Ronflement et apnée du sommeil (1)

 

Cycle du sommeil : sommeil paradoxal et sommeil lent

Le sommeil occupe environ un tiers de notre existence ! Il est constitué d’une succession de cycles, qui s’enchaînent tout au long de la nuit. On fait le point sur ces différentes phases, pour vous aider à comprendre le fonctionnement de votre « horloge biologique ».

Le sommeil est longtemps resté un mystère. A la fin des années 50, le docteur Michel Jouvet découvrit l’existence du sommeil paradoxal, permettant la compréhension actuelle des phénomènes électriques qui se passent au niveau du cerveau lorsqu’on dort.

Les cycles du sommeil : qu’est-ce que c’est ?

La vie quotidienne est rythmée par les états de veille et de sommeil, deux états physiologiques fondamentaux.

Mais, le sommeil n’est pas continu. Il est constitué est constitué de plusieurs cycles successifs, en moyenne 4 à 6 par nuit.

Un cycle de sommeil dure environ 90 minutes et est composé de plusieurs types de sommeil répartis entre :

– Sommeil lent léger ;
– Sommeil lent profond (très récupérateur) ;
– Sommeil paradoxal (période pendant laquelle nous rêvons).

Par ailleurs, la durée des périodes de sommeil ne sont pas les mêmes durant les cycles. En début de nuit et jusqu’à 3-4 h du matin, le sommeil profond est plus abondant. En revanche, la seconde partie de la nuit jusqu’au réveil est plus riche en sommeil léger et en sommeil paradoxal.

Le sommeil lent

Le sommeil lent comporte différents stades :

– Les stades N1 et N2 qui correspondent au sommeil lent léger ;
– Le stade N3 qui correspond au sommeil lent profond.

Le stade N1 correspond au stade de l’endormissement durant laquelle l’activité du cerveau ralentit peu à peu, la personne somnole et n’a pas vraiment l’impression de dormir. Le stade N2, quant à lui, correspond au stade du sommeil confirmé, la personne dort. En une vingtaines de minutes le sommeil léger conduit au sommeil profond.

Durant le stade du sommeil profond (N3), le ralentissement de l’activité cérébrale s’amplifie. Sur un électro-encéphalogramme, le sommeil lent profond est caractérisé par des ondes lentes et amples. La personne dort profondément et est difficile à réveiller.

Au bout d’environ 60 à 75 minutes de sommeil profond, le sommeil paradoxal apparaît.

Le sommeil paradoxal

Au cours du sommeil paradoxal (appelé aussi sommeil à mouvements oculaires rapides, « Rapid eye movements » ou REM), l’activité cérébrale est plus intense et s’accompagne de mouvements oculaires.

Paradoxalement (d’où son nom), le corps est complètement inerte, avec une paralysie des muscles qui contraste avec l’intensité de l’activité du cerveau. Ce mécanisme « protecteur » vous empêche de vous lever pendant le sommeil et de « vivre » vos rêves. Car c’est au cours de cette phase qu’on rêve. Chez les personnes somnambules ce système protecteur ne fonctionne pas bien. C’est pourquoi, elles peuvent se déplacer durant leur sommeil.

Le sommeil paradoxal dure en moyenne 15 à 20 minutes.

Le sommeil sera de bonne qualité si les cycles se succèdent harmonieusement. A l’inverse, quand les cycles sont chamboulés ils entraînent des troubles du sommeil.

Faire enregistrer son sommeil en cas de trouble du sommeil

En cas de troubles du sommeil, par exemple en cas fatigue chronique, d’insomnies, de somnolence anormale ou de doute sur des apnées du sommeil, un enregistrement électrique peut être réalisé. C’est l’enregistrement polysomnographique, terme barbare désignant un recueil de données électriques obtenues par :

– Des capteurs cérébraux pour un électroencéphalogramme ;
– Un détecteur de mouvement des yeux ;
– Un détecteur de la contraction musculaire fixé au niveau du menton.

L’électromyogramme, les rythmes respiratoires, l’électrocardiogramme et la saturation en oxygène du sang sont aussi enregistrés et étudiés, par exemple pour mettre en évidence des apnées du sommeil.

Cet examen est généralement réalisé dans des centres du sommeil. Ainsi seront précisées les heures de l’endormissement et des éveils, la durée totale du sommeil, l’enchaînement des différents stades, et surtout d’éventuels troubles.

Même si vous ne vous souvenez jamais de vos rêves et avez l’impression de dormir d’une traite, votre sommeil est donc un phénomène complexe, fait d’alternances de périodes calmes et d’autres plus actives… Que cela ne vous empêche évidemment pas de bien dormir !

Qu’est-ce que le ronflement ?

Sauf s’il est accompagné d’apnée du sommeil, le ronflement n’est habituellement pas considéré comme un problème de santé et n’ennuie pas la personne qui ronfle.

Le ronflement peut toutefois être indicatif de la présence de problèmes plus sérieux comme l’apnée du sommeil dont une bonne partie des ronfleurs souffriraient. Plus le ronflement est fort, plus il a des chances d’être accompagné d’apnée.

Tout le monde peut ronfler occasionnellement mais si ce problème est chronique, cela peut affecter la qualité et la quantité de votre sommeil et affecter votre santé (fatigue le jour, irritabilité, problèmes de concentration, etc.).

Dormez-vous avec un camion ?

Le ronflement peut aussi causer des troubles du sommeil dans l’entourage du ronfleur car le bruit irritant du ronflement peut souvent être insupportable.

Un ronflement moyen génère un son variant entre 45 dB et 60 dB, ce qui équivaut au bruit de la voix. Un ronflement majeur peut atteindre plus de 95 dB, ce qui est l’équivalent au passage d’un camion !

Pas surprenant qu’un tel bruit soit incommodant et gêne la vie des partenaires de sommeil des ronfleurs allant même jusqu’à causer des problèmes d’insomnie chronique qui peuvent affecter leur santé.

Causes

Pendant le sommeil, les muscles, la langue, les tissus du palais et de la gorge se relâchent et peuvent bloquer partiellement le passage de l’air des voies respiratoires supérieures. Ceci cause une résistance au passage de l’air ce qui fait vibrer ces tissus et cause le bruit du ronflement (voir l’illustration).

Si l’on dort sur le dos, la langue peut ajouter à l’obstruction en venant obstruer partiellement la gorge.
Le passage de l’air étant restreint, le flux d’air est alors accéléré pour continuer à alimenter les poumons en oxygène. La vibration des tissus générée lorsque l’air passe pendant l’inspiration produit le bruit du ronflement.

(A) Lorsque les voies respiratoires sont dégagées, la respiration et l’échange gazeux peuvent s’effectuer normalement. (B) Si la langue obstrue le passage de l’air, l’effort supplémentaire requis pour respirer cause un bruit de ronflement. (C) Plus l’obstruction est importante, plus grand sera l’effort. (D) L’expiration nécessite aussi un effort pour dégager les voies obstruées, ce qui contribue au ronflement.

Certains facteurs peuvent provoquer ou accentuer cette respiration sonore comme :

– Embonpoint : Un surplus de poids qui peut contribuer à rétrécir les voies respiratoires dans la gorge. Les tissus de la gorge sont moins fermes et plus épais ce qui les rend plus susceptibles à vibrer au passage de l’air et causer du bruit (ronflement) ;

– Particularités anatomiques : grosseur et largeur des mâchoires, de la langue, des amygdales et végétations, du palais mou, de la luette., etc. sont autant d’éléments qui peuvent influencer l’espace disponible dans la gorge pour une respiration normale et efficace ;

– Voies nasales étroites (déviation du septum et autres facteurs anatomiques) : La respiration nasale peut alors être impossible et force le dormeur à respirer uniquement par la bouche, ce qui cause le ronflement ;

– La grossesse (surtout à cause de la prise de poids) ;

– Des pathologies dans les voies nasales (ex. : un polype, qui est une excroissance sur la muqueuse) ;

– Des amygdales et végétations (tissus lymphoïdiens) trop volumineuses ;

– Une congestion nasale (rhume, rhinite allergique) ;

– Médicaments et alcool : la consommation d’alcool et la prise de tranquillisants et médicaments peut relaxer la musculature de la gorge. Certains médicaments pris au coucher ont une influence encore plus importante ;

– Tabagisme : la fumées est irritante pour l’arrière de la gorge et peut provoquer une inflammation qui rétrécie les voies aériennes ;

– Âge : avec les années les tissus se relâchent (vieillissement) ;

– Position pour dormir : dormir sur le dos favorise l’affaissement de la langue vers l’arrière et réduit ainsi le passage de l’air.


Lisez la deuxieme partie de cet article

 

yogaesoteric
14 juillet 2019

 

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