Nouvelle étude : Les microplastiques affectent la météo
Les scientifiques ont montré que les microplastiques peuvent avoir les mêmes effets sur la formation des nuages que les particules de poussière, qui aident les gouttelettes d’eau à former des cristaux de glace dans l’atmosphère à des températures plus élevées. Les microplastiques peuvent permettre la formation de cristaux de glace à des températures supérieures de 5 à 10 degrés Celsius à celles des gouttelettes plus chaudes qui en sont dépourvues.
Les scientifiques ont testé différents types de particules microplastiques, en les suspendant dans l’eau puis en refroidissant les gouttelettes pour observer le moment où elles gelaient. Ils ont également examiné la structure moléculaire des microplastiques pour voir comment elle affectait la formation de la glace.
Comme l’explique l’un des auteurs de l’étude, « pour la plupart des plastiques que nous avons étudiés, 50 % des gouttelettes étaient gelées lorsqu’elles ont été refroidies à moins 8° F (moins 22° C) ». Ces résultats correspondent à ceux d’une autre étude récente menée par des scientifiques canadiens, qui ont également constaté que certains types de microplastiques forment des noyaux de glace à des températures plus élevées que les gouttelettes dépourvues de microplastiques.
À ce stade, les conséquences de cette découverte ne sont pas claires, puisque les expériences ont eu lieu en laboratoire, mais il est possible que la pollution croissante par les microplastiques, si elle affecte effectivement la formation des nuages à grande échelle, puisse avoir des effets significatifs sur les régimes météorologiques.
Les nuages influencent le temps et le climat de diverses manières. Les nuages réfléchissent la lumière du soleil qui arrive de la surface de la terre, ce qui a un effet refroidissant, et ils absorbent également les radiations de la surface de la terre, ce qui a un effet réchauffant.
La quantité de lumière solaire réfléchie par un nuage dépend de la concentration de glace qu’il contient. S’il y a plus de microplastiques dans les nuages, et donc plus de glace, plus de lumière solaire pourrait être réfléchie, ce qui modifierait l’équilibre énergétique de la Terre.
La présence de microplastiques pourrait également augmenter les chutes de pluie et de neige.
Microplastics have now been confirmed inside clouds. Japanese researchers scaled Mt Fuji and Mt Oyama and collected water from the mists near the summits. Nine different types of polymers and one form of rubber were found in the liquid. pic.twitter.com/z7AGVhaISE
— RAW EGG NATIONALIST (@Babygravy9) October 3, 2023
On estime que plus de neuf milliards de tonnes de plastique ont été produites entre 1950 et 2017, dont plus de la moitié depuis 2004. La grande majorité du plastique se retrouve dans l’environnement sous une forme ou une autre, où il se décompose, sous l’effet des intempéries, de l’exposition aux UV et des organismes de toutes sortes, en morceaux de plus en plus petits, les microplastiques, puis les nanoplastiques.
Les microplastiques produits de cette manière sont appelés microplastiques « secondaires », parce qu’ils commencent gros et finissent petits, mais il existe toute une catégorie de microplastiques « primaires » qui sont petits par conception, comme les « microbilles » utilisées dans les cosmétiques.
Dans nos maisons, les microplastiques sont principalement produits lorsque les fibres synthétiques des vêtements, des meubles et des tapis sont éliminées. Ils s’accumulent en grandes quantités dans la poussière et flottent dans l’air, que nous inhalons ensuite.
Les microplastiques sont liés à un large éventail de problèmes environnementaux et sanitaires, y compris de graves problèmes de reproduction chez les animaux et les humains.
Des microplastiques ont récemment été découverts dans des tissus cérébraux, dans le cadre d’une étude qui suggère que les concentrations dans le cerveau pourraient avoir augmenté de 50 % au cours des huit dernières années.
Les chercheurs à l’origine de cette nouvelle étude veulent maintenant se concentrer sur la mesure des concentrations de microplastiques à l’altitude où les nuages se forment, ainsi que sur les concentrations d’autres substances qui influent sur la formation des nuages, afin de pouvoir commencer à modéliser en détail les effets des microplastiques sur les nuages et les conditions météorologiques.
yogaesoteric
6 décembre 2024