10 plantes aux propriétés antivirales

Pourquoi ne pas se tourner vers la phytothérapie pour tenter de prévenir les infections respiratoires ? Voici 10 plantes dont les propriétés antivirales ont été étudiées. Et la quatrième possède même une molécule active contre des coronavirus !

Les virus sont des microbes plus petits que les bactéries. Ils se transmettent par voie orale (causant par exemple des gastro-entérites), respiratoire (rhume, grippe, coronavirus…), ou sexuelle (hépatite, VIH…).

Ils ne peuvent pas être combattus par des antibiotiques, car ceux-ci ne sont efficaces que contre les infections bactériennes. Il existe bien sûr des médicaments antiviraux, mais de nombreuses plantes possèdent aussi des propriétés antivirales, parce qu’elles inhibent la réplication du virus dans les cellules ou/et stimulent le système immunitaire. Voici dix plantes connues pour des propriétés antivirales qui ont été étudiées scientifiquement.

1. L’échinacée

L’échinacée est utilisée traditionnellement par les peuples natifs d’Amérique du Nord contre des infections et des blessures. Elle a beaucoup été étudiée par les chercheurs mais les études portent le plus souvent sur l’échinacée pourpre, Echinacea purpurea.

Les préparations d’échinacée présentent des propriétés antivirales et antimicrobiennes. Elles modulent l’activité du système immunitaire in vitro : elles stimulent la phagocytose par les macrophages et suppriment les réponses pro-inflammatoires des cellules épithéliales lors d’infections. Cette modulation du système immunitaire a lieu grâce à une action sur des gènes.

L’efficacité de l’échinacée pour lutter contre des infections respiratoires in vivo reste cependant controversée. D’après une méta-analyse de 14 études sur l’utilisation de l’échinacée contre le rhume, la plante réduirait l’incidence et la durée de cette affection respiratoire. Toutefois d’autres résultats sont plus mitigés. Prises ensemble, les preuves sont donc assez minces. Le manque d’homogénéité dans les préparations de plantes pourrait expliquer qu’il soit difficile de conclure.

2. Le sureau

Le sureau est un arbuste européen utilisé traditionnellement contre les infections respiratoires et symptômes grippaux. Anti-inflammatoire, antioxydant, stimulateur de l’immunité, il a fait l’objet de différents essais cliniques. Par exemple :

• Un essai clinique australien a porté sur 312 passagers prenant des vols intercontinentaux, avec au moins 7 h de trajet. Ce type de voyage cause fréquemment des symptômes respiratoires, comme des rhinites. Dix jours avant le départ et jusqu’à cinq jours après leur arrivée, les participants ont pris un complément de sureau ou un placebo. Résultat : il y a eu plus de rhumes dans le groupe placebo et ces rhumes étaient plus longs et avec des symptômes plus sévères, par rapport aux personnes qui avaient pris du sureau.
• Dans une étude sur 60 patients présentant des symptômes grippaux, certains ont pris 15 mL d’un sirop à base de sureau (Sambucol), quatre fois par jour pendant cinq jours, ou un placebo. Par rapport au placebo, les symptômes grippaux disparaissaient trois à quatre jours plus tôt avec le sirop de sureau.

3. L’ail

L’ail est une plante médicinale utilisée de longue date dans différentes civilisations. Au Moyen-Age, le médecin perse Avicenne, auteur du Canon de la médecine, le conseille notamment contre la toux chronique et les maladies infectieuses.

Des composés de l’ail présentent des activités antimicrobiennes. In vitro, des extraits d’ail inhibent les virus suivants : influenza A et B (grippe), cytomégalovirus, rhinovirus, VIH (Sida), virus de l’herpès de type 1 et 2, pneumonie virale et rotavirus.

Les essais cliniques sur l’ail dans les infections respiratoires sont cependant peu nombreux. Il existe une étude sur 180 personnes qui ont pris un complément d’ail (180 mg d’allicine) ou un placebo pendant 12 semaines. Résultats : il y a eu 24 cas de rhumes dans le groupe « ail » et 65 dans le groupe placebo. Ceux qui prenaient de l’ail étaient malades moins longtemps.

4. La racine de réglisse

La racine et le rhizome de la réglisse sont les principales parties de la plante utilisées dans un but médicinal. La réglisse présente des activités antivirales et antimicrobiennes. Parmi les nombreuses molécules qu’elle contient, les principaux composés qui présentent des propriétés antivirales et antimicrobiennes sont : la glycyrrhizine, l’acide 18β-glycyrrhétinique, la liquiritigénine, les licochalcone A et E (LCE) et la glabridine.

La glycyrhizine présente une activité contre le virus SARS-CoV responsable de la maladie SRAS. C’est pourquoi certains y voient une molécule intéressante contre le coronavirus SARS-CoV-2. La molécule pourrait se fixer sur les récepteurs ACE2, présents à la surface des cellules, et qui sont des récepteurs des coronavirus, leurs « portes d’entrée ».

5. L’origan

L’origan est une plante aromatique utilisée en cuisine, mais aussi en aromathérapie. Son huile essentielle est connue pour ses propriétés antivirales et antimicrobiennes. Elle contient des composés antioxydants et anti-inflammatoires. Les molécules importantes dans cette huile sont le carvacrol et le thymol, tous deux responsables de l’odeur et des propriétés antimicrobiennes et antioxydantes. Il n’existe pas de preuves formelles de son efficacité contre les infections respiratoires cependant.

6. La sauge

D’après un célèbre dicton, « qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin de médecin ». Cette plante contient des molécules aux propriétés anti-inflammatoires et anti-bactériennes. Deux molécules extraites des parties aériennes de la sauge présentent une activité antivirale : le safficinolide et la sageone, qui sont deux diterpénoïdes.

Tout comme l’échinacée pourpre, la sauge est traditionnellement utilisée contre les infections respiratoires. Une étude a montré qu’un spray échinacée/sauge est aussi efficace pour réduire le mal de gorge qu’un spray de lidocaïne/chlorhexidine.

7. Le basilic

Des extraits et des composants purifiés de basilic possèdent une activité antivirale contre les virus de l’herpès, les adénovirus, le virus de l’hépatite B… Les molécules du basilic qui ont une activité antivirale sont l’apigénine, l’acide ursolique et le linalol. Rien de prouvé in vivo toutefois.

8. Le romarin

Le romarin est une plante médicinale d’origine méditerranéenne utilisée en cuisine. Ses feuilles contiennent de l’acide oléanolique qui présente des propriétés antivirales, par exemple contre le virus de l’hépatite ou de l’herpès. L’acide romarinique extrait du romarin est lui aussi un antiviral. Encore une fois, aucune étude ne permet d’établir son efficacité chez l’homme en prévention des infections. Ni sous quelle forme il pourrait être utile et à quelle dose.

9. La menthe poivrée

Les propriétés antivirales, antimicrobiennes, expectorantes et décongestionnantes de la menthe poivrée (Mentha piperita) sont intéressantes contre les infections respiratoires comme le rhume.

Les molécules actives sont le menthol et l’acide romarinique. L’inhalation de menthol favorise la sensation que l’air passe dans les voies aériennes (effet décongestionnant), d’où l’intérêt d’inhaler de l’huile essentielle de menthe poivrée.

10. Le gingembre

Le gingembre (Zingiber officinale) est une épice couramment utilisée en cuisine, et présentant de nombreuses propriétés médicinales. En particulier, il inhibe la croissance de bactéries et de virus. In vitro, il a une activité contre différents virus. In vivo, il n’y a pas d’étude permettant de conclure à son efficacité contre les infections respiratoires.

 

yogaesoteric
18 avril 2021

 

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