Qui avait payé et armé Hitler ? (7)

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Monowitz, le camp de concentration d’IG Farben

IG Farben avait investi environs un milliard de mark mais il n’eût pas de bénéfices escomptés. Le problème était la main d’œuvre. Alors IG Farben décida de mettre en place d’établir son propre camp de concentration dans les environs de l’usine. Ceci allait coûter 5 millions de mark, mais si cette dépense pouvait sauver un investissement de 1 milliard de mark, résonnait-on, c’était de toute façon moins cher. Pas des scrupules lorsqu’il fallait défendre les bénéfices. Un nouveau camp de concentration fut construit à Monowitz. Il y eût, sous la régie d’IG Farben, des tours de contrôle, des mitrailleuses, des chiens, des clôtures électriques, des fers de barbelés, des cellules de punition et des gibets où des corps étaient toujours suspendus.

 

Les conditions régnant dans le camp de IG Farben étaient aussi horribles que celles du reste des camps de Auschwitz. Aucune table ni chaise, aucun lit appartenant à une personne ne furent utilisés par trois, la punition et la rossée qui avaient été commandés par les responsables d’IG Farben et appliqués par les SS. La famine était généralisée; les prisonniers perdaient 3 à 4 kg par semaine. Les prisonniers étaient méconnaissables après deux mois. Après trois mois, ils étaient soit morts soit tellement sans force qu’ils étaient conduits dans les chambres à gaz de Birkenau. IG Farben exigeait ce qu’on appela « la marche rapide SS », un rythme de travail qui impliquait que tout le matériel de construction soit transporté en courant sous menace et punition de frappe de la part de la police de l’usine de IG Farben et de SS. De 300.000 prisonniers utilisés à IG Auschwitz, au moins 25.000 moururent pendant le travail. L’usine devint de toute façon un grand échec. Elle ne produisit que quelques litres d’essence et il n’y eût jamais de caoutchouc buna.

IG Farben et Zyklon B

On peut penser que la limite était atteinte pour IG Farben et sa chasse au profit. Pas du tout. Les Nazis avaient, à cette époque-là, décidé « la résolution définitive de la question juive ». Les Nazis avaient comme objectif de tuer les Juifs dans le monde entier. Ils avaient commencé avec les massacres collectifs des Juifs lors de l’invasion de la Pologne. Des départements spéciaux des SS emprisonnaient des gens dans des camions et utilisaient du gaz carbonique provenant des émissions de gaz pour les tuer. SS trouva que ce procédé n’était pas suffisamment efficace. Les Nazis voulaient avoir des grandes quantités de morts en un temps court. On construisit des incinérateurs permanents à Treblinka où le gaz carbonique était utilisé. Mais même cet autre procédé ne fut suffisamment efficace. Himmler donna au commandant d’Auschwitz, Höss, la tâche de commencer les massacres dans les camps. Höss utilisa à Birkenau, les même incinérateurs qu’à Treblinka mais il esseya un gaz toxique, Zysklon B, liquide (cyanique) qui avait été utilisé contre les insectes auparavant. Les Nazis utilisèrent 500 prisonniers de guerre soviétiques dans la première expérience pour tuer les personnes humaines avec la Zysklon B. Les massacres collectifs avec zysklon B devint la méthode des Nazis dans l’extermination massive des Juifs et de tous les prisonniers non-ariens dans les camps de concentration.

Zysklon B fut fabriquée par Degesch (Deutsche Gesellschalt für Schädlingsbekämpmfung, société allemande de lutte contre les insectes nuisibles) dans laquelle IG Farben avaient la majorité des actions et était majoritaire dans le comité de direction. Le chiffre d’affaires record investi dans zysklon B, rapporta à IG Farben, d’énormes bénéfices. IG Farben doubla les bénéfices de ces actions dans Degesch après que l’extermination des Juifs eût commencé. Zysklon B, qui était inodore, était fabriquée auparavant avec un indicateur d’odeur pour prévenir les humains lorsque le gaz était utilisé contre les insectes. Mais IG Farben donna satisfaction à l’exigence de SS afin que l’indicateur d’odeur soit enlevé. C’était nécessaire lorsqu’il fallait tuer les humains.

Soutien politique et économique au nazisme

Le grand capital allemand et même le grand capital américain et la Grande Bretagne avaient soutenu la reconstruction des industries d’armement allemand au cours des années 1920. Ce soutien avait été bien accueilli par le grand capital allemand. Pour eux, l’objectif était de prendre place parmi les pays impérialistes du monde. Un pouvoir militaire fort était la condition nécessaire pour se trouver en situation de respect parmi les impérialistes et aller en guerre à la chasse des colonies. Il était aussi important qu’un investissement dans les industries d’armement donna des grands bénéfices rapides et garantis. L’Etat allemand, qui avait commandé ces articles, pilla les citoyens avec des nouveaux impôts et pays à temps.

Toutefois, pour le grand capital des Etats-Unis et la Grande Bretagne, la question devrait être posée autrement. Les bénéfices énormes et rapides étaient une réalité tentante. Mais l’évolution politique en Allemagne aurait dû parler le langage de la prudence. Soutenu par le grand capital, Hitler était en marche vers l’avant. La possibilité de voir l’Allemagne devenir un Etat fasciste comme l’Italie avec Hitler comme dictateur, était manifeste. Et ceci aurait dû devenir comme une menace contre leurs propres pays, les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Pour ne pas parler de leur allié, la France. Le message central d’Hitler était à tout moment la question d’un territoire plus grand pour les Allemands, l’espace de vie d’Hitler. Et ceci allait nécessairement signifier la guerre. Une guerre dans laquelle la Grande Bretagne, avec ses intérêts économiques et les nations alliées de l’Europe centrale, allaient sûrement être impliquées.

Le grand capital des Etats-Unis et la Grande Bretagne avait de toute façon choisi d’investir et de soutenir l’industrie d’armement allemande. Les affaires d’abord, les intérêts de son propre pays, bien plus tard. C’est toujours comme ça avec le grand capital. Mais dans cette circonstance, il y avait une autre composante. Une grande sympathie s’était développée au sein de la bourgeoisie dans tous les pays européens et en Amérique au profit de la politique d’Hitler, à partir des années 1920. La montée de la classe ouvrière avait menacé les relations/situations les plus injustes du capitalisme et entamé la possibilité de gagner, (à la limite), des bénéfices. Hitler avait promis de mettre fin au mouvement des travailleurs allemand, de supprimer les organisations syndicales et d’interdire le Parti communiste allemand. La bourgeoisie internationale avait considéré Hitler comme un personnage idyllique (idole) et la politique de Hitler comme quelque chose à utiliser contre les travailleurs de son propre pays. Une grande partie de la bourgeoisie en Europe et en Amérique devint sympathisante nazie.

 

Gustav V

Ceci est bien connu et bien documenté en Suède. Les exemples sont légion. La famille royale se posa elle-même en tête des sympathisants de Hitler. Après l’invasion par l’Allemagne nazie de l’Union soviétique en octobre 1941, lorsque tous les papiers (löpsedlar) furent dominés par le rapport de Hitler et Göbbel sur le fait que l’Allemagne avait définitivement vaincu l’Union soviétique (après à peu près quatre mois de guerre …), Gustav V annonça sa sympathie pour la guerre ainsi menée et mentit lorsqu’il rassura qu’il en était aussi ainsi avec la majorité du peuple suédois. Gustav V annonça aussi à Hitler qu’il avait espoir que le gouvernement suédois allait vite interdire le Parti communiste suédois. Le prince héritier de la couronne de l’époque, Gustav Adolph, visita les camps des jeunes hitlériens pendant les années 1930 et tint des discours devant les Nazis. Aux jeux olympiques de Berlin de 1936 lesquels étaient marqués par une propagande nazie, le prince Gustav Adolph était assis à la tribune d’honneur entre Hitler et Göring. La Droite suédoise, l’actuel Parti modéré de Rassemblement (Moderaterna) présenta au parlement suédois, des motions pour interdire le Parti communiste suédois. Au 50ème anniversaire de Hitler, le 20 avril 1939, Hitler était félicité par le chef d’état-major général suédois Thörnell, le commandant (arméstabschef) Helge Jung et le chef de la flotte, l’amiral Tamm.

Il est important d’attirer l’attention sur le fait que tous ces événements se sont passés après qu’Hitler eût définitivement rompu le Traité de paix de Versailles et toutes les conventions internationales, après l’invasion et l’occupation de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie et après l’aide de Hitler à Franco et au fascisme espagnol dans le but de détruire le gouvernement démocratique espagnol. Après l’invasion et l’occupation du Danemark, de la Norvège, de la Belgique, de la Hollande et de la France par l’Allemagne nazie, cette attitude continua et se développa par les autorités suédoises. Le chef d’état-major général de l’armée, Olof Thörnell proposa, le 21 avril 1941 –un an après l’occupation des « peuples frères » norvégiens et danois-, au gouvernement suédois de se mettre du côté de l’Allemagne nazie dans l’imminente guerre contre l’Union soviétique. « Une victoire allemande devrait conduire à la défaite du communisme et être un avantage incomparable pour le bien être intérieur de notre pays », écrivit Thörnell. Il avait derrière lui, presque sans exception, tout le corps des officiers suédois. Une grande partie de la classe bourgeoise suédoise était pro-allemande et nombreux étaient des sympathisants nazis.

En Grande Bretagne, qui elle-même et ses colonies d’Afrique et d’Inde, serait menacée par une Allemagne militairement forte sous la direction de Hitler et du nazisme, le roi Edouard VIII était nazi. Il fut obligé d’abdiquer du trône en 1936. L’histoire est maintenant connue notamment grâce au fait de la levée du sceau du secret frappant les documents FBI aux Etats-Unis entre 2002 et 2003. Longtemps avant, il était soutenu que Edouard VIII avait été obligé d’abdiquer parce que la femme avec laquelle il voulait se marier, une aventurière américaine du nom de Willis Simpson, était détestable et que Edouard VIII fut obligé d’abdiquer pour pouvoir la marier. Willis Simpson était, en réalité, nazie et avait les meilleurs contacts avec Joachim von Ribbentrop, l’ambassadeur de l’Allemagne nazie à Londres en 1935.

La police fédérale des Etats-Unis rapporta au président Roosevelt que Wallis Simpson était l’amante de Ribbentrop et qu’elle a, même quelques années plus tard, donné des informations secrètes aux Nazis avant l’invasion de la France en 1940. Elle était alors déjà mariée avec son Edouard pendant quatre ans. Après avoir abdiqué, Edouard VIII devint duc de Windsor et gouverneur de Bahamas. Willis Simpson devint duchesse de Windsor. La FBI avait mis le couple sous une surveillance dure avec, entre autres, la censure de toutes les lettres allant aux Etats-Unis. L’ambassade britannique à Washington essaya, en vain, en mai 1943, et pour la deuxième fois, d’obtenir la levée de la censure des lettres. Les ducs de Windsor étaient nazis, et avaient beaucoup de contacts au sein de la grande finance nord-américaine laquelle continua, pendant la guerre, de faire des affaires avec l’Allemagne nazie. C’étaient des contacts d’affaires importants entre la grande finance nord-américaine et les Nazis.

Le capital monopoliste des Etats-Unis et la Grande Bretagne investissent dans Hitler


L’intérêt pour les investissements étrangers en Allemagne devraient s’être refroidi avec la prise du pouvoir par Hitler en janvier 1933. Il n’en fut cependant pas le cas. La vague des investissements étrangers en provenance des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, surtout dans l’industrie allemande de l’armement, continua de manière ininterrompue. La politique de violence de Hitler et des Nazis contre leur propre peuple et contre les Etats frontaliers de l’Allemagne n’eût pas d’impact sur la volonté d’investir de la part des Etats-Unis et la Grande Bretagne.

Le fait que la bourgeoisie ne réagit pas lorsque des centaines de milliers des membres du Parti communiste et les organisations syndicales furent enfermés sans des camps de concentration peu après la prise du pouvoir par Hitler ainsi que lorsque les Nazis tuaient des centaines des dirigeants, ne nous étonne pas. Les pensées de la bourgeoisie sur la démocratie n’existent que pour eux-mêmes, pas pour tout le peuple. Mais le manque de réaction continua lorsque les Nazis commencèrent à poursuivre les Juifs avec des accusations racistes et en plus lorsqu’après la nuit, en 1938, ils commencèrent à enfermer et tuer les Juifs dans les camps de concentration. Une partie des Juifs étaient des personnes occupant des fonctions de direction dans la vie économique et industrielle allemande, des compagnons d’affaires des capitalistes des Etats-Unis et de la Grande Bretagne. Toutefois, cela ne changea pas la position des investisseurs. La chasse au profit se poursuivit comme d’habitude. Le capital continua à affluer en provenance des Etats-Unis et de la Grande Bretagne pour l’industrie allemande de l’armement.

Le feu vert pour un investissement continu et accru dans les industries allemandes avait été donné dans les traités de paix et les pactes de non-agression que la Grande Bretagne, la France, la Pologne signèrent avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste au cours des années 1930. En 1933, peu après la prise du pouvoir par Hitler, la Grande Bretagne et la France prirent l’initiative « d’un pacte de compréhension mutuelle et de coopération », avec l’Italie fasciste et Allemagne nazie. L’année suivante, en 1934, la Pologne et l’Allemagne nazie signèrent, sur l’instigation de l’Angleterre, un pacte de non-agression. La Grande Bretagne et l’Allemagne nazie signèrent, en 1935, l’« accord marin » selon lequel, la marine de guerre allemande allait être construite pour qu’elle devienne presque aussi grande que celle de la France.

C’était totalement contre le Traité de Versailles. En 1938, La Grande Bretagne et la France signèrent la Convention de Munich avec l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie par laquelle elles abandonnèrent la Tchécoslovaquie dans les mains des Nazis. La Grande Bretagne et l’Allemagne signèrent, en septembre 1938, une déclaration selon laquelle elles ne devaient plus jamais aller en guerre l’une contre l’autre. La France fit la même chose en décembre 1938. Aucun des crimes nazis n’arrêta les soit disant investissements des démocraties occidentales en Allemagne nazie. L’accord de Munich était, politiquement, une grande victoire pour Hitler. Fritz Thyssen écrivit ceci dans son journal intime : « C’était avant tout le Pacte de Munich qui donna au régime national socialiste une gloire historique. Il était, aux yeux des masses, une confirmation du fait que Hitler était sans faute et mis les nouveaux leaders en position de mener, pendant les années suivantes, une politique qui conduisit l’Allemagne dans une guerre que le peuple allemand n’avait pas prévue et qu’il n’avait pas souhaitée ».

Le capital monopoliste de l’occident gagne de l’argent sur les guerres d’Hitler contre leurs propres pays.

Que le monde de la finance n’ait pas de moral et d’éthique est bien connu et démontré. Surtout à travers l’aide économique (que) de si gros investissements provenant des Etats-Unis et la Grande Bretagne impliquèrent pour l’économie nazie. Mais peu de gens s’imagineraient que ces affaires allaient continuaient pendant la guerre entre leurs propres pays et l’Allemagne nazie. Une guerre qui, en plus, était imposée à ces pays par l’Allemagne nazie. Il en fut de toute façon comme cela.

L’histoire de ces affaires et les accords économiques a toujours été un chapitre très secret dans plusieurs pays. Il en est toujours ainsi entre autres, en Grande Bretagne. En ce qui concerne les Etats-Unis, ces affaires secrètes ont été dévoilées avec la publication du livre de l’écrivain nord-américain, Charles Highmans, « Trading With the Ennemi : An exposé of The Nazi-Américan Money Plot 1933-1949 », publié à New York en 1983. Charles Higham est un écrivain connu qui avait alors déjà publié plusieurs ouvrages, surtout des romans et des biographies des personnalités connues dans le domaine de l’art et du cinéma. Mais Charles Higham vient d’une famille d’origine juive. « Auschwitz est un mot pour toujours gravé dans mon cœur », écrit Higham. C’était décisif pour les révélations que Higham allait révéler au monde.

Lisez la huitième partie de cet article
 
 

yogaesoteric

27 janvier 2020



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