Le moringa, l’arbre à miracles

Descendant de la pharmacopée africaine, le moringa n’est pas surnommé « l’arbre à miracles » par hasard. Véritable superaliment, il est tout autant réputé pour ses qualités nutritionnelles exceptionnelles que pour ses propriétés cosmétiques dans le soin de la peau et des cheveux.

Description botanique

Arbre exotique résistant à la sécheresse et capable de pousser jusqu’à 1.200 m d’altitude, le moringa est originaire d’Inde, plus particulièrement des régions sub-himalayennes d’Agra et d’Oudh. Cultivé dans des zones tropicales et subtropicales, il est présent dans plus de 50 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique.

De croissance rapide, le moringa peut atteindre une hauteur de 5 à 12 m en moins d’1 an. Son écorce claire exsude une gomme blanche. Généralement à feuillage persistant, mais susceptible d’être caduque sous certains climats (Malaisie, par exemple), il présente des feuilles composées de 3 à 7 folioles vert pâle. Ses grandes fleurs blanches sont regroupées en panicules. Leur nectar attire les oiseaux, qui assurent ainsi la pollinisation. Ses fruits sont de longues gousses de 20 à 45 cm, minces et pendantes, qui s’ouvrent à maturité en 3 parties. Elles comportent 12 à 35 graines oléagineuses pourvues d’ailes.

Les feuilles du moringua sont riches en :
• Vitamines : A (bêta-carotène, provitamine A), B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B3 (niacine), C et E.
• Minéraux et oligoéléments : calcium, fer, potassium, manganèse, zinc, cuivre.
• Flavonoïdes : quercétine, kaempférol, lutéine, zéaxanthine, néoxanthine, chlorophylle, bêta-sitostérol et acides aminés.

Histoire et tradition

Considéré comme « arbre aux miracles » dans les pays en voie de développement, le moringa est très populaire du fait de ses nombreux atouts nutritionnels et pharmaceutiques. En effet, ses racines sont employées comme condiment pour leur saveur piquante, semblable à celle du raifort, relevant de nombreux plats : on appelle d’ailleurs souvent le moringa « l’arbre à raifort ». Ses feuilles et ses fruits, aux qualités nutritives reconnues, sont consommés comme des légumes. Des cataplasmes d’extraits de feuilles et de racines servent de remèdes traditionnels, notamment contre les tuméfactions et les angines ou pour soulager les douleurs causées par les morsures de serpents. En Malaisie, l’écorce de la racine soigne la fièvre jaune et le paludisme. Mélangée à de l’eau, la gomme extraite de son tronc guérit de la dysenterie. Le bois, qui fournit une teinture bleue, sert de combustible.

L’une des particularités les plus originales de cet arbre est sans doute son aptitude à dépolluer et purifier l’eau, notamment en Afrique. Cette caractéristique est connue depuis longtemps dans certains villages d’Égypte et du Soudan pour assainir les eaux boueuses du Nil. Les graines de moringa contiennent effectivement des protéines aux propriétés floculantes, éliminant un grand nombre de bactéries et d’impuretés présentes dans les eaux des rivières ou des fleuves. Ce traitement naturel de l’eau s’est révélé être une technique peu coûteuse pour l’amélioration des conditions sanitaires dans les communautés rurales des pays tropicaux en voie de développement.

Les graines du moringa détiennent une huile souvent appelée huile de Behen ou de Ben en raison de sa forte teneur en acide béhénique, un acide gras saturé. Cette huile était déjà renommée dans l’Égypte ancienne et intégrée à la médecine traditionnelle en tant qu’huile de beauté et dans la préparation d’onctions pour les rites religieux.

À Madagascar, on l’utilise couramment pour adoucir et apaiser la peau des bébés. Elle servait aussi aux horlogers pour graisser le mécanisme des montres.

Étymologie et légendes

Au Sénégal, le moringa est appelé nébéday – « qui ne meurt jamais » –, en référence à l’anglais never die. Si on le coupe ou si de jeunes pousses sont brûlées par le soleil, il en réapparaît aussitôt avec les premières pluies. Son nom d’espèce oleifera signifie « qui produit de l’huile ».

Une allusion au moringa est faite dans la Bible. Il y est dit qu’arrivant à Mara après leur longue traversée du désert, Moïse et les habitants d’Israël voulurent boire l’eau qu’ils trouvèrent sur leur chemin. Celle-ci étant trop amère, Moïse demanda l’aide de Dieu, qui lui désigna une branche – on suppose qu’il s’agissait du moringa – à jeter dans l’eau, laquelle fut purifiée.

En Afrique, le moringa est souvent planté près des tombes car il a la réputation d’éloigner les hyènes et les mauvais esprits.

Utilisations pharmaceutiques

Les feuilles de moringa disposent de nombreuses facultés, adoptées dans les médecines traditionnelles.
En Afrique, elles sont mises à macérer dans de l’eau bouillante et l’extrait obtenu traite les fièvres et les bronchites. Anti-inflammatoires, des cataplasmes à base de feuilles soulagent les douleurs articulaires. En massage sur les tempes, elles calment les maux de tête et les névralgies.

On attribue aux feuilles de moringa la capacité de remédier à certaines affections de la peau : elles possèdent un pouvoir cicatrisant et renferment une huile essentielle aux propriétés antifongiques.
Elles contribueraient à diminuer le taux de glucides et de cholestérol sanguins et seraient, en outre, hypotensives (diminuent la tension artérielle).
Des études démontrent qu’elles auraient une activité antivirale, notamment contre le virus de l’herpès.

Utilisations alimentaires

Les feuilles de moringa ont un potentiel nutritionnel exceptionnel grâce à leurs protéines, matières minérales, vitamines et composés antioxydants. Des recherches sur la malnutrition ont démontré que leur consommation présenterait un intérêt certain dans les pays en voie de développement.

Elles concentrent, à poids égal, 7 fois plus de vitamine C que les oranges, 9 fois plus de protéines que le yaourt, 10 fois plus de provitamine A que les carottes, 15 fois plus de potassium que les bananes, 17 fois plus de calcium que le lait et 25 fois plus de fer que les épinards. À cela s’ajoutent les 8 acides aminés essentiels (isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane, valine).

Les feuilles de moringa font d’ailleurs office de légume : en Éthiopie, elles représentent notamment l’un des repas de base du peuple Konso. Elles font également partie des légumes courants aux Philippines et au Sénégal.
De plus, les vertus des feuilles de moringa peuvent être exploitées dans des compléments alimentaires pour la beauté des cheveux et des ongles.

Utilisations cosmétiques des feuilles de moringa

De par leur forte teneur en glucides et en minéraux, les feuilles de moringa sont hydratantes, reminéralisantes et adoucissantes. Elles sont donc idéales dans la formulation de soins pour peaux sèches et fatiguées et pour cheveux secs et dévitalisés. Il est bien évidemment recommandé de recourir à de la poudre de feuilles.

Riches en composés phénoliques et en caroténoïdes, elles constituent un excellent actif antioxydant et activateur de la microcirculation, utile dans les soins pour peaux stressées, pour atténuer les rougeurs diffuses, ainsi que dans les produits solaires, par exemple.

Dotées d’un taux élevé en protéines, enzymes et vitamines, elles présentent des caractéristiques lissantes, nourrissantes, exfoliantes et tonifiantes, contribuant à redonner de l’éclat aux peaux ternes et abîmées, tout en étant un précieux allié dans la lutte contre les dommages causés par le soleil.

Mais ce n’est pas tout… La poudre de feuilles de moringa est également très intéressante comme ingrédient capillaire. Elle aide à maintenir la beauté des cheveux et est réputée pour stimuler leur pousse.

 

yogaesoteric
26 avril 2021

 

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