à éviter une aussi grande variété de désagréments et de douleurs. »

Deikman décrit l’état « IDA », le mode réceptif, comme un état organisé spécifiquement plutôt pour la contemplation de l’environnement que l’action sur celui-ci. Dans cette condition prévaut le système sensoriel perceptif et la fonction parasympathique. Le EEG tend à montrer dans ce cas la prédominance des ondes alpha (qui sont l’expression d’un état de relaxation et de détente) : la tension musculaire diminue, l’attention devient diffuse, les formes perdent leur contour. Elle peut être définie comme un état de non-action.

Bien qu’IDA et PINGALA et leurs modes de fonctionnement énergétique semblent apparemment opposés, ils sont en fait complémentaires et c’est pourquoi ces deux tendances doivent être équilibrées afin de parvenir à un état de parfaite santé et de paix mentale profonde. En outre, l’équilibre intérieur ouvre la porte à la transcendance, à un nouveau mode de fonctionnement où les opposés polaires sont harmonisés et unifiés.

Le Yoga règle les circuits subtils de l’être

D’importantes recherches récentes en neuroscience ont montré que le cerveau s’intègre dans le modèle dual des NADIS polaires décrit par les yogis, donnant ainsi sa spécificité à la personnalité humaine. Dans une tentative radicale de traiter certaines formes sévères d’épilepsie, Roger Sperry et ses assistants ont recours à la chirurgie sur le cerveau de certains de leurs patients, sur la ligne médiane qui relie les deux hémisphères cérébraux, où est ce qu’on appelle le corps calleux. À leur grande surprise, non seulement les crises épileptiques ont cessé, mais a émergé une série de découvertes qui modifient radicalement la compréhension neurophysiologique de la façon dont le cerveau fonctionne, révolutionnant toute la conception médicale et scientifique sur l’homme.

Il est connu que le côté droit du cerveau contrôle la partie gauche du corps et vice versa. Bien qu’ils soient encore à un stade précoce et partiel, les recherches de Sperry avaient déjà montré que chaque partie du cerveau contrôle et coordonne un profil comportemental opposé, mais complémentaire de l’autre. Cette découverte est extrêmement importante et confirme les anciennes affirmations des yogis.

Bien qu’ils utilisent un appareil conceptuel et des méthodes expérimentales différentes, les yogis et les scientifiques en sont venus à des conclusions similaires, selon lesquelles l’homme est caractérisé par deux principales formes de manifestation. Les circuits du cerveau sont coordonnés au niveau subtil par les énergies passant par IDA et PINGALA NADI, et elles ont été associées à la conscience ou la connaissance et respectivement à l’énergie de l’action (ou la force physique). Les influences subtiles des énergies passant par IDA et PINGALA NADI peuvent être retrouvées sur les trois principaux niveaux du système nerveux :

1. Le système nerveux sensori-moteur (SNM) : toute l’activité bioélectrique à l’intérieur du corps se déplace dans l’une des deux directions possibles, vers le cerveau (afférente, associée à IDA NADI) et du cerveau (efférente, associée à PINGALA NADI). Ces NADIS subtils et leurs nerfs afférents au physique contrôlent dans l’être humain la capacité d’agir à l’extérieur (dans le monde).

2. Le système nerveux autonome (SNA) : le système nerveux autonome est divisé en :

– système nerveux sympathique orienté vers l’extérieur, opérant sous le stress, qui utilise ou consomme l’énergie de notre être et est donc une manifestation de type PINGALA;
– système nerveux parasympathique, orienté vers l’intérieur, fonctionnant dans des conditions de repos, qui économise et conserve l’énergie de l’être humain et est donc une manifestation de type de IDA.

Les deux systèmes contrôlent et règlent tous les processus automatiques du corps : le rythme cardiaque, la pression artérielle, la respiration, la digestion, l’activité des reins et du foie, etc.

3. Le système nerveux central (SNC) comprend le cerveau et la moelle épinière et contrôle le SNM et le SNA. Les activités du cerveau sont complexes, cependant, parce qu’il est comme un énorme ordinateur qui stocke et intègre les informations, il prend des décisions dans une synchronisation parfaitement orchestrée. Son fonctionnement de type synergique implique beaucoup plus que le simple fonctionnement de ses parties. Dans les circuits infinis du cerveau se trouve un potentiel bien supérieur à celui qui pourrait être utilisé par un être humain ordinaire dans une seule vie. Les techniques de yoga sont conçues pour purifier ces circuits énergétiques associés à des fonctions particulières, par une pratique systématique.

La science a découvert, en accord avec le système du yoga, que les circuits subtils des NADIS et des CHAKRAS sont contrôlés par des NADIS associés au système nerveux central et au cerveau. Si nous parvenons, grâce à des techniques de PRANAYAMA, à purifier et renouer ces circuits subtils, nous pouvons totalement transformer notre être.

L’efficacité des techniques yogies s’appuie sur le fait qu’au plan subtil, il existe un système de NADIS représenté au niveau physique par la somme totale des signaux d’entrée et de sortie (input et output) dans les différentes parties du système nerveux et du corps qui y sont connectées. Ce complexe corps-mental fonctionne sur la base de trois principaux types d’énergie : l’énergie YIN, réceptive, lunaire, de IDA NADI, l’énergie YANG, active, solaire, de PINGALA NADI et l’énergie de polarité neutre de SUSHUMNA NADI. Nous pouvons maintenant mieux comprendre pourquoi tant de techniques de yoga visent à équilibrer le flux d’énergie d’IDA et de PINGALA NADI.

Le Zen connaît le secret des hémisphères cérébraux

Les études scientifiques sur les hémisphères cérébraux menées par des chercheurs tels que Sperry, Myers, Gazzaniga, Bogen et d’autres, ont montré que le côté gauche du cerveau contrôle généralement la parole, la logique, l’analyse, la fonction temporelle et linéaire, tandis que le côté droit du cerveau dispose d’une fonctionnalité intuitive, sensible et holistique et n’utilise pas la connaissance linéaire, analytique ou structurelle, bien qu’en réalité, le mode proprement dit par lequel on obtient cette forme de connaissance reste un mystère. Thomas Hoover, un chercheur qui a comparé les conceptions japonaises zen avec les dernières découvertes en neurosciences, a résumé de façon très suggestive cette relation : « L’hémisphère qui parle ne connaît pas, et celui qui connaît ne parle pas. »

Bien que les deux hémisphères travaillent d’une manière intégrée, leurs modes de fonctionnement ont été définis selon une série de mots-clefs :


L’hémisphère droit est coordonné au niveau subtil par PINGALA NADI

L’hémisphère gauche est coordonné au niveau subtil par IDA NADI

 

analyse
partiel
explicite
argument
intellect
logique
pensée
actif
lumière
solaire
positif
mathématique
rationnel
objectif
conscient

 

compréhension
holistique
implicite
expérience
intuition
émotion
sentiment
passif
obscurité
lunaire
négatif
poésie
mystique
subjectif
subconscient

 

Certaines recherches menées par Marcel Kinsbourne, neurobiologiste et neurophysiologiste, directeur du Département de Neurologie Comportementale au Eunice Kennedy Shriver Center à Waltham dans le Massachusetts, ont démontré que le fonctionnement du cerveau est caractérisé aussi par deux modes principaux de l’activité émotionnelle. Il a constaté que les deux moitiés du cerveau contrôlent des états émotionnels complètement différents.

Ainsi, l’hémisphère gauche contrôle principalement le bonheur et les émotions positives, tandis que l’hémisphère droit contrôle la tristesse, la nostalgie, la mélancolie. Dans certaines situations anormales, les patients avec l’hémisphère droit affecté sont souvent vicieux, exaltés et complètement indifférents à la situation anormale dans laquelle ils se trouvent. L’hémisphère gauche affecté mène à une vision sombre de la vie et à des états injustifiés de colère, de culpabilité ou de désespoir. La plupart des gens varient d’un état à un autre, même dans des situations normales, sans toutefois atteindre les extrêmes présentés par les sujets souffrants de lésions cérébrales. Même l’expérience de la fluctuation elle-même peut être extrêmement fatigante si nous ne sommes pas suffisamment équilibrés ou en bonne santé.

Selon une théorie de Kingsbourne, l’association de l’hémisphère cérébral gauche à des pensées joyeuses et optimistes et de l’hémisphère droit à des pensées tristes et pessimistes nous amène à conclure que cette double action du cerveau a été spécialement conçue pour contrôler nos préférences (PINGALA) et nos aversions (IDA). Les choses que nous aimons sont coordonnées par l’hémisphère gauche, qui se focalise d’abord sur l’objet ou la situation en question, avant de les aborder, ce qui correspond au mode actif, à PINGALA NADI, qui est orienté vers l’extérieur. Au contraire, nous essayons de nous retirer devant les choses que nous n’aimons pas, situation dans laquelle nous avons tendance à regarder le tableau d’ensemble sans nous concentrer sur ce qui est désagréable. Cette fonction est commandée par l’hémisphère droit et correspond au mode réceptif, introverti, c’est-à-dire IDA NADI.

Einstein a choisi la voie de milieu

La plupart des gens fluctuent en fonction de leurs rythmes biologiques entre l’hémisphère droit et gauche, entre la respiration par la narine gauche et par la narine droite, entre le mode réceptif et celui émissif. Ces rythmes biologiques ont été étudiés, bien que leur rôle et leur importance ne soient pas bien compris par la science contemporaine.

Du point de vue yogi, cette alternance rythmique (ou arythmique, en cas de maladie), indique que nous sommes déséquilibrés et que chacun des deux modes, chacun des deux côtés de notre nature devient, à son tour, prédominant en défaveur de l’autre. Il est rare que nous expérimentions l’état où les deux parties sont équilibrées et égales. Selon la science du yoga, lorsque l’hémisphère « triste » et l’hémisphère « joyeux » sont équilibrés pour une période de temps plus longue, il apparaît dans l’être un nouvel état qui unifie la logique et l’intuition, qui transforme nos émotions et amplifie l’activité neuronale.

La nécessité de parvenir à un équilibre doit être comprise par tous, parce que l’état résultant est une expérience puissante et agréable. Einstein est l’exemple d’un être humain qui utilisait les deux côtés du cerveau d’une manière équilibrée. En méditant sur une expérience imaginaire, comment cela serait de se déplacer dans un faisceau de lumière, il a eu une intuition soudaine, ce qui lui a permis de pénétrer dans les mystères de l’univers et ce qui indique le fonctionnement du cerveau droit. Mais il a immédiatement utilisé l’hémisphère gauche pour construire une théorie de la conversion de l’énergie et de la matière, ce qui a complètement révolutionné la science en remplaçant le paradigme de Newton vieux de centaines d’années. Einstein a dit : « La vérité est dans l’intuition. D’abord c’est la pensée, puis je cherche à l’exprimer en mots. »

Un exemple de pensée créative non analytique est celui de Leonardo da Vinci, qui en 1490 a inventé une machine à arc, un hélicoptère et bien d’autres choses qui n’ont pu être largement utilisées que quelques siècles plus tard. Ses réalisations se sont étendues dans les plus divers domaines. Il paraît qu’il utilisait son intuition pour visualiser ces dispositifs, car la plupart de ses œuvres apparaissent sous la forme de dessins et d’images visuelles, et moins décrits dans des mots.

La respiration contrôle le cerveau

La plupart des gens varient d’un état à un autre, de l’activation d’un hémisphère cérébrale à l’autre. Une étude réalisée par Raymond Klein et Roseanne Armitage du Département de Psychologie de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse a montré que la réalisation des tâches qui correspondent à l’hémisphère gauche et à l’hémisphère droit oscille environ toutes les 90 minutes. Pendant 90 minutes, les sujets ont montré qu’ils peuvent accomplir avec succès des tâches qui correspondent à l’activité du cerveau droit, pour pouvoir accomplir avec plus de succès dans les 90 prochaines minutes suivantes des tâches appropriées à l’activité correspondante au cerveau gauche.

Ces intervalles correspondent entièrement aux fluctuations de 90 minutes de la respiration alternative par la narine gauche et celle de droite, ce qui démontre la théorie du yoga qui dit qu’il existe une relation étroite entre la respiration et l’activité cyclique des deux hémisphères cérébraux.

En cas de maladie, les cycles du cerveau peuvent devenir anormaux en termes de rythme, durée, qualité fonctionnelle ou autres perspectives ; toute notre vie en est affectée. C’est une situation dans laquelle nous nous trouvons plus souvent que nous le pensons. Les yogis ont diagnostiqué les dysfonctions du rythme cérébral en examinant le rythme respiratoire par les deux narines.

Ils affirment qu’il y a un lien intrinsèque non seulement entre les narines et le cerveau, mais aussi entre les yeux et les oreilles et entre toutes les parties du corps. Aujourd’hui, la science a confirmé ces liens. Dans leurs expériences méditatives, ils ont senti le flux d’énergie qui passe dans le cerveau et les autres parties du corps, percevant même les niveaux plus subtils de l’être, pour lesquels ils ont mis au point des techniques qui développent une plus grande sensibilité et puissance. Ces techniques permettent aussi le contrôle des NADIS, du cerveau et de tous les processus physiologiques.

 

yogaesoteric
27 février 2017

Also available in: Română

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